Journal de route, 14 mars-9 mai 1945
129 pages
Français

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Journal de route, 14 mars-9 mai 1945 , livre ebook

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Description

Jean Oppenheimer, libéré le 27 janvier 1945 par les troupes soviétiques à l’infirmerie d’Auschwitz III-Monowitz — non loin de Primo Levi —, est transféré dans un lieu de regroupement improvisé à Katowice. Dans l’attente de son rapatriement en France et pour tromper son ennui, il décide, le 14 mars 1945, de tenir un journal.
Ce qu’il appelle son « journal de route », initialement entrepris pour reprendre pied dans la vie en consignant les événements du retour, se transforme rapidement en témoignage de son expérience concentrationnaire. Arrivé le 23 novembre 1943 à Birkenau par le convoi n° 62, il est transféré au camp de Monowitz pour travailler à l’immense usine de la Buna.
Cette écriture quotidienne le mène sur les chemins de sa mémoire de déporté. Les derniers mots qu’il griffonne le 9 mai 1945, juste avant de toucher le sol français, sont « d’avoir enfin cet affreux cauchemar à l’état de souvenir ». Car de sa vie d’avant Auschwitz, il ne fait aucune mention : rien sur ses actions dans la Résistance, rien non plus sur son passage au camp de transit de Drancy où il creuse, avec d’autres internés, un tunnel pour tenter de s’enfuir.
Pourvu d’une rigueur intellectuelle remarquable et d’une forte personnalité, Jean Oppenheimer ne fait pas qu’exorciser ce qu’il a vu et subi lors de sa déportation. Il s’attache aussi à recueillir la parole de deux survivants qui ont connu des aspects de la barbarie nazie auxquels il a échappé : le Sonderkommando et les « marches de la mort ».
Ce texte, sorti de l’oubli où son auteur l’avait confiné, apporte à la mémoire de la Shoah la contribution d’un homme rare.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782304048209
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean Oppenheimer
Journal de route, 14 mars-9 mai 1945
Préface de Sabine Zeitoun
Collection T É moignages de la Shoah

Le Manuscrit
Paris


ISBN: 9782304048209
© 2019 Le Manuscrit
Jean Oppenheimer




La Collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (septembre 2004)
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et ouvrages déjà parus, la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, et l’esprit de fraternité.
Consultez le site Internet de la FMS : www.fondationshoah.org


Comité de lecture de la collection (2011)
Serge Klarsfeld, président
Henri Borlant, survivant de la déportation
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Olivier Coquard, historien
Katy Hazan(OSE), historienne
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Paul Schaffer, survivant de la déportation
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Correction : Laurence Beilvert


Biographie de Jean Oppenheimer
1909 10 septembre : naissance de David Walter Oppenheimer à Ellingen (Bavière, Allemagne). Il a un frère aîné.
Il grandit à Hagu enau (Bas-Rhin actuel). Son père est marchand de bestiaux et sa mère est au foyer.
? Après avoir obtenu son baccalauréat, il vient à Paris. Il fait de brillantes études à l’École Central.
Son diplôme en poche, il travaille.
1933 Son père meurt.
? Jean se marie avec Simone Austerlitz (ou Falkin). Ils n’auront pas d’enfant.
1939 3 septembre : déclaration de guerre.
Sa femme travaille dans une librairie.
Jean Oppenheimer est investi dans la Résistance en particulier sous le nom de Monsieur Laurent.
1943 1 er septembre : il est arrêté dans des circonstances inconnues et amené au commissariat de police de Maisons-Laffitte.
9 septembre : il est transféré au camp de transit de Drancy (aujourd’hui Seine-Saint-Denis), où il participe avec les membres de l’administration juive du camp au creusement du tunnel d’évasion découvert par les Allemands peu avant son achèvement.
20 novembre : il est déporté par le convoi n° 62 à destination d’Auschwitz.
23 novembre : arrivée à Auschwitz II-Birkenau (Haute-Silésie, Pologne) sur la Judenrampe. Sur les 1 200 personnes du convoi (dont dix-neuf ont sauté du train), 243 hommes et 45 femmes sont intégrés au camp. Les autres, femmes, enfants, personnes âgées et malades, sont dirigées vers les chambres à gaz.
9 décembre : il quitte le Block de quarantaine ( Kommando 174) de Birkenau et intègre Auschwitz III-Monowitz, au Kommando 157 puis au 198 où, sous les coups et les injures, il pose des tuyaux de canalisation.
1944 Janvier : il est affecté au Kommando 200 sur un chantier situé à environ 3,5 km où il n’est plus ni injurié ni battu.
Il est affecté au Kommando 2 où il est à nouveau continuellement battu et humilié ; les conditions sont pires qu’au 157.
1945 7 janvier : très affaibli et malade, il décide de se supprimer par électrocution aux fils barbelés, mais le courant n’est pas branché et les sentinelles ne tirent pas. Il va travailler, et son état lui attire les foudres d’un Vorarbeiter tzigane qui le bat.
9 janvier : il est accepté à l’infirmerie.
18 janvier : face à l’avancée des troupes soviétiques, Auschwitz est évacué. Jean reste à l’infirmerie.
19 janvier : bombardement de l’usine de la Buna-Monowitz par l’aviation américaine. Une bombe incendiaire détruit six baraquements.
27 janvier : les troupes soviétiques avancées découvrent Auschwitz et le libère.
? : il est transporté à Auschwitz I à la salle 10 du Block 10 transformé en hôpital.
11 mars : Jean arrive à Katowice, dans une école convertie en camp de regroupement sous autorité soviétique, dans l’attente d’être rapatrié.
14 mars : Jean commence la rédaction de son « journal de route », d’abord pour combattre l’ennui, puis pour témoigner.
23 avril : début du voyage de retour en train.
28 avril : il arrive affaibli à Odessa sur la mer Noire (Ukraine actuelle).
4 mai : le soir, il embarque sur le Monoway .
9 mai : arrivée à Marseille et fin du Journal .
Il retrouve sa femme atteinte de la tuberculose. Tous deux vont passer plusieurs mois en province pour se refaire une santé.
1946 Il fonde (peut-être en association) une société de conseil aux entreprises. Sa carte de membre de l’Amicale d’Auschwitz porte la mention inspecteur commercial. Il sera par la suite représentant pour sa société.
Simone travaille toujours en librairie.
1970 Vers : sa femme disparaît brutalement lors d’un accident de voiture. Il ne se remariera pas.
1979 Vers : il prend sa retraite et fait de nombreux voyages. Cultivé et raffiné, il lit beaucoup.
2003 17 septembre : Jean Oppenheimer — de son nom hébraïque David Ben Meïr Halevy — décède à son domicile parisien.

Carte schématique du complexe d’Auschwitz.

Plan dessiné par Jean Oppenheimer du camp de concentration d’Auschwitz III-Monowitz (le nord se trouve à gauche).

Détail d’une photographie aérienne d’Auschwitz III-Monowitz faite par les Alliés le 14 janvier 1945. La neige met en valeur les voies de circulation dans le camp.


Carte de membre de l’Amicale d’Auschwitz (recto et verso), 1946-1949.


Description du manuscrit
Le manuscrit de Jean Oppenheimer est parvenu jusqu’à nous grâce à la Fondation CASIP-COJASOR (Comité d’action sociale israélite de Paris et d’Île-de-France – Comité juif d’action sociale et de reconstruction) à qui il fit don de ses biens. Voici son descriptif :
– Le journal du 14 mars 1945 au 21 avril 1945 est composé de 57 feuillets format A4 (21 x 29,5 cm) numérotés au recto dans le coin supérieur droit, écrits recto verso à l’exception du feuillet 22 rédigé au verso d’un papier à en-tête marqué de l’aigle et de la croix gammée Der Gauleiter und Oberpräsident als Beauftrager des RFSS Reichskommissar für die Festigung deutschen Volkstums , (« Directeur de district et président suprême délégué du RFSS ; commissaire du Reich pour le renforcement de la nation »). Les feuillets 23 à 57 sont imprimés dans leur coin supérieur droit du mot Blatt (« page » ou « circulaire ») en lettres gothiques.
– La suite du journal, du 22 avril jusqu’au 9 mai 1945 inclus, est rédigé sur des feuillets de format A5 (14,75 x 21 cm) durant le rapatriement, numérotés de 1 à 12 se présentant ainsi :
•trois feuillets format A4 pliés en deux pour former des cahiers de quatre pages, numérotés de 1 à 3 dans le coin supérieur droit de la première page. Le feuillet 1 comporte en en-tête sur la page 3, en lettres gothiques : Blatt Wanderungsbewegung (« Circulaire Ordre de marche ») ; le feuillet 2 : Blatt : Bevölkerungszahl und natürliche Gliederung (« Circulaire : décompte de la population et répartition naturel

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