La Plume des Mauges
147 pages
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La Plume des Mauges , livre ebook

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Description


Plongez avec la famille Brisset au cœur des guerres de Vendée !




Janvier 1794, en pleine Terreur, la Vendée est ravagée par le choc entre les armées royalistes et républicaines. À Cholet, la famille Brisset fait preuve d'ingéniosité et de sagacité pour survivre à ce raz-de-marée dévastateur. Ludivine, la mère, femme forte et habile, gère sa fabrique de tissage. René, le père, scientifique reconnu, est emporté, avec sa fille Jeanne, dans un tourbillon de complots qui les amène à Paris pour découvrir de sombres secrets impliquant les plus hautes sphères mondiales.


Gilles Petit, d'une plume alerte et efficace, conte les mésaventures de cette famille au travers d'évènements historiques bien réels, lesquels, à de nombreux égards, sont un miroir de ce qu'il se passe de nos jours.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381532318
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La plume des Mauges
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Gilles PETIT
La Plume des Mauges



 
À ma Zutine
Belle choletaise parmi les corses
 
PERSONNAGES
La Cholette
René BRISSET
40 ans — Physicien
Ludivine BRISSET
40 ans – Femme de René
Patronne des filatures
Jeanne BRISSET
20 ans – Fille de Ludivine et René
Sébastien GUIMARD
50 ans – Gérant manufactures Brisset
Joseph BOURSEAU
38 ans — Ingénieur filatures
Cholet
Pierre LEBERT
42 ans – Maire de Cholet
Victorien CACHEPOT
55 ans – Notaire à Cholet
Paul CHAUSSIN
48 ans – Boulanger à Cholet
André BLANCHARD
60 ans — Intendant château La Rochepierre
Augustine BLANCHARD
60 ans — Gouvernante château La Rochepierre
Auguste CAMBON
34 ans — Maire de Cholet
Les Royalistes
Henri LA ROCHEPIERRE
21 ans – Général
François de CHARRETTE
32 ans – Général
Jean-Nicolas STOFFLET
45 ans – Général
Les Républicains
Louis-Marie TURREAU
38 ans – Général
Nicolas HAXO
43 ans – Général
Louis BONNAIRE
42 ans — Général
Jean-Alexandre CAFFIN
Jean-Baptiste MOULIN
Jean-Baptiste HUCHÉ
Etienne CORDELIER
Généraux
Maximilien PHILIPPON,
Dit « CHLOSS »
28 ans — Militaire
GAMOU
19 ans — Soldat
Les scientifiques
Mathieu-Jacques GOURDON
50 puis 70 ans — Physicien, ornithologue
Hubert CHAPIER
20 puis 40 ans -Physicien
La Capitale
Louis ROSEFEUILLE
20 ans — Banquier
Francis ROSEFEUILLE
58 ans — Père de Louis
Henri ROPE
59 ans — Banquier américain
Salomon CLOSHEIM
22 ans — Banquier allemand
Mayer ROTHAUNT
51 ans — Banquier allemand
Antoine JOLIOT
24 ans — Responsable France
L’Hebdo
Charles BRIDAINE
26 ans — Rédacteur en chef
Paul DUPONT
50 ans — Chef des informations
Les politiques
Marcel PATENÔTRE
54 ans — Juge Tribunal
Thomas JEFFERSON
51 ans – diplomate américain

 
PREMIÈRE PARTIE : CHOLET
 
1 LES COLONNES INFERNALES
La neige s’effilochait sur les branches tordues de l’arbousier qui le dominait. Agacé, Louis-Marie Turreau se gratta le nez. En bas de la colline, de vagues fumées voletaient au-dessus des ruines de Doué-la-Fontaine. Maudit 22 janvier où rien ne brûlait proprement. Trop mouillé, trop neigeux, trop froid, trop tout. Un an plus tôt, jour pour jour, la guillotine de Louis XVI brillait sous le soleil.
Les robes colorées, gonflées par le courant du Layon, laissaient deviner des dizaines de cadavres. Rien que des femmes et des gosses. Tous les hommes avaient foutu le camp. L’Armée Catholique et Royale, tu parles ! N’empêche qu’avec leurs fourches et leurs fusils récupérés, cela faisait des semaines que ces Vendéens lui tenaient tête. Mais difficile de guerroyer dans ce bocage et ces genêts givrés. Quant au fieffé François de Charette qui commandait ces rebelles, il allait vite comprendre.
Ahanant, le pauvre Haxo et une centaine de soldats gravissaient la colline pour rejoindre le cantonnement.
Le général Nicolas Haxo avait 43 ans, les épaules larges, toussait à chaque mot et se méfiait des décisions de son supérieur.
— Beaucoup de pertes ?
Haxo toussota.
— Aucune. Sauf les déserteurs.
— Combien ?
— Aucune idée. Une vingtaine peut-être. Faut compter.
— Ça leur fait vingt mousquets de plus !
— Moins un. Philippon a rattrapé l’un des nôtres et l’a égorgé.
— Bilan ?
Haxo s’ébroua, se racla la gorge et s’assit sur l’un des tabourets de la tente.
— Bon, ça va. Une centaine de femmes et d’enfants tués. Pas un rebelle dans ce village. On n’a pas violé les vieux, mais beaucoup ont brûlé dans leur cuisine.
— Une journée pour rien. Merde. Va me chercher Bonnaire.
— T’as une idée ?
— Va chercher Louis. Je vous dirai.
Haxo parti, Turreau grogna. Ses douze « Colonnes Infernales », comme les avaient baptisées les Vendéens, n’arrivaient à rien, si ce n’est perdre des fantassins et massacrer des paysannes.
Ces Mauges en plein hiver étaient peu praticables. On l’avait envoyé dans cette Vendée dont il ignorait tout et avec un matériel peu adapté aux landes et aux haies. En attendant, il fallait amplifier la terreur. Il était inconcevable que ces va-nu-pieds puissent résister encore longtemps. Doué-la-Fontaine, du menu fretin. Seul avantage, le bouche-à-oreille : que chacun sache que Turreau passait tout le monde à la baïonnette. Pas de prisonniers. Il n’en avait pas les moyens et l’épouvante allait disperser tous ces damnés catholiques.
Mais maintenant, il fallait viser plus gros.
Haxo et le chétif Bonnaire pénétrèrent sous la tente et s’ébrouèrent. La neige de leur pelisse fondit et s’étala en flaques sur le vieux tapis que le commandant en chef trimballait partout.
— Avec Nicolas, on fonce sur Cholet. On va les massacrer. Toi, Louis, ta huitième Colonne va foncer sur Bitaud, Vallée, puis Cerqueux-sous-Passavant et Cernusson. Vous m’incendiez tout et vous passez à la baïonnette tout ce qui est édile. Je veux des informations deux fois par jour.
Louis Bonnaire acquiesça. Haxo secoua la tête, dubitatif.
— Bon, ça va. T'as eu une réponse du Comité de Salut Public ?
Pendant des semaines, Turreau avait envoyé des estafettes à Paris. Pour rien. La Convention restait muette, incapable de lui donner des ordres clairs. Sauf jusqu’à ce matin où un grenadier lui avait tendu une missive.
— Oui, enfin. Si on veut. Carnot m’a écrit qu’il n’était pas assez informé pour qu’ils prennent une décision. Il a conclu en me demandant d’exterminer les brigands jusqu’au dernier.
— Bon, bon, dit Haxo. Mais c’est pas clair. C’est Charrette qu’il faut attraper. Sans lui, tous ces merdeux vont déserter.
— Nicolas, oublie Charrette. Il est trop loin pour le moment.
Il prit une liasse de papiers étalés sur la table.
— Voilà les itinéraires détaillés de toutes les autres Colonnes. Faites prévenir sur-le-champ Grignon, Boucret, Cordellier, Moulin et Duval. Allez, mes massacreurs, départ demain matin. Je ne resterai pas à Cholet. Nicolas, à toi la ville.
***
Nicolas Haxo se trouvait bienveillant. Profondément catholique, il comprenait mal la folie de ces brigands et leurs imprécations à la gloire de Dieu. Le même que le sien. Et l’impétuosité de son chef, sa cruauté, l’embarrassaient.
Mais il était militaire. Viscéralement militaire : respect des ordres, amour de l’uniforme et de son pays, républicain nouveau. Ces bornés refusaient la levée générale. Alors que la Prusse et l’Autriche traversaient la frontière. Et il aimait le travail bien fait.
L’anéantissement de Doué-la-Fontaine l’avait catastrophé . Un gâchis. Bien que la guerre ait commencé depuis six mois, il était persuadé que ses talents de tacticien, face à ces boueux incultes, allaient vite écourter ce conflit stupide.
Son offensive sur Cholet fut un modèle tactique. À cinq heures du matin, il envoya une cinquantaine de pionniers traverser le bocage, chargés de fagots et de torches. Dans le noir, ils incendièrent vite une dizaine de métairies. Puis ils contournèrent l’étang de Péronne avant de rejoindre l’Èvre à Vezins pour la suivre jusqu’à Trémentines puis Nuaillé.
Une heure après le départ des pionniers, Turreau et Haxo suivirent le même chemin alors que la huitième Colonne de Bonnaire filait au sud par Montilliers pour les rejoindre à Cholet.
Chevaux fourbus, canons boueux, fusils non nettoyés depuis la veille et essieux cassés s’ébranlèrent sous la neige fine.
Une belle armée cette Col

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