La Révolution fait le monde - XXe siècle
678 pages
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La Révolution fait le monde - XXe siècle , livre ebook

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Description

Pourquoi la Première Guerre mondiale ? Pourquoi la révolution bolchevique ? Pourquoi la révolution mondiale ? Pourquoi le fascisme ? Pourquoi le nazisme ? Pourquoi la Deuxième Guerre mondiale ? Pourquoi "la solution finale de la question juive" ? Comprendre n'est pas excuser. Le XXe siècle est le fruit de la matrice qui lia et qui exacerba réciproquement "révolution" et "système international" ; guerres, fascisme et nazisme apparurent et déferlèrent en réaction à la révolution et à ce qu'elle promettait de faire advenir à l'échelle mondiale ; "celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre." Karl Marx Parce que l'on ne saurait se contenter de se référer à une histoire partialement décrite et écrite par des vainqueurs bien plus soucieux d'allégeance que de connaissance, Parce que pour diviser et régner, ces mêmes vainqueurs se doivent de continuer à segmenter la connaissance et à disqualifier voire à interdire toute pluridisciplinarité, Parce que l'approche préconisée ici correspond à l'une des deux facettes de la thèse de doctorat en science politique produite et soutenue sur le thème « Révolution et Système International (1917-1941) ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342052534
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Révolution fait le monde - XXe siècle
Arslane Klioua
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Révolution fait le monde - XXe siècle
 
 
 
« À une société qui est en pleine confusion au sujet du présent, et qui a perdu foi dans l’avenir, l’histoire du passé apparaîtra comme un fouillis d’événements disjoints, dépourvus de signification. Si notre société récupère sa maîtrise du présent, et sa vision de l’avenir, elle renouera en même temps avec sa pénétration du passé. » 1
Edward Hallet Carr
 
 
 
« La naissance du […] système du monde exige que nous prenions une vue d’ensemble, « holistique », du développement du monde à venir : il n’est rien qui n’y apparaisse comme dépendant de tout le reste. C’est ce qu’on entend également par « l’approche systémique », qui consiste à considérer ensemble la totalité des aspects d’une situation, au lieu d’en isoler une donnée ou une séquence de données, comme le fait l’approche analytique qui était jusqu’ici de rigueur dans toute enquête scientifique. » 2
Mihajlo Mesarovic & Eduard Pestel
 
 
 
« C’est parce que le système est global […] que les divers problèmes qui se posent dans le cadre de ce système ont une nature systémique, sont interdépendants. » 3
Philippe Braillard
Épilogue
Épilogue systémique
En définitive, du point de vue systémique, c’est Hitler qui, en agressant l’URSS, fit décisivement s’opérer la bipolarisation qui avait risqué d’être fatale aux Soviétiques. Bipolarisation du système international qui, au final et contre toute attente, s’effectua dans un sens et en une configuration qui, au-delà du fait d’avoir au moins eu le mérite de ne pas sceller le sort de ces derniers, les disposa aux côtés du pôle contre-révolutionnaire originel qui avait initialement déployé la guerre à leur encontre entre 1917 et 1921. Pôle contre-révolutionnaire originel avec lequel ils avaient continûment été en relation de « guerre froide » au cours d’un entre-deux-guerres et au fil de pesantes années trente au cours desquelles ce pôle, composé des « démocraties occidentales », avait espéré s’entendre avec celui constitué par les « puissances fascistes » afin que ces dernières conçoivent et qu’elles mettent en œuvre leur expansion nécessaire ailleurs que là où ces « démocraties occidentales » considéraient avoir leurs intérêts vitaux nationaux inaliénables. Tout particulièrement, le but des « démocraties occidentales » était que l’Allemagne nazie se répande à l’est, qu’elle laisse en paix l’Europe de l’Ouest et qu’elle débarrasse le monde d’une peste bolchevique sournoisement à l’affût d’hostilités « inter-impérialistes » qu’elle ne manquerait pas d’exploiter (considéraient-elles) afin d’atteindre à l’objectif de révolution sociale mondiale. Etonnamment, l’état de bipolarité systémique consécutif à l’attaque allemande du 22 juin 1941 ne fut pas celui qu’aurait souhaité atteindre la France et la Grande-Bretagne avec Hitler entre 1933 et 1939 ; état auquel, par la suite (soit depuis septembre 1939 et l’invasion de la Pologne), Hitler avait lui-même souhaité accéder avec elles ; configuration idéalement entendue comme le dépassement de la contradiction des intérêts nationaux de puissance et de sécurité respectivement afférents aux « démocraties occidentales » et aux « puissances fascistes » 2360  ; dépassement qui se serait effectué à partir d’une harmonisation corrélative au principe d’adhésion de ces deux branches de la contre-révolution systémique à un « projet anti­communiste de grande entente » ; autrement dit par le scellement d’un consensus contre-révolutionnaire systémique préfigurant la constitution d’une coalition antisoviétique déployée en vue de détruire le quartier général soviétique de la révolution mondiale et d’abolir le monopole soviétique du commerce extérieur initialement établi sur les immenses territoires de l’ancien empire des tsars depuis l’insurrection bolchevique victorieuse d’Octobre 1917 ; monopole du commerce extérieur soviétique problématique car économiquement asphyxiant pour ces puissances que la Grande Guerre puis que le séisme d’Octobre 1929 avaient récemment ébranlées. A compter du 22 juin 1941, la configuration systémique ne conciliait pas « démocraties occidentales » et « puissances fascistes ». Elle faisait accidentellement basculer la Grande-Bretagne aux côtés de l’URSS et cette dernière dans le camp des « démocraties occidentales » qu’elle avait alors continûment et sincèrement essayé de rejoindre entre 1933-1934 et 1939. Ce fut en fin de compte « la soif inextinguible de conquête allemande [qui] amena un rapprochement entre la Grande-Bretagne et l’URSS, rapprochement que ces deux pays n’avaient pas été capables de réaliser par eux-mêmes » 2361 puisque, précise Gabriel Gorodetsky, « de part et d’autre, la suspicion [avait] condui [t] à des malentendus mortels qui finirent par interdire toute évaluation lucide de ce qui les menaçait » 2362   ; étant néanmoins et plus précisément entendu que l’Union soviétique s’était tout au long des années trente efforcée de s’allier avec la France et avec la Grande-Bretagne afin d’atteindre à une salvatrice entente antinazie. Mais ces dernières, empêtrées dans le dilemme « guerre – révolution », l’éconduirent constamment jusqu’en août 1939 et même pendant la « drôle de guerre » ; « drôle de guerre » au cours de laquelle leur objectif avoué avait davantage été de neutraliser les accords germano-soviétiques et d’entraîner l’URSS dans la guerre que d’en faire une véritable partenaire. Enfin, après la défaite de la France, les hésitations et les maladresses britanniques, qui avaient été déterminées par une irrésistible aversion antisoviétique inlassablement perpétuée, avaient d’autant plus achevé de fermement cristalliser la méfiance des Soviétiques que, si tant est que Sa Majesté impériale ait effectivement et clairement témoigné de sa volonté d’une alliance sincèrement et équitablement projetée avec l’URSS, tout ce qui émanait d’elle et du gouvernement de l’irréductible contre-révolutionnaire Churchill 2363 tendait à être considéré comme une manipulation et comme une provocation strictement destinées à voir l’URSS dépouillée de la position de neutralité ; position de neutralité révolutionnairement dangereuse et non moins jalousée dans laquelle l’URSS se trouvait depuis la signature d’un pacte germano-soviétique qui avait précisément été précipité par la constante et par l’indépassable répulsion anglo-française invariablement manifestée à l’endroit de l’option d’une alliance avec les Soviétiques. En outre, au-delà de leurs avertissements adressés aux Soviétiques à partir d’avril 1941 et relatifs à l’imminence d’une invasion allemande, les Britanniques, s’ils pouvaient encore redouter au mois de juin 1941 qu’un autre accord d’atermoiement germano-soviétique n’intervienne une nouvelle fois à leurs dépens, n’en étaient pas moins on ne peut plus conscients, comme le soulignait Canvendish-Bentinck, le directeur du Joint Intelligence Service, que « tôt ou tard, Hitler aura tendance à revenir aux doctrines énoncées dans Mein Kampf : on revient toujours à ses premières amours » 2364   ; Cadogan, « le puissant sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères » , caressant quant à lui « le secret espoir, confié à son journal intime [le 15 juin 1941], […] de voir l’Allemagne étendre là (soit en URSS) sa puissance » 2365   ; et ce, pendant que Cripps, à la même date informé « de source sûre que Hitler avait décidé d’engager une croisade sacrée contre le bolchevisme » , trouvait cela « trop beau pour être vrai » 2366 . A cet égard, comme l’indique Ernst Nolte, si la promesse de Churchill d’aider l’Union soviétique intervint dès le 22 juin 1941, « il était presque impossible […] de douter que Churchill tenait [précisément] pour quasiment acquise une victoire de Hitler sur l’Union soviétique et qu’il voyait avant tout dans cette guerre un répit pour l’Angleterre » 2367 . « A vrai dire [ajoute l’auteur], cette promesse ne fut « nécessaire » que parce qu’elle apportait la preuve (produite à l’attention des Américains) que l’Angleterre n’avait pas de l’eau jusqu’au cou, mais bien jusqu’au bord des lèvres » . Dès lors, « s’il avait cru possible une victoire militaire de l’Union soviétique, un tel comportement aurait alors été tout à fait incompréhensible [et spéculativement impossible, ou du moins inenvisageable]  » 2368 . En ce sens, il est à observer que si la Grande-Bretagne ne se joignit pas à l’Allemagne dans la croisade antisoviétique amorcée le 22 juin 1941, fait ou non-fait qui constitua l’autre part de la surprise d’un Staline qui avait véritablement cru ce jour que « la flotte britannique remontait la mer du Nord pour une attaque conjointe, avec Hitler, sur Leningrad et Cronstadt » 2369 , ce n’était nullement par amour de l’Union soviétique et par haine de Hitler ni parce qu’elle y aurait vu le moyen providentiellement apparu de faire pièce à l’hégémonie allemande. Bien au contraire, outre le fait qu’elle était initialement persuadée que Hitler emporterait aisément la victoire sur le quartier général soviétique de la révolution mondiale 2370 , la Grande Bretagne n’agressa pas l’URSS précisément parce qu’elle était elle-même mise en péril par la course alternativement latente et déferlante du processus révolutionnaire trans-systémique ; processus qui, après la Première Guerre mondiale, le séisme d’Octobre 1929 et la mobilisation et la guerre des années 1939-1941, menaçait bel et bien de

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