La Révolution Française : histoire d’un échec
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La Révolution Française : histoire d’un échec , livre ebook

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Description

La Révolution Française, un échec collectif ? Ce livre l’affirme à contre-courant de l’opinion couramment admise.
Après les horreurs des guerres de religion, Henri IV réussit à reconstruire l’unité du royaume autour de sa personne et à réconcilier les Français avec la monarchie. Son assassinat en 1610 annonce sans doute les conflits religieux ultérieurs et les futures luttes fratricides qui aboutiront à l’échec de la Révolution Française sous la Terreur. Deux personnalités illustrent par leur action cette dérive : Louis Philippe Joseph d’Orléans et Marie Jean Hérault de Séchelles.
Avec la crise d’identité de la noblesse qui se manifeste par son adhésion massive à une nouvelle institution spirituelle – la franc-maçonnerie – et la crise religieuse liée à l’intégrisme janséniste qui frappe le pays, les chances d’une transition douce de la monarchie absolue de droit divin vers une monarchie constitutionnelle « à la française » s’amenuisent.
La future tragédie finit par s’imposer en 1793, consacrant ainsi l’échec d’une société incapable de mettre en place un nouveau régime politique solide pour sortir de l’Ancien Régime par le haut.

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304046939
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0025€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Révolution Française : histoire d’un échec
Conflits religieux et franc-maçonnerie en Angleterre et en France sous l’Ancien Régime (1598-1793)

François Giraud

Éditions Le Manuscrit 2017
ISBN:9782304046939
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

Avant-propos
Partie 1Avant 1715
Partie 2Après 1715
Partie 3Le duc d’Orléans, grand maître en 1787 et 1788. Occasions perdues en 1787 et début des violences révolutionnaires en 1788
Partie 41789/1793 et la mort du roi Louis XVI.La Terreur succède aux Lumières
Conclusion
Sources et bibliographie
Avant-propos
 

 
30 avril 1598 : signature de l’édit de Nantes ; 1 er  septembre 1715 fin du règne de Louis XIV, 14 juillet 1789 prise de la Bastille. Trois dates, trois années qui, dans l’histoire de France, marquent la fin apparente de trois séquences historiques : les guerres de religion, le Grand siècle, le siècle des Lumières… début d’une Révolution qui débouchera sur un échec collectif spectaculaire.
Si personne ne nie l’importance historique, dans l’histoire du royaume de France, de la première date, le conflit religieux est cependant loin d’être terminé : il faut attendre l’édit de pacification d’Alès signé le 27 juin 1629 confirmé par l’édit de Nîmes du 20 juillet pour que la guerre religieuse prenne fin ou soit suspendue dans le contexte de l’époque. Dans toute la période de l’édit de Nantes (1598–1685), la relation entre catholiques et protestants est marquée par une « surenchère rigoriste » aussi bien sur le plan de la morale individuelle que dans l’idée de la civilisation chrétienne qu’ils défendent. Cette surenchère se concrétise au sein de l’Église romaine par la multiplication entre 1598 et 1640 de couvents dans les villes, couvents qui accueillent les nombreuses vocations religieuses dans la bourgeoisie et la noblesse suscitées par la réforme de l’Église catholique. L’apparition du jansénisme, théologie issue de la religion catholique en est aussi une manifestation.
Or, dans la réalité, la rupture créée dans l’histoire de notre pays par la première séquence historique (les guerres de religion) est bel et bien définitive. Résultat de quarante années de troubles politiques et religieux : une noblesse en crise… crise aggravée par la montée en puissance des magistrats et des officiers. Le rôle des Grands auprès du roi se réduit. Auparavant, pour eux comme pour de nombreux sujets la souveraineté n’appartenait pas seulement au roi mais à une entité plus vaste composée des trois ordres et du roi qui en est la tête. Il s’agissait d’une conception traditionnelle et anti-absolutiste de la monarchie. Par le biais des états généraux et du Conseil, la prise de décision impliquait au préalable l’association de toutes les composantes du corps politique. Après les guerres de religion, cette vision traditionnelle est largement bouleversée. Les conséquences de ce bouleversement sur le Grand siècle et sur le siècle des Lumières sont dramatiques à terme pour l’avenir du régime politique en place et son évolution. Elles sont, en effet, multiples et annonciatrices de nouvelles cassures : l’affirmation de la doctrine du droit divin vite contestée, l’apparition de nouveaux conflits religieux à côté des anciens, l’affaiblissement de l’autorité royale, le développement de la franc-maçonnerie au sein des différents ordres et, en particulier, dans le second ordre, la noblesse et, enfin, la mise en place de la constitution civile du clergé. Avec la troisième séquence historique qui débute en 1715, l’esprit critique à l’origine de ces cassures se développe dans le royaume : l’idéologie qui constitue le socle du régime monarchique en place, est peu à peu discréditée au profit de principes qui constitueront bientôt les fondements d’un nouveau système politique et plus profondément d’une régénération de l’homme ou d’une renaissance d’un homme nouveau sous différents aspects, physiques, spirituels, moraux et enfin politiques.
Avec le recul, on écrit un peu facilement que la France de 1789 est non pas celle d’un peuple neuf mais plutôt celle d’un peuple ankylosé, engourdi et rouillé au sein d’une nation hiérarchisée, riche… alors qu’elle se cherche un nouvel avenir institutionnel.
La doctrine du droit divin et sa critique
Afin de s’adapter à la coexistence reconnue par l’édit de Nantes de deux religions dans le royaume, la monarchie française crée la doctrine du droit divin qui offre au souverain une légitimité qui se veut indiscutable. Conformément à cette doctrine, le roi est le représentant de Dieu sur terre et aucune organisation humaine ne peut le contrôler : les corps intermédiaires qui étaient auparavant associés au gouvernement, en sont exclus. Sur le plan religieux, il ne reçoit d’ordres ni de l’Église de France ni du Saint-Siège et il est aussi qualifié d’« absolu, c’est-à-dire, au sens étymologique, délié de tout lien avec une quelconque autorité terrestre » (extrait de l’ouvrage Louis XIII et Richelieu paru en 2016 dont l’auteur est Simone Bertière). En contrepartie, le roi doit rendre des comptes à Dieu et il est tenu de donner l’exemple par une conduite irréprochable. Cette doctrine implique que Dieu s’engage à apporter les qualités nécessaires à celui à qui il a confié la couronne : on ne peut donc invoquer l’incompétence de l’héritier du trône. Cette justification par le droit divin est dorénavant le fondement de la nouvelle légitimité monarchique. Louis XV écrit lui-même : « A mon couronnement, j’ai reçu le don de pouvoir être l’instrument de la grâce de Dieu pour guérir la scrofule… ». Cette justification s’avère rapidement fragile, car il est facile de reprocher au roi de ne pas remplir ses devoirs de souverain : l’effet des agressions verbales et symboliques contre le roi est vite dévastateur pour la monarchie française.
La négation du droit divin est affirmée par les philosophes, en particulier, Diderot qui écrit dans l’Encyclopédie : « Aucun roi n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres ». L’alliance en 1770/1771 contre le pouvoir monarchique entre les jansénistes (religieux, magistrats, avocats…) et la haute noblesse y compris les princes du sang parmi lesquels se distinguent le comte de Clermont alors grand maître de la franc-maçonnerie, le duc d’Orléans et son fils le duc de Chartres, futur grand maître, conduit aussi effectivement à l’affaiblissement de cette légitimité née du droit divin. Aussi peut-on affirmer que les considérations religieuses ont accéléré la déstabilisation et même la décomposition de la société de l’Ancien Régime tout en interdisant le passage d’un régime de monarchie absolue à celui d’une monarchie constitutionnelle.
Quant à la Terreur, elle a bel et bien créé une rupture avec les Lumières même si les individus qui agissent depuis 1789 jusqu’à juillet 1794 sont des hommes des Lumières. Certains historiens affirment par contre que la Terreur et l’emploi de moyens terroristes sont apparus en même temps que la Révolution dès 1789 donc bien avant que les circonstances ne les rendent éventuellement légitimes. C’est oublier que la rupture entre le roi et ses sujets citoyens ou la cassure entre deux France qui deviennent irréconciliables, résultent d’une faute terrible de nature religieuse commise en juillet 1790, d’une erreur d’appréciation dramatique : la Constitution civile du clergé.
Deux régicides « légaux » : point commun entre deux royaumes si différents
Deux régicides « légaux » en Angleterre et en France révèlent en tout cas la grande fragilité des régimes en place dans l’Europe des XVII e et XVIII e siècle : l’exécution du roi d’Angleterre Charles I er Stuart le 30 janvier 1649 après une sentence le condamnant comme « tyran, traître, meurtrier, ennemi public du bon peuple de ce pays » et celle de Louis XVI, roi de France le 21 janvier 1793. Les dernières heures des deux rois nous sont connues et Louis XVI se prépara même psychologiquement lorsqu&

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