Le Meilleur des hommes
144 pages
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Le Meilleur des hommes , livre ebook

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Description

Qui était le commandant Guy Biéler ? Pour sa propre fille, il a longtemps été un simple soldat mort comme tant d’autres lors de la Seconde Guerre mondiale. Pour le journaliste Guy Gendron, alors même qu’il effectuait un reportage sur les agents secrets canadiens, il s’agissait d’un inconnu dont il n’avait jamais entendu parler. Tous deux, à différentes époques, ont toutefois découvert qu’il s’agissait en fait d’un espion exceptionnel.
Ce récit biographique que l’on dévore comme un roman retrace le parcours de ce héros de l’ombre, recruté en 1942 par le bureau britannique des opérations spéciales. Parachuté en France avec la mission d’aider la Résistance, Guy Biéler a dirigé une multitude d’opérations commandos dans le nord du pays, à proximité du lieu où allait se produire ensuite le débarquement allié de juin 1944. Grâce à son talent de stratège et à son grand humanisme, il a permis de mener à bien des dizaines de sabotages tout en épargnant la vie des civils, avant d’être capturé, torturé pendant des mois, puis fusillé dans un camp désigné par les nazis pour y cacher leurs « prisonniers spéciaux ».
Extirpé des ténèbres de l’Histoire, son récit à la fois fascinant et bouleversant nous plonge au coeur d’événements qui ont marqué notre époque et qui ont dévoilé le pire comme le meilleur des hommes.
Le 4 juin 1942, Guy Biéler fut admis au SOE. Comme toutes les autres recrues, il subit d’abord une observation psychologique et comportementale intense. Était-il un joueur ? Perdait-il ses moyens sous l’effet de l’alcool ou des jupons ? Dans quelle langue rêvait-il ? Cela peut sembler banal, mais il arrive que l’on parle dans son sommeil, et le faire en anglais aurait pu vous faire repérer en France.
Biéler avait alors 38 ans. Ses camarades le surnommaient « grand-père », en raison de son âge inhabituellement avancé dans l’organisation, mais aussi pour son ascendant moral sur le groupe. Il était le sage dont le jugement semblait toujours juste et bienveillant. Ses collègues appréciaient également son regard parfois tranchant envers la hiérarchie militaire, son esprit libre.
La formation des agents était rigoureuse. Ils devaient apprendre à se battre à mains nues et à tuer sans faire de bruit, à lire des cartes, à coder des messages, à sauter en parachute, à manier armes et explosifs et à se taire sous la torture. Ils devaient surtout se familiariser avec les règles du sabotage et de l’organisation de réseaux clandestins : la compartimentation des équipes, le recrutement de leurs membres, l’emploi de noms fictifs, les méthodes pour échapper à une filature. Il fallait enfin leur inculquer les coutumes françaises sous l’occupation allemande, la façon de se déplacer d’une ville à l’autre, les mesures de rationnement tatillonnes, les règles à respecter pendant les multiples contrôles de sécurité. Guy Biéler s’y révéla un tacticien redoutable qui excellait au combat corps à corps. Son rapport d’entraînement en parla comme d’un agent fiable et travaillant, doté d’une intelligence supérieure, mais tout de même un peu tête forte, ce qui s’exprimait par une résistance à l’autorité et une attitude agressive lorsqu’il était contrarié. Maurice Buckmaster n’en conclut pas moins dans ses notes personnelles que « Biéler était le meilleur stagiaire que le SOE ait jamais eu ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 octobre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764436899
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Couche-Tard ou l’audace de réussir – Le parcours d’Alain Bouchard, l’entrepreneur qui a osé inventer sa vie , Les Éditions de l’Homme, 2016.
Brian Mulroney – L’homme des beaux risques , Éditions Québec Amérique, coll. Biographie, 2014.


Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon, éditrice

Conception graphique : Claudia Mc Arthur et Nicolas Ménard
Mise en pages : Marquis Interscript
Révision linguistique : Sylvie Martin et Sabrina Raymond
En couverture : Montage réalisé à partir d’images de Freepiks et d’une photo fournie par Jacqueline Biéler.
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
L’auteur et les Éditions Québec Amérique remercient le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 153 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
The author and the Éditions Québec Amérique acknowledge the support of the Canada Council for the Arts, which last year invested $153 million to bring the arts to Canadians throughout the country.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Gendron, Guy, auteur
Le meilleur des hommes : l’histoire de Guy Biéler, le plus grand espion canadien / Guy Gendron.
(Biographie)
ISBN 978-2-7644-3687-5 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3688-2 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3689-9 (ePub)
1. Biéler, Guy, 1904-1944. 2. Grande-Bretagne. Special Operations Executive - Biographies. 3. Guerre mondiale, 1939-1945 - Mouvements de résistance - France. 4. Guerre mondiale, 1939-1945- Service secret - Grande-Bretagne - Biographies. I. Titre. II. Titre : Histoire de Guy Biéler, le plus grand espion canadien. III. Collection : Biographie (Éditions Québec Amérique).
D810.S8B54 2018 940.54’8641092 C2018-942101-0

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2018

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2018.
quebec-amerique.com




Parfois, lutter de toutes ses forces n’est pas suffisant. Il faut alors lutter aussi de toutes ses faiblesses.
Normand Lalonde Autoportrait aux yeux crevés , Aphorismes




Avant-propos
— Quoi ? Vous ne connaissez pas Guy Biéler !
— Euh, non.
— Mais comment est-ce possible ?
Ce livre trouve sa genèse dans un blasphème commis en 1994. Jeune journaliste, je me trouvais à Londres pour préparer un reportage devant être présenté à l’occasion du 50 e anniversaire du débarquement de Normandie, la bataille la plus décisive de la Seconde Guerre mondiale. Les forces alliées britanniques, canadiennes et américaines y avaient joué le tout pour le tout, lançant à la mer une armada telle que le monde n’en avait jamais vu auparavant ni depuis.
Mon interlocutrice s’appelait Vera Atkins. Vous ne la connaissez probablement pas. En fait, peut-être un peu, tout de même, si vous avez fréquenté les livres ou les films mettant en vedette le personnage de James Bond. Le célèbre agent 007 y croise souvent l’ alter ego de Vera Atkins en allant prendre ses ordres de mission auprès de « M », le directeur du service d’espionnage britannique. Affublée du nom un peu ridicule de « Miss Moneypenny », la secrétaire de « M » est en admiration béate devant l’agent secret au charme irrésistible.
Ces personnages au centre des romans d’Ian Fleming, l’auteur qui a donné vie à James Bond dans les années 1950, étaient inspirés de son expérience à titre d’officier de renseignement naval pendant la guerre. Ce poste d’envergure secondaire l’avait néanmoins conduit à collaborer avec une organisation secrète, le Special Operations Executive (SOE), soit la Direction des opérations spéciales, considérée comme l’ancêtre des services britanniques d’espionnage. Le responsable de la section française (section F) du SOE était M… Maurice Buckmaster.
Me voilà donc, un demi-siècle plus tard, devant Vera Atkins, avec qui je m’apprêtais à faire une entrevue sur le « Réseau Buckmaster » , le surnom donné au SOE en France, dont le chef était décédé à peine deux ans auparavant. En lui serrant la main, j’avais commis l’erreur d’exprimer mon honneur de rencontrer la secrétaire de cette légende. La réplique, servie dans un français impeccable bercé d’une intonation chantante so british , résonne encore à mes oreilles :
— J’imagine que pour certains hommes, une femme est toujours la secrétaire de quelqu’un.
J’eus beau me confondre en excuses, je n’allais pas en rajouter en expliquant que c’était ma réalisatrice qui me l’avait présentée ainsi. Je pressentais déjà la suite : que pour certains hommes, toutes les victoires leur appartiennent alors que les erreurs reviennent aux femmes qui les entourent. Il y a des occasions où il vaut mieux accepter d’avoir tort et se la fermer. C’était mal parti, et les choses n’allaient pas s’arranger.
Mon reportage, lui expliquai-je, retracerait les pas d’un des agents secrets d’origine canadienne recrutés par le SOE pour des missions en France sous l’occupation allemande. Plusieurs de ces Canadiens maîtrisaient aussi bien l’anglais que le français tout en faisant partie de l’Empire britannique, ce qui était fort commode pour la Grande-Bretagne. L’ancien soldat de l’ombre qui m’accompagnait aux fins du reportage s’appelait Allyre Sirois. Il était originaire de la Saskatchewan, l’un de ces rares descendants des aventuriers canadiens-français partis au 19 e siècle à la conquête des vastes territoires de l’Ouest canadien qui avaient su résister aux politiques d’assimilation mises en place pendant presque tout le siècle suivant dans l’espoir d’y éradiquer la langue française. Âgé de moins de vingt ans, désireux de connaître l’aventure et de découvrir le monde, ce jeune homme avait quitté ses prairies natales pour se retrouver en Grande-Bretagne. Ses connaissances techniques lui avaient valu d’être recruté par le SOE comme opérateur de poste émetteur. Parachuté en France, caché au grenier d’un tonnelier de la région de Cognac, il pianotait en morse sur son petit appareil des messages codés qui se rendaient jusqu’au commandement à Londres. Sa mission consistait à signaler les positions allemandes et à commander des bombardements ou des livraisons d’armes au bénéfice de la Résistance française. Il avait aussi le mérite d’être encore là, cinquante ans plus tard, pour en témoigner.
« Mais pourquoi lui ? » me demanda Vera Atkins. Allyre Sirois n’était arrivé au SOE que vers la fin de la guerre, son rôle avait été somme toute mineur, dans une région peu stratégique pour l’issue du conflit. « Pourquoi ne faites-vous pas un reportage sur Guy Biéler ? » me suggéra-t-elle. Et c’est là que je commis le sacrilège ultime en exposant, en un mot, l’étendue de mon ignorance : « Qui ? »
Après avoir levé les yeux au ciel – était-ce pour se calmer ou pour rendre hommage à sa mémoire ? –, elle me répondit d’un ton admiratif : « Il était un homme parmi les garçons. » Puis, non satisfaite de l’effet que ces mots pouvaient provoquer en français, elle les reformula dans sa langue : « He was a man amongst boys. » En somme, lui, c’était un homme, un vrai, alors que tous les autres n’en étaient pas encore.
Sur le coup, je me dis qu’il lui était vraiment tombé dans l’œil, ce Biéler, et que je venais d’être témoin d’un moment de nostalgie amoureuse. Mécaniquement, j’inscrivis dans mon calepin ce patronyme plutôt rare chez nous : « Biéler ».
Plusieurs mois plus tard, de retour au pays, je ne sais trop pourquoi, cette histoire me hantait. Nul besoin de retourner dans mes notes, le nom s’était logé dans cette partie de la mémoire qui élance lorsqu’elle exige de connaître la résolution d’une énigme. Comme pour me débarrasser de cet inconfort, je tentai un jour le hasard en empoignant le bottin téléphonique de la région où j’habitais, celle de la capitale canadienne, Ottawa. J’y découvris une seule entrée sous le nom de Biéler. J’en notai le numéro sur un bout de papier, que je laissai traîner sur mon bureau au milieu du fo

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