Le Moulin des Larmes
150 pages
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Le Moulin des Larmes , livre ebook

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Description

On ne peut changer le passé, mais on peut faire face à l'avenir


En 1942, en Poméranie occidentale, des familles fuyant le nazisme se réfugient pour la nuit dans un moulin perdu au bord d’une rivière. Au petit matin, dans une effroyable confusion, les parents voués à une mort certaine seront miraculeusement sauvés. Vingt-sept ans plus tard, un père déterminé à retrouver les criminels lance un journaliste d’investigation dans une enquête improbable. En rouvrant ce dossier oublié, il ne se doute pas qu’il découvrira l’impensable... Seuls les caprices du temps pouvaient contrarier ce qui devait être établi.


Ce roman à tiroirs retrace la saga d’une famille de 1904 à 1970. S’il dévoile des actes de courage et d’entraide, il ne tait pas pour autant une malédiction transmise de génération en génération, pour qu’enfin la vérité éclate au grand jour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368329580
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Moulin des Larmes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenu dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Francis Angeletti
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Moulin des Larmes
 
 
 
On ne peut pas changer le passé, mais on peut faire face à l’avenir
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages et les événements sont le fruit de l’imagination de l’auteur et toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé serait pure coïncidence.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À mes fils.
 
 
PRÉFACE
 
 
Défaite et occupée par l’armée allemande dès 1939, la Pologne est le pays européen qui a subi les plus lourdes pertes humaines sous le joug nazi. Sur 35 millions d’habitants, 6 millions de personnes, juives en majorité, ont été victimes du IIIe Reich de 1939 à 1945. Ce livre retrace la saga d’une famille de 1904 à 1970, percutée de plein fouet dans l’ampleur d’une guerre abjecte.
 
S’il dévoile des actes de courage et d’entraide, il ne tait pas pour autant l’après-guerre qui fit encore de nombreuses victimes pendant des décennies. Les vérités se mirent alors à pousser comme les primevères au printemps pour faire éclore des histoires oubliées par le temps. Vingt- six ans plus tard, dans une Pologne en paix une jeune femme ne pouvait pas imaginer le lourd secret dont elle était l’épicentre. Elle vivra dans l’insouciance jusqu’au jour où elle retrouvera son nom, sa vie et ses véritables origines. Elle y découvrira l’amour et sa raison de vivre. Les destins se heurtent implacablement aux aléas de l’Histoire. Nous avons tous une page de notre vie à raconter. Connaissez-vous la vôtre ? Êtes-vous prêt à savoir   ? Les mémoires se cachent, au plus profond de nous-mêmes, patientes et silencieuses, elles rôdent et attendent leur jour de gloire. Il suffit qu’une seule partie, une toute petite parcelle de votre vie ressurgisse dans votre présent pour que les vérités, les mensonges, les conspirations, les douleurs et les joies se dévoilent pour éclater au grand jour. Les révélations se paient toujours en larmes de bonheur ou en souffrance si profondes, changeant à tout jamais votre existence. Seuls les caprices du temps, les hasards aveugles, la bêtise des hommes et leurs guerres peuvent contrarier ce qui devait être établi.
L’histoire se termine-t-elle pour autant ?
Comme l’air léger d’un éventail, elle tournoie, elle vole, impalpable, implacable, emportant à jamais nos destinées. Nous reconstruisons alors une autre histoire.
 
Ainsi va la vie depuis le premier matin du monde.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PREMIÈRE PARTIE
 
 
CHAPITRE I
 
 
Février 1904, quelque part entre la frontière est de la Pologne et la Biélorussie.
 
J’ai froid !
 
Le vent du Nord soufflait et faisait rage dans la profonde forêt de Bialowieza. L’hiver de cette année-là était particulièrement meurtrier, n’épargnant aucune famille. Riches ou pauvres, tous payaient un lourd tribut de larmes et de désespoir. Les plus forts traversaient tant bien que mal ces temps tourmentés. Le froid sibérien ne laissait que peu de chance à ce jeune garçon qui courait toujours plus vite vers le néant. Les bourrasques fouettaient sans répit son visage, tels des petits couteaux acérés. Orphelin, il avait été recueilli par une famille de fermiers-éleveurs de porcs. Exploité, il subissait quotidiennement les réprimandes et les violences d’un homme cruel et exigeant. Il préféra l’incertitude à la soumission et partit un beau matin, droit devant lui, priant le ciel et sa bonne étoile de le protéger et de le laisser croire en un avenir meilleur.
 
J’ai faim !
 
Il n’avait rien mangé depuis des jours, ses forces commençaient à faiblir et seule sa détermination pouvait encore le mouvoir. Depuis l’aube, le linceul blanc et neigeux s’épaississait au fil des heures autour de lui. Il se frayait un chemin difficile, de plus en plus pénible, chaque enjambée dans ce tapis froid et compact se transformait en d’insupportables supplices. Les cimes des grands sapins tourmentés ondulaient un peu plus à chaque rafale. Le crépuscule s’invitait dans une pénombre languissante et lugubre pour sonner le coup de grâce au petit homme perdu dans l’immense forêt millénaire de la « tour blanche ».
 
J’ai peur !
 
Tout était laiteux autour de lui, la neige ne laissait plus qu’un décor d’âmes solitaires. Le vent portait jusqu’à lui les hurlements d’une meute de loups, tel un avertissement funeste. Ils avaient dû sentir cette proie rare, mais ils étaient encore très loin, peut-être dans l’autre vallée.
 
Cours !
 
Il s’encourageait, les dents serrées, ne sachant plus où aller. Les éléments se déchaînaient avec une incomparable violence, mais il poursuivait, plus déterminé que jamais, sa course effrénée vers son improbable destin. La lune pâle lui offrait parfois une fragile lueur jaunâtre, dernier sursis lui permettant d’avancer, au mieux, d’échapper à la horde meurtrière avide de sang. Épuisé, il s’arrêta au sommet d’une petite butte, scrutant tout autour de lui, cherchant un refuge salutaire pour la nuit et surtout pour ne pas finir en pâture par les bêtes affamées. Les yeux plissés, il pouvait deviner l’horizon polaire battu par tous les vents et entendre au loin les cris lancinants d’une meute annoncer son agonie. Il comprit qu’espérer une vie meilleure était vain et que tous ses rêves allaient inexorablement se transformer en cauchemar.
Épuisé, le temps de reprendre son souffle, il s’accroupit sous un grand sapin centenaire, abri fragile le protégeant encore quelques instants des lances de glaces meurtrières. Il serrait ses bras et ses jambes tout contre lui, cherchant un peu de chaleur. Il grelottait, ses membres engourdis lui faisaient atrocement mal. Il savait qu’il allait s’endormir doucement dans la tourmente pour ne plus se réveiller. Cette idée saugrenue le fit sourire, il n’aurait pas à subir les crocs acérés des loups affamés. Il serra sa tête entre ses bras et ferma les yeux. Il glissait lentement dans le sommeil en pensant à sa famille et à ses illusions perdues. Il se réveilla en sursaut. Qu’avait-il entendu ? Les prédateurs l’avaient-ils repéré ? Avaient-ils couru plus vite que le vent pour ne pas laisser s’échapper cette proie providentielle   ?
Il se redressa à l’aide de son bâton et dans un dernier effort regroupa toutes ses forces. Chaque mouvement devenait une torture. Il dégagea son visage des lambeaux de tissus collés par le gel, pour mieux humer l’air, tel un chien de chasse cherchant une piste. Il respirait par petites saccades. Il figea son regard dans une direction, pensant reconnaître l’odeur âcre et si particulière du charbon. Cette indication le remplit d’espoir.
Il descendit le vallon en courant à perdre haleine pour suivre un sentier incertain avec la même détermination et la rage de vivre. Les lueurs de la lune avaient de plus en plus de mal à traverser l’épaisse couche ouateuse du blizzard. La forêt devenait plus sombre et menaçante. Il devina un petit chemin tortueux qui se perdait dans les bois. L’odeur de la houille se faisait de plus en plus insistante, il reprit sa route d’un pas plus court, mais plus sûr. La neige n’était plus très compacte, ce qui facilitait sa progression. Il marchait tel un automate s’aidant de son bâton et entraperçut un sentier et une faible lumière toujours accompagnée de cette singulière senteur de brûlé. Après un dernier effort, il s’arrêta au milieu d’un grand chemin. Seule l’ombre pâle de sa silhouette maigrichonne s’étirait devant un camp de bûcherons. Une petite lanterne blafarde se balançait au gré du vent et l’odeur de la braise qui l’avait guidé jusque-là était plus forte. C’était une forge. La tempête faiblissait. Un silence de mort régnait sur ce camp fantomatique. L’aboiement d’un chien déchira la nuit. Il courut se précipiter dans un minuscule réduit en bois adossé à une grande maison. Il referma la porte brinquebalante derrière lui et la coinça fermement avec son bâton, tremblant de peur, pensant aux loups. Malgré le froid extrême, des gouttelettes de sueur roulaient sur son front et gelaient en perles de verre. En tâtonnant, il devina dans la pénombre un tonneau éventré et des bûches fraîchement coupées. Posé sur un billot, un hachereau. Harassé, ivre de fatigue, emmitouflé dans ses guenilles, il s’endormit aussitôt. Il devait toujours y croire, telle serait à jamais sa devise.
Un nouveau jour naissait. La tempête avait laissé place à un grand ciel bleu et un beau soleil montait paresseusement depuis l’orient. Le campement se réveillait peu à peu. Un coq prétentieux s’en donnait à cœur joie. Des charrettes lourdement harnachées traversaient lentement la route principale en direction des étables et des écuries.
— Bonjour Gustaw, vous avez bien dormi ? Vous n’avez pas eu froid au moins ?
— Non, mais ce maudit vent du Nord a fait claquer une porte, j’ai sommeillé toute la nuit, j’irai voir ça tout à l’heure.
— Bien, je vais vous préparer votre thé et votre linge.
 
Matylda était la gouvernante de Gustaw Mileski, riche propriétaire de ce grand domaine forestier et de cette scierie. C’était le dernier héritier d’une belle noblesse paysanne, l’u

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