Les Cendres de la mémoire

Ida Palombo

Description

Elle s’appelait Ida…
Née en 1924 à Marseille dans une famille juive arrivée de Salonique (Grèce) au début du siècle, elle a vu sa jeunesse insouciante broyée par les menées exterminatrices nazies. Arrêtée le 9 mai 1944, déportée à Auschwitz II-Birkenau (convoi no 74), elle recouvra la liberté un an plus tard dans les Sudètes. Comme un signe, c’est un 9 mai, 68 ans plus tard, qu’elle nous a quittés.
Elle a heureusement pu nous transmettre son témoignage, celui d’une femme énergique et courageuse, retranscrit après de nombreuses séances d’enregistrement et qui se révèle être un émouvant testament.
Témoigner et transmettre ont été le combat de sa vie pour que ne se dispersent pas les cendres de la mémoire.

Sujets

• Histoire
• History

Informations

• Publié par: Éditions Le Manuscrit
• Date de parution: 10 janvier 2020
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782304048018
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Ida Palombo
Les Cendres de la mémoire
Témoignage recueilli et présenté par Régine Méchulan et Michelle Gozlan
Collection Témoignages de la Shoah


Le Manuscrit
Paris


© é ditions Le Manuscrit, 2019
ISBN : 978-2-304-04801-8


Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS)
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et des témoins des années noires des persécutions antisémites, de 1933 à 1945.
Aux nombreux ouvrages déjà parus la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs l’esprit de fraternité, le rejet de l’antisémitisme ainsi que de toute autre forme d’exclusion.
Consultez le site Internet de la FMS : www.fondationshoah.org


Comité de lecture de la collection
Serge Klarsfeld, président
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Alexandre Doulut, historien
Katy Hazan (OSE), historienne
Michel Laffitte, historien
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Paul Schaffer, survivant de la déportation
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Correction : Laurence Beilvert
Voir les autres titres de la collection en fin de volume .


Biographie d’Ida Palombo, née Haïm
1924 9 février : naissance d’Ida à Marseille, dans le quartier du Panier. Son père, Salomon Haïm, est né à Salonique/Thessalonique (alors dans l’Empire ottoman) le 5 mars 1893, et sera naturalisé français cette même année 1924. Il est arrivé à Marseille en 1912 – année où sa ville natale redevient grecque –, et travaille dans l’achat et la revente de produits alimentaires ainsi que d’autres marchandises. Son épouse, Daisy/Doudou, née Cohen le 12 avril 1903 également à Salonique, est mère au foyer.
Ida est l’aînée et sera la seule fille d’une fratrie de six enfants. Jacques naîtra en 1928, David en 1930, Simon en 1934, Henri et Aaron le 23 mai 1936 et Elie le 5 novembre 1939.
1933 30 janvier : à Berlin, Adolf Hitler, chef du parti nazi, est nommé chancelier.
15 mars : proclamation du III e Reich allemand à Potsdam (Land de Brandebourg, près de Berlin).
23 mars : Hitler obtient les pleins pouvoirs.
1935 15-16 septembre : adoption des lois raciales nazies dites « de Nuremberg ».
1936 7 mars : l’Allemagne occupe la Rhénanie.
3 mai : le Front populaire remporte la majorité aux élections législatives. Un mois et un jour plus tard, Léon Blum devient président du Conseil.
8 mai : remilitarisation de la rive gauche du Rhin par les armées du Reich.
1938 13-15 mars : Anschluss (rattachement de l’Autriche à l’Allemagne nazie).
9-10 novembre : pogroms de la « Nuit de Cristal » à travers toute l’Allemagne.
29-30 septembre : accords de Munich, reconnaissance par la France, le Royaume-Uni et l’Italie de la domination allemande sur le territoire des Sudètes tchèques.
1939 23 août : signature du pacte de non-agression germano-soviétique assorti d’un accord secret de partage des territoires nord-est-européens entre les signataires.
3 septembre : la France et le Royaume-Uni – ainsi que d’autres pays à travers le monde – déclarent la guerre à l’Allemagne nazie qui a envahi la Pologne par surprise deux jours plus tôt. Début de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
La mobilisation générale est déclarée, 650 000 hommes doivent rejoindre leurs unités. Début de la « Drôle de guerre ».
Le père d’Ida est mobilisé et sera affecté à Saint-Chamas (une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Marseille). Il y travaille possiblement à l’usine de poudre et explosif durant quelques mois.
1940 10 mai : début de la phase armée du conflit qui met fin à la Drôle de guerre. Les Allemands attaquent par surprise la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg afin de contourner la ligne de défense française Maginot et d’envahir la France.
Début de la Bataille de France. Les populations vont fuir les combats (Exode).
14 mai : le front français est percé à Sedan (Ardennes), ce qui va permettre aux armées nazies de couper les forces alliées de leurs bases arrière.
26 mai : début des neuf jours d’évacuation des soldats britanni ques et français de la poche de Dunkerque (opération Dynamo).
10 juin : le gouvernement quitte Paris pour Tours, puis Bordeaux quatre jours plus tard.
L’Italie fasciste entre en guerre au côté de l’Allemagne nazie.
14 juin : les Allemands entrent dans Paris, déclarée ville ouverte trois jours plus tôt ; la Wehrmacht défile sur les Champs-Élysées.
17 juin : démission de Paul Reynaud. Le maréchal Philippe Pétain est nommé président du Conseil ; il « fait à la France le don de sa personne ».
18 juin : appel radiophonique du général Charles de Gaulle, depuis Londres, pour continuer le combat.
22 juin : armistice entre la France et l’Allemagne à la clairière de Rethondes (forêt de Compiègne). Trois cinquièmes de la France sont occupés par les armées nazies.
24 juin : l’armistice avec l’Italie est signé près de Rome, à la villa Olgiata.
Il y a quelques 1 800 000 prisonniers français (environ 250 000 s’échapperont avant d’être internés, et autour de 80 000 s’évaderont d’Allemagne).
10 juillet : à Vichy, l’Assemblée nationale (députés et sénateurs réunis) vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. L’État français remplace la III e République. Pétain met en œuvre la « Révolution nationale » (réactionnaire, xénophobe, antisémite et anticommuniste).
22 juillet : loi de l’État français portant la révision des naturalisations obtenues depuis la loi du 10 août 1927.
30 juillet : la ligne de démarcation sépare la zone sous occupation allemande, au nord et à l’ouest, de la zone dite « libre » gouvernée à Vichy, au sud.
27 septembre : signature du Pacte tripartite Allemagne-Italie-Japon, connu sous le nom d’alliance de l’Axe.
3 octobre : le gouvernement de Vichy promulgue la loi « portant statut des Juifs » leur interdisant la fonction publique et diverses professions.
4 octobre : loi sur « les ressortissants étrangers de race juive » et leur possible internement dans des camps spéciaux par décision du préfet du département.
24 octobre : entrevue de Montoire (Loir-et-Cher), Pétain engage la France dans la voie de la collaboration avec l’Allemagne nazie.
1941 29 mars : création du Commissariat général aux questions juives (CGQJ) par l’État français à l’instigation des Allemands, dirigé par Xavier Vallat qui revendique « un antisémitisme d’État ».
2 juin : le second statut des Juifs élargit le groupe des personnes considérées comme juives et les écarte de la plupart des activités économiques.
Circulaire préfectorale étendant le recensement des Juifs à la zone non occupée.
22 juin : rupture du pacte germano-soviétique et invasion surprise de l’URSS par les armées nazies (plan Barbarossa).
22 juillet : « aryanisation » des entreprises en zone « libre ».
20-25 août : rafle dite du XI e arrondissement, deuxième opération d’arrestations massives de Juifs à Paris. 4 235 Juifs – 1 500 sont français – inaugurent le camp de transit de Drancy où rien n’a été organisé.
29 novembre : création par l’État f