Mon Drapeau (oeuvres dialectales en patois mosellan • T3 : récits militaires & glossaire du patois de Pardoux)
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Mon Drapeau (oeuvres dialectales en patois mosellan • T3 : récits militaires & glossaire du patois de Pardoux) , livre ebook

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Description


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Padoux, village vosgien situé entre Épinal et Rambervillers, est le pays natal d’un personnage illustre, mais presque totalement méconnu : le Colonel Villemin. Cet enfant du pays, né en 1869, peu avant le désastre qui va entraîner l’amputation de la Lorraine, est profondément marqué par cette blessure, comme beaucoup d’Alsaciens et de Lorrains de l’époque. Il va faire une carrière militaire et s’illustrera pendant la guerre de 1914-1918, la Revanche tant attendue.


Cependant, il n’a pas écrit beaucoup sur la vie militaire et la guerre. Nous avons une douzaine de textes qui rappellent ses débuts dans la carrière et quelques épisodes de la guerre, dans lesquels il met souvent en scène des civils, et particulièrement des femmes, pour montrer leur intrépidité et leur dignité. Il peint aussi quelques figures de ses frères d’armes, tous remarquables de dévouement et de courage. Sa modestie lui a sans doute interdit de raconter ses propres exploits, et l’on se prend à regretter de ne pas avoir son récit de l’attaque de juillet 1918 à Venteuil (Marne), le haut fait le plus important de sa carrière, qui a permis de marquer un tournant décisif dans la fin de la guerre.


Le glossaire a été établi à partir des textes d’Adolphe Villemin publiés dans les trois volumes : Bouquet des Champs, poésie, tome Ier, Contes, légendes, récits et souvenirs en prose, tome II et Récits militaires du présent tome.


On y trouvera les mots patois qui se distinguent des mots français correspondants par la prononciation ou l’étymologie, mais aussi un certain nombre de mots appartenant à des patois parfois éloignés de celui de Padoux.


L’œuvre en prose de Villemin, ajoutée à son œuvre poétique, est sans doute l’ensemble le plus homogène et le plus important écrit en patois lorrain. Les atlas linguistiques et les dictionnaires ne rendent pas compte du fonctionnement d’une langue. Les enregistrements de conversations en patois lorrain sont rares et peu accessibles. L’œuvre du colonel Villemin comble ce vide dans les études dialectologiques lorraines.


Une œuvre exceptionnelle par son ampleur et sa valeur linguistique, ethnologique et historique.

Sujets

Informations

Publié par
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EAN13 9782824056470
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1



Mon Drapeau
ŒUVRES DIALECTALES en patois mosellan
Tome III (Prose)



2



Même auteur, même éditeur :


Claude MICHEL, linguiste, chercheur à l’Institut Pierre Gardette (Université Catholique de Lyon), spécialiste des parlers lorrains et francoprovençaux, est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur la Lorraine, notamment :
— Aux éditions Chapitre.com :
Premier glossaire lorrain (1772, région de Saint-Dié)
Le fichier de Lerouge (français parlé dans la région de Commercy dans le premier tiers du XIX e s.)
— et aux Éditions des Régionalismes (en collaboration avec Michèle Benoit) :
Noms de lieux du département de la Meurthe-et-Moselle
Noms de lieux du département de la Meuse
Noms de lieux du département de la Moselle
Noms de lieux du département des Vosges
Le français parlé en Moselle


Tous droits de traduction de reproduction
et d ’ adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain
Pour la présente édition :
© edr/ ÉDITION S des régionalismes ™ — 2022
EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0936.0
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous lais- sions passer coquilles ou fautes — l ’ informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N ’ hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d ’ améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.




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MON DRAPEAU
Récits militaires
ŒUVRES DIALECTALES en patois mosellan
(Tome III)
Glossaire du patois de Padoux


Colonel VILLEMIN Édition bilingue (édition et traduction et glossaire de Claude MICHEL)





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Nous remercions particulièrement :
Dominique Bois , qui connaît bien l’histoire de cette période et particulièrement tout ce qui a trait au 217 e Régiment d’Infanterie ;
Marc Brignon , dialectologue et ethnologue vosgien, dont les conseils sont toujours judicieux ;
Anne Esser , dont la collection iconographique nous a été très utile ;
Jocelyne Michel , pour la relecture d’ensemble ;
Denis Vauthier , qui a été, depuis le début de cette entreprise, l’informateur le plus précieux sur tout ce qui concerne Padoux et l’auteur.



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INTRODUCTION
N ous ne reviendrons pas sur l’ensemble de la vie de l’auteur, que nous avons évoquée en tête du premier tome de ses œuvres. Avant d’être l’écrivain que nous découvrons, il a été un soldat d’élite. Il explique qu’il a choisi cette carrière presque par défaut, n’étant bon à rien dans les travaux manuels et agricoles, mais on peut en douter, car les talents d’Adolphe Ville- min auraient assurément pu s’épanouir dans de nombreux domaines. C’est sans doute les hasards du lieu et de l’époque de sa naissance, la Lorraine au moment de la défaite de 1871, qui ont fait de lui ce qu’il est devenu. L’éducation de ses parents, l’instruction de ses maîtres et du curé de Padoux n’ont fait que conforter cette orientation.
Engagé pour cinq ans en 1887, à dix-huit ans, au 75 e R. I., il va connaître la première véritable séparation de sa famille. Il avait auparavant quitté Padoux pour l’école de Thaon, mais il pouvait y revenir assez souvent et n’était pas vraiment coupé de ses camarades ni de ses parents. À Lyon, puis Romans-sur- Isère à partir de 1889, une vie nouvelle l’attend, isolé dans un monde nouveau et, même s’il aspirait à cette vie depuis longtemps, le changement radical a été difficile à supporter.
Néanmoins, il va rapidement passer caporal (1887), puis sergent (1888). Il signera un nouvel engagement de cinq ans en 1890 et entrera comme élève- officier à l’école militaire d’infanterie de Saint-Maixent en 1891 (reçu 171 e sur 335) pour en sortir en 1892. Il est alors affecté comme sous-lieutenant au 23 e R. I. de Bourg-en-Bresse, puis est promu lieutenant en 1894, et capitaine en 1904. Il est alors muté au 98 e R. I. à Roanne, puis à Lyon. En avril 1914, à la veille de la déclaration de guerre, il vient d’être affecté au 17 e R. I.. Jusqu’à cette date, Adolphe Villemin n’a apparemment participé à aucune campagne et n’a pas connu la guerre. Il a passé son temps en manœuvres et, à Roanne, avait pris la direction de l’école d’instruction militaire. C’est donc à 45 ans qu’il va connaître la guerre et va pouvoir mettre en pratique ses capacités de soldat et de chef.
À la déclaration de guerre, il passe au 217 e R. I. nouvellement créé, issu du 17 e R. I.. Il est promu chef de bataillon en septembre 1914 et fera la majeure partie de la guerre dans ce régiment et à ce poste. Il faudra attendre 1918 pour qu’il soit promu lieutenant-colonel et qu’on lui confie le commandement du 103 e R. I. où il va s’illustrer.
Dans tous ses postes successifs, Adolphe Villemin a révélé pendant la guerre toutes ses qualités d’homme, de combattant et de meneur d’hommes. Il a été un soldat exemplaire : plusieurs fois blessé, d’un courage communicatif, il a payé de sa personne et sa bravoure sans faille, liée à une humanité qui faisait de lui un père pour ses soldats et un réconfort pour tous ceux qu’il a rencontrés dans des moments difficiles, militaires ou civils se sont révélées pendant ces quatre années d’enfer. L’ironie du sort a fait qu’il était en situation de défendre son village natal des envahisseurs, lorsque les Allemands, arrivés à Rambervillers, menaçaient de marcher sur Épinal par Padoux. Finalement, les ennemis ont choisi un autre itinéraire et l’auteur regrette presque de ne pas avoir eu à donner sa vie pour protéger les siens : «  Quelle chance ! Soldat, tomber en défendant sa



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petite patrie, et du même coup mourir pour la Grande !  », s’écrie-t-il, lorsqu’il apprend la présence des Allemands à Rambervillers. Son attitude exemplaire, qui l’a conduit à ne jamais se ménager, l’a aussi obligé à abréger une carrière glorieuse, puisqu’il prend sa retraite à 54 ans après des séjours de convalescence et une invalidité de 40 %.
Cependant, il n’a pas écrit beaucoup sur la vie militaire et la guerre. Nous avons une douzaine de textes qui rappellent ses débuts dans la carrière et quelques épisodes de la guerre, dans lesquels il met souvent en scène des civils, et parti- culièrement des femmes, pour montrer leur intrépidité et leur dignité. Il peint aussi quelques figures de ses frères d’armes, tous remarquables de dévouement et de courage. Sa modestie lui a sans doute interdit de raconter ses propres exploits, et l’on se prend à regretter de ne pas avoir son récit de l’attaque de juillet 1918 à Venteuil (Marne), le haut fait le plus important de sa vie militaire, qui a permis de marquer un tournant décisif dans la fin de la guerre. On trouvera cependant quelques textes du colonel Villemin, en français, dans l’Historique du 103 e Régiment d’Infanterie (1) , où l’on reconnaît l’homme et son style particulier.

(1) http://tableaudhonneur.free.fr/103eRI.pdf




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Colonel VILLEMIN






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I. La revue du grand Poireau (1887)
(général en chef, 1887)
A vril 1887 ! Il y a longtemps déjà, les enfants ! Le cœur gros, je suis sorti de ma bonne école de Thaon pour aller, dans la Vie, chercher ma place.
Pioupiou d’un sou, loin, bien loin là-bas, au pays du soleil et de la verdure, toute la journée, je fais l’exercice ! Dans un coin de la grande cour, à l’ombre de quelques maigres arbres brûlés, ça pète sec, ça barde !
Parfois, le grand Vent (mistral) souffle dur, cingle la figure, ou bien vous ren- verse, emportant les coups de gueule du cabot, un bon « zigue » qui ne renifle pas, surtout le lundi, sur une « goutte » ou un « mêlé-cass » (rhum-cassis).
La journée achevée, on se fourre au pieu, étourdi, écrasé... Apprentissage de la guerre !
L’extinction des feux ! « Soufflez les chandelles, crie le cabot... Attention au Flick ».
Alors on essaie de dormir. Mais, le cœur gros, on songe, on rêve les yeux ouverts, comme les lièvres.
Je songe à ma bonne maman qui m’a pressé sur son cœur, en pleurant ; — au père Henry de Thaon, poussant, fièrement, son gros ventre, qui « s’échauffe les poumons », ronchonne ou frappe. – à la mère Henry, goûtant sa soupe contre l’évier ; — à Jaugeon, à Colin, à Houot, à Colnenne, plutôt nos grands frères que nos Maîtres ; — à mes bons camarades enfin !
Et mon cœur reconnaissant n’oublie pas le père Lederlin, le papa de tous, tou- jours à l’affût du bien et du mieux pour notre École !.. Le lendemain, et « jusqu’à la gauche », on recommence le même train-train, sans changer une virgule.
Nos officiers sont de braves gens. Beaucoup ont combattu en soixante-dix et



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I. Lè revue di grand Pouriau (1) (1887)
E vri 1887 ! I y é lontops déjè z’èfants ! Lo cœûr grôs, j’â sautè fieu de mè bonne ècôle dé Thovon (2) , pou n’ollèr, drâhaut lè Vie, quoère mè piaice.
Pioupiou d’ïn sou, lon, bié lon po-lè au pays di slo et de lè vohhou (3) , tot di grand de lè jonàye, jé fâ l’exercice ! Dos ïn coègnot de lè grande co, è l’ombe dé quéques hhâhhs âbes hhaûdiès, cè pote choch, cè barde !
Dés fouos, lo grand Vot bourre duhh, gaffe lè figure, ou bié vos r’dompte, empoutiant lés « côps de gueûle » di cabo, — ïn bon « zigue » qué ne renife mie, surtout lo lundi, su ène « goutte » ou ïn « mèlé-cass ».
Lè jonàye èchevie, on se fourre au pieu, ètônié, frâlé... Epprentissaîge de lè guârre !
L’extinction dés feûyes ! « Soffièz lés camou

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