Signé Papineau. La correspondance d un exilé
289 pages
Français

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Description

Louis-Joseph Papineau occupe une place centrale dans l’histoire politique et intellectuelle du Québec. Acteur historique de premier plan et figure mythique, il est surtout connu par ses écrits publics. Ce qu’on connaît moins, c’est l’importance de sa correspondance privée et l’influence qu’ont pu avoir ses exils sur son parcours politique.
Les lettres de Papineau constituent la seule documentation qui nous permette de comprendre, par exemple, son décrochage du britannisme après son voyage en Angleterre en 1823, ses attentes déçues par rapport à la France après les Rébellions, sa vision de la place du Québec sur le continent américain. Les nombreuses relations épistolaires qu’il a su entretenir pendant plus de quarante ans révèlent des aspects nouveaux, souvent inattendus, de sa pensée et de son action politique.
Personne n’était mieux placé qu’Yvan Lamonde pour révéler les facettes encore méconnues de ce personnage.
Professeur d’histoire et de littérature à l’Université McGill, Yvan Lamonde est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire socioculturelle du Québec. Il a codirigé le grand projet en trois tomes Histoire du livre et de l’imprimé au Canada (PUM, 2004-2007). Ses travaux lui ont valu plusieurs prix et distinctions, dont le Prix du Gouverneur général pour Louis-Antoine Dessaulles, un seigneur libéral et anticlérical (Fides, 1995).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760625563
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

s ig n ฀ pa pi neau
Page laissée blanche
YvanLamonde
SIGNÉ PAPINEAU la฀correspondance฀dun฀exil
Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Lamonde, Yvan, 1944 Signé Papineau : la correspondance d’un exilé Comprend des réf. bibliogr. ISBN 9782760621596 eISBN 9782760625563 1. Papineau, Louis Joseph, 17861871. 2. Papineau, Louis Joseph, 17861871 – Correspondance. 3. Papineau, Louis Joseph, 17861871 – Pensée politique et sociale. 4. Canada – Histoire – 18371838 (Rébellion). 5. Hommes politiques – Québec (Province) – Biographies. 6. Exilés – Québec (Province) – Biographies. I. Titre. FC451.P36L35 2009 971.4’02092 C20099411202
e Dépôt légal : 3 trimestre 2009 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2009
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gou vernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
imprim฀au฀canada฀en฀septembre฀2009
Avantpropos
LouisJoseph Papineau a connu, sa vie durant, l’éloignement de sa famille et de ses compatriotes, dans des exils plus ou moins lointains, plus ou moins longs. Cet isolement n’en fait pas pour autant une victime ou un objet de compassion, mais il constitue une dimension fondamentale de son hist oire, comme l’indique sa correspondance, expression privée sou vent plus éloquente sur ses intentions que ses écrits publics et ses interventions parlementaires. Tout au long de sa carrière politique, entre 1808 et 1837, Papineau a dû régulièrement quitter Montréal et sa famille et « descendre » à Québec où l’attendait la session du Parlement. Il l’a fait comme député à partir de 1808, comme orateur de la Chambre d’assemblée à partir de 1815 et, enfin, comme chef du Parti canadien puis du Parti patriote à partir de 1817. Ces trois tâches le tenaient fort occupé dans la capitale, malgré des allusions à une vie mondaine qui a été, tout compte fait, secondaire. Pendant trente ans, il a vécu avec le sentiment qu’il avait la responsabilité de formuler une vision d’avenir pour le pays et de la défendre face au pouvoir colonial et métropoli tain. La correspondance de Papineau à Julie et aux enfants, tout comme la correspondance de Julie à son mari, rend bien

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compte de cette distance obligée qui a contribué à construire le personnage que se représentaient sa femme, ses enfants et sa famille élargie. Un éloignement de près d’un an, qu’il n’a pas recherché, l’amène à Londres en 1823, où il fait valoir l’opposition de la majorité des BasCanadiens à un projet d’Union concocté secrètement par des marchands et des Britanniques de la colo nie. Son échange de lettres avec John Neilson, avec lequel il finit par faire le voyage, témoigne de ses réticences à accepter la responsabilité de ce voyage. Sa correspondance générale nous fait également comprendre combien son séjour londo nien lui a fait voir les limites des « libertés anglaises » et de cette Angleterre en forte industrialisation, avec son cortège de misère et d’inégalités sociales. Sa tête mise à prix et sa personne menacée, c’est à un dou ble éloignement qu’il doit faire face en 1837, et de nouveau en 1848, lorsqu’on taxera de « fuite » son départ de SaintDenis surRichelieu vers les ÉtatsUnis. À vrai dire, on ne sait rien de ce qui s’est réellement passé à SaintDenissurRichelieu, chez Wolfred Nelson, que Papineau et le docteur Edmund Bailey O’Callaghan, son bras droit, avaient rejoint en novembre 1837. La décision de ne pas rester au moment de combats immi nents futelle celle de Papineau ou le résultat d’un accord entre les trois hommes pour penser que, quoi qu’il arrive, Papineau serait plus utile à la patrie éloigné qu’arrêté, blessé ou tué ? S’il est difficile de savoir sans l’ombre d’un doute si Papineau a « fui » ou pas aux ÉtatsUnis, il faut mettre au dossier deux considérations fondamentales. D’une part, l’idée manifeste chez les Patriotes qu’en cas de besoin ou de nécessité, la fron tière des ÉtatsUnis était à proximité de la vallée du Richelieu ou de la Châteauguay, par exemple. On pouvait se réfugier dans la grande république qui avait fait son indépendance et dont on se réclamait de plus en plus depuis la fin des années
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1820. À partir de la Beauce, des BoisFrancs, du Richelieu et du lac Champlain, on pouvait s’exiler vers le Maine, le Vermont ou l’État de New York. Papineau, dont la tête avait été mise à prix, l’a fait aussi, comme quelques centaines d’individus. D’autre part, l’activité de Papineau et d’O’Callaghan aux États er Unis après le 1 décembre 1837 semble indiquer que, si Papineau avait fui par peur ou par désintérêt de la cause patriote, il n’aurait pas, durant tout le mois décembre 1837, entrepris de trouver du financement pour la cause et de rencontrer, fin 1838, le président Van Buren pour obtenir un appui économi que ou diplomatique sinon militaire des ÉtatsUnis. Son désac cord avec d’autres Patriotes lors de l’importante réunion de er Middlebury, au Vermont, le 1 janvier 1838, n’entame en rien sa réputation : avec l’information dont il disposait, après avoir consulté le grand historien étatsunien George Bancroft ainsi que le milieu politique démocrate d’Albany, l’influente « Albany Regency », il avait pris la décision de ne favoriser aucune action sans un appui des ÉtatsUnis et un accès à des armes. Seul seigneur engagé à fond dans le mouvement patriote, il pouvait ainsi exprimer son désaccord à une ébauche de déclaration d’indépendance dont l’un des articles prévoyait l’abolition du régime seigneurial sans compensation pour les seign eurs. Papineau sait alors qu’il est relativement isolé. Stratégiquement installé à Albany depuis le début décembre 1837, dans la capi tale du plus important des États frontaliers de l’est des États Unis, Papineau décide alors de partir pour Philadelphie pour ne pas nuire à ce qui semble avoir été une majorité et pour ne pas subir l’inconfort de sa position. En janvier 1839, ce sont les Patriotes qui reviennent à la charge en proposant à Papineau de partir pour la France, afin d’aller y chercher un appui international. Les circonstances troubles de ce départ, analysées dans un des textes du pré sent ouvrage, peuvent suggérer qu’on aurait voulu éloigner
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Papineau ; mais on se situe après les nouveaux échecs patriotes d’invasion du BasCanada de février et de novembre 1838 et le scénario de l’appui français peut être vu comme un nouvel espoir pour les Patriotes. Papineau accepte, même s’il n’a pas les moyens de financer le voyage que les Patriotes s’engagent alors à payer, sans que cette promesse puisse n’être jamais tenue. Après un mois ou deux de célébrations de sa personne et de sa cause par les républicains parisiens, Papineau voit claire ment, avant la fin de 1839, que rien de significatif ne viendra de la France alors soucieuse de sa politique internationale sur la question turque, soucieuse de sa bonne entente avec la GrandeBretagne dont le système parlementaire fait alors son admiration. Papineau est en exil à Paris, à certains moments avec une partie de sa famille, à d’autres avec des relations et des amis, sans possibilité de retour avant 1844. Malgré cela, Papineau y vit avec la conscience claire, après avoir écrit sa brèveHistoire de la résistance du Canada au gouvernement anglais(1839) en réponse au rapport de lord Durham, sachant très bien que l’appui au projet d’émancipation coloniale du Bas Canada ne sera venu ni de la grande république voisine ni de l’exmère patrie. Il y a une solitude dans la conscience poli tique et historique, et l’exil géographique nourrit de manières diverses le profond et solitaire exil intérieur. À son retour d’exil de France en septembre 1845, Papineau aspire à une quiétude longtemps espérée. Il ne résiste pourtant pas à la sollicitation d’électeurs et se représente à l’élection de 1847. C’est alors le début d’une marginalisation de l’esprit patriote et de Papineau, alors que le libéralconse rvateur La Fontaine inaugure, au début du mois de janvier 1849, une nouvelle ère politique de compromis. Papineau demeu re député jusqu’en 1854, année de l’abolition officielle du sys tème seigneurial. Depuis 1846, le seigneur de la PetiteNation
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– quelle appellation ! – travaille à la construction de son manoir de Montebello qu’il habite pour la première fois à l’hiver 1851, et entreprend de coloniser et de développer la région. La vie à Montebello est une forme d’isolement, comme en témoigne la correspondance avec son fils aîné, Amédée, et avec Julie, qui meurt en 1862, mais un isolement actif tant au plan matériel qu’intellectuel. Papineau entretient, avec Amédée en particu lier, une correspondance décisive pour la compréhension de l’évolution de sa pensée politique : après un demisiècle d’action et de réflexion politiques, Papineau se place à contrecourant. Non seulement demeuretil annexionniste, malgré qu’il soit conscient d’une probable assimilation linguistique comme c’est le cas en Louisiane, mais il refuse l’Union, puis la Confé dération canadienne, lui préférant une fédération colombienne – référence au continent découvert par Christophe Colomb – et continentale qui inclurait le BasCanada, les ÉtatsUnis et les pays d’Amérique du Sud, sorte d’ALENA avant la lettre. L’exil le plus profond et le plus durable aura peutêtre été celui de l’absence de mémoire des Québécois pour Papineau, malgré le « Je me souviens » de leur devise nationale. Certes, on se souvient de Papineau depuis sa mort en 1871, mais d’une façon pour le moins paradoxale : il n’existe aucune édition « officielle » de sa correspondance et de ses écrits, aucune bio graphie un tant soit peu définitive, aucun monument avant 2002 à l’homme le plus important de la première moitié du e xixsiècle. Et, paradoxe suprême, c’est Parcs Canada, un orga nisme fédéral, qui a fait l’achat du manoir de Montebello et l’a rendu au public. Qui donc a trop attendu de se souvenir ici ? C’est l’édition récente de ses écrits, de sa correspondance et de celle de sa famille par Georges Aubin, Renée Blanchet, François Labonté et d’autres, appuyés par divers éditeurs (Varia, Biblio thèque et Archives nationales du Québec, Septentrion, Fides, Comeau & Nadeau, Lux, Écrits des HautesTerres, Éditions
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