Un oculiste au siècle des Lumières : Jacques Daviel
227 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un oculiste au siècle des Lumières : Jacques Daviel , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
227 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Jacques Daviel fut au cœur du XVIIIe siècle l'équivalent d'un Ambroise Paré ou d'un Christian Barnard, chirurgiens pionniers, aventuriers de la science et de la technique au service de l'homme. C'est Daviel qui, le premier, opéra avec succès des patients de la cataracte. Tous les ophtalmologistes doivent à ses conceptions et à son courage leurs réussites présentes. Par-delà les siècles, un grand médecin d'aujourd'hui propose la biographie sensible et richement documentée d'un grand médecin d'hier. Quand l'âge du laser se souvient des premières audaces de la chirurgie. Yves Pouliquen, l'un des plus grands chirurgiens ophtalmologistes français, qui a dirigé le service spécialisé de l'Hôtel-Dieu, est l'auteur de La transparence de l'oeil et de Les Yeux de l'autre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 1999
Nombre de lectures 1
EAN13 9782738172945
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITIONS ODILE JACOB
La Transparence de l’œil, (1992, coll. « Opus » 1994).
Les Yeux de l’autre, (1995).
© ODILE JACOB, JANVIER 1999 15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-7294-5
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
S OMMAIRE
Couverture
Titre
Du même auteur aux éditions Odile Jacob
Copyright
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE - L’obscure jeunesse d’un grand homme
Chapitre premier - LES VOIES MYSTÉRIEUSES DE LA VOCATION
Chapitre II - OÙ L’ON APPREND LA DIFFÉRENCE ENTRE UN ABCÈS ET UNE TISANE
Chapitre III - OÙ JACQUES RENCONTRE À LA FOIS LE MALADE, LE MOURANT ET LE MORT
Chapitre IV - L’ENGAGEMENT NE FAIT PAS L’AVANCEMENT
Chapitre V - L’HÔTEL-DIEU EN 1715
DEUXIÈME PARTIE - La peste en Provence
Chapitre premier - MARSEILLE EN 1720
Chapitre II - DIGNE, LE CALME AVANT LA TEMPÊTE
Chapitre III - TOULON, LA MORT EN FACE
Chapitre IV - SALON, LES LEÇONS DE L’EXPÉRIENCE
Chapitre V - LE TEMPS DES COMPTES
TROISIÈME PARTIE - Chirurgien à Marseille
Chapitre premier - UNE NOMINATION À REBONDISSEMENTS
Chapitre II - UN CHIRURGIEN AU TRAVAIL
Chapitre III - UN ANATOMISTE CHEVRONNÉ
Chapitre IV - LA FAUTE
Chapitre V - LA DÉCOUVERTE DE L’OPHTALMOLOGIE
Chapitre VI - LES BONNES RECETTES DU « CHEVALIER » TAYLOR
QUATRIÈME PARTIE - L’ophtalmologie par la presse
Chapitre premier - JAMAIS MIEUX SERVI QUE PAR SOI-MÊME
Chapitre II - LE RODAGE DE LA FORMULE
Chapitre III - LES FRÉMISSEMENTS DE LA RENOMMÉE
Chapitre IV - CHIRURGIEN SUR LES GALÈRES DU ROI
Chapitre V - LE TEMPS DES VOYAGES
Chapitre VI - JACQUES ET SES MAÎTRES
Chapitre VII - EN ATTENDANT LE GÉNIE
CINQUIÈME PARTIE - Une révolution chirurgicale et biologique
Chapitre premier - LA RÉVÉLATION
Chapitre II - DANS LE COURANT
Chapitre III - « UNE OPÉRATION SINGULIÈRE »
Chapitre IV - OCULISTE DU ROI
Chapitre V - UN IRASCIBLE COLLÈGUE
Chapitre VI - LA MISE À L’ÉPREUVE
Chapitre VII - NAISSANCE OFFICIELLE D’UNE NOUVELLE MÉTHODE POUR OPÉRER LA CATARACTE
Chapitre VIII - EXTRACTION OU ABAISSEMENT DU CRISTALLIN ?
Chapitre IX - LE PERFECTIONNEMENT DE LA MÉTHODE
Chapitre X - UNE PATERNITÉ FRAGILE
Chapitre XI - L’OCULISTIQUE, UNE DISCIPLINE FAMILIALE
SIXIÈME PARTIE - Au faîte de la gloire
Chapitre premier - LES ENCYCLOPÉDISTES ET JACQUES DAVIEL
Chapitre II - PENDANT CE TEMPS À L’ÉTRANGER AUSSI...
Chapitre III - CES TUNIQUES TRANSPARENTES DONT L’ŒIL FRAGILE EST ENTOURÉ...
Chapitre IV - LE MEILLEUR, ET POURTANT...
Chapitre V - PRESQUE SEPTUAGÉNAIRE...
SEPTIÈME PARTIE - « Il a toujours la main bonne »
Chapitre premier - LE DERNIER VOYAGE
Chapitre II - LE GRAND-SACONNEX
Chapitre III - L’HOMMAGE À DAVIEL
Chapitre IV - LES DAVIEL APRÈS JACQUES
Chapitre V - DE L’UTILISATION DES RESTES D’UNE GLOIRE
Chapitre VI - L’OPHTALMOLOGIE APRÈS DAVIEL
ÉPILOGUE
BIBLIOGRAPHIE
NOTES D’ARCHIVES, BIBLIOTHÈQUES
PÉRIODIQUES
EXPOSITIONS, INAUGURATIONS, CÉLÉBRATIONS
ARTICLES ET MONOGRAPHIES
REMERCIEMENTS

Au terme de l’écriture de cet essai sur Jacques Daviel, j’aimerai dire ma gratitude à plusieurs personnes dont l’appui me fut précieux. Tout d’abord à ceux dont les œuvres m’ont permis de retrouver la trame de la vie de Daviel. Sans eux je ne suis pas certain que quiconque ait pu entreprendre la rédaction d’une biographie aussi complète de sa vie, car ils avaient su jalonner son existence des rares preuves écrites ou commentées et tenter une première approche d’un si singulier destin. Jean Figarella et Théodore Vetter eurent à cet égard un rôle inestimable, car ils furent les premiers à retracer les étapes de la vie tumultueuse de Daviel. Mais je n’oublie pas non plus la contribution de tous ceux que je cite en bibliographie, et qui ont, par l’ajout de leurs commentaires ou de détails inconnus, permis de dessiner le caractère ou d’expliquer les actes de l’oculiste.
J’aimerai remercier aussi tous ceux qui m’ont aidé dans mes recherches en bibliothèque ou dans mes consultations d’archives, car ils m’ont grandement facilité la tâche. En tout premier lieu, M. Édouard Bonnefous, chancelier honoraire de l’Institut, qui nous a ouvert les portes des bibliothèques de l’Institut et de l’Académie des sciences, Mme Michelle Lenoir, bibliothécaire de l’Académie nationale de médecine, Mme Fabienne Gleiye, responsable de la bibliothèque municipale de Bernay, M. Georges Bergoin, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, lettres et arts de Marseille, Mlle Sophie Guiquerro de la bibliothèque médicale de l’Hôtel-Dieu et notre intermédiaire avec la bibliothèque de l’ancienne faculté de médecine de Paris, Mlle Nathalie Marqués, notre investigatrice et traductrice des aventures médicales portugaises de Daviel, le Dr Jean-Claude Loutsch, président de l’Académie internationale d’héraldique, le personnel des Archives départementales d’Évreux et tout spécialement Mme Laurence Fumey, des Archives départementales des Bouches-du-Rhône, qui nous permit de reconstituer les familles Daviel et Félix au travers des documents d’archives de Marseille et de Salon-de-Provence, ce qui confère à cette biographie une dimension familiale qu’on avait totalement sous-estimée auparavant. Nous remercions enfin Me Bernard de La Nezière, notaire à Paris, descendant de la famille Daviel. Il a eu la bonté de nous recevoir et de nous confier les documents concernant la descendance des notaires de La Barre-en-Ouche et de nous permettre d’admirer le tableau de son ancêtre qui orne la couverture de ce livre. Nous espérons que cette étude sur Jacques Daviel apportera quelques précisions à un sujet qu’il connaît si bien et le persuadera qu’il n’est pas vain de qualifier son ancêtre de grand homme de l’ophtalmologie universelle tant sa contribution fut originale et déterminante.
INTRODUCTION

Qui connaît Jacques Daviel ? Peut-être les habitants curieux des rues qui portent son nom à Rouen ou dans le 13 e arrondissement de Paris, sans doute ceux de La Barre-en-Ouche où il est né et dont il est le grand homme 1 , ainsi que ceux de Bernay, la ville voisine, fière autrefois de sa statue de bronze, fondue par les Allemands et remplacée par une bien médiocre copie de pierre. Assurément les habitants de Marseille où, en plein Siècle des lumières, il acquit ses titres, sa renommée et ses compétences d’oculiste. Enfin tous les ophtalmologistes, pour lesquels il est l’homme qui inventa une nouvelle manière d’opérer la cataracte, rompant ainsi avec des habitudes millénaires que les clercs de l’Antiquité, les oculistes arabes, les juifs itinérants et les barbiers-chirurgiens avaient entretenues, avec leurs avantages et en dépit de leurs cruelles insuffisances. Interrogez pourtant l’homme de la rue, interrogez vos amis. Bien peu sauront vous répondre. Étendez votre enquête aux deux cents mille opérés de cataracte chaque année en France ; ils seront surpris d’apprendre qu’au-delà de la gratitude qu’ils portent à leur chirurgien ils doivent aussi une pensée reconnaissante à celui grâce auquel le cadeau merveilleux qu’ils reçoivent − celui de revoir − est aujourd’hui si précis, si efficace et si achevé. Certes, un autre oculiste que Jacques Daviel aurait sans doute découvert la méthode ; elle était dans l’air, et la première moitié du XVIII e siècle ne manquait pas de chirurgiens doués du génie de l’instrumentation et inspirés par l’ampleur du développement des études d’ana tomie et de physiologie ; mais eût-il été français ? et eût-il manifesté l’obstination de Daviel et de ses disciples à répandre une méthode nouvelle qui ne fut réellement adoptée, dans les faits, qu’un siècle plus tard ?
Daviel fut un précurseur. Grâce à lui, l’ophtalmologie moderne, qui ne s’épanouira qu’au XIX e siècle et principalement dans les pays anglo-saxons, aura pris sa véritable naissance en France, en un temps riche des valeurs héritées du Grand Siècle et qui saura livrer à la Révolution la critique objective que ses acteurs auront pu faire de l’État et de la religion. Un temps caractérisé avant tout par sa tolérance et par « la naissance d’une nouvelle vision du monde, une [nouvelle] manière de considérer les hommes et les choses, un [nouvel] état d’esprit en somme », comme le résume J. de Viguerie 2 . À feuilleter son Dictionnaire du temps des Lumières , on se réjouit de croiser tant d’illustres Français dans ce siècle où se pressent politiciens, hommes de sciences, de lettres, philosophes, sculpteurs, architectes, peintres qui participent de notre mémoire culturelle collective. Mais, parmi les quelques médecins et chirurgiens cités − Quesnay, La Martinière, Chirac, La Peyronie −, on s’étonne aussi de ne pas retrouver le nom de Jacques Daviel, devenu oculiste de Sa Majesté le roi Louis XV ! Son originalité est digne que l’on s’y arrête : non seulement il prit une part essentielle au développement de l’ophtalmologie française et européenne, mais surtout il en fit une spécialité au sein des activités chirurgicales. Certes, d’autres que lui contribuèrent à séparer la pratique de l’ophtalmologie des actions dispersées de la chirurgie d’alors, mais aucun ne sut consacrer à cette tâche un goût si forcené de l’observation anatomique. Jacques Daviel est le premier à avoir lié la pathologie oculaire à une réalité anatomique précise. Toute son invention fut la conséqu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents