La Maladie coronaire
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La Maladie coronaire , livre ebook

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Description

L’insuffisance coronaire est-elle héréditaire ? Quels sont les facteurs de risque ? Comment peut-on la prévenir ? Y a-t-il un « bon » cholestérol et un « mauvais » cholestérol ? Quand faut-il subir une épreuve d’effort ? Que sont la coronarographie et l’angioplastie ? La maladie des artères coronaires est la plus fréquente des maladies cardio-vasculaires. C’est aussi celle qui a le plus bénéficié des progrès médicaux depuis ces vingt dernières années, avec pour résultat une amélioration spectaculaire de l’espérance de vie des malades. Clair et complet, très accessible, y compris sur les aspects plus techniques, ce guide accompagnera les patients et leur entourage dans les différentes étapes de la maladie. Outre la pathologie et les traitements les plus récents, il aborde aussi la vie quotidienne et les précautions à prendre pour vivre sereinement. Nicolas Danchin, cardiologue de renom, ancien président de la Société française de cardiologie, est professeur des universités-praticien hospitalier et dirige l’unité clinique des maladies coronaires à l’hôpital Georges-Pompidou. Pionnier de l’angioplastie, c’est aussi un médecin de terrain qui prend en charge et suit en consultation de nombreux patients atteints d’insuffisance coronaire. Il est responsable des enquêtes nationales sur l’infarctus du myocarde, réalisées tous les cinq ans en France depuis 1995. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 avril 2012
Nombre de lectures 2
EAN13 9782738179982
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dessins : Arthur Beau et Nicolas Danchin
© O DILE J ACOB , AVRIL  2012
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-7998-2
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Avant-propos

La maladie coronaire touche les artères qui irriguent le cœur. C’est la plus fréquente des maladies cardio-vasculaires. Elle est avant tout liée à l’athérosclérose, une maladie chronique des artères dans la paroi desquelles se déposent petit à petit les graisses qui circulent dans le sang. Les dépôts graisseux vont progressivement rétrécir ces conduits vitaux qui apportent l’oxygène nécessaire au fonctionnement des différents organes. Les premiers signes d’athérosclérose peuvent être observés dès l’adolescence et la maladie progresse ensuite au fil des années, souvent sans entraîner aucun symptôme jusqu’à la survenue d’accidents graves, tels que les infarctus (crises cardiaques), lorsqu’une artère irriguant le cœur se bouche complètement.
Mais la maladie coronaire est aussi celle pour laquelle les progrès les plus spectaculaires ont été accomplis au cours des trente dernières années, avec pour résultat une amélioration considérable de l’espérance de vie des malades qui en sont victimes. Pour les cardiologues, cette période a été incroyablement enthousiasmante, tant les progrès ont été palpables ; ils ont concerné tous les aspects de la prise en charge de la maladie coronaire, depuis sa prévention, avec la mise en évidence des principaux facteurs prédisposant au risque d’infarctus et la découverte de médicaments traitant les principaux facteurs de risque (hypertension artérielle, excès de cholestérol, diabète), jusqu’au traitement des complications les plus graves de la maladie, par exemple avec les techniques utilisées pour déboucher les artères du cœur lorsqu’un infarctus survient, ou avec la possibilité nouvelle d’implanter directement sous la peau des défibrillateurs automatiques permettant de traiter efficacement certaines formes d’arrêts cardiaques.
Ainsi, en seulement trois décennies, la mortalité cardio-vasculaire a diminué de 60 % en France, et les mêmes tendances sont observées dans pratiquement tous les pays : une évolution inconnue jusqu’ici pour aucune maladie chronique et d’autant plus spectaculaire qu’elle est liée non seulement au traitement de la maladie une fois déclarée, mais aussi à sa prévention, puisqu’il y a 4 % d’infarctus en moins chaque année en France.
Pourtant il ne faut pas crier victoire trop vite, car des tendances défavorables existent aussi : conséquence d’un mode de vie trop sédentaire et d’une alimentation trop riche, la population ne cesse de grossir et l’obésité augmente le risque d’avoir des problèmes cardiaques, tout en faisant le lit du diabète, une maladie insidieuse, grande pourvoyeuse de maladies du cœur.
Connaître la maladie et ses causes, c’est déjà faire le premier pas pour l’éviter. Savoir ce qu’il faut faire si vous en êtes victime, c’est limiter considérablement le risque de complications. J’espère que ce petit livre pourra, dans un cas comme dans l’autre, vous aider à y parvenir.
Chapitre 1
Comprendre  le fonctionnement du cœur  et la maladie coronaire

1. À quoi sert le cœur et comment fonctionne-t-il ?
Le cœur est la pompe qui envoie dans tout le corps le sang qui contient les éléments grâce auxquels les différents organes se nourrissent et peuvent ainsi fonctionner normalement. C’est donc à l’évidence un élément central de la machinerie humaine, dont les dérèglements sont susceptibles d’avoir des conséquences particulièrement sévères.
Le cœur constitue aussi le pivot du système de circulation sanguine, se trouvant à l’intersection de la circulation sanguine pulmonaire qui permet au sang récupéré dans l’organisme (le « sang noir ») d’aller s’oxygéner dans les poumons, et de la circulation sanguine générale, qui diffuse ensuite le sang oxygéné (le « sang rouge ») vers l’ensemble des organes qui s’en nourrissent.
Sur le plan anatomique, le cœur est constitué de quatre cavités : les deux oreillettes servent de réceptacle pour le sang qui retourne vers le cœur, tandis que les deux ventricules, dont la paroi est épaisse et très musclée, assurent la fonction de pompe qui fait circuler le sang. Ces quatre cavités sont organisées en deux systèmes qui fonctionnent en parallèle : le cœur droit (oreillette droite et ventricule droit) reçoit le sang noir qui revient du corps par les deux veines caves et l’envoie dans l’artère pulmonaire pour recevoir l’oxygène qui lui est nécessaire au niveau des poumons. Le cœur gauche reçoit le sang rouge qui revient des poumons par les veines pulmonaires et le propulse dans l’artère aorte, une très grosse artère qui va ensuite donner toutes les branches qui irrigueront les différents organes du corps. La pompe ventriculaire gauche est beaucoup plus puissante que la pompe ventriculaire droite, car elle doit éjecter le sang vers le corps entier avec une pression importante (qui correspond à la « tension artérielle » et dépasse généralement 100 mm Hg) ; le ventricule gauche est donc très musclé et il a une importance primordiale dans le fonctionnement de tout le système. Concrètement, la circulation du sang se fait de façon continue, en circuit clos, et le cœur gauche et le cœur droit fonctionnent simultanément (le ventricule droit éjecte le sang noir vers l’artère pulmonaire en même temps que le ventricule gauche éjecte le sang rouge vers l’aorte). Pour empêcher le reflux du sang à contre-courant, le cœur est équipé de valvules qui jouent le rôle de soupapes.
Enfin, le cœur est doué d’une activité électrique propre, qui provient des cellules qui forment ses parois. Au rythme de 60 à 70 fois par minute, une décharge électrique part de la paroi des oreillettes et diffuse vers les ventricules, dont elle déclenche la contraction. La fréquence d’activation de ce qui peut être assimilé à une « pile » cardiaque dépend de nombreux facteurs et s’adapte en fonction des besoins de l’organisme : ainsi, lors d’un effort qui nécessite que le cœur augmente son débit pour couvrir les besoins de l’organisme, la fréquence de décharge de la pile auriculaire augmente, accroissant ainsi la fréquence des battements cardiaques (ce que l’on peut constater très simplement en prenant son pouls).

Figure 1. Coupe schématique du cœur.
Le sang « noir » arrive à l’oreillette droite par les veines caves ; il passe ensuite dans le ventricule droit qui l’envoie dans l’artère pulmonaire où il sera oxygéné. Il revient ensuite, sous forme de sang rouge par les veines pulmonaires dans l’oreillette gauche, puis passe dans le ventricule gauche qui le propulse dans l’aorte, pour irriguer l’ensemble des organes.
Ainsi, on voit que le cœur est un organe particulièrement sophistiqué, doué à la fois de propriétés électriques et d’une capacité mécanique remarquable, qui lui donne l’originalité de fonctionner comme une pompe, dont le débit va s’adapter aux besoins de l’ensemble de l’organisme : lorsque les organes ont besoin de plus d’oxygène (et donc de recevoir plus de sang), le cœur s’accélère et se contracte plus fort, ce qui lui permet d’augmenter considérablement le débit du sang qu’il fait circuler.

En savoir plus
Les valvules cardiaques : le cœur comporte quatre valvules, deux valvules dites « auriculo-ventriculaires » qui séparent les oreillettes des ventricules (la valvule tricuspide à droite et la valvule mitrale à gauche) et deux valvules ventriculo-artérielles qui empêchent le sang de « retomber » vers les ventricules quand ceux-ci se relâchent après la phase d’éjection (la valvule pulmonaire à droite et la valvule aortique, à gauche). Bien que « valvule » soit le terme correct, les médecins emploient plus souvent le terme de « valves » cardiaques.
Les différents temps du cycle cardiaque : le sang est propulsé vers les différents organes lorsque les ventricules se contractent ; cette partie du cycle cardiaque prend le nom de « systole ». Pendant la systole, les valvules ventriculo-artérielles sont ouvertes et les valvules auriculo-ventriculaires sont fermées, pour que tout le sang soit éjecté vers les artères et qu’il n’y ait pas de reflux des ventricules vers les oreillettes, à contre-courant. Lorsque la contraction est terminée, les ventricules se relâchent et se dilatent, en aspirant ainsi le sang qui se trouve dans les oreillettes. Ce temps s’appelle la « diastole ». Pendant la diastole, les valvules auriculo-ventriculaires s’ouvrent et les valvules ventriculo-artérielles sont fermées, ce qui permet au sang de passer des oreillettes vers les ventricules et évite le reflux de sang des artères vers les ventricules.
La qualité de la pompe cardiaque (sa capacité de contraction) est habituellement exprimée sous la forme d’une mesure appelée « fraction d’éjection » (ou fraction d’éjection ventriculaire gauche, FEVG). Cet index est le rapport entre le volume de sang éjecté par le cœur lors de chaque contraction (pendant la systole) et le volume de sang que contient le ventricule gauche lorsqu’il est complètement rempli (en fin de diastole). Normalement, la FEVG est ≥ 55 %. Pour une valeur de 40 % à 55 % la capacité contractile du cœur est modérément diminuée ; elle permet cependant d’avoir une activité normale dans toutes les circonstances ordinaires de la vie courante. En dessous de 40 %

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