La Prostate au quotidien

Patrice Pfeifer

Description

Dans le langage courant, " avoir la prostate " peut désigner des troubles bénins. Toutefois, cette petite glande qui pèse à peine dix grammes est aussi à l'origine de maladies dont l'évolution peut avoir de lourdes conséquences sur la vie quotidienne de certains hommes. En faisant le point sur les recherches récentes, le livre de Patrice Pfeifer permet au lecteur de comprendre des symptômes parfois difficiles à avouer et aide le malade à s'orienter au mieux parmi les différents traitements. 

Sujets

• Médecine
• Médecine Générale
• Medical
• Santé au quotidien

Informations

• Publié par: Odile Jacob
• Date de parution: 01 mai 1994
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782738142726
• Langue: Français

Extrait

« LA SANTÉ AU QUOTIDIEN » collection dirigée par Édouard Zarifian
déjà parus
1. Éric Albert, Laurent Chneiweiss, L’anxiété au quotidien
2. Catherine Tobin, La schizophrénie au quotidien
3. Hubert Aupetit, La maladie d’Alzheimer au quotidien
4. Catherine Milcent, L’autisme au quotidien
5. René Marteau, La sclérose en plaques au quotidien
6. Alain Jehan, La bronchite chronique au quotidien
7. Denis Vincent, L’asthme au quotidien
8. Jill-Patrice Cassuto, Brigitte Reboulot, La séropositivité au quotidien
9. Marie-Lise Bargues, Mal entendre au quotidien
10. Anne de Kervasdoué, Jours de femme
11. Jacques Rogé, Le mal de ventre au quotidien
12. Jean-Paul Orth, La fatigue au quotidien
13. Pierre Pollak, La maladie de Parkinson au quotidien
14. André Pradalier, La migraine au quotidien
15. Éric Renard, Le diabète au quotidien
© O DILE J ACOB, JUIN  1994 15 RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-4272-6
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À la mémoire de Caroline, ma femme, et à nos deux adorables enfants Maximilien et Alexis.
Toute maladie est un événement qui implique des échanges entre trois partenaires : le malade, son entourage, son médecin. La guérison et le mieux-être dépendent de la nature de ces échanges, et de leur renforcement mutuel. On peut vivre seul sa maladie. Mais pour réunir toutes les chances de guérir, mieux vaut être trois partenaires à la combattre .
Chaque titre de cette collection se propose d’informer, aussi complètement et clairement que possible, sur une affection. Comprendre pour pouvoir dialoguer : les rapports entre le médecin, le malade, sa famille ou ses proches, en seront facilités ; leur alliance, et donc la lutte contre la maladie, renforcées .
C’est aussi un guide pratique, qui fournit des renseignements sur les aides existantes, les aspects administratifs, les adresses à connaître, en bref tout ce qui peut être utile au malade et à ceux qui l’entourent .
E.Z .
Introduction

Tous les hommes ont une prostate et pourtant « avoir la prostate » signifie dans le langage courant être malade de cet organe. En outre, chacun sait que la prostate n’est pas une maladie. C’est une « glande à sécrétion interne et externe de l’appareil génital masculin, située autour de la partie initiale de l’urètre et en dessous de la vessie, et dont la sécrétion contribue à la formation du sperme » nous explique le Petit Robert . Donc, lorsque l’on dit qu’on a la prostate, de quelle maladie peut-on bien souffrir ? Le plus souvent, il s’agit d’une hypertrophie bénigne de la glande ou adénome prostatique, mais cela peut aussi désigner un cancer de la prostate. Les deux, comme nous le verrons, peuvent se manifester de la même manière.
Être malade de la prostate à 52 ans n’est-ce pas trop jeune, docteur ? Il est vrai que quand on parle de maladies prostatiques, on pense qu’elles touchent plutôt des personnes âgées de soixante-dix, quatre-vingts ans. Si cette tranche d’âge est, de toute évidence, particulièrement sujette aux troubles d’origine prostatique, il ne faut pas oublier qu’ils sont les symptômes d’une maladie évoluant déjà depuis plusieurs années. Agir avec efficacité, c’est donc agir au plus vite et diagnostiquer les maladies à leur début. C’est pourquoi, dès qu’ils atteignent la cinquantaine, les hommes doivent se montrer vigilants et méritent toute notre attention.
Une autre forme de pathologie prostatique concerne une population toute différente puisqu’il s’agit des hommes jeunes. En effet, les prostatites ou infections de la prostate entrent pour une bonne part dans le cadre des maladies sexuellement transmissibles et peuvent conduire à la stérilité.
Enfin, la prostate est une source d’inquiétude chez certains hommes car elle peut influer sur la sexualité, plus particulièrement sur l’éjaculation et sur l’érection.
Ce sont ces différentes pathologies que nous nous proposons d’exposer ici. La prostate, cette petite glande pesant à peine dix grammes, se trouve être à l’origine de maladies dont l’évolution peut être fatale ou handicapante. Mais il ne faut pas non plus croire que tout opéré de la prostate sera incontinent ou impuissant et que toute infection prostatique se compliquera de stérilité. Nous allons donc tenter de distinguer les maladies de la prostate et les troubles de la sexualité. Nous évoquerons aussi les différentes thérapeutiques et les moyens pour pallier les troubles comme l’incontinence ou l’impuissance qui, il faut le savoir, ne sont pas toujours irréversibles. La meilleure façon de les affronter est déjà d’en parler avec son médecin ou son urologue. Avec les années, les mentalités, les mœurs évoluent, et des sujets, tabous il y a seulement cinquante ans, voire moins, sont aujourd’hui librement abordés. Alors, la prostate, parlons-en !
Qu’est-ce que la prostate ?

L’anatomie de la prostate
La prostate est située à un véritable carrefour urogénital : elle participe au système de la continence urinaire et à l’acheminement du sperme vers l’urètre pour l’éjaculation. De chaque côté de la prostate, et étroitement collés à elle, se trouvent les nerfs érecteurs qui sont les nerfs commandant l’érection. Cette situation anatomique va donc permettre de comprendre plusieurs phénomènes :
— les troubles de la miction engendrés par l’augmentation de volume de la prostate ;
— l’importance des prostatites dans la stérilité masculine ;
— les troubles de l’éjaculation et de l’érection dans certaines interventions chirurgicales sur la prostate.
La structure anatomique de la prostate est complexe et peut être divisée en six portions. Il est préférable de la simplifier et de ne décrire que deux portions que nous appellerons prostate centrale et prostate périphérique. Imaginons un œuf dans un coquetier ! L’œuf est la prostate centrale et le coquetier est la prostate périphérique. La glande prostatique apparaît donc formée de deux parties emboîtées l’une dans l’autre, la prostate centrale s’enchâssant dans la prostate périphérique. Au milieu de l’œuf (prostate centrale) va passer l’urètre. En arrière de l’ensemble, les vésicules séminales se joignent aux canaux déférents pour former les canaux éjaculateurs qui cheminent entre l’œuf et le coquetier. Enfin, un dernier détail porte sur la prostate centrale : nous avons dit qu’elle était traversée par l’urètre ; elle est en fait constituée de deux portions ou lobes prostatiques situés de part et d’autre de l’urètre. Très schématiquement, nous pouvons dire que la prostate centrale donnera naissance à l’adénome prostatique (pathologie bénigne) et que la prostate périphérique donnera naissance au cancer prostatique (pathologie maligne).

Situation par rapport à l’appareil urinaire
Les reins sont les organes qui produisent l’urine. Ils sont au nombre de deux et sont situés de part et d’autre de la colonne vertébrale au niveau des dernières côtes. Leur forme est celle d’un haricot dont la partie creuse est appelée le hile ; ce hile est au bord interne du rein et est tourné vers la colonne vertébrale. À ce niveau se trouvent l’artère rénale, la veine rénale et le bassinet. L’artère va se diviser comme un arbre en un grand nombre de petites branches qui pénètrent à l’intérieur du rein. Là, à leur contact, se trouvent des petits tubes appelés néphrons, chargés de la production de l’urine, qui se réunissent pour déverser cette urine dans le bassinet. Enfin, de la même façon qu’il existe des ramifications artérielles, on trouve à l’intérieur du rein des ramifications veineuses qui se rejoignent entre elles pour former la veine rénale.
Toutes les réactions chimiques qui sont à l’œuvre dans les différents organes du corps humain créent des déchets toxiques pour l’organisme. Le rôle du rein est alors de les éliminer. Ces déchets arrivent au rein par l’artère rénale avant de se retrouver dans les ramifications artérielles. Là, ils vont passer dans les néphrons pour être éliminés dans les urines. Ainsi purifié, le sang passe par les veines rénales pour regagner la grande circulation de l’organisme.
C’est de cette façon que sont éliminés de l’organisme des composés comme l’urée, la créatinine, l’ammoniaque, le sucre chez les diabétiques, l’acide urique chez le goutteux et bien d’autres substances.
Situé dans le hile, le bassinet a un simple rôle de collecteur. Sa forme d’entonnoir et sa paroi constituée de fibres musculaires responsables des contractions permettent la progression de l’urine. Celle-ci se dirige vers la portion rétrécie de cet entonnoir pour passer ensuite dans l’uretère.
Au nombre de deux, un de chaque côté, les uretères font suite au bassinet. Ils descendent le long des muscles de la paroi lombaire, de chaque côté de la colonne vertébrale, et pénètrent ensuite dans le bassin où ils iront se jeter dans la vessie. Ce sont des conduits musculaires d’environ un demi centimètre de diamètre. Comme le bassinet, ils sont aussi animés de contractions permettant la progression de l’urine.
L’urine chemine ainsi grâce à deux mécanismes : la station debout (orthostatisme) où l’urine descend d’elle-même des reins vers la vessie et les contractions des bassinets et des uretères. L’ensemble bassinet-uretère est appelé voie excrétrice (permettant l’excrétion de l’urine). La bonne propagation de l’urin