Sommes-nous tous des malades mentaux ? : Le normal et le pathologique
283 pages
Français

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Sommes-nous tous des malades mentaux ? : Le normal et le pathologique , livre ebook

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Description

La psychiatrie n’est-elle pas en train de nous égarer en présentant des individus en bonne santé comme des malades ? Tensions, déceptions, peines, pertes et même passions : n’a-t-elle pas de plus en plus tendance à traiter comme des pathologies ce qui relève en réalité de la vie normale ? Inflation diagnostique, surconsommation de médicaments, multiplication de traitements inadaptés et inutiles, dépenses excessives, stratégies marketing sauvages des laboratoires pharmaceutiques : est-ce nous qui sommes malades ou bien la psychiatrie qui devient folle ? Allen Frances a dirigé le groupe de travail qui a conçu et rédigé le DSM-IV, parfois qualifié de « bible de la psychiatrie ». Alors que paraît une nouvelle version augmentée, le DSM-5, il tire la sonnette d’alarme : cessons de surmédicaliser les vicissitudes de la vie humaine ! Allen Frances Spécialiste notamment des troubles de la personnalité, Allen Frances est professeur émérite au département de psychiatrie de Duke University en Caroline du Nord. Le New York Times l’a présenté comme l’un des psychiatres américains les plus influents. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 octobre 2013
Nombre de lectures 3
EAN13 9782738175199
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Titre original : Saving Normal. An Insider’s Revolt Against Out-of-Control Psychiatric Diagnosis, DSM-5, Big Pharma, and the Medicalization of Ordinary Life.
© A LLEN F RANCES , 2013
Pour la traduction française : © O DILE J ACOB, OCTOBRE 2013
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-7519-9
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Pour Donna, ma partenaire, dans tous les sens du terme.
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Préface
Avant-propos
PREMIÈRE PARTIE - La normalité en état de siège
Chapitre premier - Ce qui est normal et ce qui ne l’est pas
La normalité dans le dictionnaire
Que dit la philosophie ?
Une normalité statistique ?
Qu’en disent les médecins ?
Point d’essais de laboratoire pour définir le normal en psychiatrie
Le secours de la psychologie ?
Sociologues et anthropologues à la rescousse ?
Quid du docteur Freud ?
Définir le pathologique
Les troubles mentaux relèvent-ils du mythe ?
Petit tour du monde du trouble mental
Définir le trouble mental individuel
Normalité fragile ou normalité résiliente ?
Une normalité floue, donc fragile
Chapitre 2 - De l’âge des chamans à l’ère des psys
Le chaman et le monde de l’esprit
Les prêtres et les dieux
Hippocrate, le père de la médecine (460-370 av. J.-C.)
Galien de Pergame : la première théorie de la personnalité
L’âge sombre de la possession démoniaque
Les Arabes inventent la psychiatrie moderne (700-1500 après J.-C.)
Les « syndromes » de Thomas Sydenham au XVIIe siècle
Carl von Linné et les Lumières : répertorier et classer
Philippe Pinel fonde la psychiatrie moderne au début du XIXe siècle
Le DSM-III sauve la psychiatrie
Le DSM-III-R, trop et trop tôt
L’histoire du DSM-IV
Chapitre 3 - L’inflation diagnostique
Quand la psychiatrie suit le mouvement
La société nous rend-elle malades ?
L’inflation diagnostique et la mode
Quand le DSM devient trop influent
Une épidémie de maladies mentales ?
Des pilules faciles à prescrire et faciles à prendre
La fabrique de pathologies et l’industrie pharmaceutique
Hall of Shame
Quand l’effet placebo fait vendre
Les généralistes et les soins psychiatriques
Où sont passés les gens normaux ?
La surabondance de médicaments
Cumul et polymédication
Trop peu de psychothérapies
Du stigmate et de ses effets destructeurs
De l’art de transformer le mal en maladie
Qui règle l’addition du dérapage diagnostique ?
Deuxième partie - Les modes psychiatriques peuvent nuire gravement à votre santé
Chapitre 4 - Brève histoire de quelques fausses maladies mentales
La possession démoniaque (hier, aujourd’hui et demain)
L’exorcisme par la danse : le tarentisme et la danse de Saint-Guy (XIV-XVIIe siècle)
Le vampirisme (de 1720 à 1770 environ)
« La fièvre de Werther » (fin du XVIIIe siècle)
Quand les neurosciences favorisent les lubies cliniques
Une épidémie de neurasthéniques (1870-1900)
L’hystérie, grande maladie fin-de-siècle
Le trouble de la personnalité multiple
Le scandale des faux abus sexuels dans les garderies américaines (1980-2000)
Suivre la meute ?
Chapitre 5 - Les diagnostics du jour
Le jour où l’hyperactivité est devenue folle…
Le trouble bipolaire chez l’enfant
Quand l’autisme devient tendance…
La bipolarité de type II
La timidité serait-elle une maladie ? La phobie sociale
La dépression sévère n’est pas toujours si sévère…
Le syndrome de stress post-traumatique : difficile d’y voir clair
La révolution sexuelle
Le viol est un crime, pas une pathologie mentale
Les leçons de cette explosion de la bulle diagnostique
Chapitre 6 - Les épidémies à venir
L’ambition : quand Icare se brûle les ailes
Questions de méthode
D’une révision à l’autre : le dilemme
Des essais de terrain qui échouent à l’examen de passage
Par pertes et profits
Le jour où la colère est devenue une maladie
Pathologiser la perte de mémoire
De la gourmandise comme maladie mentale
Le trouble de l’attention chez les adultes, nouveau diagnostic du jour ?
Deuil et mélancolie
Quand nos passions se transforment en addictions
Maladie organique et maladie mentale : la confusion
Un « syndrome de risque psychotique » vraiment trop risqué
Le « trouble mixte anxiété/dépression » : tous malades
L’hébéphilie ou l’attirance envers les adolescents
L’hypersexualité : « Ce n’est pas moi, c’est ma maladie ! »
De l’inflation à l’hyperinflation diagnostique
Troisième partie - Revenir à la normale
Chapitre 7 - Maîtriser le dérapage diagnostique
Narcotiques et psychotropes : si on s’était trompé de combat ?
Démanteler la machine de guerre marketing
Diagnostico- et pharmacovigilance : pour un contrôle renforcé
En finir avec les médicaments nocifs
Discipliner les généralistes
Resserrer les critères du DSM
Abandonner le diagnostic aux psychiatres ?
Le diagnostic par étapes : un bon remède contre l’inflation
Trois leviers : organisations professionnelles, associations de consommateurs et médias
Pouvons-nous dégonfler la bulle diagnostique ?
Chapitre 8 - Le consommateur avisé
Coopérer avec le médecin
Comment savoir si le diagnostic est le bon ?
Quelle discipline est-elle la mieux qualifiée ?
Le diagnostic psychiatrique, une affaire de famille ?
Quand réévaluer un diagnostic ?
Les écueils de l’autodiagnostic
Se méfier des effets de mode
Les vertus curatives du temps et de la nature
Chapitre 9 - La psychiatrie pour le pire et pour le meilleur
L’histoire de Mindy : « Vol au-dessus d’un nid de coucou »
Le petit Todd et la manie de l’autisme
Susan, poursuivie par une fausse bipolaire
Les malheurs de Liz, une enfant hyperactive
Brooks et son pseudo-trouble « schizo-affectif »
Sarah perd son fils : une « dépression clinique »
Myra : médications mortifères
Maria, ou comment passer à côté de l’abus de drogue
Roberta, sauvée par ses animaux, ses amis et ses antidépresseurs
Bill, urbaniste bipolaire devenu psychothérapeute
Les attaques de panique de Susan
Paul et Janet : faire face à un stress post-traumatique
Peter : vaincre la malédiction de la mélancolie
Cléo ou l’art de se concentrer sur son déficit attentionnel
Henry ou comment vivre avec la schizophrénie
Brandy : personnalité borderline et thérapie comportementale
Adam ou comment surmonter ses TOC
De l’art de faire le bon diagnostic
Épilogue
Remerciements
Notes
Préface

Avec beaucoup de clarté et sans précautions oratoires superflues, le professeur Allen Frances nous décrit de l’intérieur comment s’est développée la classification américaine des troubles mentaux, le fameux DSM ( Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ). Son témoignage et son analyse couvrent la période allant de 1975 – date des travaux préparatoires ayant abouti à la parution du DSM-III en 1980 – à 2013, date de parution du DSM-5.
Allen Frances est maintenant à la retraite. Après sa formation à l’Université Columbia, il a dirigé l’unité de consultation de l’hôpital Cornell, l’un des établissements les plus prestigieux de New York, avant d’être nommé chef du département de psychiatrie et professeur à l’Université Duke, en Caroline du Nord. Il a participé à l’élaboration du DSM-III, étant chargé notamment de la section consacrée aux troubles de la personnalité. Il a surtout été désigné par l’Association américaine de psychiatrie comme responsable de l’élaboration du DSM-IV, paru en 1994.
Il a donc connu comme témoin privilégié les évolutions de la psychiatrie de ces quarante dernières années, aussi bien dans le domaine thérapeutique que dans celui de la nosologie. Il en a même été l’un des acteurs majeurs.
De tout temps, les médecins ont cherché à classer les troubles mentaux. Ces classifications étaient tantôt simples, comportant un nombre réduit de catégories, tantôt complexes, multipliant les entités pathologiques. Alors que Pinel avait divisé l’aliénation mentale en quatre groupes, son élève Esquirol a accru le nombre de maladies mentales par sa théorie des monomanies. Contemplée dans le long terme, l’histoire de la nosologie psychiatrique révèle un mouvement de balancier entre des moments synthétiques et des moments de discrimination extrême.
Pourquoi ces variations, qui pourraient paraître difficiles à comprendre ? Comme le rappelle Allen Frances, les diagnostics psychiatriques ne correspondent pas à des entités naturelles, mais sont en grande partie construits sans fondement scientifique pouvant en assurer la solidité, en particulier sans critère biologique objectif, au contraire de ce qu’on observe pour un grand nombre de maladies « somatiques ». Cela explique la grande part d’arbitraire et d’errements constatée dans les travaux préparatoires à l’édition des différentes versions du DSM.
Allen Frances fait cependant la part des choses. Il rappelle l’apport capital du DSM-III : « En matière diagnostique, aucune avancée majeure n’a été réalisée depuis la sortie du DSM-III en 1980 », ajoutant : « Essentiel, le DSM-III l’était dans la mesure où il permettait d’unifier les critères diagnostiques et le traitement des troubles mentaux. Avant son apparition, la psychiatrie relevait davantage de la pratique artistique – elle pouvait être brillante, mais restait chaotique. La disc

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