Lectures nietzschéennes : Sources et réceptions
293 pages
Français

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Description

Nietzsche lisait ? Mais quel écrivain ne lit pas ? Les auteurs réunis ici ont choisi de mettre de l’avant cette évidence afin d’en mesurer les conséquences méthodologiques, puis d’en tirer profit. Nietzsche lisait. Fort bien. Mais que lisait-il ? Et quand ? Mais surtout : pourquoi ? Comment ses lectures nourrissaient-elles sa réflexion ? Qui répondait à l’appel de ses textes ? Et quel type de lecteur fut-il lui-même ?
Cet ouvrage s’intéresse au Nietzsche lecteur, écrivain et auteur lu. Il analyse, d’une part, la pratique nietzschéenne de l’écriture philosophique à l’aune de sa pratique de la lecture et, d’autre part, les mécanismes de définition et d’appropriation de ses idées à partir de la réception de ses textes.
Martine Béland est titulaire d’un doctorat en philosophie (EHESS, Paris). Elle est professeure au Département de philosophie du Collège Édouard-Montpetit (Longueuil) et chercheure associée au Centre canadien d’études allemandes et européennes (Université de Montréal).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 avril 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760634572
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pensée allemande et européenne
collection fondée par Guy Rocher
dirigée par Philippe Despoix et Augustin Simard

Universels quant à leurs préoccupations critiques, les ouvrages publiés dans cette collection pluridisciplinaire sont indissociables de l’univers intellectuel germanique et centre-européen, soit parce qu’ils proviennent de traditions de pensée qui y sont spécifiques, soit parce qu’ils y ont connu une postérité importante. En plus des traductions d’auteurs aujourd’hui classiques (tels Simmel, Weber ou Kracauer), la collection accueille des monographies ou des ouvrages collectifs qui éclairent sous un angle novateur des thèmes propres à cette constellation intellectuelle.

La collection Pensée allemande et européenne est parrainée par le Centre canadien d’études allemandes et européennes (CCEAE, Université de Montréal), publie des ouvrages évalués par les pairs et reçoit l’appui du Deutscher Akademischer Austausch Dienst (DAAD).

www.cceae.umontreal.ca/La-collection-du-CCEAE
Mise en pages: Yolande Martel Epub: Folio infographie Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre: Lectures nietzschéennes: sources et réceptions (Pensée allemande et européenne) Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7606-3455-8 1. Nietzsche, Friedrich Wilhelm, 1844-1900. 2. Philosophie et littérature. I. Béland, Martine, 1977- . II. Collection: Pensée allemande et européenne. B3318.l5l42 2015 193 C2014-942402-7 Dépôt légal: 1 er trimestre 2015 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2015 www.pum.umontreal.ca ISBN (papier) 978-2-7606-3455-8 ISBN (ePub) 978-2-7606-3457-2 ISBN (PDF) 978-2-7606-3456-5 Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération canadienne des sciences humaines, de concert avec le Prix d’auteurs pour l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition et remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
Remerciements
Ce livre, comme tout ouvrage savant, est le résultat de plusieurs années de travail. Dans le cas d’un collectif – et, qui plus est, d’un collectif réunissant des chercheurs établis dans quatre pays et s’exprimant en trois langues –, les heures de lecture, de réflexion, de recherche et d’écriture se multiplient évidemment par le nombre d’auteurs ayant participé au projet! C’est pourquoi je tiens avant tout à remercier mes collègues qui ont participé à ce volume: je les remercie pour leur confiance, leur travail minutieux, leur collaboration et leur patience au fil des (nombreuses) étapes de la préparation de ce livre. Je remercie aussi mon assistant, Antoine St-Amand, qui a contribué aux recherches bibliographiques et à la préparation du manuscrit. Je tiens enfin à remercier les institutions qui ont appuyé les activités et la recherche ayant mené à cet ouvrage: avant tout, le Service du développement institutionnel et de la recherche du Collège Édouard-Montpetit, à Longueuil; mais aussi, le Centre canadien d’études allemandes et européennes de l’Université de Montréal et la société Théorie et culture existentialistes et phénoménologiques, qui ont accueilli la journée d’études qui, en 2010, a donné son coup d’envoi au projet qui trouve en ces pages sa forme définitive.
Note sur les citations
Dans le but d’alléger les notes de bas de page, les références complètes aux ouvrages cités apparaissent dans une liste des références, présentée à la fin de chaque chapitre.
Les œuvres de Nietzsche sont citées selon l’édition critique établie par Giorgio Colli et Mazzino Montinari (en français ou en allemand). À moins d’indication contraire de la part d’un auteur, l’édition française citée est celle publiée par Gallimard. Les références aux œuvres de Nietzsche en allemand sont suivies par les abréviations «KSA», «KSB» ou «KGW», ainsi que par le numéro du volume cité.
Abréviations
À moins d’indication contraire dans les notes d’un chapitre, toute abréviation renvoie aux ouvrages de Nietzsche selon les deux listes suivantes.
Abréviations des écrits de Nietzsche en français
A Aurore
AC L’antéchrist
AÉE Sur l’avenir de nos établissements d’enseignement
CI Crépuscule des idoles
DS David Strauss, l’apôtre et l’écrivain
EH Ecce homo
FP Fragments posthumes
GM La généalogie de la morale
GS Le gai savoir
HTH Humain, trop humain
HV De l’utilité et des inconvénients de l’histoire pour la vie
ILDP Introduction à la lecture des dialogues de Platon
NT La naissance de la tragédie
OSM Opinions et sentences mêlées
PBM Par-delà bien et mal
PÉTG La philosophie à l’époque tragique des Grecs
SÉ Schopenhauer éducateur
ST Socrate et la tragédie
VME Vérité et mensonge au sens extra-moral
VO Le voyageur et son ombre
Z Ainsi parlait Zarathoustra
Abréviations des écrits de Nietzsche en allemand
DAC Der Antichrist
E Ecce homo
FW Die fröhliche Wissenschaft
GD Götzen - Dämmerung
JGB Jenseits von Gut und Böse
KGW Kritische Gesamtausgabe , Werke
KSA Kritische Studienausgabe , Werke
KSB Kritische Studienausgabe , Sämtliche Briefe
M Morgenröthe
NA Nachlaß
NW Nietzsche contra Wagner
SE Schopenhauer als Erzieher
VM Vermischte Meinungen und Sprüche
WL Ueber Wahrheit und Lüge im aussermoralischen Sinne
ZA Also sprach Zarathustra
Introduction
Nietzsche, lecteur lu
Martine Béland
Un auteur philosophique qui compte de nombreux lecteurs est déjà en soi une curiosité. La chose est encore plus curieuse lorsqu’il est lu avec enthousiasme.
Ferdinand Tönnies
On dit que, lorsqu’il y a un malentendu entre deux hommes, la faute n’en revient jamais exclusivement à l’un, mais lorsqu’il y a un problème de compréhension entre un philosophe et son lecteur, on a l’habitude d’en déclarer le philosophe seul responsable.
Georg Simmel
Au cours de la vingtaine d’années pendant lesquelles il a été actif, Nietzsche s’est toujours situé par rapport à la tradition européenne dont il lisait et commentait les œuvres, et dont il était issu. Ses lectures furent multiples et ses appréciations, variées: en témoignent les nombreux éloges, emprunts, critiques ou simples citations dans ses écrits. Depuis maintenant plus d’un siècle, des commentateurs de toutes provenances cherchent à rendre compte de l’inscription de sa pensée dans la philosophie occidentale. En même temps qu’il est étudié sous l’angle des interprétations et des emprunts qui ont été faits de ses écrits, Nietzsche est lui-même interrogé sur ses lectures et appropriations. Le présent ouvrage prend ainsi acte d’un constat qui anime de plus en plus la recherche: l’écriture est inséparable de la lecture – ou, pour le dire dans les mots de chercheurs affiliés au Groupe international de recherches sur Nietzsche, «Nietzsche penseur est toujours simultanément Nietzsche lecteur 1 .»
Cette remarque possède un certain degré d’évidence en vertu duquel on pourrait être porté à passer à autre chose: Nietzsche lisait? Et alors? Quel écrivain ne lit pas? Il s’agit au contraire, pour les auteurs réunis en ces pages, de mettre de l’avant cette évidence afin de mesurer ses conséquences méthodologiques, puis d’en tirer profit. Nietzsche lisait? Fort bien: qu’a-t-il lu? Quand? Mais surtout: pourquoi? Comment ses lectures ont-elles nourri sa réflexion et sa pratique? Où repose sa véritable créativité philosophique? De quels dialogues ses écrits sont-ils les échos? À qui s’adressaient-ils? Et qui répondait à l’appel de ses textes? Mais aussi, quel type de lecteur fut-il lui-même?
Ces questions montrent qu’il y a bien ici trois pôles à interroger, correspondant à trois figures de Nietzsche: le lecteur, l’écrivain et l’auteur lu. Ces pôles invitent à considérer la production de Nietzsche en tant qu’elle est la confluence des sources de Nietzsche, en amont, et de la réception de Nietzsche, en aval. Pendant que les sources rappellent qu’un auteur est d’abord un lecteur, la réception rappelle qu’un auteur est tel pour autant qu’il soit lu. Cette double approche méthodologique indique qu’une œuvre est à la fois l’expression d’un auteur (comme lecteur inscrit dans certains contextes et animé de certaines intentions), un texte (dont l’existence même dépend des lectures, souvent variées, qui en sont faites) et une réception (composée, en son sens le plus général, par l’ensemble des interprétations qui sont proposées du texte). De toutes parts, l’horizon d’une œuvre, comme texte, est marqué par la lecture. En tout temps, l’auteur est lecteur, et celui-ci sera lu – ou il sera oublié. Considérer Nietzsche d’abord comme auteur, c’est revenir à la jonction entre la lecture et l’écriture.
Il ne s’agit donc pas ici de donner un panorama exhaustif (et forcément chronologique) des lectures faites par Nietzsche (ce qui, du reste, a été fait en 2008 par Thomas Brobjer) ou de ses démarches éditoriales (que William Schaberg a décrites en 1995) 2 . Il s’agit plutôt d’interroger la pratique nietzschéenne de l’écriture philosophique à l’aune de sa pratique de la lecture, d’une part, et, d’autre part, d’étudier les mécanismes de définition et d’appropriation des idées nietzschéennes à partir des étapes de la réception de ses textes. Suivant ces objectifs, le présent ouvrage est divisé en deux parties dont les chapitres, bien sûr, ne prétendent pas épuiser ces orientations de recherche, mais plutôt les confirmer et les enrichir.
Retour à l’auteur
La question des sources et celle de la réception nous ramènent inévitablement au phénomène qu’est la lecture. Activité essentielle pour tout philosophe comme pour tout écrivain – n’est-il pas impossible de savoir écrire si l’on ne sait lire? un auteur n’est-il pas toujours le pr

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