Un monde schizophrène ?
56 pages
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Un monde schizophrène ? , livre ebook

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Description

« Chacun de nous est individualiste, avec ses peurs, ses méfiances, ses exclusions, ses haines, ses violences. Tout cela est notre dualisme, notre petite schizophrénie. Il est temps d'en prendre conscience et ne plus être victime qui devient bourreau. La difficulté est qu'il est impossible de lutter contre l'individualisme, car ce serait demander à l'individualiste de lutter contre lui-même, ce qui est du volontarisme inefficace ; de plus, notre individualisme est inconscient du fait de son évolution, très lente, depuis des générations. La face la plus visible de la schizophrénie se voit en politique, grâce à des médias et à des juges vigilants. » Et si l'humanité entière était schizophrène ? Car l'identité de l'être humain a été perdue avec la sédentarisation, car nous sommes le fruit de conflits, car crises mondiale et intérieure nous assaillent, l'auteur nous invite à un dialogue entre conscience et inconscient au fil d'une réflexion troublante sur le passage de la dualité au dualisme, au conformisme et à la superficialité qui menacent chaque jour davantage notre monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mai 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342051247
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un monde schizophrène ?
Jean Nosair
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Un monde schizophrène ?
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
 
Pour contacter l’auteur :
jean.nosair@orange.fr
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ne saurait être que fortuite. »
 
 
 
 
1. Introduction
 
 
 
« Nous sommes tous des schizos » pourrait être le titre de cette recherche, ou plutôt de ce cheminement. Car pour mon compte, c’est bien du chemin parcouru depuis mon enfance dont il s’agit.
 
Mes parents, comme sans doute la plupart des parents à cette époque (j’ai quatre-vingt-cinq ans), n’ont pas joué avec moi, sans doute parce que leurs propres parents n’ont pas joué avec eux lorsqu’ils étaient enfants. Moi aussi j’ai également très peu joué avec mon fils.
Ils ne savaient pas non plus cuisiner… Je cuisine pour moi lorsque je suis seul, et encore, ma femme prévoit toujours quelque chose dans ces cas-là. J’ai vécu mon enfance pendant la guerre, si bien que je ressens rarement la faim encore aujourd’hui.
Ma mère était d’origine auvergnate. Son père était employé d’octroi. Alcoolique, il est mort de tuberculose. Elle a alors vécu avec sa sœur « molle » et sa mère. La tendresse était un luxe. Mon père, issu d’une famille nombreuse était breton depuis plusieurs générations remontant bien avant la Révolution. Son arrière-grand-père avait été barde et tailleur itinérant. Mon père, comme ma mère, n’a pas vécu dans un îlot de tendresse. Il a toujours été considéré comme le plus intelligent de la famille et a été envoyé à l’école des officiers au long cours. Diplôme en main, il a quitté la famille et s’est installé à Paris.
Finalement, toutes ces frustrations ont fait de mon enfance une intériorité, ô combien bénéfique, qui a heureusement explosé à la pré-adolescence. J’ai eu la chance, depuis mes plus jeunes années, de me poser ces questions : « Pourquoi la guerre, la violence, l’agressivité ? ». Elles sont de plus en plus d’actualité, c’est pourquoi, jusqu’à présent, je me les suis encore et toujours posées.
Pendant longtemps les réponses étaient souvent des conséquences, et non des causes importantes. Les choix de ma vie ont facilité ma recherche ; choix pas toujours conscients à la réflexion (lorsqu’on débusque l’ego et sa soi-disant objectivité).
Comme beaucoup j’ai connu la guerre, les bombardements, les résistants de la dernière heure, la tonte des femmes qui avaient couché avec un Allemand. Vers la fin de la guerre, j’avais alors seize ans, je suis parti comme aide moniteur de colonie de vacances en Allemagne, dans un hameau près de Orb, occupé par un bataillon FTP (Francs-tireurs et Partisans français). Une résistance allemande y sévissait. Elle était ravitaillée en armes la nuit par le curé qui effectuait des enterrements le jour… et moi, je jouais aux échecs avec lui. Cet épisode a renforcé mes « pourquoi ? ».
 
Puis j’ai interrompu mes études d’ingénieur pour entrer au séminaire. En effet, durant mon enfance, j’ai été séduit par le personnage de Jésus et j’avais soif de spirituel. Je n’ai hélas rencontré que des rites, des dogmes, des lois. Et les « pourquoi ? » continuaient. Durant cette période, j’ai eu l’occasion de rencontrer un médecin, chercheur dans un laboratoire. Il m’a invité à me joindre à une recherche qu’il faisait avec un philosophe, qui consistait à se poser des questions idiotes (du genre de celles que nous posent les enfants et qui nous laissent sans voix). C’est le style de questions que s’étaient posées quelques scientifiques du monde entier : qu’est-ce que le feu ?… et qui a donné les fusées. C’est ainsi que j’ai gardé ce réflexe de n’être jamais satisfait de certitudes, surtout que durant le séminaire deux professeurs ont quitté la cléricature, ce que j’ai fait aussi au bout de dix-sept ans.
 
Je suis marié et père d’un fils qui fut un bébé merveilleux et intelligent. En grandissant, il fut sujet à des crises d’hystérie et une véritable allergie à l’école. S’en sont suivies des contradictions avec ma femme, des oppositions et la course aux psychiatres dont la langue de bois est plus grande que l’humanité (ce n’est pas un jugement, ils n’en savaient pas plus que nous).
Plus tard encore, des crises de violence (j’en ai gardé quelques séquelles : côtes cassées) sont apparues… À nouveau, hôpital psychiatrique, re-langue de bois… De quoi se poser beaucoup de pourquoi, surtout qu’inconsciemment, je ressentais qu’aucun de tous ces psys n’allait donner des réponses satisfaisantes, et que notre fils s’en rendait bien compte.
Cela a été pour moi une expérience très enrichissante, car aujourd’hui je me suis rendu compte que j’avais été schizophrène, comme tout le monde, mais que les pourquoi sur ma vie, dans la méditation, m’avaient guéri.
Il faut aussi préciser qu’en moi existait cette dualité « intérieur/extérieur » et que l’extérieur était le reflet de l’intérieur. Ceci a certainement favorisé ma recherche sur le passage de la dualité au dualisme, et donc le glissement de l’intérieur vers l’extérieur, la disparition de l’intérieur, puis aujourd’hui la dilution de l’extérieur dans la grande bonté financière des réseaux sociaux et de leurs moteurs de recherche. Attention, prudence… chacun de nous suit son rythme, son chemin, aucun n’est identique : s’il vous arrive de ne pas comprendre, de prendre peur, arrêtez-vous. Référez-vous au dernier chapitre « Un travail sur soi ». Si vous pensez en avoir besoin, faites ce travail sur vous, et le jour où vous penserez pouvoir reprendre la lecture, cela signifiera peut-être que votre inconscient vous parle.
 
Deux événements ont été très importants pour que mon inconscient me permette d’assumer cette réalité de la schizophrénie. Le premier a été la fréquentation des écrits de Nietzsche, le regard porté sur lui de son temps et sous le nazisme, son suicide. Le second est la visite d’une exposition de forges d’art d’un ancien vigneron ; dans un coin de la salle, un peu cachée une statuette inachevée. Je lui ai demandé « pourquoi ? », et d’un air grave, il m’a répondu : « Je n’ai pas pu la terminer, j’ai eu peur de devenir fou ». Cela est resté gravé dans mon inconscient jusqu’à aujourd’hui et a certainement participé à l’acceptation de ma schizophrénie et son processus de guérison.
 
Intelligence et savoir sont une dualité humaine, et c’est sans doute pour cela que nous les confondons encore, mais hélas plus le savoir augmente et plus l’intelligence diminue, si bien qu’il n’y a plus dualité mais dualisme, plus il y a inflation d’un côté, plus il y a déflation de l’autre...

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