Créativité formelle : méthode et pratique
604 pages
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Description

Définir et repenser la créativité, en saisir les infinis rouages. Comprendre le passage du « projeté » au « réalisé », de l' « envisagé » au « construit », de l' « idéel » au « concret ». Ces axes d'analyse guident la réflexion entamée par Marta Franová depuis une trentaine d'années. Une réflexion aujourd'hui parachevée et paradoxalement ouverte dans un essai qui fera date dans l'histoire des idées et des sciences. L'ouvrage de Marta Franová n'est ni plus ni moins qu'une somme relative à la notion de créativité. Délimitant ses contours, précisant les processus psychologiques et techniques qui la soutiennent et qu'elle crée, l'auteur de cet essai phare inaugure ici une nouvelle manière de concevoir le travail humain, de nouvelles relations entre concepteurs et artisans, architectes et programmateurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 décembre 2008
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342035919
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Créativité formelle : méthode et pratique
Marta Franová
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Créativité formelle : méthode et pratique
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Sacha Guitry clôt son film Si Versailles m’était conté par un défilé anachronique où se côtoient des personnages des siècles différents et qui ont tous apporté leur grain de sel plus ou moins important à la construction ou à la glorification de Versailles. L’histoire de la préparation et de l’écriture de mon livre me semble – pour les personnes envers lesquelles je ressens un chaleureux sentiment de gratitude – aussi riche que l’histoire de Versailles telle que la présente Sacha Guitry. En conséquence, je ne vais présenter ici que ceux qui jouent ou qui ont joué un rôle fondamental en espérant avoir une autre possibilité, une autre manière d’exprimer ma reconnaissance à ceux laissés dans l’ombre.
Pour commencer, pour la période que je caractériserai comme la période du « créer et avoir », il y a mes parents qui m’ont donné la possibilité de goûter à la sécurité, à la perfection et à la synergie tout en m’inspirant le désir de symbiose. Ce sont eux qui m’ont indiqué que même si leur connaissance ne leur permettait pas de réaliser cette dernière, il se pouvait que je la trouve à l’école. Et c’est ainsi que j’ai appris à prendre ce que je pouvais de mes professeurs. Parmi ceux de mes débuts je n’oublierai jamais Antónia Janková, Ružena Krpelanová et Vladimír Hokynek.
La deuxième période est celle du « créer, avoir et partager ». Au début de cette période j’ai eu la chance d’être initiée – pendant plusieurs années – à la recherche par Milan Hejný, Ján Gatial et Vojtech Filkorn. Le premier a contribué à l’augmentation de mes ambitions, le deuxième m’a fourni le cadre adéquat pour les travailler et le troisième m’a mis en face d’une mission que j’ai jugée au départ absurde et qui s’est révélée essentielle dans l’élaboration de ce livre. Ce sont eux qui m’ont fait sentir la différence entre le métier et la profession du chercheur. Mais j’ai eu aussi la chance de travailler sous la direction attentive de Valter Šeda, Tibor Katriňák et Ivan Korec. Le premier m’a fait connaître l’importance des subterfuges, le deuxième a renforcé le pouvoir de ma pensée abstraite et le troisième m’a fait travailler de manière très sérieuse avec les résultats de Kurt Gödel.
Ensuite, j’ai eu la chance de travailler avec Yves Kodratoff. Yves est un compagnon de route hors pair. Grâce à nos résultats et au passage de l’absurde au « presque réalisable » de la mission dont m’a chargé Vojtech Filkorn en 1982, je suis entrée – en 1998 – dans la période du « créer, avoir, partager et transmettre ». C’était la période de l’écriture effective de ce livre. C’était la période où j’ai eu aussi la chance de côtoyer régulièrement Roger Schaefer et, à l’occasion, Didier Ferrier. L’appréciation et l’aide du premier m’ont été profitables et d’un grand secours, les discussions enrichissantes avec le second m’ont servi pour la transition dans la période du « créer, avoir, partager, transmettre et protéger ».
Et bien sûr, il faut que je situe ces périodes dans le cadre familial et amical. Mon fils, ma sœur et mon beau-frère, Marilyne, Madeleine, Christiane, Martine, Sylvie, Josiane et Yehuda : merci d’être là, merci de partager ou de soutenir la majorité de mes rêves.
En ce qui concerne le cadre du travail, merci à Michèle Sebag pour sa compréhension.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A vision’s just vision if it’s
only in your head…
If no one gets to hear it, it’s as
good as dead.

 
Barbra Streisand, Stephen Sondheim, dans Putting it together
 
Leave here a garden for the children
Leave here a new world…
Chris De Burgh, dans Shine On
Life is and will be a series of choices. Make sure that you make those that are right for you .
Kari Anderson, dans Fitness Formula

 
 
Préface
 
 
 
S’il n’avait pas été sûr d’être le seul à pouvoir conduire ce travail, il ne l’aurait pas commencé.
[Vasari, 1989], Vie de Brunelleschi , p. 207
L’ambition de la Florence du Trecento a mis en évidence de façon presque humiliante, car le chantier béant et silencieux de Sainte-Marie-de-la-Fleur a été vu et compris par tous, un déséquilibre entre le vouloir d’une communauté et le pouvoir technologique . Nous pourrions dire que, d’un côté de la balance, il y a eu la conception du plan du Duomo par une équipe et l’approbation de ce plan par un référendum ; ce qui alliait – comme l’a formulé Glenn M. Andres dans L’art de l’ingénieur : Brunelleschi et le Duomo  – le sentiment de sécurité lié au groupe et un véritable esprit communautaire et démocratique. De l’autre côté, il a fallu plusieurs décennies – et, peut-être aussi un nouveau désir, le « désir de pouvoir oublier tout ça » – pour que l’on accorde une confiance , bien surveillée comme le rappelle Vasari, à une personne, Brunelleschi, lequel dans sa jeunesse,
 
…nourrissait deux grands desseins : faire renaître la bonne architecture… ; trouver le moyen, si possible de voûter la coupole de Sainte-Marie-de-la-Fleur de Florence, tâche si difficile à cause de la prodigieuse dépense de bois destiné aux charpentes que personne depuis la mort d’Arnolfo Lapi n’avait osé la tenter.
[Vasari, 1989], p. 198
Brunelleschi a réussi à résoudre ce déséquilibre et son histoire pourrait, peut-être, éclaircir ou motiver l’éclaircissement de certains déséquilibres de notre époque. En effet, la vie de Brunelleschi et les péripéties de sa carrière professionnelle sont riches d’enseignement pour tous ceux qui s’intéressent à la créativité humaine, à la conception des systèmes complexes susceptibles de concerner la notion du réalisable . Nous pouvons relever au moins trois raisons à ceci.
D’abord, la similarité entre la créativité technologique pluridisciplinaire inhérente à la conception de ces systèmes et la créativité de Brunelleschi.
 
Pour réaliser son projet, Brunelleschi dut non seulement concevoir un nouveau mode de montage, avec des matériaux légers et des mortiers à prise rapide, mais aussi calculer jusque dans les moindres détails la place et l’inclinaison de chaque brique : l’absence de cintre interdisait l’habituelle taille « à la demande » permettant d’essayer les pierres sur le cintrage, quitte à les retailler pour les ajuster. Aucune erreur n’était permise. L’astucieux architecte dut même imaginer les outils et les engins qui s’adapteraient à ce chantier d’un nouveau genre.
Florence , Guides Gallimard, p. 131
Ensuite, la complexité des relations psychologiques du concepteur, ici de l’architecte, avec son entourage. Des experts, par exemple, qui ont jugé sa proposition absurde :
 
Bien qu’il ne révélât pas comment il comptait faire, il soutenait que le dôme pouvait être édifié sans recourir à des cintres. Les autres experts considèrent que cette idée était complètement insensée et, lorsque Brunelleschi la défendit avec insistance, ils l’expulsèrent de leur cénacle.
[Andres, 1989] , p. 329
Mais aussi, comme le décrit de façon colorée Vasari, les maçons qui ont boycotté le chantier, puis ont vu, avec stupéfaction, Brunelleschi – lentement, mais avec succès – diriger des ouvriers non qualifiés pendant plusieurs mois ; un temps suffisamment court pour échapper au soupçon d’avoir pu former de nouveaux maçons, et suffisamment long pour faire reconnaître que, sous sa direction, le chantier avançait effectivement.
 
Enfin, la séparation claire entre la phase de recherche et la phase d’étude et de développement  ; la phase de recherche correspondant à une longue période durant laquelle Brunelleschi voit nettement le projet mais ignore encore la solution et collectionne, en solitaire, indices et moyens qui pourraient lui être utiles pour la dégager. La phase d’étude et de développement commence, comme pour Archimède, par un « Euréka ! ». Cet « Euréka ! » de Brunelleschi quadragénaire ne signifie peut-être pas qu’il est en mesure de donner une description linéaire de sa solution, de la donner « en sortant de sa baignoire », comme semble l’indiquer la citation suivante.
 
Sûr de lui, Brunelleschi proclama son aptitude à résoudre tous les problèmes qui se présenteraient, mais il gardait secrets ses plans de construction. Ce comportement fut attribué au caractère jaloux de l’architecte et à son souci de protéger ses idées contre ses concurrents (certaines chroniques de la construction du dôme laissent en effet entendre que le projet suscita son lot d’intrigues et de manigances déloyales). Mais cette volonté de « secret » peut aussi être attribuée en grande partie à la nature intuitive de la pensée architecturale de Brunelleschi : il ne savait pas exactement dès le départ comment il exécuterait chaque détail. Les décisions étaient prises et modifiées au fur et à mesure que le travail progressait, que son expérience s’accroissait et que les problèmes surgissaient.

Cette façon de travailler requérait bien sûr la présence continue de Brunelleschi.
[Andres, 1989] , p. 327
En conséquence, nous pouvons être tentés d’imaginer que le « Eurêka ! » de Brunelleschi ressemble plutôt à un déclic dont le schéma est comparable à nos petits eurêka professionnels ou personnels ; ce sont ces moments inoubliables – et intransmissibles – quand, de même que Brunelleschi peut-être, nous nous disons en nous-mêmes : « Je sais où je vais, je vois les balises de mon parcours et je suis sûr que ma compétence me permet de construire des ponts au-dessus de précipices qui séparent certain

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