Didactique et enseignement de l'oral

Nicole Tutiaux-Guillon Et Bertrand Daunay

Description

L'oral est un produit tardif de la culture scolaire. Bien que les injonctions relatives à son enseignement soient nombreuses, il demeure beaucoup de questions quant aux contenus et aux méthodes (activités, procédures) de cet enseignement. Cet ouvrage apporte des éléments de réponses à ces questions. S'appuyant sur les recherches théoriques et empiriques en didactique, mais pas uniquement, il propose une réflexion sur l'oral, sa place à l'école primaire, sa spécificité en tant que moyen ou qu'« instrument » de l'enseignement, la façon dont il peut devenir un objet d'enseignement ou de travail pour les enseignants et pour les élèves du primaire. En partant de situations de classe dans lesquelles l'oral comme moyen ou comme objet d'apprentissage joue un rôle structurant, les analyses proposées montrent comment concrètement s'organise ou peut s'organiser le travail sur l'oral en classe, permettant au lecteur de construire à partir de là ses propres modalités d'action. Entre approche théorique et études de situations, ce volume interroge la place de l'enseignement de l'oral chez les plus jeunes, les enjeux que ce dernier revêt et les manières dont il s'inculque déjà. Moins prescriptif que descriptif et réflexif, cet ouvrage à destination des enseignants, des formateurs et des professionnels de l'enseignement se distingue par sa rigueur et sa volonté de faire avancer les méthodes, savoir-faire et objectifs d'une oralité qui doit enfin trouver sa vraie dimension à l'école.

Sujets

• Éducation et formation
• Philosophie et théologie
• Oral
• Enseignement
• Didactique
• Méthode
• Éducation

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 01 octobre 2015
• Nombre de lectures: 15
• EAN13: 9782342043389
• Langue: Français

Extrait

Didactique et enseignement de l'oral
Nicole Tutiaux-Guillon Et Bertrand Daunay
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Didactique et enseignement de l'oral
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Nous tenons ici à remercier les enseignants auprès de qui nous avons mené et menons nos observations dans le cadre de nos recherches, travaux et actions de formation.
 
 
 
Conventions de transcription
 
 
 
Nous avons dans la mesure du possible utilisé les mêmes conventions pour les transcriptions des échanges en classes analysés dans cet ouvrage. Les voici :
- les lignes sont soit numérotées en référence à la numérotation d’origine de la transcription du chercheur, car elle permet de situer les extraits analysés dans l’ensemble de la séance, soit à partir de 1. Ces lignes constituent des tours de parole, nous les désignerons par l’abréviation TP, suivie du numéro de la ligne ;
- quand plusieurs élèves prennent la parole ensemble, ils sont désignés par EE ;
- l’enseignant est désigné par ENS, ses paroles sont en italiques ;
- les élèves sont désignés par leurs prénoms quand cela a été possible ou par l’initiale de leur prénom, sinon, par « élève » suivi d’un numéro, le cas échéant ;
- l’orthographe standard a été utilisée avec les marques de ponctuations habituelles. Nous n’avons pas cherché à rendre compte des traits spécifiques de l’oral ;
- les pauses et les hésitations sont marquées par des barres obliques « / » ou par « … » ;
- les segments inaudibles ou inintelligibles sont traduits par des xxx ;
- les indications relatives à la situation ou aux actions sont entre parenthèses (il se dirige vers le tableau) ;
- les deux points après une voyelle ou une syllabe « oh :: » signifient que celle-ci est allongée ;
- dans certains chapitres, les paroles en gras indiquent les segments significatifs analysés par le chercheur.
 
 
 
Présentation de l’ouvrage et des auteures
 
 
 
Même s’il est aujourd’hui acquis que l’oral s’enseigne, il demeure beaucoup de questions quant aux contenus et aux méthodes (activités, procédures) de cet enseignement car l’oral, en tant qu’objet d’enseignement, est un produit tardif de la culture scolaire.
Cet ouvrage veut contribuer à apporter des réponses à ces questions. Il propose une réflexion sur l’oral, sa place à l’école primaire, sa spécificité en tant que moyen ou « qu’instrument » de l’enseignement, la façon dont il peut devenir un objet d’enseignement 1 ou du moins, comme l’écrivait Élisabeth Nonnon, « un objet de travail » pour les enseignants et pour les élèves. Il s’agit d’abord de fournir aux lecteurs, parmi lesquels les futurs enseignants mais aussi leurs formateurs, des éléments de réflexion, issus de la recherche théorique et empirique en didactique, mais pas uniquement, pour mieux cerner cet objet multiforme, tantôt disciplinaire, tantôt transdisciplinaire, pour mieux s’y retrouver dans les différentes dimensions qu’il recouvre et mieux orienter l’action dans les choix didactiques et pédagogiques.
Il s’agit aussi, dans cet ouvrage qui s’adresse en priorité à l’enseignant polyvalent de l’école primaire, de partir de situations de classe dans lesquelles l’oral comme moyen ou comme objet d’apprentissage joue un rôle structurant pour montrer comment concrètement s’organise ou peut s’organiser le travail sur l’oral en classe afin de permettre au lecteur de construire à partir de là ses propres modalités d’action.
Ce n’est nullement une méthode pour enseigner l’oral que nous proposons. Le lecteur ne trouvera donc pas dans cet ouvrage des prescriptions et des « modes d’emploi ». Nous ne dictons pas ici aux enseignants leurs conduites. Nous cherchons plutôt à mettre au jour des pratiques courantes concernant l’oral, mais souvent ignorées des enseignants eux-mêmes qui les mettent en place, car elles sont peu ou mal connues. Connaître ces pratiques est, selon nous, essentiel pour développer une expertise (comment faire) dans le domaine de l’oral.
Nous proposons, en revanche, à la fin de chaque chapitre, des pistes pour la classe à partir des situations présentées et analysées par les auteures qui ont participé à cet ouvrage. Des auteures différentes mais qui ont en commun de s’intéresser à la question de l’oral, chacune d’un point de vue particulier, offrant au lecteur une diversité de situations et de questions.
L’ouvrage est divisé en deux parties et en 6 chapitres. Dans la première partie sont abordées les différentes dimensions de l’oral ainsi que les questions qui se sont posées et se posent concernant son enseignement. Est surtout présentée l’approche théorique que nous adoptons. Dans la seconde partie, sont réunies des contributions qui montrent comment à différents niveaux de la scolarité, on peut travailler l’oral grâce à des dispositifs ritualisés ou dans l’ordinaire de l’activité de classe. Chaque chapitre tente de répondre à un ensemble de questions que peuvent (ou pourraient) se poser les enseignants dans leur pratique quotidienne. Car l’une des ambitions de cet ouvrage n’est pas seulement de répondre à des questions professionnelles mais aussi d’en susciter.
Enfin, à la fin de chaque chapitre le lecteur trouvera indiquées les trois ou quatre références clés du chapitre. Une liste de l’ensemble des références citées dans les différents chapitres se trouve en fin d’ouvrage.
L’ensemble des chapitres, à l’exception du premier, obéit à la même organisation qu’on retrouve d’un chapitre à un autre. Trois grandes sections composent chaque chapitre, ordonnées comme suit : « Repères théoriques et clés pour l’analyse », « Situation, contextes, exemples » et « Pistes pour la pratique ». Comme son nom l’indique, la première section donne au lecteur des repères, des outils théoriques pour analyser ce qui est en jeu dans la ou les situations d’enseignement traitée/s dans le chapitre. Dans la seconde section sont présentées des situations de classe, qui sont alors analysées à la lumière des repères fournis dans la première section. Chacun pourra à l’aide de ces mêmes repères faire ses propres analyses ou des analyses de ses propres situations de classe. Enfin, « Pistes pour la pratique » propose un retour sur les situations de classe analysées ou des compléments afin d’ébaucher des pistes d’action qui peuvent nourrir la réflexion de l’enseignant, orienter sa prise de décision ou venir nourrir sa pratique. Ainsi, chaque chapitre peut se lire indépendamment des autres même s’il prend sens dans la logique générale de l’ouvrage.
Un mot enfin sur les auteures. Florence Bertot et Rouba Hassan ont dirigé cet ouvrage. Elles portent son double ancrage : recherche en didactique et formation des enseignants conformément à l’esprit de la collection dans laquelle s’inscrit l’ouvrage : « didactique et enseignement de… » qui considère que les recherches en didactiques sont des lieux de production de savoirs, et peuvent constituer des ressources pour l’action et la formation. C’est dans cet esprit que nous avons conçu cet ouvrage et son organisation interne.
Florence Bertot est conseillère pédagogique dans une circonscription du premier degré à Villeneuve-d’Ascq (59), où elle est plus particulièrement chargée de l’accompagnement et de la formation des enseignants débutants. Ses nombreuses observations sur le terrain et interventions en formation ont nourri sa réflexion adossée à la recherche en didactique. Elle est titulaire d’un master « Formation de formateurs » de l’université de Lille 3. Ses recherches ont porté sur les débats en éducation à la citoyenneté et sur les interactions didactiques et pédagogiques en début de séance. Dans ces deux domaines, elle a développé une méthodologie comparative, entre pédagogies et entre disciplines différentes.
Rouba Hassan est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Lille 3, membre de l’équipe Théodile-CIREL. Elle est spécialiste de didactique du français, particulièrement de l’oral et de l’approche didactique des interactions langagières en classe. Elle collabore également à des recherches sur l’acquisition du langage et les interactions mère-enfant.
Catherine Boyer est depuis 2007 maître de conférences à l’université de Lille 3, en sciences de l’éducation, après avoir été de nombreuses années institutrice puis formatrice à l’IUFM de Versailles, centre d’Antony. Elle est également membre de Théodile-CIREL. S’intéressant particulièrement à l’enseignement-apprentissage dans les domaines scientifiques à l’école primaire, ses travaux portent sur la conceptualisation dans ces disciplines et sur les rôles des pratiques langagières et sur les pratiques enseignantes dans ces moments scolaires.
Isabelle Delcambre est professeur émérite en sciences de l’éducation, à l’université de Lille 3, membre aussi de l’équipe Théodile-CIREL. Spécialiste de didactique du français, elle a mené des recherches sur l’oral, et particulièrement en maternelle. Elle a participé à la rédaction du Dictionnaire des concepts fondamentaux des didactiques , dirigé par Yves Reuter et a publié de nombreux articles sur les pratiques langagières orales, notamment des enseignants.
Ana Dias-Chiaruttini est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Lille 3, membre de Théodile-CIREL, après avoir été formatrice à l’IUFM du Nord-Pas-de-Calais. Elle est spécialiste de didactique du français. Ses travaux se sont intéressés à l’enseignement du débat dans diverses disciplines, tout particulièrement dans la discipline français et notamment au débat interprétatif dans l’e