Le Grand Absent ou 4 cases vides
240 pages
Français

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Le Grand Absent ou 4 cases vides , livre ebook

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Description

On dit que Dieu est mort. Mais qui l'a tué ? L'inspecteur Thomas Lhomeau est chargé de l'enquête. Sauf qu'il ne traque pas Dieu, mais une métaphore, une allégorie de celui-ci : Alex Zimmerman, dit Zimm, « créateur » de mots croisés et « immortel » en tant que membre de l'Académie française. Car, si « la terre est l'ombre du Ciel » (Saint Augustin), on doit y retrouver la forme grossière de Dieu, à défaut de l'éclat de son image. L'inspecteur va rechercher tous les témoins qui l'ont approché et qui se réclament de son livre « le Babil » (anagramme de la Bible).
Découvrez qui a tué Zimm dans cette enquête policière d'un nouveau genre, plus linguistique que criminelle. L'auteur joue avec les mots et le lecteur se laisse prendre au jeu ! Original, complexe, drôle : immanquable !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332885234
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-88521-0

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur
Romans
• La Pomme rouge , Pierre Horay, réédition Phébus
• Les Miroirs et les Chaînes , Albin Michel, réédition Phébus
• Un Bras d’honneur , Éditions Institut André Gide
• Le Grand absent , Publibook
Anthologies et études
• Contes et coutumes canaques au XIX e siècle , La Légende des Mondes, L’Harmattan
• Un cannibale sur la balancine , Anagrammes
Contes pour enfants
• La Clé des champs et autres récits imaginaires , Jeunesse L’Harmattan, illustrations d’Anne Adam
• Tonton Marcel sous l’Occupation , Jeunesse L’Harmattan
• Fables et contes à lire aux enfants , Anagrammes
Éditions illustrées :
Poésie
• Chemin de croix , Éditions Rigal, eaux-fortes de J.J.J. Rigal
Adaptation
• Épitaphes grecques , Les Impénitents, présentation de Jean Cocteau, frontispice de Jacques Villon, gravures de Michèle Bardet
Contes
• Le Meneur d’ombres , Les Impénitents, frontispice de Max Ernst, gravures de Lars Bo
• Le Paradis bradé , gravures de P. Voynet – Éditions du Prussien
D’après Molière
• Belle Marquise , Les Impénitents, gravures de 18 artistes
Théâtre
• Une douzaine de pièces jouées à Paris et en Province, dont une ( Les Membres de la famille ) publiée à l’Avant-Scène
Plus beaucoup d’inédits…
Éclaircissements
On dit que Dieu est mort. Mais qui l’a tué ? L’inspecteur Thomas Lhomeau est chargé de l’enquête. Sauf qu’il ne traque pas Dieu, mais une métaphore, une allégorie de Celui-ci : Alex Zimmerman, dit Zimm, « créateur » de mots croisés et « immortel » en tant que membre de l’Académie française. Car, si « la terre est l’ombre du Ciel » (saint Augustin), on doit y retrouver la forme grossière de Dieu, à défaut de l’éclat de son image. L’inspecteur va rechercher tous les témoins qui L’ont approché et qui se réclament de Son livre, LE BABIL. 1
Suspense ! On ne découvrira l’assassin qu’à la fin. Mais le véritable responsable de la mort de Dieu n’est-il pas l’Homme, c’est-à-dire chacun d’entre nous ? Seul Judas ne put supporter de l’avoir tué.
Le lecteur butera parfois sur des mots désuets ou rares. Ne suffit-il pas d’ouvrir le Petit Larousse pour achopper sur eux ? Mais le royaume de Cruciverbie est ainsi peuplé. Peut-être s’agit-il de branches mortes que la langue française devrait élaguer, aux risques de lésine et d’un appauvrissement certain, pour favoriser des mots nouveaux, barbares ou immigrés, qui vivifient la langue grâce à des bâtards parfois géniaux. Vivisection ou vivification ? Mais ici, le lecteur est prié de n’y voir que clin d’œil et facétie, danse avec les mots qui parfois se télescopent et carambolent, batifolent et caracolent, faribolent et cabriolent en farandole de paraboles, sur un thème physique plus pata 2 que méta.
Marmontel dans sa jeunesse recherchait beaucoup le vieux Boindin, célèbre par son esprit et son incrédulité. Le vieillard lui dit : « Trouvez-vous au café Procope. – Mais nous ne pourrons pas parler de matières philosophiques. – Si fait, en convenant d’une langue particulière, d’un argot. » Alors, ils firent leur dictionnaire. L’âme s’appelait Margot ; la religion, Javotte ; la liberté, Janneton et le Père éternel, M. de l’Être. Les voilà disputant et s’entendant très bien. Un homme en habit noir, avec une fort mauvaise mine, se mêlant à la conversation, dit à Boindin : « – Monsieur, oserais-je vous demander ce que c’était que ce Monsieur de l’Être qui s’est si souvent mal conduit et dont vous êtes si mécontent ? – Monsieur reprit Boindin, c’était un espion de police. »
1. Anagramme de LA BIBLE. « La Bible… du gnangnan de moinillon… un enfantelet de livre qui ne dit rien » (Journal des Goncourt). Certains contextes de la Bible « sont des enfantillages », dixit le théologien Hans Küng.
2. Cf. Du chemin de Croix considéré comme une course de côte (Alfred Jarry).
Citations


On peut juger de l’éclat de rire, cet homme étant lui-même du métier.
Chamfort ( Maximes, pensées, caractères et anecdotes )
On dit que Dieu est mort : je cherche le cadavre.
Alain Bosquet ( Les petites Éternités)
Chapitre I Où il est démontré que les Immortels, eux aussi, devraient prendre une assurance sur la vie.
Au commencement, il y avait une gerbe, immense et florissante, garnie d’une banderole mauve piquée d’une inscription en lettres dorées :
« À Zimm, regrets éternels. »
Elle serait passée longtemps inaperçue, malgré sa taille et son embonpoint, le septième et dernier étage étant dévolu entièrement à l’appartement devant la porte duquel elle trônait sans vergogne, si Madame Briouche n’était venue passer l’aspirateur sur la moquette du palier.
Madame Briouche ne perdit pas le temps d’appeler l’ascenseur, un peu dur d’oreille et lent à la détente. Elle dévala l’escalier, dont la fermeté des marches sous le feutre du revêtement faisait tressauter une graisse répartie en tablier de sapeur. Le tableau rappelait étrangement le Nu descendant un escalier de Duchamp, si ce n’est que le Nu était habillé. Elle n’osait pas crier, dans cet immeuble de grand standing où la moquette murale, au plafond comme au sol, étouffait tout éclat de mauvais goût, mais elle criait à voix basse, poussant de petits jappements de chien qui a vu filer un mouton vert, et courait, comme elle disait, à perdre la laine.
« Monsieur Serpoulet ! Monsieur Serpoulet ! » gémissait-elle en frappant et se collant contre la glace sans tain du rez-de-chaussée, à l’adresse du gardien. Qui, de l’autre côté, délaissa les mots qu’il essayait de croiser, et regarda cette masse étalée comme une boule de pâte masticatoire tirée du chicle, latex du sapotillier, sous la compression des deux lamelles de verre à glisser dans la sous-platine d’un microscope, car le croisement des deux l’avait cultivé.
– Pour quelle raison vous mettre dans tous vos états, Madame la technicienne de surface ? dit-il en passant dans l’entrebâillement de sa porte un long nez surmonté d’épaisses lunettes de myope.
– Pour la raison que Monsieur Zimm serait mort, à ce qu’il semble !
– Ignorez-vous que Monsieur Zimm est immortel ? ironisa-t-il. (Fine allusion à l’habit vert réputé inusable que ce monsieur revêtait avec trente-neuf autres personnalités).
Elle l’ignorait. Pour elle, tous les hommes étaient mortels, plus que les femmes, sauf Monsieur Zimm qui ne l’était peut-être plus, s’il était mort. Ou bien n’était-ce pas un homme ? Difficile à croire, vu le tableau de chasse de conquêtes féminines et autres que la rumeur publique lui attribuait.
C’est en philosophant sur le psittacisme et la précarité de la condition humaine comparée à la condition tortuesque et même perroquétale que tous deux furent hissés par l’ingénieuse machine de Messieurs Roux et Combaluzier jusqu’au septième ciel. Où l’évidence les saisit à bras-le-corps et ne les lâcha plus : des regrets commençaient une interminable carrière au service de Monsieur Zimm, et des fleurs s’en portaient garantes.
– Vous croyez qu’il est vraiment mort ? hasarda Madame Briouche.
– Il n’y a pas de gerbe sans feu, énonça Monsieur Serpoulet en redressant une fleur affalée. L’homme est éphémère.
– Il faut faire quelque chose ! supplia Madame Briouche. Et si on sonnait ?
On sonna, longuement, et à plusieurs reprises. Les fleurs se languissaient.
– Et s’il ouvrait, soudain ?
– C’est la vocation d’une sonnette.
Mais la porte restait pantelante et de bois, comme une langue de muet. Le silence pesait des tonnes.
– Et s’il n’ouvrait pas ?
– C’est là l’utilité d’un double des clés.
Monsieur Serpoulet déplaça la gerbe qui obstruait l’entrée, et tira un trousseau de clés dont l’une, portant l’étiquette adéquate, fut introduite par lui dans la serrure.
On ne cherche jamais à éclaircir le mystère qui préside à la rencontre d’une clé et d’une serrure, à leur entente, à leur copulation, à leur action conjuguée sur la suite des événements. « Tire la chevillette et la bobinette cherra » ? Je t’en fous. Langue de profane ! La réalité est nettement plus complexe. Le cylindre bloqué dans le canon par les mentonnets prenant appui dans les logements creusés à l’intérieur du tube, l’effort de rotation donné par la clé tendait à faire rentrer les susdits mentonnets vers l’intérieur du cylindre, qu’un jeu de garnitures basculantes s’entêtait à contrarier. Mais un subtil mouvement du poignet de Serpoulet fit basculer lesdites garnitures pâmées de plaisir d’une quantité telle, que tous les passages de mentonnets se trouvèrent en ligne, et tous ces derniers s’effacèrent docilement, les découpes des côtés de la clé étant en rapport exact avec le degré de basculement à donner à chaque garniture.
Le miracle technologique se produisit : la clé et la serrure étaient manifestement faites l’une pour l’autre, et la porte dut céder devant leur complicité active.
Monsieur Serpoulet hasarda un pied, puis un autre, puis un troisième. « Il y a quelqu’un ? » lança-t-il d’une voix de faussaire. Derrière lui, Madame Briouche prit le problème à l’envers : « Il y a personne ? » Aucune de ces deux éventualités ne reçut de réponse, à leur grand étonnement car il n’y en avait pas d’autre.
Le lourd silence du palier profita de l’ouverture pour s’écouler dans l’appartement. Monsieur Serpoulet s’avança dans l’entrée. C’était un large couloir aux murs entièrement recouverts d’une multitude de chapeaux en tous genres, comme si une foule bigarrée les avait laissés accrochés aux patères avant de pénétrer dans le saint des saints, tels des babouches (autre religion, autres extrémités) à l’entrée d’une mosquée. Monsieur Zimm, à l’évidence, collectionnait les couvre-chefs : adjectivement parlant, il

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