Méditations théologiques
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Méditations théologiques , livre ebook

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Description

Les Méditations théologiques font découvrir l'immense richesse et profondeur de la foi chrétienne en se concentrant sur les textes sources de la Sainte Écriture, de la littérature philosophique (Aristote, Boèce, Augustin, Thomas d’Aquin), des textes conciliaires (magistère de l’Église) et des Belles Lettres (Chrétien de Troyes). Chacune des méditations est un texte à part entière et peut être lue indépendamment des autres. En même temps, ces méditations donnent ensemble un ouvrage profondément cohérent et soucieux de dire la véracité ainsi que la beauté de la foi chrétienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 février 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332895165
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-89514-1

© Edilivre, 2015
Citation


« O, Church of Christ, read the signs of the times ! Is not this power the spirit of HIM whose kingdom is yet to come, and whose will to be done on earth as it is in heaven ? »
(Harriet Beecher Stowe, Uncle Tom’s Cabin )
Symphonie ontologique à propos du Credo La théologie et la philosophie de l’être
« Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ […], consubstantiel [gr. ‘homoousion’ ; lat. ‘consubstantialem’] au Père, par qui tout a été fait. » Il est surprenant que le grec ‘ousia’ ne soit pas rendu en latin par ‘essentia’ ou encore par ‘natura’ (gr. ‘physis’), mais par ‘substantia’. ‘Ousia’ se dit en effet en latin ‘essentia’ et ‘substantia’ en grec ‘hypostasis’, alors que ‘natura’ sert souvent de synonyme à ‘essentia’. Thomas d’Aquin traite au premier chapitre du De ente et essentia de la signification du terme ‘essentia’/essence et montre comment les concepts d’essence, de quiddité (gr. ‘tode ti’ ou ‘to ti æn eïnai’ ; lat. ‘quiditas’ ou ‘quod quid erat esse’) et de nature sont synonymes tout en se complétant : « Cependant, le terme nature pris en ce sens semble signifier l’essence de la chose selon qu’elle soutient une relation à son opération propre, puisque aucun être n’est dépourvu d’une opération propre. Tandis que le terme quiddité est tiré de ce qui est signifié par la définition. L’ essence en énonce que, par elle et en elle, l’être possède l’existence. » Le concept de nature signifie donc l’essence de l’étant en tant que chose en acte ou fait réel. Étant ce qu’il est, chaque étant est en acte/énergie (gr. ‘energeïa i ’ ; lat. ‘in actu’). L’étant agit, réagit, a son effet… conformément à son actualité, et c’est l’essence en tant que quiddité de l’étant qui en détermine son fait d’être, son être en acte. Un être humain agit humainement, une colombe est réellement et de fait une colombe pouvant voler etc. Il n’est donc pas difficile de comprendre la traduction du grec ‘ousia’ par le latin ‘natura’, mais comment expliquer le passage du grec ‘ousia’ au latin ‘substantia’ ?
Jean-Paul II souligne l’importance d’une conceptualité précise et communicable lorsqu’il écrit dans sa lettre encyclique sur la foi et la raison ( Fides et Ratio ) [V/66] : « Pour sa part, la théologie dogmatique doit être en mesure d’articuler le sens universel du mystère de Dieu, Un et Trine, et de l’économie du salut, soit de manière narrative, soit avant tout sous forme d’argumentation. Elle doit le faire à travers des développements conceptuels, formulés de manière critique et universellement communicables. Sans l’apport de la philosophie en effet, on ne pourrait illustrer des thèmes théologiques comme, par exemple, le langage sur Dieu, les relations personnelles à l’intérieur de la Trinité, l’action créatrice de Dieu dans le monde, le rapport entre Dieu et l’homme, l’identité du Christ, vrai Dieu et vrai homme. »
« Ousia » chez Aristote
Dans Les Catégories , Aristote fait la distinction entre ‘ousia’ seconde , ‘ousia’ première et ‘hypokeïmenon’ (lat. ‘suppositum’, ‘subiectum’), et c’est ladite ‘ousia’ première qui en tant que prévalant (gr. ‘kyriōtatæ ousia’) fournit le concept central, alors que les deux autres concepts servent au Stagirite à définir cette ‘ousia’ première , c’est-à-dire l’étant réel. Étant une ‘ousia’ première , tout étant est une ‘ousia’ seconde – une quiddité qui a d’être, c’est-à-dire qui subsiste (gr. ‘hyparcheïn’, ‘hypomeneïn’, ‘ousiōsthai’) – ainsi qu’un sujet aux déterminations catégorielles, où la détermination essentielle figure elle aussi parmi les dix catégories aristotéliciennes – l’essence, la quantité, la qualité, la relation (à quelque chose), le lieu/le quelque part, le moment, la position, l’avoir/l’aptitude, le faire, le subir –, car même si la détermination essentielle n’est pas comme les autres catégories dite dans le sujet (gr. ‘en hypokeïmenō i ’) mais bien selon le sujet (gr. ‘kath’ hypokeïmenou’), elle n’en est pas moins dite ‘symbebækotōs’ du sujet existant, c’est-à-dire comme ‘sym-bebækos’ (lat. ‘con-veniens’, mais traduit en latin par ‘accidens’) de l’étant sujet. En tant que ‘symbebækota’, c’est-à-dire en quelque sorte des composants, les déterminations catégorielles contribuent ensemble à l’étant réel qui, étant ainsi déterminé d’une façon systématique, peut être analysé comme une sorte de composé (gr. ‘systæma’, ‘synolon’, ‘syntheton’ ; lat. ‘compositum’) : Un homme qui quitte sa maison pour aller faire une promenade dans la forêt, est toujours dans la forêt ce qu’il a été à la maison, à savoir un homme. Son essence n’a pas changé et lui-même est encore systématiquement quelque part, sauf qu’il n’est plus à la maison mais dans la forêt. Que dire cependant, si dans Les Catégories Aristote écrit : « par « dans un sujet », j’entends ce qui, tout en n’étant pas dans quelque chose à la façon d’une partie, [25] est incapable d’être à part de ce en quoi il est » (Ca 1a 24-25) ? Est-ce alors vraiment possible de parler de propriétés comme de ‘sym-bebækota’ ? La réponse à cette question, Aristote la donne lui-même avec les exemples qu’il produit en fonction de cette constatation et parmi lesquels figure notamment celui du blanc (“ couleur ” blanche) qui précisément, dans un corps, ne doit pas être confondu avec la propriété particulière à valeur catégorielle inhérente à ce corps en raison de la participation (gr. ‘methexis’ ; lat. ‘participatio’) de ce dernier au blanc qui est en lui. (Voir aussi M 1029b 16-23… ou 1082a 15-20). Les propriétés particulières, qui sont dites ‘symbebækotōs’, convergent dans l’individualité (concept qu’il faut encore élucider) de l’étant sujet.
Et voici que sous l’influence du néoplatonisme, qui a répandu le terme grec ‘hypostasis’, le mot ‘ousia’ a été traduit en latin très tôt par ‘substantia’, comme chez Boèce (†ca. 525) par exemple. Or, ce qu’il faut comprendre, c’est que la distinction terminologique ou notionnelle des trois concepts clés mentionnés ci-dessus a pu advenir et s’est faite de trois façons, dont le parallélisme montre bien que la tournure latine ‘hypostasis’, c’est-à-dire ‘hypostasis’ comme vocable latin (en français ‘hypostase’), correspond au grec ‘protae ousia’ (‘ousia’ première ), alors que le latin ‘substantia’ s’avère tout aussi ambivalent que le grec ‘ousia’, ce qui donne en parallèle la correspondance suivante : ‘secunda substantia’, ‘prima substantia’ et ‘subiectum’ // ‘natura’, ‘substantia’ et ‘subiectum’ // ‘substantia’, ‘hypostasis’ et ‘subiectum’.
Individualité
Tout Entier et universel (gr. ‘katholou’ et lat. ‘universalis’) ne signifient pas tout de suite commun , général (gr. ‘koïnos’ ; lat. ‘communis’, ‘generalis’), et propre (gr. ‘idios’ ; lat. ‘proprius’) ne signifie pas tout de suite particulier (gr. ‘kata meros’ ; lat. ‘particularis’). En faisant la distinction entre ces quatre concepts, il est possible d’entendre l’individualité sans qu’elle ne soit nécessairement liée à la notion de particularité et à celle de commun / général , mais qu’elle puisse immédiatement trouver d’ universel à propre  : ‘universalis’ [– ‘particularis’ – ‘communis’] – ‘proprius’. Dieu est tout Dieu, et ce ne sont que les substances créées qui, en tant que ‘composita’, sont particulières, c’est-à-dire déterminées ‘sym-bebækotōs’. Chaque homme vit en tant qu’homme parmi des hommes, et il est homme en sa spécificité (all. ‘Eigen art ’) et en son unicité (all. ‘Einzig art igkeit’). En chaque homme, l’espèce humaine est universelle , propre et, parce que dans les êtres humains particulière (en tant que détermination du et selon le sujet), aussi commune , et même si l’individualité exige toujours l’universalité et la propriété, ce n’est qu’à partir de la particularité que l’individualité implique la singularité de sorte à pouvoir être distinguée d’elle comme pour p. ex. « un homme » et « cet homme ». La théologie parle enfin de l’unique vrai Dieu qui n’est pas un dieu parmi des dieux. Tout ce qui est dit de Dieu n’est donc jamais dit ‘symbebækotōs’ mais toujours essentiellement et principalement , et s’il faut encore expliciter ce que tout cela veut dire, il peut d’ores et déjà être clair pourquoi le concept classique de sujet, qui définit l’hypostase au sens de la prédication catégorielle ‘symbebækotōs’, n’est pas applicable à Dieu. Boèce écrit pertinemment dans son De Trinitate (IV /43/) : « quand elles sont dites des choses en tant que sujet, elles sont appelées « accidents selon la chose » ; mais quand il s’agit de Dieu qui n’est pas sujet, la prédication est appelée « selon la substance de la chose ». » (Voir aussi Thomas d’Aquin, Somme théologique Ia, q. 28, a. 2, réponse). Dieu est le vrai garant de l’universalité de l’individualité participative et cosmique des êtres créés, qui eux conservent ou vérifient leur existence respective en eux-mêmes par l’un l’autre et finalement, car originellement, par Dieu. En général, individualité ne signifie donc pas isolement mais communication et communion  !
Création « ex nihilo »
Or pas seulement à partir du néant (lat. ‘ex nihilo’), mais encore et surtout comme originelle – « Au commencement » (lat. ‘in principio’) – et continue (lat. ‘continua’), la création est l’œuvre de Dieu ! À part Dieu, tout étant est créé. Dieu donne d’être aux natures immatérielles comme à celles composées de forme (gr. ‘morphæ’ ou ‘eïdos’ ; lat. ‘forma’) et de matière (gr. ‘hylæ’ ; lat. ‘materia’), où la matière figure parmi le créé et ne constitue pas de condition préalable à l’œuvre créatrice de Dieu : ‘creatio in principio, ex nihilo’ ! La création ne peut pas provenir que du néant, car le néant ne peut pas préfi

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