Nous, les descendants de Pitre Folio, le ci-devant flibustier
310 pages
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Description

« L'appel du large et des horizons lointains avait sans doute retenti dans le cœur du jeune Pierre Folio. À travers les tonalités joyeuses de tous ces bâtiments qui remontaient ou descendaient le cours tranquille et ombragé de la Loire, en cette région fréquemment obscurcie par le brouillard, ou encore dans les modulations tristes des cornes de brume. [...] Les cris joyeux des matelots, hélant les riverains depuis le pont de leurs embarcations, n'étaient-ils pas, à eux seuls, une invitation à l'évasion ? En tout cas, de quoi faire travailler l'esprit d'un garçon imaginatif, sortant de l'adolescence et rêvant d'aventures, tel qu'avait dû être alors le jeune héritier Folio. » Lorsque l'on pense travail généalogique, des images poussiéreuses ne manquent pas d'affleurer dans nos esprits. Quand l'exercice est mené par M.-C. Séry-de Boisvilliers, il se métamorphose en une entreprise curieuse et documentée, tendre et passionnée, qui donne une tout autre dimension à la recherche de la vie de ses ancêtres. Texte au long cours et agrémenté de notes romanesques, cet ouvrage nous prend par la main pour nous offrir un voyage dans l'espace et dans le temps, de la métropole à la Réunion, du lointain XVIIe au jeune XXIe siècle, et dresse les portraits d'hommes et de femmes en prises avec les défis posés par leur quotidien ou l'Histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342150285
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nous, les descendants de Pitre Folio, le ci-devant flibustier
M.-C. Séry de Boisvilliers
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Nous, les descendants de Pitre Folio, le ci-devant flibustier
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://jeannine-sery-de-boisvilliers.publibook.com
 
« À la mémoire de tous ceux que nous avons aimés. »
M.-C. Séry-de Boisvilliers
I. Pierre Folio, le ci-devant flibustier   !
Quand le Tourangeau se fit bourbonnais…
 
Dieu créa chacun de nous différent, tant
Dans le physique, dans le psychique
Que dans le caractère.
Il creusa si profondément le fossé
Entre force et faiblesse,
Intelligence et sottise,
Beauté et laideur,
Péché et vertu
Que, souvent, il fit naître
Dans le cœur humain
Regret ou désespoir.
 
Lecteurs, mes amis !
 
Après l’histoire de la famille de Boisvilliers, puis celle de la famille le Séhédic-Séry, il m’aurait été impossible de ne pas me plonger dans les annales de la lignée Folio et dans celle des Bénard dont descend ma mère, Valentine, qui mourut à l’âge vénérable de quatre-vingt-seize ans, le 26 janvier 2006.
C’est le jour de son enterrement que le plan de cet ouvrage m’est clairement apparu, qu’il s’est imposé à moi ! Comme si, de là où ils s’étaient retrouvés, mes parents me l’avaient soufflé. En pénétrant dans la voiture après la cérémonie, je dis à mon mari : « Je sais sur quel sujet portera mon prochain livre ! »
Le voilà aujourd’hui terminé et j’espère que ma famille et mes amis trouveront autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à l’écrire.
Prologue
Le samedi 26 mai 1900 à Saint-Joseph, petite commune du sud – aujourd’hui dit « sud sauvage » – de l’île de la Réunion, le jeune Joseph Honorat Folio, créole de la sixième génération, épousait au village des Lianes, Marie-Antoinette Bénard, veuve en premières noces du sieur Ernest Fontaine et mère de deux petits garçons : Bertrand, trois ans et Ernest junior, presque deux ans.
Le mariage eut lieu dans la plus stricte intimité, comme il seyait pour la très jeune veuve d’un homme récemment mort pour sa patrie. Seuls les membres de la famille proche y assistèrent et prirent part, ensuite, au repas offert par le père de la mariée. Le soleil de ce joli mois, le plus beau qui soit où que l’on soit et, chez nous, l’un des plus doux avec avril – quand l’immense chaleur de l’été s’est enfuie mais que nous ne sommes pas encore entrés dans le plein hiver austral – dardait ses chauds rayons. Hiver austral pas si terrible sous nos latitudes, il faut le reconnaître, mais que les alizés peuvent rendre déplaisant, surtout dans l’est et le sud de l’île.
Les jardins croulaient sous les fleurs et chacun se sentait pousser des ailes, tant la nature était gaie et l’air léger. Les oiseaux, eux-mêmes, étaient étourdis devant tant de splendeurs et se trompaient dans leurs ritournelles ; on avait bien l’impression, parfois, qu’ils les reprenaient avec insistance pour ne plus en rater une seule note ! Les merles, au bec couleur orange, perchés sur les tonnelles ou le long des talus herbeux, ne pouvaient s’empêcher de siffler de leur air moqueur, leurs yeux noirs comme cernés d’un rond blanc, bien plus éclatant, ce jour-là, aurait-on dit ! Et le martin apprivoisé du futur époux – qui répondait au doux nom de « Tino » – sautillant sur l’épaule de ce dernier, clamait, sur deux notes discordantes, de sa voix aiguë : « Jo-seph ! Jo-seph ! » Comme s’il avait oublié la suite de son discours, de même que les mots de félicitations qu’il devait prononcer.
Et Joseph Folio, heureux, le cœur en fête, riait, en caressant de sa joue la tête du petit passereau !
Le jeune fiancé, les yeux emplis d’étoiles, avait des envies de chanter, lui aussi. C’est que, depuis longtemps, il n’avait rêvé que d’une chose : trouver une épouse aimable, à l’oreille complaisante. Une âme dans laquelle il pourrait trouver l’écho de sa solitude, de son mal-être même quelquefois et les laisser loin derrière eux, sur les cailloux du dur chemin de la vie et de ceux, plus concrets, des routes mal entretenues de la commune, pensait-il, moqueur. Certes, dernier-né d’une longue famille, il avait été le gâté de ses sœurs, toutes mariées à présent. Mais depuis six ans que sa mère avait quitté ce monde, quoiqu’il eût toujours le couvert à disposition chez l’une ou l’autre de ses aînées, vraiment, le jeune Joseph se sentait parfois abandonné.
Croiser la route de la jolie Marie-Antoinette Bénard veuve Fontaine avait été, se disait-il, le plus merveilleux cadeau de toute son existence ! Le regard douloureux de la jeune femme n’avait fait qu’accentuer ce désir de protection et de vie à deux, qu’il sentait croître en lui. Et qui le mènerait, il n’en doutait pas, vers la satisfaction intime de tout son être.
 
Cependant, amis lecteurs, il serait utile avant de poursuivre notre récit d’en apprendre un peu plus sur les familles respectives des futurs mariés. On ne lie pas sa vie pour toujours à celle d’un homme ou d’une femme dont on ne sait rien.
Alors, nous assumerons le rôle autrefois dévolu aux pères de famille et, le poussant même plus loin qu’ils ne le firent jadis, nous tenterons de découvrir, rétrospectivement bien évidemment, la véritable trame parentale de chacun d’entre eux.
Et, puisque dit le proverbe : « À tout seigneur, tout honneur », nous commencerons par celle du futur époux. Avec les moyens dont nous disposons, de nos jours, il nous sera facile de remonter les différentes générations au lieu de nous contenter, tout simplement, de savoir de qui chacun était le fils ou la fille.
À votre question, légitime, donc : « D’où venait ce Joseph Honorat Folio qui allait lier son sort, par les liens sacrés du mariage, à celui de Marie-Antoinette Bénard, veuve Fontaine ? », nous vous répondrons : « pour le savoir, nous remonterons l’horloge du temps qui nous mènera deux siècles et demi plus tôt, aux alentours de 1645, en Indre-et-Loire, en Touraine. Plus exactement à Saint-Pierre-des-Corps, aujourd’hui importante gare ferroviaire, faisant partie intégrante de Tours, mais qui, en ces temps lointains, n’était encore qu’un gros village isolé au bord de la Loire et dont les maisons étaient massées au pied de sa petite église. »
C’est de cette province, en effet, que venait le premier Folio, responsable de notre lignée créole. Celui qui débarqua sur les rivages d’une île Bourbon perdue au milieu d’un océan Indien, à peine encore exploré, un jour de l’année 1699.
« Et de quelle famille venait Marie-Antoinette ? » vous demandez-vous encore. Nous vous mènerons également sur les chemins de France, mais cette fois, dans les immenses plaines du Maine-et-Loire, en Anjou, pour revenir ensuite, en ces lointaines années, vers les sentiers plus pentus et les pistes plus sauvages de ce que l’on appelait encore l’île Bourbon.
Vous y découvrirez leurs ancêtres respectifs, vous apprendrez l’histoire de chacun d’entre eux et les détours, les parcours incroyables, insolites, que ces pionniers avaient parfois dû accomplir pour tracer, « frayer » leur route, en dépit des difficultés rencontrées.
Difficultés tant matérielles que psychologiques qu’ils durent combattre et vaincre, afin de pouvoir s’imposer et offrir un toit à leurs descendants, sur le sol encore neuf, encore riche mais plein d’embûches, du pays qu’ils s’étaient choisi ou que le destin leur avait octroyé.
Nous nous sommes, pour cela, appuyés sur l’authenticité de l’histoire retrouvée de leurs familles, grâce à nos recherches dans les archives de l’île, bien sûr, mais aussi en raison de nos expéditions dans les lieux où leurs parents avaient vu le jour et vécu. Vous comprendrez que, pour vous en parler, nous avons dû essayer de cerner la vérité au plus près, en faisant parfois un tri dans les évènements de leur époque, les faits de société contemporains et aussi les réalités politiques et sociales du moment. Une réalité « romancée » bien souvent, où nous avons dû réinventer, recréer en somme, la vie de chacun d’entre eux. Comment faire autrement ?
 
Si tu sais d’où tu viens,
Tu sauras où aller
Pour te ressourcer :
La voix de tes ancêtres
Te guidera.
 
Les Folio de Saint-Pierre-des-Corps
En ces temps lointains, vers la fin du xvi e  siècle, en France, ce que nous appelons aujourd’hui la « région Centre » et qui compte six départements était déjà bien connue, non seulement parce qu’elle était « le jardin de la France agricole », mais surtout pour ses cultures de mûriers et pour son travail de la soie.
Dès le milieu du xv e siècle, Louis XI (1461-1483), en effet, y avait fait introduire la culture des moracées* pour l’élevage des vers à soie, donnant ainsi du renouveau à l’économie du pays. Par tout le royaume et en Touraine, surtout, furent créés des ateliers pour le tissage des fils de soie, cette merveille de la nature, déjà connue en Chine, depuis des millénaires.
François I er (1515-1547), un peu plus tard, y avait fait développer la passementerie*.
Vers 1550, avec la montée de l’intolérance religieuse, si le jardin de la France fut préservé, l’industrie et le travail de la soie, on ne sait trop pour quelles raisons, périclitèrent.
On dut fermer bon nombre d’ateliers.
Ce n’est qu’à partir du règne d’Henri IV (1589-1610) que, sur le territoire français, devait se développer, à nouveau, la sériciculture*. Partout, alors, on avait vu s’ériger les magnaneries. Partout, cliquetaient les métiers à tisser et dansaient fuseaux et quenouilles. Chez les gens moins aisés, on entendait bourdonner sous les pie

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