Rattrapé par son passé
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Rattrapé par son passé , livre ebook

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Description

« Le jour des résultats trimestriels, il sort de l'école et surgit en hurlant dans le bureau de Marc avec ses bulletins scolaires, il a rapporté de bonnes notes. Devant les employés le petit garçon sort d'un sac plastique une canne à sucre pour l'offrir à Marc, sa façon à lui de témoigner sa reconnaissance. Marc est ému. Alors qu'il voudrait l'adopter légalement, il s'en abstient, car les enfants des paysans sont une source de revenu pour les parents, ce sont eux qui travaillent et ramènent à manger à la famille. Les parents ont de l'autorité sur les enfants à cause de ce dicton haïtien qui dit : “Si Maman ne décidait pas de mettre au monde des enfants, aucun n'aurait eu la prétention de vivre, de penser, de rêver dans ce monde ; c'est important de dire merci au quotidien à la mère qui vous a portés en son sein.” » Médecin pour une ONG à Haïti, Marc Chevalier ne s'attendait pas à voir sa vie totalement chamboulée par Dominique, un garçon de sept ans, qui se présenta un jour pour devenir sa femme de ménage. N'écoutant que son grand cœur, le docteur décida de s'occuper de lui comme un père le ferait, allant jusqu'à l'adopter officiellement. Dans Rattrapé par son passé, Ketty Jeannot nous entraîne avec sa fougue habituelle, dans la vie de Dominique et de sa nouvelle famille, depuis son adoption à son arrivée en France. L'auteure n'en oublie pas non plus d'évoquer des sujets graves et complexes toujours d'actualité tels que le travail des enfants, la situation en Haïti, le problème de l'aide humanitaire ou encore la situation politique en France. Un livre profondément humain qui ne vous laissera pas indifférent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 novembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342164350
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rattrapé par son passé
Ketty Jeannot
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Rattrapé par son passé
 
Retrouver l’auteur sur son site Internet :
www.ketty-jeannot.fr
 
— Possible, étant donné que je ne suis pas ministre, je ne suis pas sûr que ce projet soit validé.
— Qu’est-ce que tu en penses ? Choisir la Palestine pourrait prêter à équivoque.
— Nous avons déjà réussi à lancer notre programme d’enseignement dans les endroits les plus retirés de Haïti, il nous reste une chose à faire : il faut créer des emplois sinon ils vont quitter les villages sans but précis car le système du pays dévalorise l’enseignement paysan. Une fois qu’ils seront arrivés dans la capitale ils seront dénigrés par les citadins et seront sous-évalués, tu connais déjà leur mentalité quand on n’est pas Port-au-Princien, dit le docteur Marc Chevalier de l’équipe Médecins sans frontières. Construisons des écoles d’infirmières et d’auxiliaires de vie dans ces endroits éloignés et subventionnons des dispensaires modernes, cependant nous ne devons pas fermer les yeux sur la réalité du pays. Au fin fond de Haïti les hôpitaux sont inaccessibles, les populations se soignent principalement par des chamanes qui pratiquent le métier de sage-femme, ce qui mène à des accouchements à risque, ne serait-ce que par le fait qu’ils utilisent n’importe quel instrument pour couper le cordon ombilical. Parfois il y a des complications qu’il leur est impossible de résoudre. Les femmes enceintes ne sont pas suivies. Ainsi les infirmières y compris les auxiliaires de vie des villages seront des agents de santé spécialisés pareils aux professionnels de santé de la capitale de Haïti, elles vont recevoir une formation de qualité très élargie qui leur donnera la capacité de faire face à plusieurs cas. Des missions délicates leur seront confiées.
— Si nous demandons le soutien de la Palestine auprès de la France, les politiciens peuvent déformer nos intentions et penser que nous envoyons des femmes renforcer la cause islamique. Leur incompréhension pourrait nous empêcher d’agir et de donner un autre sens à notre combat. Cela, vous le savez, quand le feu est allumé, il est difficile de l’éteindre. Une désinformation peut vite prendre de l’ampleur. Nous attendons les élections. Prions pour que Hollande gagne, c’est un candidat simple, très à l’écoute des autres et très proche des étrangers, dit le docteur Morisson.
— Ce n’est pas gagné, Sarkozy fait tout pour le ridiculiser ; avec son problème d’élocution, cela peut tout gâcher. On n’est pas sûrs de gagner, le peuple juge un président par son discours. Il faut que le candidat soit plus convaincant et donne le meilleur de lui-même. Il peut rater cette épreuve. Franchement je te le dis, on devrait lancer Martine Aubry, elle est éloquente et très populaire.
— Le député PS Wise nous dit que si Martine Aubry le remplace, le projet ne verra pas le jour, elle est un chef qui veut tout contrôler, elle n’écoute pas, elle aime trop se mettre en avant, sa personnalité ne peut convenir à la fonction de président de la République. Cependant, si c’est Hollande qui gagne il pourra faire quelque chose pour les pauvres et soutenir le projet de secours à l’éducation des pays du Tiers-monde (SEPM) de Médecins sans frontières. Ce projet va aider les villageoises à s’émanciper mais aussi à ne plus avoir à faire appel à cette méthode ancienne, chronique et évolutive de louer leurs enfants aux citadins. C’est assurément exposer ces gamins au viol ou autres atrocités de toutes sortes.
— Les retraitées infirmières peuvent intégrer le programme facilement ; s’il est subventionné on pourra les envoyer en Afrique dans des endroits retirés pour former des infirmières villageoises à l’accouchement.
Dans la salle d’attente de l’ONG un enfant vient vers le docteur Marc Chevalier en exprimant ses intentions sans équivoque.
— Vous voulez demander à vos amis de quitter la pièce pour me laisser travailler ? dit-il de la manière la plus aimable.
— Je ne comprends rien, j’ai conclu un contrat avec une dame hier, qui est cet enfant ? demande Marc.
— Oui madame Colas, c’est la mère de l’enfant, répond Morisson, c’est comme cela que cela fonctionne ici.
— Quoi ! balbutie-t-il interloqué. La mère signe le contrat de travail et c’est l’enfant qui effectue les tâches ?! Ce sont des petits travailleurs on les surnomme reste avec ou du moins des enfants loués. Il est trop jeune, il devrait être à l’école. Quel âge avez-vous, petit ?
— Je viens d’avoir sept ans.
— Le simple fait de prononcer son âge me rend triste, dit Marc Chevalier.
— Le garçon que vous voyez est un petit chanceux. Heureusement que sa mère ne l’a pas placé chez un commerçant détaillant pour transporter les marchandises au marché Croix des Bossales ; c’est sur leur dos qu’ils transportent ces marchandises d’un point à un autre, parce qu’ils n’utilisent pas de diable de manutention. Ces commerçants sont respectés parce qu’au moins ils créent des emplois c’est leur façon à eux de faire des dons. Ce sera très difficile d’apporter un quelconque changement si l’Église catholique encourage cette forme d’aide, ajoute le docteur Morisson.
— Ce que je peux faire, c’est prendre une femme de ménage pour faire le travail à sa place, ainsi il pourra se rendre discrètement à l’école. L’uniforme, on le garde pour lui au bureau, comme ça, il se change juste avant de rentrer chez lui.
Une sorte de complicité naît alors entre l’enfant et son patron grâce à qui il peut aller à l’école. Dès lors, il a une double vie. Sa mère le félicite pour son rendement au boulot, alors qu’elle ignore que, comme tous les petits garçons de la capitale, il est en train de construire son avenir.
Le petit Dominique malgré son jeune âge comprend le geste du médecin, le respect qu’il a pour les enfants. Le jour des résultats trimestriels, il sort de l’école et surgit en hurlant dans le bureau de Marc avec ses bulletins scolaires, il a rapporté de bonnes notes. Devant les employés le petit garçon sort d’un sac plastique une canne à sucre pour l’offrir à Marc, sa façon à lui de témoigner sa reconnaissance. Tout le monde éclate de rire, on connaît son histoire.
Marc est ému. Alors qu’il voudrait l’adopter légalement, il s’en abstient, car les enfants des paysans sont une source de revenu pour les parents, ce sont eux qui travaillent et ramènent à manger à la famille. Les parents ont de l’autorité sur les enfants à cause de ce dicton haïtien qui dit : « Si Maman ne décidait pas de mettre au monde des enfants, aucun n’aurait eu la prétention de vivre, de penser, de rêver dans ce monde ; c’est important de dire merci au quotidien à la mère qui vous a portés en son sein. » Tout le mérite lui revient même si, en réalité, c’est l’enfant qui s’est démené pour avoir un avenir.
Dans quelques jours, Marc doit quitter Haïti pour rentrer en France, pour se mettre en quête de subventions pour le projet « Secours à l’éducation des pays du Tiers-monde » (SEPM) composé d’infirmières et d’auxiliaires de vie, en vue de créer des emplois dans les endroits les plus retirés de l’île, d’ouvrir un hôpital avec un personnel compétent composé d’infirmières qui seraient à sa tête et d’auxiliaires. Cet hôpital serait une société mère pour les dispensaires des lieux éloignés de la capitale, dans les collines accessibles uniquement par voie maritime comme Jérémie ou autres. Ces dispensaires seraient subventionnés par l’hôpital géré par des infirmières. De ce fait, il faut une formation plus avancée pour que les infirmières soient capables d’offrir des soins aux femmes et aux nouveau-nés, lors de l’accouchement, la prise en charge de la douleur, les techniques mises en œuvre avant l’accouchement. L’assistance d’un médecin est primordiale pour que cette formation soit incluse dans les trois années d’études de sciences infirmières. La connaissance du terrain est le plus sûr moyen de réussir dans ce métier. L’échange avec les pays en guerre comme la Palestine est un atout, car souvent les femmes enceintes attendent trop longtemps pour accoucher, ce qui provoque un manque d’oxygène au cerveau, et donc entraîne des risques de retard dans le développement chez l’enfant.
La perte des eaux est le signe avant-coureur qui prouve que la mère est en phase d’accouchement, il faut alors se rendre à la maternité. Ce qui n’est pas souvent le cas chez les paysannes haïtiennes ; elles ne s’affolent pas, préférant avoir recours souvent à la chamane du village. Ce qu’elles ignorent, c’est que dès qu’elles perdent les eaux, le bébé n’est plus dans un milieu stérile, il faut alors agir vite, de gros risques d’infections existent. Il peut y avoir d’autres complications pendant l’accouchement qui pourraient nécessiter une césarienne, opération chirurgicale permettant d’extraire le bébé de la paroi abdominale. Cette intervention s’impose aussi quand le bébé se présente par le siège, c’est-à-dire le postérieur.
Les dispensaires sont utiles dans les fins fonds de Haïti. Pendant la grossesse les femmes peuvent rencontrer des difficultés comme les saignements ou une menace de fausse couche. Ces saignements sont souvent accompagnés de douleurs abdominales, au niveau de l’utérus, comme une sorte de contraction. Dans ce genre de situation il faut absolument voir un médecin ; il se trouve que parfois c’est impossible, le village étant loin des hôpitaux. Donc une infirmière spécialisée en accouchement peut faire le geste qui sauve comme celui d’un médecin, elle peut aussi recommander à sa pa

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