Vampire
222 pages
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Vampire , livre ebook

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Description

Rock-star allemande mondialement connue, Karl n’est plus que l’ombre de lui-même. Un vulgaire pantin manipulé par un vampire assoiffé de puissance et de sexe. Entre ses mains, les femmes s’abandonnent au plaisir, il vole leur énergie jusqu’à leur dernier souffle de vie. Pour se nourrir, il décime les prostituées au fil de ses tournées à travers l’Europe, jusqu’au jour où une médium se met en travers de son chemin. Pour Gabrielle, le combat ne fait que commencer. Une guerre faite de sacrifices, de sexe et d’angoisse...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 4
EAN13 9782748374711
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vampire
Patricia Cornuz
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Vampire
 
 
 
 
À ma fille, Naïs.
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Qui n’a jamais éprouvé la désagréable impression d’être suivi, de deviner une présence ? Comme un regard sur la nuque, quelquefois accompagné de frissons. On lève les yeux, on cherche l’observateur indiscret… rien !
Qui, dans la rue, ne s’est pas retourné, persuadé d’être suivi, sans remarquer personne ?
Pour Karl tout avait commencé ainsi, par cette étrange sensation de présence. Une présence ressentie comme malveillante, sournoise, tapie dans l’ombre.
De plus en plus, il avait éprouvé le sentiment d’être suivi. Lors de ses sorties, il s’était retourné régulièrement pour observer les gens qui l’entouraient dans la rue, dans les établissements publics, partout où il se rendait ; et cette sensation était devenue plus forte encore lorsqu’il rentrait chez lui, entre ses propres murs.
Homme rationnel et équilibré, il avait beau essayer de ne pas céder à ce qu’il considérait comme une véritable paranoïa, il ne pouvait s’empêcher de relever la tête à tout moment, imaginant trouver quelqu’un en face de lui, une tête indiscrète glissée dans une porte entrouverte, quelqu’un qui serait entré silencieusement dans la pièce.
La grisaille de l’hiver ayant fini par disparaître, la douceur du printemps, puis le soleil de l’été aurait dû chasser ce sentiment d’oppression. Même le travail ne parvenait pas à lui faire oublier cette curieuse phobie.
Car du travail il en avait.
Chanteur d’un groupe de rock allemand mondialement connu, il terminait l’enregistrement de leur quatrième album.
Et même quand il avait pris le temps de partir en vacances avec l’une de ses filles, il n’avait pas vraiment réussi à se débarrasser de cette désagréable impression.
Grand, très grand même, la carrure athlétique, cet ancien sportif de haut niveau, champion d’Europe de natation, avait abordé la quarantaine avec brio. Sa voix grave, profonde et forte, son charisme, faisaient de lui un personnage impressionnant et apparemment indestructible.
Pourtant les textes qu’il écrivait pour le groupe, et les poèmes qu’il jetait sur le papier, s’avéraient des plus sombres, et étaient le reflet de blessures et de tourments impressionnants.
Une enfance pénible, une scolarité difficile, un père avec lequel il n’avait jamais pu vraiment communiquer, quatre mariages soldés par des échecs, des problèmes de santé graves qui avaient brisé sa carrière de nageur de compétition, tout cela, même s’il l’avait surmonté, avait laissé de profondes cicatrices au fond de son âme.
Mais le public n’en avait cure. Il ne voyait que le bel homme aux cheveux noirs et drus, au regard si bleu et à l’expression si mélancolique.
Les paroles sombres et tristes collaient si bien à la musique et au personnage que cela ne formait qu’un tout. Un tout qui peut-être était en train de l’empoisonner.
Les semaines passant, des cauchemars vinrent s’ajouter à son malaise. À peine était-il endormi que cela commençait.
Au détour d’un chemin, dans un couloir un peu sombre, dans une loge ou dans son appartement, il sentait à nouveau la présence qui le suivait, de plus en plus proche, passant d’un coin d’ombre à un autre. Il entendait sa respiration rauque, caverneuse, la voyait prendre forme avec effroi dans le coin d’un mur, d’un meuble, devenir gigantesque. Un monstre hideux, tout droit sorti des pires terreurs de son enfance lui sautait alors à la gorge et y plantait des crocs tranchants comme des poignards, le dévorant tout vif sans qu’il puisse se défendre. Pris dans des bras plus puissants que les siens, et tenu par des mains griffues qui se plantaient cruellement dans sa chair, il avait beau se débattre comme un forcené, rien n’y faisait. Il pouvait voir son propre sang couler à flots, maculer la bouche vorace et les serres, il avait même l’impression de s’y noyer au point de ne plus pouvoir crier. La douleur finissait pourtant par le réveiller en sursaut, haletant et en sueur, juste avant qu’il soit certain d’être mort.
Au début pourtant, il parvenait à retrouver le sommeil pour le reste de la nuit. Péniblement certes, il pouvait encore grappiller quelques heures de repos. Mais son sommeil devint de plus en plus perturbé, les cauchemars prenant de plus en plus d’ampleur.
Peu à peu, la fatigue le gagnait. Compenser en dormant la journée n’y changeait rien. À la moindre sieste, au moindre assoupissement, le monstre revenait le dévorer, le réveillant brusquement où qu’il soit, provoquant dans un même temps l’étonnement et l’interrogation de son entourage.
Il en était arrivé, après un mois de ce traitement, à avoir si mauvaise mine que ses amis musiciens finirent par s’inquiéter sérieusement pour lui.
Mais que leur dire ? Que répondre à cette inquiétude sincère ? « Je deviens fou… Mon personnage me rattrape… J’ai des visions et je deviens paranoïaque… Je me fais dévorer chaque fois que je m’endors… Je suis comme un gosse qui a peur du noir… »
Qui aurait vraiment pu comprendre ce qui se passait ? Qui aurait simplement pu savoir ? À qui aurait-il pu expliquer son tourment ? Il avait bien trop de pudeur pour se livrer ainsi, même sur le divan d’un médecin. Pourtant, ses amis musiciens étaient comme sa famille. Peut-être même plus proches.
Le voyant affalé sur un siège, accoudé à une table, la mine décomposée et le regard vide, Peter, le clavier du groupe, s’assit en face de lui et lui posa la main sur l’épaule.
— Dis-moi ce qui ne va pas, tu ne peux pas rester ainsi.
Karl repoussa ses cheveux en arrière et passa les mains sur son visage.
— Rien. Je t’assure que ce n’est rien.
— C’est un rien qui me parait bien lourd.
— La ville m’étouffe. Répondit-il en soupirant. J’ai besoin de campagne, de nature… C’est peut-être la crise de la quarantaine…
Il se força à rire.
Peter n’était pas dupe, mais n’insista pas. Il attendit en silence que son ami se décide à parler. Karl finit par invoquer la fatigue de l’enregistrement, évoqua juste des cauchemars, certainement dus au stress.
Chacun savait qu’il était extrêmement timide et détestait être confronté de près au public au point d’en éprouver, dans certaines circonstances, une véritable phobie. Il était donc facile, en période de promotion et de dédicaces, de penser qu’il avait des appréhensions.
Peter se contenta de ces explications, les autres aussi. Karl pas.
Il avait déjà été mal, mais pas à ce point. Il n’avait jamais eu ce genre de manifestations auparavant. Ceci dit, les moments pénibles qu’il avait vécu, ajoutés à d’autres, avaient peut-être fragilisé ses nerfs déjà mis à rude épreuve.
Il tournait et retournait ces arguments dans son esprit, sans pour autant se sentir convaincu, mais ne voyait malgré tout aucune autre explication.
Le pire était pourtant à venir.
Il s’était levé ce matin-là, épuisé par une autre de ses mauvaises nuits et, se préparait un café pour tenter de sortir des limbes gris et froids dans lesquels le tenaient ses angoisses, lorsqu’il remarqua un couteau de cuisine d’une bonne taille posé sur la table. Comment s’était-il retrouvé là ? Karl était un homme ordonné, il ne laissait pas traîner ce genre de choses.
Alors que la machine laissait le café couler dans la tasse, il jeta un coup d’œil perplexe à l’ustensile.
Celui-ci se mit à vibrer et, sous le regard consterné du chanteur, s’éleva au-dessus de la table avant de venir, en une fraction de seconde, se planter dans l’armoire juste derrière lui.
Son sang n’avait fait qu’un tour et il avait le cœur au bord des lèvres. L’arme était passée si près qu’il en avait senti le souffle.
Il porta une main tremblante à sa tête pour s’assurer qu’il n’était pas blessé, mais le couteau n’avait fait que l’effleurer. Reprenant son souffle, il arracha l’ustensile du meuble et passa les doigts sur l’entaille laissée dans le bois. Elle était nette et profonde, le coup avait été porté avec force. Il regardait tour à tour le couteau dans sa main et l’entaille sur le bois pour se persuader que ce n’était pas une nouvelle sorte de cauchemars, et réalisa soudain que c’était encore pire, puisque cela devenait réel.
S’il avait espéré que l’épisode du couteau ne serait qu’une expérience unique, il déchanta rapidement.
Le lendemain déjà, alors qu’il traversait le salon, un cendrier décolla d’une table et, s’il n’était parvenu à dévier l’objet en se protégeant la tête de l’avant-bras, lui aurait frappé le visage de plein fouet.
Le jour suivant, la vaisselle s’échappa d’un placard, les assiettes volant en tous sens et allant se briser contre les murs. Là aussi, il n’eut que le temps de s’accroupir, les mains sur la tête, pour éviter les projectiles.
Impressionné et effrayé par ces manifestations intempestives d’il ne savait quoi, il décida que plus aucun visiteur ne franchirait le seuil de sa porte, éloigna ses filles, qu’il ne voulait pas voir terrorisées ou peut-être blessées par les objets pris de folie.
S’isolant, se refermant sur lui-même, il était conscient qu’il diminuait de plus en plus ses chances de trouver de l’aide. Pire, il avait le sentiment que le temps pressait, qu’il fallait qu’il trouve une solution au plus vite, et se sentait de plus en plus piégé. Il comprenait de moins en moins ce qui lui arrivait, alors que tout autour de lui devenait fou.
Tournant et retournant ces questions, la nuit tombant une fois de plus, il alluma les lampes.
Alors qu’il se déplaçait d’une pièce à l’autre du grand appartement, il passa devant l’aquarium, jetant un regard distrait aux

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