VATICAN II : Une fenêtre toujours ouverte
390 pages
Français

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Description

Pour bien comprendre les textes conciliaires, il est nécessaire d’effectuer un détour par l’Histoire : celle de l’Église, du Concile, des documents, des idées et des événements qui les ont précédés et préparés. L’auteur a retenu sept textes qui ouvrent largement les fenêtres de l’Église :
- La Liturgie,
- l’Église,
- La Parole de Dieu,
- L’œcuménisme,
- L’Église et les religions non chrétiennes et
- La Liberté religieuse.
Chacun d’eux fait l’objet d’un chapitre divisé en trois parties : l’histoire de la question avant le Concile, les débats conciliaires, un résumé du texte parfois commenté. Cette approche historique qui a orienté la présentation du Concile permettra de mesurer le chemin parcouru entre les positions d’où l’on venait et les conclusions auxquelles le Concile est parvenu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334030984
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0127€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-03096-0

© Edilivre, 2016
Dédicace


À Marie Thérèse, mon épouse, et à Bénédicte et Damien, mes enfants.
Introduction
L ’anecdote a été racontée maintes fois. Un évêque– certains précisent qu’il était africain – restait quelque peu perplexe devant le projet conciliaire de Jean XXIII. Au cours d’une audience privée, il lui demanda : « Très Saint-Père, qu’attendez-vous de ce concile ? » Jean XXIII, silencieux, répondit en allant ouvrir une fenêtre, avec un large sourire accompagné d’un geste vers le vaste panorama de Rome. Le Concile était donc, dans l’intention de son promoteur, un acte d’ouverture.
Le Concile a été un événement mondial. Pendant les deux ans de sa préparation et ses quatre sessions, il a fait la une des quotidiens de toutes les tendances et de la majeure partie des pays. Il a produit des textes en grand nombre. Il a fait bouger l’Église catholique, qui était en passe de devenir le symbole de l’immobilisme. Depuis, d’importants changements sont intervenus. La liste suivante est seulement indicative : de nouvelles générations ont grandi et de nouvelles cultures ont vu le jour ; la société de consommation a accentué la soif des biens matériels ; les valeurs les plus prisées sont devenues l’individualisme et la primauté de la subjectivité, l’épanouissement personnel ; l’engagement à long terme est considéré comme une aliénation de soi ; la liberté sexuelle et l’union libre sont entrées dans les mœurs ; les idéologies ont perdu leur aura ; les médias numériques et les réseaux sociaux ont changé les modes de communication et ont envahi aussi bien la vie publique que la vie privée ; les médias traditionnels (presse, radio, TV) ont relayé une conception de la laïcité, qui juge implicitement illégitime l’influence des religions dans l’espace public. Ainsi, sous la pression des pratiques et des opinions, le droit légiférant la famille a été profondément modifié : autorisation de l’IVG (interruption volontaire de grossesse) en 1974 et ses extensions ultérieures (délai légal porté de dix à douze semaines en 2000 et remboursé à 100 % en 2012), pacs (pacte civil de solidarité) en 1998, mariage homosexuel en 2013. La législation sur la fin de vie fait également l’objet d’une forte demande d’évolution. La recherche médicale a induit de nouveaux comportements par la maîtrise de la procréation et l’augmentation de l’espérance de vie. Des cultures et des religions du monde se sont invitées aux côtés des grandes religions traditionnelles, ouvrant ainsi les possibilités de choix personnel de sa religion.
Le panorama politique et économique du monde a changé : fin de la dictature au Portugal (1974) et en Espagne (1975), chute du mur de Berlin (1989), dissolution de l’URSS et indépendance de ses satellites (1991), fin de l’apartheid en Afrique du Sud (1991), attaque terroriste du 11 septembre 2001 aux États-Unis et la guerre d’Irak (2003), Printemps arabe (2011) ; naissance de l’État islamique (2014) ; la Chine, l’Inde et le Brésil sont devenus de grandes puissances économiques ; l’océan Pacifique et l’océan Indien prennent le relais de l’océan Atlantique en tant que principaux centres économiques et géopolitiques.
Dans ce nouveau contexte, changeant et incertain, il en est qui, craignant de perdre leurs repères traditionnels et sûrs, retiennent surtout de Vatican II ses références aux conciles de Trente et de Vatican I. Certains vont même jusqu’à accuser le dernier concile d’être la cause d’une régression de l’Église. D’autres, estimant qu’il faut continuer l ’aggiornamento, jugent Vatican II dépassé et disent : « Ce qui importe, ce n’est pas ce que le Concile a dit mais son esprit. Vivement Vatican III ! » Certes, les descriptions du monde des années soixante dans les annexes de la Constitution Gaudium et Spes, en raison même de leur caractère sociologique, étaient provisoires, comme une note le spécifie au début de cette Constitution. Mais est-ce le cas des autres textes fondamentaux ? Il n’est pas téméraire de penser que la « réception » des textes conciliaires n’est pas encore pleinement réalisée, en grande partieparce qu’ils restent trop peu connus. Mon objectif est ambitieux : faciliter la lecture et la compréhension des principaux textes conciliaires.
Pour bien comprendre ces textes, il est utile, sinon nécessaire, de faire un détour par l’Histoire : l’histoire du Concile, l’histoire des documents et l’histoire des idées et des événements qui les ont précédés et préparés. Les questions auxquelles les Pères conciliaires ont voulu répondre sont nées dans un passé plus ou moins récent. Avant le Concile, des théologiens, des exégètes, des liturgistes, des moralistes, des historiens et bien d’autres spécialistes avaient exploré, à leurs risques et périls parfois, un ressourcement de la doctrine à la grande tradition ecclésiale, et un dialogue avec les frères séparés et le monde actuel. Mais la situation était bloquée au niveau romain. Jean XXIII, en convoquant le Concile et en définissant son esprit et ses objectifs, a remis l’Église en mouvement.
Cette approche historique qui a orienté ma présentation du Concile permettra de mesurer le chemin parcouru entre les positions d’où l’on venait et les conclusions auxquelles le Concile est parvenu. Pendant les débats en commissions et dans l’aula , les points de vue différents se sont affrontés librement avec une grande sincérité. Ceux qui se référaient à une tradition relativement récente se sont défendus contre ceux qui faisaient valoir une tradition plus ancienne. Les protagonistes – à savoir le pape, les Pères conciliaires et la curie – ont eu parfois des rapports très tendus. Les textes ont cheminé en suivant de multiples méandres avant d’être acceptés. Les polémiques entre majorité et minorité ont été d’autant plus longues que le consensus comme règle de foi était l’objectif des conciles depuis le premier concile apostolique, à Jérusalem.
Pour répondre à la question : « Faut-il circoncire ou non les païens devenus croyants ? », les apôtres se réunirent à Jérusalem. Le récit de ce premier concile met l’accent sur les discussions et le consensus. « Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette question. Après une longue discussion , Pierre se leva et dit :[…] Alors les apôtres et les anciens, d’accord avec l’Église tout entière , décidèrent… » (Ac. 15, 6-7 et 22) Le concile de Constantinople II (553) tenait « comme règle certaine que, lorsque les questions qui doivent être tranchées par les deux parties sont posées, lors de discussions communes, la lumière de la vérité chasse les ténèbres du mensonge . Car, dans les discussions communes sur la foi, la vérité ne peut se manifester autrement, puisque chacun a besoin de l’aide de son prochain 1 . » Le consensus des Pères, au terme de longs échanges, s’est exprimé par l’approbation quasi unanime de presque tous les schémas.
Il ne faut pas cacher que la lecture des textes conciliaires n’est pas facile. Vatican II a inauguré un genre littéraire qui est moins austère que les canons des précédents conciles et que nous aurons l’occasion de caractériser. Il n’en demeure pas moins que, étant une œuvre collective commandée par le souci d’exprimer la doctrine avec toutes les nuances requises et de faire droit aux légitimes demandes de la minorité, les documents conciliaires nécessitent un effort certain de lecture et de compréhension. L’abbé Laurentin, expert du Concile, mettait ainsi en garde les lecteurs contre le découragement : « Le jeu des discussions conciliaires a obligé à multiplier des additions secondaires, où l’essentiel paraît parfois caché et, surtout, à pratiquer une sorte d’érosion sur les formules de pointe, sur l’abrupt des prises de position fondamentales, à rien dire de neuf ou de renouvelé sans répéter, avec une insistance qui étonnera la postérité, la permanence de ce qui était acquis d’avance, de crainte que le nouveau n’évacue l’ancien. La nouveauté de l’œuvre et son dynamisme ne sautent donc pas aux yeux ; en certains textes, ils échappent tout d’abord, au point d’avoir anéanti, chez certains lecteurs, l’enthousiasme qui leur avait fait aborder, de confiance et sans préparation, la lecture des textes 2 . »
Les textes conciliaires ont reçu, selon leur degré d’importance ou selon leur nature, une des qualifications suivantes : constitution, décret ou déclaration. Sans entrer dans le problème complexe de leur définition théologique et canonique, disons simplement qu’une constitution est un texte qui définit les principes de base et la doctrine catholiques ; les décrets et les déclarations appliquent la doctrine des constitutions à des cas particuliers (les évêques, les prêtres, la vie religieuse, les missions, les relations avec les frères séparés, etc.).
Les textes conciliaires, comme les documents pontificaux, sont généralement appelés par les premiers mots latins. Ainsi, la Constitution sur l’Église est appelée Lumen gentium (« Lumière des nations ») et la Constitution sur la Révélation divine est appelée Dei Verbum (« La parole de Dieu »).
Parmi les seize textes adoptés par le Concile, j’en ai retenu sept qui ouvrent plus largement les fenêtres de l’Église : les quatre Constitutions ( La liturgie, L’Église, La parole deDieu et l’Église dans le monde de ce temps ), le Décret surl ’ œcuménisme et deux Déclarations, L’Église et les religions non-chrétiennes et Laliberté religieuse . Chacun des sept documents sera présenté dans un chapitre particulier, divisé en trois parties : tout d’abord, l’histoire de la question avant le Concile, ensuite le déroulement des débats pendant le Concile et, enfin, un résumé, par

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