La collapsologie heureuse
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La collapsologie heureuse , livre ebook

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Description

Comment se pourrait-il que la collapsologie – aussi appelée théorie de l’effondrement – soit heureuse ?

Extinction des espèces, changement climatique, danger nucléaire, pollutions… Notre monde semble, selon les théories collapsologues, sur le point de s’effondrer. Face à cet électrochoc et les angoisses que cela génère, il est nécessaire de voir les choses autrement, de s’en extirper, en utilisant le prisme de la joie, et non de la tristesse. Il faut contribuer à la positivité, et non plus à la négativité.

L’auteur, Vadim Turpyn, membre et cofondateur du groupe Facebook « La Collapso Heureuse », nous propose d’observer et de détricoter le mécanisme de nos sociétés basé sur la tristesse et la peur, pour accueillir la joie selon la philosophie de Spinoza, et porter un regard apaisé et optimiste sur un effondrement (possible ?) à venir afin de l’accompagner au mieux.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juillet 2021
Nombre de lectures 6
EAN13 9782815318389
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0021€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« À La Collapso Heureuse, et à tous ceux qui l’ont fait vivre. »
Avant-propos
La collapsologie est un objet d’étude, une interrogation, un état de l’art, sur la question des limites du système planétaire, en ressources et en viabilités pour l’espèce humaine.
Cette question sur la pérennité de notre mode de vie – passionnante – peut vite devenir un attracteur de nos peurs, un sujet appelant ainsi le suivant : du bouleversement de la biodiversité au réchauffement climatique, en passant par l’acidification des sols, la fonte des permafrosts ou le tarissement des diverses sources de matières premières…
Mais de tout cela, il faut pouvoir dessiner une voie de sortie, passer de l’apocalypse à l’« happy collapse ». C’est modestement ce que ce livre tentera de faire, et il s’adresse autant à ceux dont le sujet est connu qu’aux néophytes et il s’appliquera à vous faire sortir, autant que faire se peut, de l’imaginaire de la collapsologie.
Vadim Turpyn
Qu’est-ce que la collapsologie ?
Petite introduction
La collapsologie ne peut être abordée sans que l’on en dessine au moins rapidement les contours. Cette première partie présente succinctement les grandes lignes de la discipline, et, sans prétendre être exhaustive, elle pourra être complétée par les ressources et travaux des diverses parties prenantes qui seront ici présentées.
Apocalypse… ?
Dans ce propos liminaire, et avant toute chose, rappelons- nous que les récits apocalyptiques ne datent pas d’hier. Le fait que nous soyons ici aujourd’hui à pouvoir en parler ne contribue aucunement à la confirmation et encore moins à la solidité de ces thèses, chaque théorie ayant fait son temps sans que jamais rien ne périclite d’une quelconque manière. Nous nous souviendrons de tous ces épisodes avec d’autant plus d’amusement que nous nous demandons comment certains ont pu y croire, à l’instar du prophète Philippulus d’Hergé 1 …

Les récits eschatologiques qui accompagnent ces propositions imaginées – du bug de l’an 2000 à la fin du calendrier maya, en passant par les pandémies et quarantaines, les catastrophes technologiques et autres scénarios du même acabit – sont autant d’exemples qui illustrent la propension de notre cognition à envisager le pire (au moins pour une part de la population ou peut-être du moins pour un temps de l’existence).
Aussi, et comme s’il fallait le préciser, nous ne parlerons plus ici d’apocalypse, de fin du monde, ni de quoi que ce soit d’autre qui puisse s’apparenter à cet imaginaire fictionnel. A contrario, tout le sujet de ce livre sera de souligner la joie de ce qui peut émerger et susciter le désir du « demain » plutôt que la tétanisation crispée d’un sombre futur. La puissance des affects n’est pas à négliger quand il s’agit de persévérer dans son être et, quand il s’agit d’émotions – et il s’agit toujours d’émotions –, il faut savoir choisir les bonnes.
La collapsologie est ainsi très souvent caricaturée en présentant les thèses d’une fin du monde – un moyen de ne pas traiter le sujet et de stigmatiser ceux qui ont porté ces thèses en occultant le fond du propos qui traite plutôt de la fin d’un monde. Cela serait donc soi-disant la fin du monde. Laissez-moi, s’il vous plaît, en rire de bon cœur. Est-ce là bien sérieux ? Personne n’en gardera de rancœurs, on ne sait que trop bien comment cela fonctionne… Les gens ont parfois une idée si vague de la chose que le vague même de cette idée est pour eux l’exacte définition de cette chose 2 . Pourquoi serait-ce différent pour la collapsologie ? Bon, et puis le terme « collapsologie », c’est bien, mais c’est trop long ! Nous parlerons donc sans distinction de collaspologie ou de collapso.
Cette introduction est aussi l’occasion de rappeler toute la subtilité qu’a le langage de façonner la pensée, et de facto son importance (qui plus est concernant un sujet qui attire les militants autant que les populismes, les slogans autant que l’alarmisme). C’est un sujet qui meut et canalise l’énergie de ceux, nombreux, qui l’étudient avec un zèle certain, et cela d’autant plus que ce sujet a déjà témoigné, par le passé, de sa capacité à pouvoir enfermer les intéressés dans un imaginaire sombre, voire paralysant, et empli d’une certaine tristesse.
C’est aussi là le point essentiel qui me pousse à rédiger aujourd’hui ces quelques lignes, comme un final pour une aventure que nous avons collégialement partagée au sein de « La Collapso Heureuse » 3 , un groupe de discussion ouvert sur le sujet, avec quelques amis tout d’abord, puis au rythme des arrivées, avec quelques dizaines de milliers de personnes à l’heure actuelle. Ces espaces numériques – un forum accompagné d’un groupe sur le réseau social de M. Zuckerberg – sont le fruit et le résultat de quelques années de causes et d’effets successifs qui remontent aux événements des Nuits debout, début 2016, dans une bourgade du nord de la France. Les rencontres de la vie étant ce qu’elles sont, celles-ci ont abouti et accouché de cette initiative.

Cette initiative est alors apparue comme nécessaire dans le sens où il fallait pouvoir opposer aux affects tristes de la collapsologie la possibilité d’une joie au moins aussi forte.
Il s’agit ici d’un point crucial, car le désir, dans le sens de ce qui nous meut, qui naît d’une joie, sera toujours plus grand que celui qui naît d’une tristesse – à l’instar d’un gouvernement qui fonctionnerait par la peur plutôt que par l’amour. Mais quel est le rapport, me direz-vous ? Aucun, vous répondrai-je… sinon que la problématique que nous abordons ici est globale et qu’elle ne peut être gérée qu’en étant la plus inclusive possible : comprendre qui comprend le plus de choses possible, le plus de subjectivité possible, et en s’appliquant autant que faire se peut à ne laisser personne sur le carreau, ce qui la rendrait au contraire, exclusive… et ce que nous souhaiterions éviter, autant que faire se peut.
Ainsi, il faut qu’elle soit rendue attrayante, cette problématique, et même – osons le terme – qu’elle soit rendue « sexy », sinon quoi, je ne vois pas comment cela ne pourrait pas dégénérer en une instabilité politique forte et ce, à toutes les échelles. Les ruptures d’approvisionnement pourraient créer des instabilités locales et, se faisant, elles rendraient caduques les institutions en les déstabilisant, pouvant aller jusqu’à la remise en question de la légitimité même des nations, et dès lors des instances supra étatiques tels le FMI, l’OMC, l’Union européenne ou autres consortiums politico-économiques.

Mais alors, comment se pourrait-il que la collapsologie soit heureuse .
Ces deux mots – « collapsologie » et « heureuse » – peuvent sembler étrangers l’un à l’autre, en effet…, mais leur juxtaposition – légèrement provocatrice – n’est autre qu’une manière détournée d’éveiller (ou de réveiller) des questionnements, et par là même de réintroduire la joie dans le champ d’un discours qui l’avait complètement effacée. Pour être plus précis, un discours qui n’a pas encore réussi à l’intégrer en substance dans la discipline.
La réponse à cette question de la joie dans la collapsologie semble pourtant évidente, et si c’est aussi le cas pour vous, chère lectrice, cher lecteur, épargnez-vous cette lecture, de grâce ! Pour les autres, commençons ensemble par voir de quoi il retourne. Qu’est-ce donc que la collapsologie ?
Aux origines de la collapso
Le terme « collapsologie » est le fruit de la réflexion de plusieurs acteurs que l’on désigne aujourd’hui comme des collapsologues, parmi lesquels Raphaël Stevens et Pablo Servigne : ils sont aussi et bien évidemment beaucoup plus que cela, et un terme ne pourrait être que réducteur.
Le mot s’est formé à partir du verbe anglais to collapse qui signifie « s’effondrer », adjoint au suffixe « –logie » qui en fait alors l’étude scientifique de l’effondrement. Ce chemi­nement est explicité dans le livre Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes 4 .
Pour autant, ce terme, au commencement, n’est rien de plus qu’une tournure née d’une blague entr

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