La Grande Histoire des premiers hommes européens
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La Grande Histoire des premiers hommes européens , livre ebook

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Description

La présence des hommes sur notre continent remonte à 1,8 million d’années. De site en site, de la Géorgie à l’Italie et à l’Espagne, de la France méridionale à celle du Nord, voici une invitation à marcher sur les traces des premiers Européens. Jusqu’en Angleterre et dans les plaines de l’Europe centrale et orientale. À chaque pas, c’est une étape de l’évolution que l’on découvre : le développement des outils et de la pensée, l’invention de la chasse et, enfin, l’avènement du feu, annonciateur de l’art et de la culture. Les centaines de milliers d’années qui ont fait de nous des hommes. Henry de Lumley est directeur de l’Institut de paléontologie humaine. Il est l’auteur de L’Homme premier, qui a été un immense succès. Il a ouvert des sites de fouilles en France (Tautavel, la Vallée des merveilles, etc.), en Afrique de l’Est et en Géorgie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 septembre 2007
Nombre de lectures 1
EAN13 9782738197184
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR CHEZ ODILE JACOB
L’Homme premier. Préhistoire, évolution, culture , 1998 ;
« Poches Odile Jacob », 2000 ; « Bibliothèque », 2009.
© ODILE JACOB, 2007, JANVIER 2010
15, RUE SOUFFLOT, 750005 PARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-9718-4
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Introduction
Sur les traces des premiers européens

Depuis quand l’Europe est-elle peuplée d’hommes ? D’où venaient-ils ? On a longtemps estimé que notre espèce n’a pu arriver sur le continent européen avant 600 000 ans. Tout a changé depuis la mise au jour de vestiges préhistoriques dans la grotte du Vallonnet et à Terra Amata sur la Côte d’Azur, puis dans la Caune de l’Arago en Roussillon, et vingt ans plus tard à Dmanissi en Géorgie, à Barrenco León et Fuente Nueva 3 en Andalousie, enfin tout récemment à Pirro Nord en Italie centrale. Désormais, la présence humaine en Europe apparaît trois fois plus ancienne : elle remonte en effet à 1,8 million d’années.
Un nouveau scénario s’impose donc ; c’est celui-ci que je voudrais présenter dans cet ouvrage. Des découvertes permettent en effet de suivre plus précisément l’évolution des hommes depuis qu’ils ont abordé les rivages de l’Europe.
Avant cela, il leur a fallu se séparer des autres primates. C’est ce qui s’est produit lorsqu’ils ont cessé de seulement se déplacer de branche en branche à l’aide de leurs mains, pour marcher sur leurs pieds. Alors, leurs mains ont commencé à se libérer et leur cerveau a débuté son extraordinaire développement. Les premiers hommes se sont ensuite distingués des australopithèques en fabriquant des outils. C’est alors qu’en quête de nourriture, ils se sont risqués hors de leur berceau africain et ont commencé leur conquête de l’Europe. Entrés par la Géorgie, ils se sont dirigés vers la côte méditerranéenne pour ne s’aventurer au nord qu’à la faveur des réchauffements climatiques. Plus tard, ils ont poursuivi les troupeaux de grands herbivores dans les vastes plaines d’Europe centrale, achevant ainsi leur tour du continent. Au fil de ces évolutions, ils ont cessé de seulement récupérer la viande que leur laissaient les autres carnivores pour devenir eux-mêmes chasseurs. Avant, grâce au feu, de devenir cuisiniers.
De site en site, nous allons suivre le lent cheminement de ces premiers hommes vers le nord. Chacun permet de reconstituer un stade de leur évolution. Tandis que les ossements et les outils humains nous restituent leur morphologie et leur mode de vie, les sols gardent la trace de leurs climats, les pollens évoquent les paysages, les ossements fossiles témoignent de la faune. Nous irons ainsi de 1,8 million d’années jusqu’à la domestication du feu, il y a 400 000 ans.
Cette évolution matérielle des premiers hommes nous servira de guide pour comprendre ce qui nous importe avant tout, la prodigieuse aventure culturelle de l’humanité. L’homme arrive en Europe doté d’une forme de pensée sans laquelle il n’aurait jamais entrepris de fabriquer des outils. Mais c’est ensuite qu’apparaissent la pensée esthétique avec les bifaces, la pensée sociale avec la maîtrise du feu, facteur de convivialité, et la pensée symbolique avec les offrandes sépulcrales.
Ces progrès ont pris des centaines de milliers d’années. Ils ne se sont accumulés et n’ont perduré que parce que l’homme vivait en harmonie avec la nature. En même temps que des prémisses de la culture aux âges les plus reculés, c’est cette histoire de l’équilibre entre l’homme et son environnement que j’ai voulu faire revivre, au moment où l’homme semble avoir rompu son ancestrale connivence avec la nature.
Première partie
Des primates à l’homme

Chapitre 1
La grande bifurcation

« Lève-toi et marche » : les répercussions de la station droite et de la bipédie
La longue histoire de l’homme a un commencement net : elle a débuté il y a 7 millions d’années. À cette époque, de nombreuses espèces de primates existaient depuis longtemps. Mais ils se mouvaient essentiellement grâce à leurs bras. L’histoire de l’espèce humaine a débuté lorsque certains primates se sont redressés et ont commencé à se déplacer debout, en équilibre sur leurs membres postérieurs. La brachiation avait cédé la place à la station érigée et à la bipédie.
Pour quelle raison une modification comportementale limitée a-t-elle été si importante ? Parce que sa diffusion a eu des conséquences considérables dans l’économie de l’évolution. Libérées de leur rôle locomoteur, les mains de l’homme ont en effet pu être consacrées à d’autres types de mouvements et à d’autres genres de fonctions. Mais ce ne fut que la première répercussion de la station droite : les primates ainsi dressés sur leurs membres postérieurs ont vu le volume de leur boîte crânienne – et donc de leur cerveau – augmenter. À mesure que l’organe prenait de l’ampleur, ses fonctions se sont développées, ce qui a permis à ces primates de développer des facultés intellectuelles bien plus élaborées que celles de leurs cousins horizontaux.

Figure 1 – Arbre généalogique des primates supérieurs.

Portrait en pied du jeune primate
Comme tout est parti d’un bouleversement anatomique et moteur, prenons le temps de l’examiner en détail. C’est en effet en comparant les corps qu’on trouvera les meilleurs témoignages des bifurcations de l’évolution. Pour cela, procédons par ordre et dressons le portrait de ce primate nouveau.
Ses jambes, tout d’abord : les os longs des jambes et des cuisses de l’homme sont devenus droits, presque rectilignes. Ceux des primates étaient bien différents : ils étaient incurvés. On en voit une bonne illustration chez les singes.
Son dos, ensuite : la colonne vertébrale de l’homme est verticale. Elle présente quatre courbures alternativement convexes et concaves : ce tracé sinueux fait se succéder, du haut vers le bas, l’incurvation des vertèbres cervicales, la relative bosse des dorsales, le creux des lombaires et le retour du sacrum. Ajoutez à cela une transformation des liaisons entre les différentes vertèbres : les disques intervertébraux. Comme ceux-ci sont devenus plus compressibles, ils ont pu remplir les fonctions de véritables ressorts articulant les différentes parties de la colonne. Cette alternance de pleins et de creux, et cette articulation plus aisée des parties du dos ont conféré à la colonne vertébrale humaine une grande souplesse. Il s’agit là d’une modification évolutive considérable : plus souple et plus déliée, la colonne vertébrale humaine a pu jouer en quelque sorte le rôle d’amortisseur.
Sa tête, enfin. La morphologie de celle des primates qui se déplaçaient debout a également connu de profondes transformations. Chez ses cousins, le lien entre cerveau et moelle épinière passe par le « trou occipital », situé à l’avant du corps. Chez l’homme, au contraire, il est placé sous le crâne. Crâne et cerveau se trouvent ainsi fixés au sommet de la colonne vertébrale, dans son axe. Dès lors, il n’est pas nécessaire que les muscles qui maintiennent le crâne en position, les « muscles cervicaux », soient aussi puissants que chez les autres primates. La voûte crânienne est libérée de l’étau musculaire qui l’enserrait, ce qui rend possible son développement en largeur et en hauteur. C’est la transformation de ce trou occipital qui a permis le formidable développement du cerveau.

Qu’est-ce qu’un hominidé ?
Ces trois modifications du corps ont fait franchir un seuil décisif à certains primates. Mais peut-on déjà parler de l’homme ? La réponse apportée par les paléontologues est unanimement négative : ces primates bipèdes n’étaient pas encore des hommes, car ils ne fabriquaient pas d’outils. C’est en effet là une différence décisive. Pour construire un outil, il faut anticiper ses fonctions, déterminer à l’avance ses usages et concevoir de façon abstraite ses produits. Élaborer un outil, c’est former un projet complexe. Les premiers primates bipèdes ne le faisaient pas. Or c’est ce qui semble le mieux caractériser l’activité humaine.
C’est la raison pour laquelle les paléontologues ont préféré le terme d’« hominidé » : ce vocable indique une parenté morphologique certaine entre l’homme et ces primates ; littéralement, l’« hominidé », c’est l’être qui a la « forme de l’homme ». Mais ce n’est pas encore un homme.
Quand et comment avons-nous fait sa connaissance ? Et surtout, que savons-nous de lui ? C’est ce que l’examen des découvertes récentes nous permettra de comprendre. En suivant chaque paléontologue sur son site de fouille, en passant en revue les différents squelettes d’hominidés découverts à ce jour, nous pourrons nous former une idée plus précise de cet ancêtre de l’homme.

Voyage au Sahara
Le plus ancien hominidé que nous connaissions aujourd’hui a été découvert en 2001. C’est l’équipe de Michel Brunet qui a mis au jour son crâne à 500 kilomètres au nord de la capitale du Tchad, N’Djamena, dans le désert de Djourab et plus précisément à Toros Menalla.
Comment avons-nous pu établir son âge avec quelque certitude ? Les techniques de biochronologie nous fournissent sur ce point des indications fiables. Leur critère principal pour établir une chronologie est la forme du crâne de l’hominidé et sa comparaison avec la morphologie des espèces de mammifères mises au jour avec ce crâne. Comme on connaît avec une certaine précision l’évolution des autres espèces

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