Philosophie de la botanique : suivie de Autobiographie
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Description

Traduit par Hildegund Janzing. Alain Cuerrier et Denis Barabé
Deux chercheurs passionnés donnent à redécouvrir les textes fascinants, tout juste traduits en français, du botaniste allemand Johannes Reinke (1849-1931).
Principalement connu pour ses travaux en phycologie, en physiologie et en biologie, Reinke a aussi écrit le premier livre ayant pour titre Introduction à la biologie théorique (1901), une discipline qu'il considérait comme analogue à la physique théorique. Il s'intéressait également à la politique et à la théologie, ce qu'expliquent bien les auteurs dans l'introduction de cet ouvrage riche de réflexions épistémologiques et historiques tant sur l'homme que sur les concepts qui tenaient lieu de pensée biologique à la fin du XIXe siècle.
Ce livre, constitué dans sa partie la plus volumineuse des écrits de Reinke — qui ne cessa de chercher à établir un lien entre sa pensée scientifique et sa pensée théologique pour parvenir à une conception unifiée du monde —, sera d'un grand intérêt pour les lecteurs francophones férus de botanique, d'histoire et de philosophie. L'autobiographie de Reinke, illustrant son cheminement et ses préoccupations de croyant, aidera à mieux appréhender les concepts clés de sa philosophie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mai 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760640436
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Johannes Reinke
PHILOSOPHIE DE LA BOTANIQUE suivie de
AUTOBIOGRAPHIE
Traduction par Hildegund Janzing Alain Cuerrier et Denis Barabé Introduction et notes par Denis Barabé et Alain Cuerrier
Les Presses de l’Université de Montréal



Mise en pages: Yolande Martel Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Titre: Philosophie de la botanique / Johannes Reinke; traduction par Hidegund Janzing, Alain Cuerrier et Denis Barabé. Autres titres: Philosophie der Botanik. Français Noms: Reinke, Johannes, 1849-1931, auteur. Description: Traduction de: Philosophie der Botanik. Comprend des références bibliographiques et un index. Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20190014024 Canadiana (livre numérique) 20190014032 ISBN 9782760640412 ISBN 9782760640429 (PDF) ISBN 9782760640436 (EPUB)< Vedettes-matière: RVM: Botanique. Classification: LCC QK45 R4514 2019 CDD 580—dc23 Dépôt légal: 2 e trimestre 2019 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2019 www.pum.umontreal.ca





Remerciements
Nous tenons à remercier les évaluateurs anonymes dont les commentaires ont permis d’améliorer considérablement le présent ouvrage. Nous étendons nos remerciements aux Presses de l’Université de Montréal pour leur intérêt et le travail d’édition. Nous aimerions souligner l’importance de certains collègues et amis professeurs qui ont su nous accompagner dans nos intérêts pour l’histoire et la philosophie de la biologie ainsi que pour la langue allemande, soit Joachim Vieth, ancien professeur d’anatomie au Département de sciences biologiques, Réjane Bernier, ancienne professeure au Département de philosophie, et Peter F. Stevens, chercheur au Missouri Botanical Garden. Nous remercions l’Institut de recherche en biologie végétale, le Jardin botanique de Montréal et les Amis du Jardin botanique de Montréal pour leur aide financière.

Introduction à la pensée de Reinke et à la biologie théorique
Denis Barabé et Alain Cuerrier
Il faut en ce XXI e siècle s’interroger sur l’importance que revêt la traduction d’un livre publié en 1905 par un auteur qui aura été le fondateur de la biologie théorique 1 . Traduire Johannes Reinke en 2019 tient d’une certaine nécessité. Commençons par souligner qu’il n’existe aucune traduction anglaise ni française de son œuvre. Également, Reinke représente le pendant botaniste de Driesch (1867-1941), zoologiste qui a repris le concept aristotélicien d’entéléchie. Deux néovitalistes, mais l’un d’eux a été en partie escamoté, ignoré. Il est vrai que Driesch avait publié en anglais après avoir enseigné à l’Université d’Aberdeen, en Écosse. Cela dit, l’œuvre de Reinke n’est pas en reste: il a travaillé à donner à la biologie une rigueur que seule sa foi a restreinte. D’ailleurs, Driesch lui-même professait que Reinke était trop mécaniste. Cependant, encore de nos jours, les penseurs (p. ex., Nouvel 2011a, Normandin et Wolfe 2013a) citent Driesch et oublient Reinke, dont l’œuvre est essentielle à l’étude du néovitalisme et, surtout, à la recherche d’une compréhension globale du vivant. Il faut donc relire Reinke. Autre point essentiel: quelques chercheurs ont réhabilité Reinke en tant que précurseur du concept d’évo-dévo. Nouvel axe de recherche, l’évo-dévo, ou biologie évolutive du développement, cible la compréhension de l’évolution de la morphogenèse. Pour Wissemann (2008), le concept des dominantes ( Dominanten ) 2 , cher à Reinke, est à rapprocher du concept moderne d’évo-dévo. Nous renvoyons le lecteur à notre interprétation de ce concept que nous développons ci-dessous. Parallèlement à Wissemann, Alt (2010) voit dans le même concept reinkéen une anticipation de celui, plus moderne, de génome. Il ira plus loin en indiquant que la théorie des systèmes naît des réflexions de Reinke, surtout en ce qui concerne l’utilisation qu’il faisait des éléments de la biologie théorique: l’autorégulation, les conditions du système, etc. Il est vrai que Reinke fait appel aux niveaux d’organisation et à la notion d’émergence, points forts de la systémique 3 . Néanmoins, doit-on voir en Reinke un véritable précurseur? Rien n’est vraiment clair. Reinke a eu l’audace de réfléchir sur le vivant et la biologie en des termes théoriques ou, comme il aimait bien le souligner, philosophiques. Il y a certes matière à méditer, mais – et nous serons sans doute trop critiques – faut-il pour autant lui donner une part concrète à la mise en place de la théorie des systèmes ou à l’évo-dévo? Pour mieux saisir l’apport de ce biologiste, il fallait donc donner à lire son œuvre, d’où cette traduction du livre Philosophie der Botanik ( PdB ), livre que Reinke considérait comme l’un des quatre plus importants de son œuvre prolifique. Nous avons ajouté une traduction de son autobiographie afin d’éclairer sa vie et sa pensée. Commençons dès lors par nous demander qui est ce penseur, ce scientifique.
Johannes Reinke (1849-1931) est un botaniste allemand qui, parallèlement à sa carrière scientifique, s’occupa aussi de politique et de théologie. Il fit ses débuts comme professeur sans chaire ( Privatdozent ) à l’Université de Bonn (1872) durant un an. Par la suite, il fut nommé professeur de botanique, d’abord à l’Université de Göttingen (1873-1885), puis à l’Université de Kiel (1885-1921), où il mit en place un vaste programme de recherche et d’enseignement en biologie et en botanique. Cela dit, à partir de 1895, année qui coïncide avec l’apparition de problèmes oculaires, il délaissa de plus en plus le travail expérimental et les observations microscopiques pour se concentrer principalement sur ses études biophilosophiques, études qui occupaient tout de même une place importante dans ses travaux scientifiques antérieurs (Wissemann, 2008). Reinke est principalement connu pour ses travaux en phycologie, en physiologie et en biologie théorique. D’ailleurs, c’est à lui que l’on doit le premier livre ayant pour titre «Introduction à la biologie théorique» ( Einleitung in die theoretische Biologie , 1901) 4 , discipline qu’il considérait comme analogue à la physique théorique. Dans ses travaux de biologie théorique, Reinke s’interroge sur l’origine de la vie, la nature de la morphogenèse et l’organisation du vivant. D’un point de vue philosophique, il s’intéressa principalement à construire une vision du monde à partir des sciences naturelles et, plus largement, à élaborer une conception du monde s’appuyant sur une métaphysique de la vie (Kluge, 1935). Toute sa vie, il ne cessa de chercher à établir un lien entre ses réflexions scientifiques et ses réflexions théologiques en vue d’arriver à une conception unifiée du monde. En fait, comme le rappelle Wissemann (2012), son héritage scientifique est empreint de considérations théologiques et il a toujours défendu l’idée de l’unité de la religion et des sciences naturelles dans sa vision du monde. La raison, sans doute, tient dans le fait qu’il a commencé ses études en théologie avant de se tourner vers les sciences naturelles, et qu’il est toujours demeuré un fervent luthérien. Fait intéressant, ses préoccupations scientifiques et philosophiques ne l’ont pas empêché de participer activement à la politique. Il fut député durant de nombreuses années (1895-1918) à la Chambre des seigneurs de Prusse ( Preussisches Herrenhaus ). C’est d’ailleurs à partir de cette tribune politique qu’il a ouvertement attaqué la position anticléricale de Haeckel (Reinke, 1925a et Hele, 2004).
Reinke fut aussi un auteur très prolifique comme en témoigne l’ouvrage de Kluge (1935) qui recense plus de 500 travaux touchant différents domaines: botanique, biologie, philosophie, littérature, politique et théologie. À cette compilation s’ajoutent 300 publications d’autres auteurs, dont quelques thèses, dans lesquelles sont analysées les idées de Reinke. Cependant, les exégèses en langue française font complètement défaut.
Une grande partie de l’œuvre de Reinke appartient à une époque où, selon Green (1909), l’Allemagne était en avance sur la France et l’Angleterre dans le domaine de la botanique, particulièrement en physiologie. Rappelons que Reinke a écrit un livre de botanique générale en 1880 dans lequel il a introduit plusieurs concepts qui seront développés plus tardivement, par exemple la nature de la plante et de la vie, la finalité, la théorie mécaniste des organismes, etc. Parmi ses travaux anatomiques, mentionnons, entre autres, son étude de la symbiose entre le genre Nostoc (cyanobactérie) et la plante à fleurs Gunnera (Reinke, 1872). Par la suite, la physiologie occupa une place de plus en plus importante dans son œuvre. Il s’intéressa au problème de la croissance rythmique des plantes et observa pour la première fois une périodicité quotidienne dans la croissance en épaisseur des organes (Reinke, 1876). Il réalisa aussi des expériences sur la croissance des plantes en rapport avec les différentes parties du spectre lumineux (Reinke, 1884, 1886, 1893). Il apporta, en collaboration avec X. Rosendald et L. Krätzschmar, une importante contribution à la connaissance de la structure, de la chimie et du fonctionnement du protoplasme d’ Aethalium , un champignon myxomycète maintenant connu sous le nom de Fuligo (Reinke, 1881, 1883). Enfin, dans le cadre de ses études anatomiques et physiologiques, il faut souligner ses études détaillées sur les organes assimilateurs des Leguminosae et des Asparagaceae (Reinke, 1897, 1898).
Du reste, c’est surtout en tant que spécialiste des algues que le nom de Reinke demeure encore connu aujourd’hui (Wynne, 2004). Il réalisa d’importantes études sur la morphologie, l’anatomie et la physiologie des algues brunes (Reinke, 1889, 1890, 1894-1896), de même que des travaux taxonomiques sur les algues marines de la mer Baltique et de la mer

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