Traité de psychiatrie clinique à l usage de tous : Des cinq psychanalyses au DSM V
217 pages
Français

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Traité de psychiatrie clinique à l'usage de tous : Des cinq psychanalyses au DSM V , livre ebook

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Description

En un peu plus d’un siècle, la psychiatrie a fait des progrès, pas toujours reconnus par la société : théorisation du psychisme, découverte de thérapies toujours plus efficaces et souvent mieux tolérées, prise en charge humaniste…
La complexification parfois artificielle des concepts, les querelles de chapelles des différentes écoles et la légitime revendication des patients nécessitent pour le professionnel des connaissances théoriques et pratiques parfois difficiles à acquérir.
Alors que la médecine s’apprend et ne s’invente pas, il paraît nécessaire d’avoir la possibilité de découvrir et de mieux connaître les grandes pathologies psychiatriques.
Basé sur plus de 30 ans de pratique, l’ouvrage s’adresse aux acteurs de soins mais aussi à tous les professionnels confrontés à la maladie psychique : acteurs sociaux, éducateurs, MJPM… et à toutes les personnes intéressées par le fonctionnement du psychisme humain. Il élargit son propos sur les prises en charge actuelle et propose de nombreuses situations tirées de la culture populaire.

Informations

Publié par
Date de parution 23 avril 2021
Nombre de lectures 12
EAN13 9782312080352
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Traité de psychiatrie clinique à l’usage de tous
Docteur Nicolas Monnier
Traité de psychiatrie clinique à l’usage de tous
Des cinq psychanalyses au DSM V
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-08035-2
Le jeu de la folie est un sport de l’extrême
Qui se pratique souvent au bord des précipices
Ou dans les yeux des filles au bout des couloirs blêmes
Des labyrinthes obscurs aux fumeux artifices
Hubert Félix Thiéfaine « Le jeu de la folie » 2005
Encore aujourd’hui, la psychiatrie garde une place à part au sein des spécialités médicales. Alors que les pathologies psychiques sont particulièrement complexes et que leur prise en charge l’est tout autant, tout quidam se sent autorisé à avancer un avis sur ces mêmes maladies et leurs traitements. Régulièrement accusés d’enfermer trop de personnes et, parfois dans le même temps, de ne pas garder hospitalisées les personnes dangereuses, les psychiatres sont souvent sur la sellette pour leur supposé pouvoir ou pour leurs incontestables erreurs.
Les modifications récentes de l’approche psychopathologique, la découverte de nouveaux traitements, les bouleversements taxonomiques liés entre autres à l’utilisation de classifications internationales ont entraîné de nombreuses zones d’incompréhension entre les professionnels avec par exemple la disparition de certaines pathologies (hystérie…) et l’apparition de nouvelles entités plus ou moins discutables (trouble dissociatif de la personnalité…).
En dehors du champ médiatique et sociétal, il paraît utile de faire un état des lieux de nos connaissances des maladies mentales afin que toute personne en contact avec la souffrance psychique puisse avoir les outils nécessaires à sa pratique professionnelle.
Brève histoire de la psychiatrie
Les légendes ont toujours joué un rôle puissant
dans la construction de l’histoire.
Hannah Arendt « les origines du totalitarisme » 1951
Cet exposé de l’histoire des grands courants de la psychiatrie se limitera aux mouvements ayant des répercussions sur les pratiques de soins actuelles, laissant donc de côté ceux ayant peu d’impacts en occident, les techniques n’ayant pas réellement laissé de traces et les approches trop mystiques.
Par ailleurs, nous devrons tenir compte de certaines limites :
* La rareté voire l’absence de certaines sources, particulièrement pour les périodes les plus anciennes. Cette rareté peut être constitutive par absence d’écrit, contextuelle par perte des textes ou délibérée par destruction ou remaniement de certains documents.
* La variabilité de la notion de médecine et de la différenciation médecine somatique-psychiatrie : l’idée même de soins a longtemps été difficile à cerner.
* La confusion entre la médecine, surtout psychique, et la religion. Les soins ne se libèrent que tardivement de la religion et l’on propose en France des pèlerinages pour guérir les « fous » jusqu’au XX e siècle.
* Une évaluation faussée des idées et événements anciens, avec une vision anachronique. Une théorie qui n’a plus cours est souvent perçue comme mineure ou prêtant à sourire. Ainsi, la phrénologie ou la méthode du docteur Coué passent pour des pratiques farfelues, minorant de fait leur importance contextuelle.
A NTIQUITÉ GRÉCO - ROMAINE
Les maladies de l’âme sont plus funestes que celles du corps.
Ciceron
La médecine antique grecque a mis en opposition des écoles recherchant la cause des maladies (écoles dogmatiques* (Le symbole *renvoie au glossaire en fin d’ouvrage) dont le plus célèbre représentant fut Hippocrate et sa théorie des humeurs) et des écoles empiriques se centrant sur l’expérience clinique. Le nom même des fondateurs d’école empirique (Serapion d’Alexandrie ou Philinus de Cosne) est tombé dans l’oubli.
Il existait bien évidemment d’autres approches dont l’école méthodiste (représentée par Asclepiade de Pruse) qui se représentait le corps comme un assemblage de particules en mouvement.
Nous citerons pour mémoire le travail du sophiste Antiphon d’Athènes qui soignait en interprétant les rêves et pratiquait une thérapie des âmes fondée sur le discours, plus de deux mille ans avant Freud .
Les romains ont suivi les mêmes voies de recherches avec, entre autres, la théorie des tempéraments de Galien. La société romaine a par ailleurs théorisé un statut juridique pour l’insensé, statut mêlant, déjà, protection et répression.
M OYEN - ÂGE
Mes frères, pour l’amour de Dieu
faites-vous du bien à vous-mêmes.
Jean de Dieu, 1537
Alors que le niveau scientifique et sociétal marque le pas par rapport à l’empire Romain, la religion impose une nette séparation entre le corps et l’âme. La maladie mentale est considérée au mieux comme une possession démoniaque au pire comme une hérésie.
Le fou est toléré mais vite exclu de la société si son comportement gène. Toute la notion de prise en charge reste du domaine de la « charité chrétienne ».
R ENAISSANCE
O le plus fou de tous les hommes,
toi qui aspires à la sagesse !
Érasme « Éloge de la folie » 1509
Le monde scientifique, et donc médical, est marqué par la redécouverte des textes gréco-romains entraînant une modification profonde de la pensée. Les soins médicaux commencent à apparaître, toujours marqués par la religion.
Les guerres et l’urbanisation entraînent une nette augmentation du vagabondage avec un rejet récurrent du fou. La société oscille entre l’aide et l’exclusion, parquant parfois les « fous » dans des lieux isolés voire sur des bateaux (mis en image par Jérôme Bosch dans l a nef des fous ).
A GE CLASSIQUE
Je pense donc je suis.
René Descartes « Discours de la méthode » 1637
La période voit la multiplication des errants avec la nécessité pour la société de faire face à la misère urbaine. C’est l’époque du « grand renfermement » selon les termes du livre de Michel Foucault « Histoire de la folie à l’âge classique » . Cet ouvrage philosophe autour de la création des hôpitaux généraux au milieu du XVII e siècle. Ces institutions, premiers lieux réellement de soins, sont accusées d’être des lieux d’enfermement pour les « fous ». En fait, les hôpitaux généraux n’auront jamais accueilli une proportion importante de malades mentaux (moins de 10 % des hébergés).
Les « fous » étaient par ailleurs pris en charge dans les maisons de force et gérés par les lettres de cachet. Ces dernières, images de l’incarcération abusive, suivaient une procédure assez stricte et étaient fréquemment à l’initiative de l’entourage de la personne enfermée. Elles seront abolies par la révolution française puis remplacées par une autre forme d’enfermement (loi de 1838 sur les hospitalisations sous contrainte).
Même si les soins sont encore balbutiants, et le plus souvent religieux, le XVIII e siècle voit apparaître les premières démarches scientifiques de démembrement de la maladie mentale, essentiellement en Angleterre : Thomas Sydenham (1624-1689), William Cullen (1710-1790)…
R ÉVOLUTION FRANÇAISE
Quand ils deviennent trop méchants, que faites-vous ?
– Je les déchaîne.
– Et alors ?
– Ils sont calmes !
Jean Baptiste. Pussin à Philippe Pinel, 1792
En 1793, s’inspirant des méthodes de travail de son infirmier Jean-Baptiste Pussin, Philippe Pinel (1745-1826) « libère » les aliénés de leurs chaînes à Bicêtre puis à la Salpêtrière. Il théorisa la prise en charge « humaniste » des patients dans son « Traité médico-philosophique sur l’aliénation mentale » (1801).
Cet élan humaniste et scientifique sera le point de départ de la mise en place de la psychiatrie moderne.
XIX e SIÈCLE
Je est un autre
Arthur Rimbaud « lettre à Paul Demeny »1871
Ce siècle verra l’apparition des différents aspects de la prise en charge médicale des pathologies psychiatriques :
– Nosographique avec la grande tradition des aliénistes français : le délire chronique d’interprétation de Sérieux et Capgras, la bouffée délirante aiguë par Magnan, la psychose hallucinatoire chronique par Ballet, la folie maniaco-dépressive par Falret, la perversion et dégénérescence par Morel… Ces travaux se font en parallèle avec la découverte ou la théorisation de maladies neurologiques : Jean-Martin Charcot (1825-1893) et la sclérose latérale amyotrophique, la s

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