Le Mâle-être
74 pages
Français

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Description

« Les femmes sont championnes pour analyser le langage corporel, les signes et le ton de la voix, bref, tous les stimuli sensoriels. C'est ce qu'on appelle communément “l'intuition féminine”. Elles s'attendent, en retour, à ce que les hommes soient capables d'en faire autant, jusqu'à décoder ou anticiper leurs demandes non-verbales. Dans ce registre, les hommes ne voient rien ni ne (pres)sentent rien, ou si peu. » En usant de nombreux exemples universels dans lesquels chacun se reconnaît sans mal, François Raison partage des arguments probants sur les dissemblances entre hommes et femmes, desquelles naissent d'innombrables incompréhensions mutuelles depuis toujours. Des situations analysées, il émerge que de ces différences fondamentales peut naître la complémentarité qui crée la richesse de la relation, pour peu que l'on apprenne à mieux se comprendre et à être mieux compris. Un essai, savamment construit, dans lequel l'auteur parvient à soulever des questions judicieuses, à provoquer un débat fructueux, ainsi qu'à ouvrir des chantiers de réflexion et d'actions positives.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342164619
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Mâle-être
François Raison
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Mâle-être

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
Merci à Laurence, Charles et Pascal pour leurs remarques pertinentes et leurs corrections stylistiques.
Merci à toutes celles et ceux qui m’ont prodigué de précieux conseils lorsque je les confrontais à mes interrogations.
Merci à Mathieu, Arnaud et Marie, mes trésors d’enfants.
Et puis, merci aussi à ma compagne de vie, Anne-Marie, qui fut ma meilleure alliée et « contradictrice » dans l’aboutissement de ce projet.
Avertissement
Cet essai concerne les hommes de plus de 35 ans dans les pays où le mouvement féministe a fait valoir et en partie rendu légitimes des droits jusque-là bafoués du sexe qualifié erronément de « faible » par la gent masculine.
Ce livre s’adresse en conséquence à une poignée d’hommes de notre planète, dont je fais partie.
C’est un recueil d’observations empiriques, d’impressions et de réflexions – sans prétention scientifique – à propos de ceux et de celles qui forment le gros dos de la courbe de Gauss, la masse silencieuse ou l’individu lambda, comme on veut.
Un message provocateur parce que délibérément caricatural.
Un trait forcé pour mettre en exergue certaines évidences feintes, oubliées ou ignorées.
Pourvu de verres grossissants, je vous propose d’écrire ce que nous, les hommes, n’osons révéler, à présent que les femmes ont revisité à juste titre leurs rôles traditionnels.
Restés au balcon ou pratiquant une résistance d’arrière-garde, nous avons vu disparaître progressivement nos repères. Ceux-là mêmes dont nous sommes les dépositaires depuis des millénaires : la protection de notre tribu comme sa survie alimentaire, ce qui implique de maîtriser toute situation, à savoir de s’interdire tout relâchement émotionnel. Dominer pour ne pas l’être. Se nourrir et rassasier les siens, peu importe le danger, pour assurer l’indispensable nécessaire.
Parce que conditionnés par notre nature biologique et notre mental – eux-mêmes renforcés par notre éducation –, parce que terrifiés à l’idée de perdre notre pouvoir, parce qu’incapables de nous aventurer sur le terrain de sentiments impossibles à exfiltrer, parce que trop fiers pour en parler entre nous, nous sommes, par rapport à la gent féminine, collectivement seuls.
Nous n’agissons plus, nous tentons de réagir, si mal, si maladroitement.
Lâchons-nous, enfin.
Osons revisiter nos réflexes ancestraux, nos présupposés surannés, notre éducation, nos certitudes poussiéreuses, notre « nature » profonde.
Osons exprimer aussi ce qui nous hante, nous agace, nous mine, ce qui nous désespère parfois, entre nous comme vis-à-vis du sexe… opposé 1 .
Un essai donc, pour nous aider à mieux nous comprendre et à être mieux compris.
Un livre pour les hommes, à lire par les femmes itou.
Un souhait : que les propos qui suivent suscitent le débat.
 
Si vous tenez cet essai en main, j’aurai déjà atteint trois objectifs :
1. Terminer la rédaction de ce livre.
2. Convaincre un éditeur de me publier.
3. Avoir vendu au moins un exemplaire, merci à vous.
 
Procédons d’abord à un inventaire des boulets accrochés à nos chevilles d’hommes depuis notre cri primal :
– Nous sommes nés pour assurer notre subsistance et celle de notre cercle familial.
– Nous ne pouvons pas nous empêcher de nous comparer, en termes de réussite, à notre référent paternel.
– Passée l’enfance, nous ne pouvons – et donc ne savons – que très difficilement exprimer la plupart de nos émotions.
 
Explication.
Homme = gagne-pain
Selon la pyramide des besoins de Maslow, se nourrir, se vêtir et se loger font partie des priorités humaines parce que liées à la survie.
(Pré)historiquement parlant, dès qu’un couple se forme, c’est au mâle qu’il incombe de combler ces besoins. Quoi de plus logique, dans un environnement souvent hostile où la force physique constitue le facteur déterminant pour atteindre ces objectifs ?
C’est l’homme qui affronte le danger, il chasse, construit et défend l’abri, dépèce les animaux, étend son territoire.
Il laisse à sa compagne le soin de confectionner les vêtements, d’assurer l’intendance, d’entretenir le logis et d’élever la progéniture.
Au fil du temps, l’homme apprendra à fabriquer toutes formes de biens d’échange et à développer des services avec comme but invariable d’accomplir sa mission de survie alimentaire. Ses muscles continueront à assurer la sécurité physique.
 
Les temps ont changé.
La violence physique pour se protéger, défendre, acquérir ou pour toute autre raison est désormais réprimée. Dans les sociétés avancées, l’organisation sociale a pris le relais de l’individu pour garantir la protection individuelle. Cela est moins vrai dans les autres contrées.
Il reste des situations où l’homme retrouve pleinement son rôle de protecteur, par réflexe ou par nécessité. Menace d’agression, sauvetage, violence tout court, l’homme sera le premier au front. Et à propos de front, combien de femmes se retrouvent en première ligne lors d’une guerre ? Nous y reviendrons.
Hormis ces exceptions, la force physique n’est plus, de facto, un élément de différenciation stricte des rôles.
Cependant, on n’efface pas en quelques dizaines de générations des modèles comportementaux véhiculés depuis des millénaires.
Le travail à l’extérieur du logis pour nourrir sa famille est et demeure la voie tracée pour les hommes. La virilité a dérivé de la réussite guerrière à la réussite sociale.
Un exemple parmi d’autres : l’accès à l’instruction scolaire est aujourd’hui équivalent pour les garçons et les filles. Alors que ces dernières se distinguent par un taux de réussite bien plus élevé que les garçons, se retrouvent-elles en proportion égale à leur nombre sur le marché du travail ? Sûrement durant les premières années professionnelles, mais après 1  ?
La réalité, pour un mâle – sauf à être rentier ou gigolo –, est la suivante : ne compter que sur lui-même pour se nourrir, se vêtir et se loger ainsi que les siens, tandis qu’une femme garde toujours l’atout d’un partenaire, choisi parfois en connaissance de cause, qui comblera ses besoins et ceux de sa progéniture.
Vu l’augmentation constante des divorces, la donne a changé. Cependant, aujourd’hui encore, ce message parental continue à être distillé à l’adresse du rejeton, consciemment ou inconsciemment.
Pas question de traîner en chemin dans son parcours scolaire. En cas d’échecs successifs, se profileront angoisse et questionnement : que va-t-il devenir ? Que va-t-on bien pouvoir faire de lui ?
Il lui faut donc apprendre avec zèle, décrocher des (bons) diplômes ou, à défaut de neurones performants, travailler dès que possible.
Et cela, toute sa vie durant.
Nous, les hommes, sommes nés avec ce message transgénérationnel qui n’est autre qu’un impératif catégorique : veiller au gagne-pain.
Notre force vitale, nos talents sont tendus vers l’acquisition du nécessaire, le kit de survie – au moins – et le surplus – si possible – pour ceux qui partagent notre grotte.
Nous sommes les dépositaires de cet inconscient collectif.
Qu’on le veuille ou non, travailler demeure notre raison d’être, notre identité. Nous n’existons pas d’abord par ce que nous sommes, mais par ce que nous rapportons.
Le travail rémunéré ne prend pas sens de la même manière pour vous, Mesdames, sauf à devoir assurer seules les rentrées pécuniaires ou à être carriéristes, mais vous n’êtes pas légion dans ce dernier cas.
 
Démonstration.
Nous, les hommes, subissons avec un retentissement beaucoup plus intense les conséquences psychologiques de la perte d’emploi : que vais-je, qu’allons-nous devenir ?
Combien de femmes n’ont-elles pas entendu cette interrogation lancinante de leur partenaire en quête désespérée de travail ou récemment licencié ? C’est que, au-delà de ce questionnement, transparaît notre angoisse liée au manque éventuel de moyens d’existence, dont nous nous sentons « naturellement » responsables.
Plus encore, cette réaction traduit et cristallise une crise existentielle : je ne sers plus à rien, je ne vaux plus rien, je ne suis plus rien. Quelquefois même, certains en viennent – dans des cas extrêmes – à supprimer les leurs et à se suicider ensuite parce qu’ils n’imaginent aucun futur possible pour leurs proches sans leur apport financier. Le crime et le suicide altruistes existent aussi chez les femmes, mais chez elles, c’est par rapport à leur progéniture : que vont devenir mes enfants sans moi ?
 
Pour vous, les femmes, une situation de chômage, même prolongée, est vécue différemment. À vos yeux, le travail n’est pas une valeur en soi, mais un moyen. Un moyen pour nourrir et élever votre progéniture lorsque votre partenaire vous a quittée, ou vice-versa. Un moyen pour compléter les revenus du ménage, offrir un plus pour le confort matériel, ou une opportunité de vous assurer une indépendance accrue. Plus rarement, un moyen de réalisation personnelle, en tout cas au premier rang de vos motivations, même si les jeunes générations s’investissent plus qu’avant dans le travail rémunéré, du moins durant les premières années.
Combien êtes-vous, en effet, prêtes à consentir de lourds sacrifices en termes de « reliance » vis-à-vis de la famille proche ou éloignée, des amis chers ou lointains, pour « faire carrière » ?
Reste la question :

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