Les représentations et les pratiques de la beauté
133 pages
Français

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Les représentations et les pratiques de la beauté , livre ebook

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Description

Posséder un corps idéal ! Le rêve et la quête incessante des femmes du monde entier.
Mais les représentations et les pratiques de la beauté varient selon les pays, leur culture et leur passé . Car le corps n’est pas seulement physique, il est également – et surtout - social et culturel.
Cet ouvrage est issu d’enquêtes de terrain qui analysent les représentations et les pratiques menées en Chine et en France et examinent les relations entre le corps, la société et la culture. Il questionne l’évolution de la beauté dans ces deux pays en lien avec les représentations traditionnelles du corps féminin et des situations socio-culturelles, et compare les représentations et les pratiques de la beauté chez les Chinoises et les Françaises.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782304045956
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les représentations et les pratiques de la beauté
Une étude comparative entre les Chinoises et les Françaises

Li Shujun

Éditions le Manuscrit 2016
ISBN:9782304045956
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Dans la même collection
 
Zheng Lihua, How the Chinese see the Europeans , 2016.
Peng Yu, Le parler des femmes dirigeantes en Chine , 2014
Ye Jianru et Zheng Lihua, La norme ISO 9000 en Chine : une approche interculturelle , 2012
Les représentations et les pratiques de la beauté
Une étude comparative entre les Chinoises et les Françaises
Espace interculturel Chine-Europe
 
Éditions Le Manuscrit Paris
Comité scientifique
 

 
Monsieur Zheng Lihua, directeur de collection, professeur et directeur de thèse en sociolinguistique à l’Université des Études étrangères du Guangdong.
Monsieur Xu Zhenhua, professeur et directeur de thèse en littérature française à l’Université des Études étrangères du Guangdong.
Monsieur Luan Dong, professeur et directeur de thèse en philosophie et en littérature à l’Université des Études étrangères du Guangdong.
Monsieur Cao Deming, professeur et directeur de thèse en linguistique à l’Université des Études internationales de Shanghai.
Monsieur Dominique Desjeux, professeur et directeur de thèse en anthropologie et en sociologie à l’Université Paris Descartes.
Monsieur Pu Zhihong, professeur et directeur de thèse en linguistique à l’Université Zhongshan.
Présentation de la collection
 

 
Les échanges politique, économique et culturel entre la Chine et l’Europe se sont beaucoup développés depuis l’ouverture de la Chine en 1978, mais il faut reconnaître que la présence européenne en Chine ne correspond pas à la place qu’elle devrait y occuper. Les différences culturelles comptent parmi les obstacles les plus difficiles à franchir, d’autant plus que souvent, on ne prend pas ou ne veut pas prendre conscience de leur réalité. Un réel dialogue interculturel s’avère impératif si l’on veut comprendre plus en profondeur les problèmes qui surgissent dans la coopération entre les deux parties.
Cette collection a pour objectif de fournir un espace de dialogue entre les cultures en regroupant des recherches centrées sur les réalités de contacts interculturels entre les Chinois et les Européens, visant notamment les difficultés que rencontrent les entreprises européennes en Chine et les entreprises chinoises en Europe, les images que les uns se font des autres, les migrations de pensées et de technologies, les mécanismes de construction de la confiance, etc.
Préface La beauté : un regard interculturel
 

 

Le livre de Mme Li Shujun me fait penser, avec amusement, à une anecdote : un jour, en discutant avec un ami français, j’ai parlé d’une jeune fille française qui avait une peau blanche et un visage bien fait aux traits réguliers et j’ai lancé spontanément : « Oh, qu’elle est belle ! ». Il m’a regardé et m’a répondu, lucidement : « Je ne la trouve pas laide, mais pas belle non plus ». Cette réaction m’a étonné, car pour moi, en tant que Chinois, elle était vraiment séduisante. En fait, rien n’est plus normal que cela : ce qui est considéré comme beau dans une culture peut cesser de l’être dans une autre. Comme dit Pascal : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Les Chinois n’ont-ils pas été souvent plongés dans la plus grande perplexité lorsqu’ils voient les hommes européens épouser des femmes chinoises ou asiatiques qui, à leurs yeux, ne sont pas du tout belles ? On plaisante même parfois en Chine, au sujet d’une jeune femme chinoise qui a du mal à trouver un mari à cause de sa physionomie, en suggérant qu’elle aille se marier en Europe. Même à l’intérieur d’une culture, les critères de la beauté changent d’une époque à l’autre. Par exemple, à la dynastie des Tang (618-907), une femme belle était une femme au visage replet et au corps charnu, ce dont une femme chinoise d’aujourd’hui, essaie, par mille moyens, de se débarrasser.
Nous voilà d’emblée au cœur du sujet : la beauté est un phénomène socioculturel. Aimer la beauté doit être la nature de l’homme, mais en raison des différences en ce qui concerne l’environnement où l’on vit, la tradition que développe une société et les caractéristiques particulières d’un peuple, les définitions de ce qui est beau varient d’une culture à l’autre et chaque culture a ses propres moyens pour réaliser la beauté.
La beauté est un sujet qui nous est familier. Nous en parlons tous les jours. Mon parcours interculturel me fait découvrir que souvent, dans les publicités chinoises vendant des produits cosmétiques, les slogans valorisent une peau blanche alors que les femmes françaises préfèrent plutôt une peau bronzée, synonyme de santé. Je remarque également que quand un homme chinois trouve une jeune fille belle, c’est surtout parce qu’elle a un visage bien fait alors qu’un homme français regarde plutôt le corps, la taille, l’allure, les longues jambes. Mais ici, Li Shujun va au-delà des impressions. Elle nous montre avec son enquête quelque chose de plus systématique et de plus profond. C’est là l’originalité et la force de son travail, car les livres sur la beauté ne manquent pas, mais rares sont ceux basés sur des enquêtes de terrain. Il est une citation de Mao Zedong : « Qui n’a pas fait d’enquête n’a pas droit à la parole ». Li Shujun a fait une longue enquête et sa parole mérite d’être écoutée.
Selon Li, les Chinoises et les Françaises n’insistent pas sur la même chose lorsqu’elles observent la beauté, les unes sur une beauté statique, les autres sur une beauté cinétique, les unes sur la forme et les autres sur la couleur. En effet, les interviewées chinoises, lorsqu’elles parlent de la beauté, mentionnent très souvent les parties du corps comme le visage, la taille, les yeux, les cheveux, etc., alors que les interviewées françaises évoquent, en plus des belles parties du corps, des manières de parler, de marcher, ainsi que les gestes, le regard, le sourire. Puis, les Chinoises préfèrent les yeux en amande ou grands, le visage ovale, la taille mince et bien proportionnée, les sourcils dits « de saule », les paupières à double plis, le nez petit… tandis que les Françaises mentionnent surtout les couleurs comme celles des cheveux (cheveux roux, cheveux bruns), celles des yeux (yeux verts, yeux bleus) et celles des lèvres (lèvres rouges). L’auteur explique cette dernière différence par le fait que les Chinoises ont la même couleur de cheveux et d’yeux et qu’elles se distinguent plus facilement par la forme tandis que les Françaises ont des cheveux et des yeux de couleurs différentes, leur permettant de se distinguer. Elle voit sous cette différence un point commun : les deux peuples savent, l’un comme l’autre, choisir les critères les plus distinctifs pour parler de la beauté. Je vois là un autre mérite de ce travail : ne pas oublier, tout en parlant des différences, des similarités qui restent tout de même fondamentales car nous sommes tous des êtres humains.
Li Shujun ne s’arrête pas sur l’aspect physique de la beauté. Elle nous décrit avec finesse des différences entre les Chinoises et les Françaises dans ce qu’elle appelle la beauté intérieure, une beauté invisible liée aux qualités personnelles. Les interviewées chinoises mentionnent la plupart du temps, pour cette beauté intérieure, l’éducation, la moralité, la bonté, et les bons caractères (être modeste, accessible, réservée, courtoise, vertueuse, assurée, majestueuse, etc.), bref, des qualités étroitement liées au regard des autres et aux règles sociales, tandis que la beauté intérieure française comprend plutôt le bon esprit, le bon caractère, le charme, l’accessibilité, la singularité et la sympathie et semble partir davantage d’un angle personnel et relever de la personnalité.
Ce qui peut intéresser le plus nos lecteurs, ce serait peut-être la partie consacrée à la description des pratiques concrètes de la beauté. Certaines pratiques chinoises de la beauté pourraient étonner les Français. Par exemple, pour obtenir la beauté, on peut recourir aux traitements médicaux traditionnels comme le massage, la ventouse, le guasha, prendre des médicaments chinois, choisir des aliments qui embellissent comme des céréales diverses, des légumes, des fruits, de

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