Pratiques d'intervention sociale et pandémie : Innovations, mobilisation et transformations

Roxanne Fay, Josée Grenier, Jacques Caillouette, Danielle Maltais

Description

La pandémie a fortement perturbé les individus, mais aussi les institutions publiques et les organismes communautaires voués à soutenir les personnes en situation de vulnérabilité. Ces organismes se sont rapidement mobilisés afin de maintenir leurs services. Ils ont dû faire preuve d’ingéniosité et s’adapter à de nouvelles conditions de travail avec des ressources humaines, matérielles et financières parfois très limitées.
À partir de cas concrets vécus par des personnes travaillant sous ces nouvelles contraintes, cet ouvrage illustre la façon dont divers organismes communautaires et publics, répartis dans différentes régions du Québec, ont dû drastiquement changer leurs pratiques d’intervention sociale afin de respecter les mesures de confinement et de distanciation physique qui ont été mises en place à partir de mars 2020.
Ce livre s’adresse aux personnes professionnelles actuelles et futures travaillant dans le domaine de la santé et des services sociaux. Il leur permettra de constater comment diverses organisations peuvent à la fois innover et faire preuve de résilience en période de crise et de fortes perturbations sociales malgré des changements majeurs en ce qui concerne leurs conditions de travail.

Sujets

• Social Science
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: Presses de l'Université du Québec
• Date de parution: 03 août 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782760557307
• Langue: Français

Extrait

Collection

Problèmes sociaux et interventions sociales
F ondée par H enri D orvil (UQAM) et R obert M ayer (U niversité de M ontréal )
L’analyse des problèmes sociaux est encore aujourd’hui au cœur de la formation de plusieurs disciplines en sciences humaines, notamment en sociologie et en travail social. Les milieux francophones ont manifesté depuis quelques années un intérêt croissant pour l’analyse des problèmes sociaux, qui présentent maintenant des visages variables compte tenu des mutations des valeurs, des transformations du rôle de l’État, de la précarité de l’emploi et du phénomène de mondialisation. Partant, il devenait impératif de rendre compte, dans une perspective résolument multidisciplinaire, des nouvelles approches théoriques et méthodologiques dans l’analyse des problèmes sociaux ainsi que des diverses modalités d’intervention de l’action sociale, de l’action législative et de l’action institutionnelle à l’égard de ces problèmes.
La collection Problèmes sociaux et interventions sociales veut précisément témoigner de ce renouveau en permettant la diffusion de travaux sur divers problèmes sociaux. Pour ce faire, elle vise un large public comprenant tant les étudiants, les formateurs et les intervenants que les responsables administratifs et politiques.
Cette collection était à l’origine codirigée par Robert Mayer, professeur émérite de l’Université de Montréal, qui a signé et cosigné de nombreux ouvrages témoignant de son intérêt pour la recherche et la pratique en intervention sociale.
D irecteur
H enri D orvil, P h. D.
École de travail social, Université du Québec à Montréal
C odirectrice
C arolyne G rimard, P h. D.
École de travail social, Université de Montréal
Pratiques d’intervention sociale et pandémie
Presses de l’Université du Québec
Édifice Fleurie, 480, rue de la Chapelle, bureau F015, Québec (Québec) G1K 0B6
Téléphone : 418 657-4399
Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : [e-mail]
Internet : www.puq.ca
Diffusion / Distribution :
C anada
Prologue inc., 1650, boulevard Lionel-Bertrand, Boisbriand (Québec) J7H 1N7
Tél. : [phone]
F rance et B elgique
Sofédis, 11, rue Soufflot, 75005 Paris, France – Tél. : [phone]
Sodis, 128, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 77403 Lagny, France
Tél. : [phone]
S uisse
Servidis SA, Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse – Tél. : [phone]

La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction des œuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée – le « photocopillage » – s’est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels. L’objet du logo apparaissant ci-contre est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit le développement massif du « photocopillage ».
Pratiques d’intervention sociale et pandémie
Innovations, mobilisation et transformations
Sous la direction de
Danielle Maltais
Jacques Caillouette
Josée Grenier
Roxanne Fay
Préfaces de
Vivian Labrie et Pierre-Paul Malenfant
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Pratiques d’intervention sociale et pandémie : innovations, mobilisation et transformations / sous la direction de Danielle Maltais, Jacques Caillouette, Josée Grenier et Roxanne Fay.
Noms : Maltais, Danielle, 1957- éditeur intellectuel. | Caillouette, Jacques, 1955- éditeur intellectuel. | Grenier, Josée - éditeur intellectuel. | Fay, Roxanne - éditeur intellectuel.
Collections : Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 108.
Description : Mention de collection : Problèmes sociaux et interventions sociales ; 108 | Comprend des références bibliographiques.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220006725 | Canadiana (livre numérique) 20220006733 | ISBN 9782760557284 | ISBN 9782760557291 (PDF) | ISBN 9782760557307 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Service social communautaire—Québec (Province) | RVM : Pandémie de COVID-19, 2020-—Aspect social—Québec (Province)
Classification : LCC HV109.Q84 T73 2022 | CDD 361.9714—dc23

Révision
Carole Hébert
Correction d’épreuves
Anne-Marie Bilodeau
Conception graphique
Richard Hodgson
Mise en page
Sabrina Cayer
Illustration de couverture
iStock
Dépôt légal : 3 e trimestre 2022
› Bibliothèque et Archives nationales du Québec
› Bibliothèque et Archives Canada
© 2022 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
D5728-1 [01]
Dédicace
À toutes ces femmes qui, par leurs actions,
ont lutté, au péril de leur santé,
contre la pandémie et ses effets néfastes.
Préface 1
Vivre la pandémie dans les escaliers roulants du bas
Vivian Labrie
Chercheuse autonome membre de l’équipe de recherche interuniversitaire ÉRASME
Un groupe de personnes en situation de pauvreté déclarait aux parlementaires de l’Assemblée nationale le 23 octobre 2003 lors d’un déjeuner que
[l]a vie dans notre société est comme un système d’escaliers « isolateurs ». Imaginez un palier duquel partiraient deux escaliers roulants en direction opposée. L’escalier roulant qui part vers le haut roule vers le haut. L’escalier roulant qui part vers le bas roule vers le bas. Imaginez que vous êtes en bas de l’escalier du bas et que vous voulez monter par l’escalier. Vous mettez une énergie incroyable à monter un escalier qui est en train de descendre. C’est ça que nous avons essayé de vous traduire aujourd’hui. Imaginez maintenant que vous êtes sur le palier entre les deux et que vous montez dans l’escalier qui monte. Là, c’est tout autre chose. Si l’escalier monte dans le même sens que vous, vous montez plus vite, plus facilement, que si vous montiez toute seule. Imaginez maintenant que pendant que vous êtes en train de monter comme ça dans l’escalier roulant qui monte, vous regardez les gens d’en bas qui essaient de monter dans un escalier qui descend. Vous ne voyez pas que l’escalier descend. Vous voyez juste que les gens ne montent pas vite. Et là, vous dites aux gens avec qui vous êtes en train de monter : « As-tu vu comment les gens d’en bas ne se grouillent pas ? Ils ont un escalier pour eux et ils n’arrêtent pas de descendre pareil. » « Y en a vraiment qui sont nés pour un petit pain », répond une autre personne. Et pendant que vous pointez les gens d’en bas du doigt, vous vous trouvez bons. […] L’escalier a descendu. Pendant ce temps, l’escalier du haut a monté. Et pas mal plus vite. (Collectif pour un Québec sans pauvreté, 2003, p. 1)
L’image des escaliers roulants a souvent circulé au Québec dans les milieux de l’action communautaire autonome depuis qu’elle a été formulée en 2003, dans les mois suivant l’adoption de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. C’est cette image qui m’est revenue en lisant à chaud les analyses, témoignages et récits mis ensemble dans le présent ouvrage. Comment vit-on une pandémie qui vient exacerber les inégalités sociales quand on intervient justement pour contribuer à une plus grande justice et une meilleure égalité en droits dans la société ? Pour le dire autrement, comment vit-on la pandémie de COVID-19 quand on travaille et circule dans les échelons du bas de la société québécoise en 2020 et 2021 ?
On peut remercier les autrices d’avoir pensé à documenter cette expérience pour une variété de contextes et de territoires, alors que l’attention publique se portait plutôt sur les aspects spectaculaires de cette crise sanitaire et sociale inédite – avec des annonces et statistiques quotidiennes, ses fluctuations, ses vagues, ses cellules de crise – et sur la mise en avant des drames et des souffrances liées à la maladie, à la mortalité et aux deuils de toutes sortes. Nous nous sommes soudainement confrontées à une maladie contagieuse, potentiellement grave et mortelle, qu’on ne sait pas guérir et à peine prévenir.
Sur cette toile de fond partagée, chaque chapitre inscrit un aspect particulier de la façon dont l’action communautaire autonome s’est trouvée bousculée d’un seul coup au printemps 2020 à la suite des mesures extrêmes qui ont été prises pour tenter de contenir la pandémie, quitte à mettre la vie économique et sociale temporairement au ralenti sinon à l’arrêt : confinement généralisé, fermetures des écoles et des commerces, arrêt des services, télétravail, précautions et consignes sanitaires, distanciation physique et port du masque.
Après un portrait général rappelant comment la pandémie comme catastrophe a mis la société et l’intervention sociale en crise, nous passons à deux exemples contrastés de l’évolution de la vie démocratique municipale à Montréal. Puis les autrices s’attardent à la mise en place d’un observatoire de l’action communautaire autonome appelée à s’adapter au contexte de crise, au calendrier des événements et aux contrecoups des décisions gouvernementales sur ses conditions de travail. Le chapitre 5 en présente les effets sur la population et les organismes communautaires à Montréal-Nord tandis que le suivant porte sur l’action auprès des personnes immigrantes en Estrie. Pour sa part, le chapitre 7 renseigne sur l’action communautaire en sécurité alimentaire au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Viennent ensuite les répercussions du passage à la communication à distance sur les formes de soutien en logement social et communautaire. Suit la transformation des façons de faire pour l’intervention en contexte d’itinérance à Montréal, puis l’introduction de pratiques de télésanté à Gatineau. Ainsi que les aléas et potentiels de l’usage des plateformes de visioconférence comme Zoom et autres technologies de l’information et de la communication (TIC), devenues pratique courante avec la pandémie. Enfin, le chapitre 12 montrant l’effet sur l’activité de groupes de femmes et de groupes féministes d’un confinement déjà e