Gabriel

KESSILYA

Description

Cerise et Gabriel ne semblent rien avoir en commun mis à part leur amour pour la musique. Oui, mais pas seulement...
Entraînés tous les deux dans une vie dont ils n’ont pas voulue, ils lutteront, chacun à leur manière, pour parvenir à s’en sortir indemne.
Quand la vie devient trop courte pour attendre, quand l’impossible devient possible, quand les rêves deviennent réalité...

Voici la rencontre de deux êtres tiraillés par leurs désirs et en quête d’un tout nouveau futur.

Sujets

• Mucoviscidose

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 21 août 2016
• Nombre de lectures: 16
• EAN13: 9782376520047
• Langue: Français

Extrait

Collection Red Romance
Kessilya
Gabriel



ISBN : 978-2-37652-004-7
Titre de l'édition originale : Gabriel
Copyright © Butterfly Editions 2016

Couverture © Mademoiselle-e + Butterfly Editions 2016
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-004-7
Dépôt Légal : septembre 2016
201608-17-1143-r20170822
Internet : www.butterfly-editions.com
@ : [e-mail]

À ma petite sœur, Lucile.
Tu es et resteras ma plus grande source d’inspiration.
Chapitre 1
Kassy

Le gravier grince sous mes pas. L’air frais envahit mes poumons. Une légère brise vient caresser ma peau et fait voltiger quelques-unes de mes mèches. Je traverse le parc dans la pénombre crépusculaire. Les arbres s’habillent de chaudes couleurs rougeoyantes, les ombres reprennent peu à peu leur droit sur ce monde. Je m’attarde quelques instants sur un banc au bois craquelé de toutes parts. Je me laisse parcourir tout entière par la magie du moment. Je soupire de bien-être lorsque le dernier rayon de soleil disparaît à l’horizon. J’aime la nuit, ses ombres, ses incertitudes, ses dangers.
— Kassy !
Un petit sourire au coin des lèvres, je me retourne, heureuse de voir courir vers moi Light, l’une de mes meilleures amies. Pratiquement la seule à connaître ma double vie, mon double jeu. Je lui adresse un signe de la main et l’observe presser le pas. Ses longs cheveux d’ébène virevoltent derrière elle. Le bleu profond de ses prunelles est harmonieusement mis en valeur par un maquillage aux teintes charbonneuses et son regard brille d’une excitation mal contenue.
— Hey ! J’imagine que ce n’est pas la perspective d’une énième soirée en ma compagnie qui t’excite autant, ma belle.
Light lève les yeux au ciel et me sourit. Elle me donne une gentille petite claque sur l’avant-bras et sautille sur place pour m’annoncer sa grande nouvelle.
— Je t’ai déjà parlé de mon amie Cristal ?
— La petite blondinette qui bosse comme barman au Sunlight ?
— Oui ! D’après elle, les Blood Line jouent ce soir dans son club.
Ah ! Je commence doucement à comprendre son agitation. Depuis quelques semaines, le monde de la nuit se trouve bouleversé par l’arrivée de ce tout nouveau groupe. Très peu de personnes ont eu la chance de les entendre jouer, pourtant leur nom est déjà sur toutes les bouches. J’imagine que les bruits de couloir décrivant son chanteur et son guitariste comme des Apollons ne sont pas étrangers à cette soudaine popularité.
Peu habituée à me fier à l’appréciation d’autrui, mais curieuse d’en savoir davantage sur ce nouveau phénomène, je demande à Light :
— Tu es sûre de pouvoir nous faire entrer ?
Elle se place alors devant moi, délace le haut de son corsage noir et, gonflant sa poitrine, me fait sa plus jolie moue. Je rigole de bon cœur. Je doute fortement que les vigiles du Sunlight soient du genre à se laisser berner par une jolie paire de seins, mais je reconnais qu’elle a de la suite dans les idées. Peu importe, avec un peu de chance, Dan sera là et nous fera entrer.
— OK ! Alors, allons-y ! Mieux vaut ne pas arriver trop tard.
Je me lève et réajuste ma robe. Light et moi échangeons un sourire complice. Cette tenue, c’est elle qui me l’a offerte. Si à l’époque je n’étais pas vraiment convaincue par sa couleur crème, je dois bien avouer, aujourd’hui, qu’elle s’associe parfaitement avec ma peau claire et ma veste en cuir noir. Un spencer que je suis par ailleurs bien heureuse de porter. Le vent, devenu un peu plus frais, m’arrache un frisson et je resserre rapidement ses pans autour de mon corps transi. Light passe son bras sous le mien et nous prenons le chemin de l’un des clubs les plus select de la ville.
Comme je m’y attendais, une longue file d’attente envahit déjà la rue. Je jette un bref regard à Light. Son visage est déformé par une vilaine grimace. Malgré ses vingt et un ans, elle se met à taper du pied telle une enfant capricieuse. Ce qu’elle est toujours de bien des manières. Je la dévisage avec exaspération et, fourrant ma pochette dans ses mains, j’en sors mon smartphone.
Je fais défiler la liste sans fin de mes contacts sous mon pouce manucuré jusqu’à m’arrêter sur le nom de Dan. Je compose son numéro tout en tentant d’ignorer le regard de chien battu dont Light me gratifie.
Il répond à la deuxième sonnerie. Une partie de moi se trouve gênée de l’appeler uniquement lorsque j’ai besoin de son aide, mais l’autre moi, la Kassy qui aime sortir la nuit et danser jusqu’à pas d’heure, n’a absolument aucun scrupule.
— Hey ! Comment vas-tu ? Ça fait un bail !
Comme toujours, dès lors qu’il s’adresse à moi, le ton de Dan se transforme. Il se fait plus mielleux, plus séducteur et, pour ne pas changer, me tire une grimace. Cela fait plusieurs semaines qu’il tente de me prendre dans ses filets. Mais aujourd’hui, cette attirance à sens unique va tout de même m’être bien utile. L’art de la manipulation n’ayant presque plus aucun secret pour moi, je discute quelques minutes avec lui et assène mon coup de grâce :
— Je vais te laisser. Je serais bien entrée te voir, mais je viens de passer devant le club et la file d’attente est beaucoup trop longue. Tu n’auras qu’à nous rejoindre à la Lanterne Rouge quand tu seras libre.
Je n’ai pas le temps de prendre une seule inspiration que le poisson mord déjà au bout de la ligne. Une demi-seconde plus tard, il me propose de nous mettre, Light et moi, sur la liste VIP. Je fais semblant d’hésiter un instant rendant ainsi mon jeu un peu plus crédible.
— OK ! Si tu es sûr que cela ne va pas te poser de problèmes. Nous serons là dans moins d’une minute.
Je coupe la communication aussi vite que la bienséance me le permet. Deux bras s’enroulent aussitôt autour de mon cou. Light m’embrasse avec vigueur sur la joue, laissant derrière elle une magnifique marque de rouge à lèvres noir. Elle porte alors son pouce à sa bouche et essaie d’en effacer toute trace sur ma peau rougie par le froid. Une fois chose faite, elle s’éloigne légèrement de moi. Me jugeant de nouveau présentable, elle me prend par la main et me traîne derrière elle. Perchée sur mes bottes à talons, je remercie le ciel qu’elle porte de hautes chaussures à semelles compensées qui ralentissent considérablement notre course.
Nous remontons la longue file d’attente jusqu’à l’entrée principale. Deux videurs encadrent une porte bloquée par un cordon de soie écarlate. Nous nous approchons jusqu’à ce qu’un homme, élégamment habillé et muni d’un listing des invités, nous aborde.
— Mesdames. Puis-je connaître votre nom ?
— Kassy Night et Light Lovegood.
L’homme d’une trentaine d’années plonge son regard avide dans le décolleté de Light.
— Et vous êtes invitées par ?
Je sens la colère me monter au nez. Pour qui nous prend donc ce gros pervers ? Comment ose-t-il détailler mon amie de façon aussi salace sans même s’en cacher ? Braquant mes yeux sur lui, je riposte d’une voix blanche :
— Dan Stanford. Vous savez, le fils de votre patron.
Le regard de l’homme se transforme et passe en un claquement de doigts de l’avidité au doute. Il me dévisage un instant, se demandant sûrement si mes affirmations sont véridiques ou non. Il sait, tout comme moi, comment le père de Dan réagirait face à ce genre de comportement. Il me jauge, plante ses yeux venimeux dans les miens, mais je tiens bon. Rien, ou presque, ne me fait peur dans ce monde. Ce n’est sûrement pas ce type d’individu lubrique qui me fera flancher. Son corps se tend, les muscles de sa mâchoire frémissent…
— Kassy !
Sans vraiment faire attention à ce qui se passe juste sous son nez, Dan déboule devant nous tout sourire, mettant ainsi fin à notre joute silencieuse. Avant de me retourner vers lui, je lance un dernier regard noir au physionomiste. J’ai alors l’infinie