L industrie manufacturière en 2001 - La France et la zone euro résistent mieux que leurs concurrentes
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Après quatre années de croissance soutenue, l'industrie manufacturière ralentit nettement en 2001. L'industrie française n'échappe donc pas à la détérioration de la conjoncture mondiale. Mais, comme d'autres pays d'Europe continentale, elle résiste mieux que les États-Unis ou le Japon.

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Langue Français

Extrait

N° 858 - JUILLET 2002
Prix : 2,20€
L’industrie manufacturière en 2001
La France et la zone euro résistent mieux
que leurs concurrentes
Lucie Gonzalez, division Comptes et études de l’industrie, Insee
près quatre années de croissance (- 1,9 %) est de même ampleur que celui du
er1 trimestre 1993, le plus fort de la décennie.soutenue, l’industrie manufactu-
Cette rupture dans la croissance n’est pasArière ralentit nettement en 2001. Sa
propre à la France. Le ralentissement écono-production en volume progresse de seule-
mique mondial débute au milieu de l’annéement 2,1 % en moyenne annuelle, après
2000 aux États-Unis, par une récession indus-6,7 % en 2000. L’industrie française
trielle liée à l’éclatement de la « bulle » spécu-
n’échappe donc pas à la détérioration de la
lative des nouvelles technologies. Il se propage
conjoncture mondiale. Mais, comme d’au-
ensuite à presque toutes les grandes zones de
tres pays d’Europe continentale, elle ré- l’économie mondiale, dans des délais brefs ; le
siste mieux que les États-Unis ou le Japon. commerce international recule, de plus de 1 %
L’activité industrielle française atteint un en volume en 2001, alors qu’il avait crû de 12 %
point bas au quatrième trimestre 2001. Ce- en 2000. À la fin 2001, la croissance annuelle
pendant, le retournement des anticipations du PIB ralentit aux États-Unis et en Europe
(notamment en Allemagne), alors que le Japondes industriels fin 2001 laisse présager un
est en récession. La demande mondialeretour à la croissance en 2002.
adressée à l’Union européenne fléchit dès laC’est par ce même canal des anticipations,
mi-2000. En 2001, pour la première fois depuistrès tôt revues à la baisse, que le ralentis-
vingt ans, elle recule pendant quatre trimestressement américain s’est étendu à l’éco-
consécutifs.
nomie mondiale et a pesé sur la
croissance de l’industrie française - et
européenne. En revanche, les ménages L’industrie française résiste
sont peu affectés par la dégradation de la légèrement mieux
conjoncture internationale : leur demande que ses concurrentes
reste vigoureuse et constitue le principal
soutien de la croissance de la production Le scénario de ralentissement est comparable
dans les pays de la zone euro, signe de la syn-manufacturière. Les exportations françai-
chronisation croissante de leurs conjonctures.ses de produits manufacturés s’effon-
Les industriels révisent leurs anticipations dedrent tout au long de l’année. Toutefois,
façon précoce, rapide et ample : dès le premieren moyenne annuelle, elles augmentent
semestre 2001, ils puisent massivement danslégèrement. Les importations baissent
leurs stocks et abandonnent de nombreux pro-
encore plus fortement sous l’effet du com-
jets d’investissement. L’investissement recule
portement des entreprises.
fortement en Allemagne ; il progresse très fai-
blement en France et en Espagne. Ce repli
général de la demande des entreprises,
De la fin 1997 à l’année 2000, la production s’accentue encore après le 11 septembre
manufacturière a progressé à un rythme sou- 2001. Le marché européen ne prend pas le
tenu, toujours supérieur à+6% après la relais du marché mondial : les échanges euro-
quasi-stagnation de 1996. En 2001, elle n’aug- péens se contractent nettement, en particulier
mente que de 2,1 %. La croissance de la pro- les importations de l’Allemagne.
duction manufacturière se tasse dès le La consommation des ménages constitue en
printemps. Malgré un sursaut de l’activité 2001 le principal soutien à la croissance de la
industrielle perceptible à l’été 2001, l’industrie zone euro. Elle est stimulée par des gains de
replonge à la fin de l’année, en raison de la pouvoir d’achat, dus notamment à la légère
montée des incertitudes qui suit les attentats accélération des salaires et à une baisse des
edu 11 septembre. Le recul au 4 trimestre 2001 prélèvements obligatoires. En France, la crois-
INSEE
PREMIEREsance de la consommation en produits du secteur manufacturier revoient leurs sous-équipement et d’un bon position-
manufacturés en 2001 est plus vigou- anticipations à la hausse : le niveau des nement de la France sur les marchés
reuse que celle de ses principaux parte- carnets de commandes s’améliore et la extérieurs.
naires : un point au-dessus de la demande des ménages est bien
moyenne de la zone euro. Mais elle est orientée. Cependant, l’investissement
Forte réactivité des industrielscompensée par l’ampleur du déstoc- reste toujours atone.
kage. Au total, la production manufactu- Le rebond de la production manufactu- face au ralentissement mondial
rière française résiste légèrement mieux rière au premier trimestre de l’année
que la moyenne européenne : alors que 2002 peut s’interpréter comme un retour Des trois composantes de la demande,
l’indice de la production industrielle à la normale, après le creux de l’hiver. La des ménages, des entreprises et exté-
(hors énergie) de la zone euro stagne en reprise est pour l’heure essentiellement rieure, seule la consommation des ména-
2001 à + 0,1 %, l’indice français aug- « technique », après le fort décrochage ges porte l’activité manufacturière en 2001.
mente de 0,8 % (graphique 1). de la fin 2001, où les stocks ont grevé la Les entreprises du secteur manufactu-
croissance. Les industriels vont devoir rier se montrent particulièrement réacti-
produire pour les reconstituer et faire ves face au ralentissement mondial.
Vers un retour à la croissance face à la demande intérieure en progrès. Elles l’amplifient en infléchissant leur
De la fermeté de cette demande dépen- demande, notamment aux autres indus-en 2002 ?
dra la qualité de la reprise. En effet, la tries françaises. Dès le début de 2001,
Même si le premier trimestre de 2002 dynamique vertueuse de la fin des elles gèlent leurs projets d’investisse-
n’est pas celui de la franche reprise pour années quatre-vingt-dix s’est caracté- ment et déstockent. Selon un schéma
l’industrie française, il semble que le risée par la conjonction d’une consom- classique, ce sont les industriels des
creux de la vague ait été atteint au tri- mation très dynamique des ménages en biens intermédiaires qui ont la réaction
mestre précédent (graphique 2).En produits manufacturés, d’une reprise de la plus prompte et la plus massive ; tou-
effet, dès la fin de 2001, les industriels l’investissement après une décennie de tefois, ceux des branches moins ouver-
tes sur l’extérieur, comme les biens de
consommation, modifient eux aussi Taux de croissance de l’indice de la production industrielle pour le secteur
leurs anticipations à la baisse, témoi-manufacturier* en Europe, aux États-Unis et au Japon (moyennes annuelles)
gnant de l’extrême circonspection du
En %
secteur manufacturier.8
Ces enchaînements aggravent le ralen-
6 tissement initial : des anticipations pes-
simistes entraînent des comportements4
restrictifs qui à leur tour nourrissent et
2 confortent le ralentissement de la
demande adressée aux entreprises0
manufacturières. Les prévisions faites
- 2
au début de l’année 2001 se trouvent
- 4 donc justifiées ex post. Les économistes
parlent d’une « dimension auto-réalisa-1999
- 6
2000 trice » des anticipations (graphique 3).
2001- 8
- 10
Coup de frein précoce
* Le secteur manufacturier selon Eurostat comprend également l’industrie agroalimentaire et le pétrole. sur l’investissement
Source : Eurostat
et déstockage massif
Depuis fin 1997, les entreprises du Repli de la production manufac- Indicateur synthétique du climat
secteur manufacturier avaient com-tuière en 2001 après quatre des affaires
mencé à combler le déficit d’investisse-années de croissance soutenue 125
120 ment accumulé au début des annéesMilliards d’euros
115170 1990. Leur effort s’arrête net en 2001 :110
165
Moyenne de105 l’investissement stagne, après avoir été160 longue période
100
155 très dynamique en 2000 (+ 10 % en
95
150 moyenne annuelle). Pourtant, la90
145
85 demande hors stoc

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