Les jeunes sans qualification : une insertion plus difficile pour les femmes
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D’après l’enquête menée en région Centre sur les parcours professionnels des jeunes entre 1993 et 1998 sortant de formation initiale, les femmes connaissent une plus grande difficulté d’insertion que les hommes au sein des jeunes sans qualification. Moins d’une sur deux a un emploi cinq ans après la sortie du système éducatif contre quatre hommes sur cinq. La formation reste un atout majeur. Les contrats aidés, et plus particulièrement les contrats en alternance, améliorent les conditions d’accès au marché du travail. Mais ce sont d’abord les hommes qui en bénéficient car ces contrats sont les plus fréquents dans le secteur industriel qui est peu féminisé. Les jeunes femmes qui sont en emploi en juin 1998 ont le plus souvent des conditions de travail moins favorables que les hommes : temps partiel, faibles rémunérations. Les sortants sans qualification disposent de peu de ressources financières et beaucoup continuent d’habiter chez leurs parents même en travaillant.

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Langue Français

Extrait

n° 105
mai 2001
16,40 F / 2,50 €
Les jeunes sans qualification :
une insertion plus difficile pour les femmes
Céline LEDUC, Division des études et de la prospective, Rectorat de l’Académie d’Orléans-Tours
D’après l’enquête menée en région Centre sur les parcours professionnels des jeunes entre 1993 et 1998
sortant de formation initiale, les femmes connaissent une plus grande difficulté d’insertion que les hommes au sein des jeunes
sans qualification. Moins d’une sur deux a un emploi cinq ans après la sortie du système éducatif contre quatre hommes
sur cinq. La formation reste un atout majeur. Les contrats aidés, et plus particulièrement les contrats en alternance,
améliorent les conditions d’accès au marché du travail. Mais ce sont d’abord les hommes qui en bénéficient car ces contrats sont
les plus fréquents dans le secteur industriel qui est peu féminisé. Les jeunes femmes qui sont en emploi en juin 1998
ont le plus souvent des conditions de travail moins favorables que les hommes : temps partiel, faibles rémunérations.
Les sortants sans qualification disposent de peu de ressources financières et beaucoup continuent d’habiter
chez leurs parents même en travaillant.
L’enquête menée en région Centre sur l’insertion des jeu-
Les contrats aidés : une solution pour s’insérer,nes sortant du système éducatif sans qualification en 1993 op-
surtout pour les hommespose nettement deux panoramas professionnels selon le sexe
cinq ans après : en juin 1998, quatre hommes sur cinq ont un La formation reste un atout important pour s’insérer sur le
emploi contre seulement une femme sur deux. Ces différences marché du travail. Par exemple, parmi les jeunes hommes de
de trajectoires entre hommes et femmes justifient l’étude sé- la classe 1 ayant bénéficié d’un contrat aidé en 1994 (soit un
parée des deux sous-populations. Chacune d’entre elles a été an après leur sortie du système scolaire), plus des trois quarts
ainsi répartie en plusieurs classes selon un parcours d’inser- ont un emploi en 1998 dont un tiers en contrat à durée indéter-
tion dominant. Ces parcours respectifs révèlent chez les pre- minée (CDI). Au sein de ces contrats aidés (CA), les contrats
miers les différents modes d’insertion : la classe 1, celle des en alternance ont permis à un homme sur deux d’acquérir une
hommes en emploi en 1998 et qui ont bénéficié d’un contrat qualification qu’il n’a pas eue pendant sa scolarité, et, 2 à 3
aidé auparavant, représente la moitié de la sous-population. ans après, de trouver un emploi (cette proportion n’est pas di-
En revanche, chez les femmes, les parcours professionnels tra- rectement lisible dans le tableau car un même jeune peut être
duisent de réelles difficultés d’insertion dans la vie active : la sur un emploi aidé deux années de suite). Ils ont donc joué un
classe 2, celle des femmes sans emploi en 1998 et qui en re- rôle décisif dans l’insertion professionnelle des hommes, en
cherchent un, figure le parcours le plus fréquent avec 40 % de particulier pour les ouvriers qualifiés de l’industrie. Ces con-
la sous-population (cf. encadré sur les classes page 3). trats sont en effet fréquemment utilisés pour qualifier leur main-
Jeune travailleur, qualification professionnelle, emploi, entrée dans la vie active, chômageMOTS-CLES du THESAURUS INSEE
Directeur de la publication : Claude BASSO INSEE Centre - Service Etudes et Diffusion
ISSN : 0986-976X - Code SAGE : ICI10548 43, avenue de Paris - BP 6719 - 45067 Orléans Cedex 2
Abonnement : contacter le 02.38.69.53.64 Tél : 02.38.69.53.35 - fax : 02.38.69.53.00 - Internet : http://www.insee.frBonne insertion des hommes ayant bénéficié d’un contrat aidé d’œuvre par les entreprises des secteurs de la production et de
La sous-population masculine par classe la fabrication, de la manutention et du magasinage, secteurs
par ailleurs peu féminisés.
Cette situation désavantage les jeunes femmes et l’obten-
tion d’un contrat aidé ne leur permet pas de s’insérer aussi
efficacement : 18 % des femmes de la classe 3 (qui ont donc
eu un parcours d’insertion professionnelle) sont encore en
emploi aidé en 1998. Dans cette même classe, seulement la
moitié des femmes en contrat aidé en 1995 ont un emploi en
1998 et 30 % d’entre elles en recherchent un autre. Elles tra-
vaillent dans des domaines diversifiés comme le commerce, la
Classe 1 : les hommes en emploi en 1998 et qui ont bénéficié d’un contrat aidé
Classe 2 : les hommes en emploi stable durant les cinq années vente, la production, la manutention, la santé. En fait, chez ces
Classe 3 : les hommes sans emploi durant les quatre premières années femmes qui ont bénéficié d’un contrat aidé, les contrats assor-
et en emploi précaire (CDL et CA) ou au chômage en 1998
tis d’une mesure d’aide à l’embauche sont plus nombreux queClasse 4 : les hommes inactifs durant les deux premières années
Classe 5 : les hommes en contrat aidé en 1998 les contrats en alternance et facilitent donc moins l’insertion.
Source : INSEE, enquête sur l’insertion des jeunes 1998
Ces contrats aidés peuvent donc constituer un tremplin vers
Une forte proportion de femmes sans emploi en 1998 le marché du travail. Cependant, 9 % de l’ensemble des jeu-
La sous-population féminine par classe nes hommes enquêtés n’arrivent pas à sortir de ce type de con-
trat, toutes classes confondues. Généralement, ces personnes
enchaînent les contrats en alternance sans réussir à trouver un
CDI ou un contrat à durée limitée (CDL : contrat à durée dé-
terminée (CDD) ou contrat intérimaire).
Le chômage chez les femmes :
une situation de plus en plus inquiétante
Classe 1 : les femmes en emploi stable et à temps partiel Les jeunes femmes sorties de formation initiale en 1993
Classe 2 : les femmes sans emploi et qui en recherchent un en 1998
ont éprouvé plus de difficultés d’insertion que leurs collèguesClasse 3 : les femmes en situation d’emploi CDD en 1998
Classe 4 : les femmes inactives masculins. En 1998, un tiers des femmes sont au chômage con-
Source : INSEE, enquête sur l’insertion des jeunes 1998 tre seulement un cinquième des hommes. Dans le groupe des
femmes sans emploi en 1998 et qui en recherchent un (classe 2),
Ppaircours rofessionnel des hommes en emplo cette situation est la plus fréquente. Les jeunes femmes ren-
et qui ont bénéficié auparavant d'un contrat aidé contrent de grandes difficultés à s’insérer qui s’accroissent avec
(classe 1) le temps. Leur situation devient préoccupante car le chômage
e%n touche près des deux tiers de ces femmes. Dès 1996, leur nom-
Contrat Contrat à bre augmente ; en 1998, il atteint le niveau le plus élevé ob-
Contrat Service
à durée durée Chômage Inactivité
aidé national servé depuis 1994. Elles alternent périodes d’emploi (CDD,
limitée indéterminée
intérim, contrat aidé), de chômage et d’inactivité.Juin 1994 37 28,0 18,6 - 11,7 4,7
Juin 1995 26 12,4 36,7 11,8 11,5 1,6 Les méthodes de recherche d’emploi sont diverses : appels
Juin 1996 13 9,8 39,3 31,0 6,9 -
à des relations, réponses aux annonces de l’ANPE et des jour-
Juin 1997 - 7,7 44,3 43,6 2,5 1,9
naux, contacts avec des agences d’intérim et avec la Mission
Juin 1998 - - 42,8 44,7 10,6 1,9
Locale pour l’Emploi (pour 44 % d’entre elles). Cependant,Source : INSEE, enquête sur l'insertion des jeunes 1998
Parcours professionnel des femmes qui ont un CDD
Taux de chômage des femmes sans emploi et qui en recherchenten 1998 et qui ont bénéficié d'un contrat aidé auparavant
un (classe 2) et des hommes sans emploi durant les quatre(classe 3)
premières années et en emploi précaire en 1998 (classe 3)
e%n
Contrat à Contrat à
Contrat
durée durée Chômage Inactivité
aidé
limitée indéterminée
Juin 1994 47,8 4,9 - 47,3 -
Juin 1995 39,2 3,4 11;0 43,4 3,0
Juin 1996 15,7 17,4 19,0 35,8 12,1
Juin 1997 28,6 35,4 22,0 3,0 11,0
Juin 1998 17,7 41,9 16,6 18,1 5,7
Source : INSEE, enquête sur l'insertion des jeunes 1998
Lecture des 2 tableaux : ces deux tableaux donnent les parcours professionnels
sur les cinq années, des hommes de la classe 1 pour le premier, des femmes de
la classe 3 pour le second. Ainsi, en 1994, 37 % des hommes de la classe 1
bén&

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