Plus de la moitié des sorties du RMI se font grâce à l emploi
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Un tiers des allocataires du RMI sont sortis du dispositif au bout de six mois et la moitié au bout d'un an et demi. Plus de 60 % de ces sortie se sont réalisées grâce à un emploi. Mais il s'agit souvent d'emplois instables : un quart d'entre eux durent moins de six mois. Un ancien allocataire embauché sur trois occupe un emploi aidé (CES ou CEC) du secteur public ou associatif. Ce sont presque tous des emplois à temps partiel et à durée déterminée, mais ces caractéristiques se retrouvent aussi dans les emplois offerts dans le secteur marchand. Malgré la faiblesse des rémunérations, concentrées autour du SMIC, les anciens allocataires eux-mêmes dressent généralement un bilan positif de leur accès à l'emploi.

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Langue Français

Extrait

N°632 FÉVRIER 1999
Prix : 15 F (2,29 $)
Plus de la moitié des sorties du
RMI se font grâce à l’emploi
Cédric Afsa, Drees et Insee et Danièle Guillemot,
division conditions de vie des ménages, Insee
Une enquête menée par l’Insee auprès d’unn tiers des allocataires du RMI
échantillon représentatif des allocataires du
sont sortis du dispositif au bout RMI au 31 décembre 1996, interrogés un anUde six mois et la moitié au bout plus tard, tente d’éclairer la question (Pour
comprendre ces résultats).d’un an et demi. Plus de 60 % de ces sorties
se sont réalisées grâce à un emploi. La majorité des sorties se font
Mais il s’agit souvent d’emplois insta grâce à un emploi...
bles : un quart d’entre eux durent moins
Bien que l’allocation de RMI, dans son prin
de six mois. Un ancien allocataire em cipe, soit versée sans limite de durée tant
bauché sur trois occupe un emploi aidéque les ressources de son bénéficiaire (et
celles de son éventuel conjoint) ne dépas (CES ou CEC) du secteur public ou as
sent pas un certain niveau, la rotation des
sociatif. Ce sont presque tous des em allocataires dans le dispositif est rapide. En
plois à temps partiel et à durée effet, la moitié des allocataires sortent avant
dix huit mois et un tiers avant six mois (ta déterminée, mais ces caractéristiques
bleau 1). Cependant, à l’inverse un tiers y
se retrouvent aussi dans les emplois of reste plus de quatre ans.
ferts dans le secteur marchand. Pour plus de la moitié de ces anciens allo
cataires, la sortie se fait grâce à un emploiMalgré la faiblesse des rémunérations,
obtenu par l’allocataire lui même ou par son
concentrées autour du SMIC, les anciensconjoint, et pour environ le quart d’entre
allocataires eux mêmes dressent géné eux, le RMI est remplacé par une autre allo
cation : indemnité chômage, allocationsralement un bilan positif de leur accès à
liées à l’isolement, à l’invalidité ou à la
l’emploi. vieillesse (graphique 1).
...mais ce sont souvent des emplois
Le Revenu Minimum d’Insertion, créé le 1er très précaires
décembre 1988, n’accordait pas seulement
un revenu minimum aux personnes privées Sur l’ensemble de l’année 1997, 61 % des
de ressources, il prévoyait aussi un proces sorties se sont effectuées grâce à l’emploi.
sus d’insertion sociale ou professionnelle. Mais un bilan établi en janvier 1998 montre
Dans le RMI, quelle est la place du « I » ?que 52 % seulement des anciens allocatai
Durée maximale passée comme Répartition des anciens allocataires du
allocataire du RMIRMI selon la raison de la sortie
Durée Effectifs (%)
6 mois 33
1 an 43
1 an et demi 49
2 ans 54
2 ans et demi 58
3 ans 61
3 ans et demi 64
4 ans 66
Lecture : 33 % des allocataires touchent le RMI moins de 6 mois,
49 % moins d’un an et demi.
Source : Enquête RMI 1998, Insee Source : Enquête RMI 1998, Insee

INSEE
PREMIEREres avaient une activité rémunérée. Enpuisse être perçu avant 25 ans, sauf Un rôle important des emplois
effet, on peut estimer que dans un cas en cas de charge de famille : 30 % ont aidés, mais qui reste cependant
sur quatre, l’emploi aura duré moins moins de 30 ans, et près de la moitié minoritaire
de six mois (graphique 2). Une partie moins de 35 ans. Si plus de la
des allocataires qui, au cours de l’an d’entre eux ne possèdent aucun di Dans neuf cas sur dix, les allocataires
née 1997, avaient trouvé un emploi plôme ou seulement le certificat d’étu sortis du RMI et occupant en janvier
leur permettant de sortir du RMI des, une proportion non négligeable 1998 un emploi étaient salariés soit dans
l’avaient perdu quelques mois plus est titulaire du baccalauréat (9 %) ou l’administration, soit dans le secteur mar
tard. Parmi eux, certains ont de nou d’un diplôme de l’enseignement supé chand ou encore chez des particuliers.
veau trouvé un emploi ou perçoivent rieur (10 %) (graphique 3 a). Les indépendants représentaient 7 % et
des indemnités chômage, mais les au Or, être jeune et être diplômé du supé les autres étaient employés par des cen
tres touchent à nouveau le RMI. rieur donnent indéniablement des atouts tres d’aide ou d’adaptation (3 %).
Cependant, cette instabilité des situa pour aborder le marché du travail. On re Près de la moitié des salariés anciens
tions d’emploi n’est pas, loin s’en faut,trouve là un constat qui vaut pour la plu allocataires du RMI travaillent dans le
réservée aux anciens allocataires du part des processus d’insertion. Les secteur public ou associatif contre un
RMI. Ainsi, parmi les anciens chô allocataires âgés de moins de 30 ans trou peu moins de 30 % des anciens chô
meurs de 25 ans et plus ayant retrouvé vent presque trois fois plus fréquemment meurs. Le secteur public et associatif
un emploi, 39 % risquent de le perdreun emploi que les plus de 40 ans, et lesest donc largement sur représenté.
au bout de six mois. Cette instabilité titulaires de diplômes de l’enseignement Mais les emplois aidés qu’il propose
encore plus grande de l’emploi tient supérieur près de quatre fois plus que les(CES ou CEC) ne représentent finale
peut être à la prédominance de l’inté allocataires sans diplôme. Ainsi, alors quement qu’un tiers des emplois occupés
rim dans l’embauche des anciens chô les allocataires du RMI sont peu diplôméspar d’anciens allocataires du RMI. Le
meurs alors que chez les anciens relativement à l’ensemble de la popula rôle du secteur public reste donc im
allocataires du RMI, ce sont les CES tion, ceux qui trouvent un emploi présen portant mais pas exclusif puisque la
qui l’emportent (tableau 2). Or, ces tent des caractéristiques beaucoup plus majorité des emplois trouvés sont of
contrats, conclus pour une période de proches de celles des autres anciens chô ferts dans le secteur marchand même
près d’un an, jouent dans un premier meurs de plus de 24 ans accédant à l’em si certains d’entre eux peuvent relever
temps un rôle stabilisateur . ploi, avec même une proportion plus fortede la politique de l’emploi (allégement
de diplômés de l’enseignement supérieur des charges sociales).
(graphique 3 b). En outre, les chancesLes jeunes et les diplômés ont Le poids des CES et CEC explique
de sortie sont sensiblement plus élevéesaussi en grande partie, mais pas tota plus de chances de sortir par
pour ceux qui ne déclarent pas de pro lement, que la moitié des anciens allo l’emploi
blèmes majeurs de santé. cataires sont employés à temps
D’une manière générale, les allocatai Par ailleurs, le marché du travail est partiel. Un temps partiel massivement
res du RMI sont plutôt jeunes, bien d’autant moins ouvert à l’insertion des « contraint », puisque 88 % d’entre
que le revenu minimum d’insertion ne allocataires du RMI qu’il est dégradé :eux souhaiteraient travailler davan-
la probabilité de trouver un emploi est tage. Cette caractéristique est parta
presque divisée par deux lorsque le gée, mais de manière atténuée, parProbabilité de perdre un emploi au
chômage local de longue durée (pro les anciens chômeurs : la proportionbout d’un certain nombre de mois
portion des demandeurs d’emploi ins de temps partiel est alors de 40 %,
crits depuis plus d’un an dans dont 80 % « contraint » (tableau 3).
l’ensemble de la population active de Mais le contraste est frappant avec
la zone d’emploi) passe d’un taux infé l’ensemble des emplois salariés occu
rieur à 3 % à un taux supérieur à 7 %. pés par des adultes, où l’on trouve
Statut de l’emploi des salariés sortants du RMI, et des anciens chômeurs
comparé à l’ensemble des salariés
En %
Anciens Anciens Ensemble
Statut
allocataires RMI chômeurs des salariés
Intérimaire 4,9 10,4 1,5
Contrat emploi solidarité (CES) 29,0
11,4 0,1
Contrat emploi consolidé (CEC) 4,1
1
Autre contrat à durée déterminée 31,0 29,3 6,7
Champ : Individus âgés d’au moins 25 ans (hors secteur
Autre contrat à durée indéterminée 31,0 48,9 91,7agricole)
Lecture : 25,5 % des anciens allocataires du RMI ayant Ensemble 100,0 100,0 100,0<

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