L impact de trois aides aux entreprises - Seules les entreprises les plus dynamiques en profitent vraiment
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L'aide aux investissements matériels des entreprises (FDPMI) accompagne le développement de PME performantes. Elle génère un surcroît de croissance qui profite à l'emploi. Globalement, les entreprises retenues dans le dispositif du FDPMI sont bien celles qui ont la capacité d'en tirer avantage. Pour les autres, la perte d'opportunité est faible ou nulle. L'aide aux investissements immatériels (ARC-FRAC) dope elle-aussi l'activité des bénéficiaires, avec un effet limité sur l'emploi. Les entreprises non aidées auraient probablement tout autant tiré parti des aides. Entre 1995 et 2004, les aides distribuées au titre de l'ARC, du FRAC et du FDPMI s'élèvent à plus de 34 millions d'euros et concernent plus de 660 entreprises bas-normandes.

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Extrait

L'impact de trois
aides aux entreprises
Seules les entreprises
les plus dynamiques
en profitent vraiment
repères
Entre 1995 et 2004, les aides du économiques meilleurs que leurs
Fonds de développement des peti- consœurs non aidées. Ainsi, après
L’aide aux investissements ma- tes et moyennes industries ces deux ans, leur chiffre d’affaires
tériels des entreprises (FDPMI) (FDPMI), du Fonds régional d’aide et leur valeur ajoutée ont progres-
accompagne le développement de au recrutement de cadres (ARC) et sé à un rythme beaucoup plus ra-
PME performantes. Elle génère un du Fonds régional d’aide au conseil pide que ceux des entreprises non
surcroît de croissance qui profite à
(FRAC) ont été versées à plus de aidées, les écarts se chiffrant à
l'emploi.
660 entreprises pour un montant 14 % et à 12 %. En moyenne, les
total de 34,3
Globalement, les entreprises re- millions d’eu-
tenues dans le dispositif du ros. Ces aides
FDPMI sont bien celles qui ont la ont pour but de
capacité d’en tirer avantage. Pour soutenir l’inves-
les autres, la perte d'opportunité
tissement ma-est faible ou nulle.
tériel (FDPMI)
et immatériel
L’aide aux investissements (ARC-FRAC) des
immatériels (ARC-FRAC) dope entreprises.
elle-aussi l’activité des bénéficiai-
res, avec un effet limité sur l’em-
ploi. Les entreprises non aidées
auraient probablement tout autant Deux ans après
tiré parti des aides.
le versement
de l’aide, les
Entre 1995 et 2004, les aides entreprises
distribuées au titre de l’ARC, du subventionnées
FRAC et du FDPMI s’élèvent à plus par le FDPMI
de 34 millions d’euros et concer- affichent un
nent plus de 660 entreprises
grand nombre
bas-normandes.
d’indicateurs
cent pour cent - BASSE-NORMANDIE n° 154entreprises aidées ont donc large- L’impact des aides
ment profité de la subvention pour
gagner de nouveaux marchés et s’atténue en comparant
développer leur activité. Pour ac- De quoiles entreprises aidées etcompagner cette croissance, elles
parle-t-on ?ont aussi augmenté leurs effectifs. non aidées identiques
En effet, deux ans après avoir reçu
ou proches Le Fonds de Développementl’aide, la différence entre les deux
des PMI (FDPMI) aide les entre-groupes d’entreprises en terme de
prises à investir dans un outil decroissance de l’emploi, estimée à Cependant, la seule comparaison production plus technologique et à9 %, est nettement à l’avantage des évolutions moyennes des en- améliorer leur compétitivité. Son
des entreprises aidées. L’écart treprises aidées et non aidées ne montant est plafonné à 150 000
s’est d’ailleurs creusé au fil des an- suffit pas à identifier les effets des euros.
nées, passant de 3 % l’année du aides. La concentration des entre-
versement de l’aide, à 6 % l’année Le Fonds Régional d’Aide auprises aidées dans certaines zones
Conseil (FRAC)apourbutdefaci-suivante, puis à 9 %. En moyenne, géographiques et, surtout, dans
liter l’accès aux conseils extérieursl’impact de la subvention sur la certains secteurs d’activité (voir
afin d’ optimiser le management etcroissance de l’emploi paraît du- encadré) masque en partie l’im- le développement des entreprises
rable, même s’il est impossible de pact réel des aides. notamment dans les domaines du
le chiffrer au-delà de deux ans. La commercial, de l’évolution des
croissance de la valeur ajoutée produits, de la modernisation de la
Si on limite la comparaison entreétant supérieure à celle de l’em- production, de la qualité. Son
entreprises aidées et entreprisesploi, les entreprises aidées ont montant est plafonné à 30 000 eu-
non aidées ayant des caractéristi- ros.aussi gagné en productivité.
ques identiques en terme de sec-
Le Fonds Régional d’Aide auteur d’activité, de localisation, de
Recrutement des Cadres (ARC)tranche d’effectif salarié et de
doit permettre à l’entreprise, lors-
structure productive initiale (pro-L'effet du FDPMI a priori qu’elle a au moins deux ans d’exis-
ductivité, intensité capitalistique tence, de renforcer sa structure
plus visible que celui de ou encore effort d’investisse- d’encadrement pour accroître sa
ment), c’est-à-dire en raisonnant compétitivité. Les fonctions d’ac-l'ARC-FRAC
tion commerciale (marketing,hors “effets de structure”, les
vente...) de gestion (finance, res-écarts de croissance des chiffres
sources humaines...) ou encore ded'affaires et de la valeur ajoutéeLes entreprises subventionnées
production sont concernées parrestent importants (respective-par les dispositifs d'aide à l’inves-
cette aide. Son montant est pla-
ment 10 % et 8 % d'écart). En re-tissement immatériel (Fonds Ré- fonné à 20 000 euros.
vanche, en déduisant les effets degional d’Aide au Recrutement des
structure, l'impact du FDPMI sur laCadres et Fonds Régional d’Aide
au Conseil) ont aussi une crois-
sance moyenne plus vive que les croissance de l'emploi apparaît
(*) L’entreprise “ médiane ” est une entre-autres. Ainsi, deux ans après le moins nettement : le surcroît de
prise fictive coupant l'échantillon en deuxversement de la subvention, les des effectifs est en effet
parts égales, et évitant de prendre en
écarts de croissance du chiffre réduit des deux tiers par rapport àcompte des valeurs extrêmes ou très
d'affaires entre les entreprises ai- concentrées. l'observation brute, et plafonne à
dées par l'ARC-FRAC et les autres 3%.
entreprises s'élève à 6 %. L'écart
de croissance de la valeur ajoutée
est lui de 4 %. Les entreprises ai-
dées par l'ARC-FRAC affichent
donc des écarts de croissance plus
faibles que celles aidées par le
FDPMI, sans doute parce que le
montant moyen de l'aide est plus
faible (10 300 euros contre 48 000
euros par dossier d'aide). Enfin,
ces entreprises aidées ont égale-
ment augmenté leurs effectifs
dans des proportions supérieures
aux entreprises non aidées (+ 7 %
contre + 2 %). Mais si l'écart
moyen atteint 5 %, cette diffé-
rence de croissance des effectifs
est ramené à 2 % si l'on considère
(*)les entreprises “médianes” .
cent pour cent - BASSE-NORMANDIE n° 154Quant à l’effet des aides ARC-FRAC sure de l’impact réel des aides. Elle prises aidées et entreprises non ai-
sur les performances des entre- consiste à identifier l’effet spéci- dées aurait tendance à surestimer
prises, il apparaît assez faible lors- fique des aides, hors biais de sé- l’impact réel de l’aide, celui-ci
qu’on compare des groupes d’en- lection, c'est-à-dire une fois étant majoré par les bons résultats
treprises aux caractéristiques éliminés les facteurs qui différen- de départ des entreprises aidées.
identiques au départ. Les écarts cient les entreprises avant même Une trajectoire positive après le
observés au niveau de l’emploi et tout versement d'une aide et qui versement d’une aide pourrait
de la valeur ajoutée disparaissent expliquent en partie les évolutions donc n’être en fait, en totalité ou
même. La différence au niveau du différentes. En effet, toutes les en- en partie, que le prolongement
chiffre d’affaires est quant à elle treprises n'ont pas la même pro- d’une tendance préexistante. En re-
confirmée, mais l’écart de crois- babilité de demander telle ou telle vanche, si le dispositif visait à
sance entre entreprises aidées et aide (état du carnet de comman- compenser un handicap, les évolu-
entreprises non aidées est seule- des, présence ou non de projets, tions moyennes sous-estimeraient
ment de 3 %. niveau de productivité, etc.). En très certainement son impact réel.
outre, l’octroi des aides résulte
également de décisions, et donc En outre, la prise en compte du
La correction des effets de struc-
de critères propres à l’organisme biais de sélection permet de simu-
ture confirme les des aides,
qui les dispense. Au terme de ce ler également l’effet potentiel que
notamment sur les chiffres d’affai-
processus de sélection, deux cas l’aide aurait eu sur les entreprises
res, mais beaucoup moins sur
théoriq

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