Le rôle économique des repreneurs d entreprise
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Les entreprises à reprendre vont se multiplier au cours des prochaines années. La reprise d'entreprise a un impact certain sur l'emploi, différent de celui des créations pures : l'entreprise reprise conserve souvent des salariés au démarrage, mais elle en embauche moins par la suite.

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Langue Français

Extrait

N°975 - JUILLET 2004
PRIX : 2,20€
Le rôle économique
des repreneurs d’entreprise
Stéphane Counot, Sylvie Mulic,
pôle national Démographie des entreprises, Insee Lorraine
e nombreux patrons d’entreprise d’entreprises qui s’effectuent sous forme de
cessions de parts sociales ne sont pas comptéesont atteint l’âge de passer la main.
dans les statistiques de reprise, faute de sources.DLes entreprises à reprendre vont
Depuis 10 ans, la part des reprises dans les
donc se multiplier au cours des prochaines
créations est en baisse constante et régulière.
années. La reprise d’entreprise a un im- Elle n’est plus que d’une reprise pour cinq créa-
pact certain sur l’emploi, différent de celui tions pures en 2003, contre une reprise pour
des créations pures : en effet, l’entreprise trois et demi dix ans plus tôt. La forte crois-
sance des créations d’entreprises entre 2002reprise conserve souvent des salariés au
et 2003 n’a profité qu’aux créations pures.démarrage, mais elle en embauche moins
par la suite. A activité égale, les chances
Un impact certain sur l’emploide survie d’une reprise sont un peu
meilleures. Les repreneurs s’orientent Même si le volume des créations par reprise
sur des activités bien ciblées, qui deman- est modeste, leur impact sur l’emploi est impor-
tant. La moitié des entreprises qui se sontdent l’application d’un savoir-faire. Ils
créées par reprise en 2003 ont démarré avecsont moins diplômés que les créateurs
des salariés, contre seulement 16 % de celles
d’entreprise. Un tiers sont des femmes.
qui étaient des créations pures (graphique 2).
Ils bénéficient de moins d’aides, mais mo- Les entreprises créées par reprise rassem-
bilisent des moyens plus importants. Ils blent chaque année près de la moitié des
sont moins souvent au chômage que emplois salariés nouveaux ou maintenus par
l’ensemble des créations d’entreprises.ceux qui prennent la décision de créer
Au cours des trois premières années d’exis-une entreprise. Enfin, un repreneur sur
tence, l’emploi dans les entreprises créées par
dix reprend l’entreprise de son dernier
reprise (et toujours en activité) augmente, mais
employeur.
Structure par âge des entrepreneurs
en 1990 et 1999
ÂgeChaque année, plusieurs milliers d’entreprises
75à79ans 1990disparaissent faute de repreneur. Ce phéno-
70à74ans
1999mène risque de s’accentuer car le potentiel
65à69ans
d’entreprises à reprendre devrait atteindre
60à64ans
dans quelques années un niveau exceptionnel.
55à59ans
En 1999 en effet, 700 000 entreprises étaient
50à54ans
dirigées par des personnes de plus de 50 ans,
45à49ans
qui pourraient donc partir en retraite dans les
40à44ans
10 ans à venir, contre 645 000 en 1990 35à39ans
(sources). Parmi les entrepreneurs, 35 % ont 30à34ans
plus de 50 ans en 1999 contre 30 % en 1990 25à29ans
(graphique 1). Or, actuellement plus encore 20à24ans
que par le passé, les personnes qui veulent 15à19ans
entreprendre sont plus souvent tentées par la 0 50 100 150 200 250
En pour mille
création d’une nouvelle entreprise que par la
Lecture : en 1990, 120 chefs d'entreprise sur 1000 étaient âgés de 50 à
reprise d’une unité existante (sources). En 54 ans. En 1999, ce sont 181 chefs d'entreprise sur 1000 qui ont de 50
2003, 300 000 entreprises ont été créées : à 54 ans.
Champ : données France entière, hommes et femmes, pour les arti-200 000 entreprises entièrement nouvelles,
sans, commerçants et assimilés, chefs d'entreprise de 10 salariés ou
40 000 par reprise, les autres par réactivation plus, professions libérales.
(définitions). Cependant les transmissions Source : Recensements de la population de 1990 et 1999, Insee
INSEE
PREMIEREde manière bien plus modérée que pour certainement la survie. Parmi les autres L’application d’un savoir
les créations pures. L’augmentation a principaux facteurs de survie des entre- et d’un savoir-faire
été de 0,7 emploi supplémentaire par prises figurent l’importance des moyens
entreprise entre l’année de la création et consacrés au projet, le secteur d’acti- Les repreneurs sont en moyenne moins
le troisième anniversaire pour les créa- vité, et l’expérience et les acquis du diplômés que l’ensemble des créateurs :
tions par reprise de 1998. Au cours de créateur. A situation identique quant à 32 % détiennent au plus un diplôme
cette période, les entreprises reprises ces différents facteurs, la survie des technique de niveau CAP ou BEP,
encore en activité sont passées ainsi de reprises reste meilleure que celle des contre 24 % des créateurs d’entreprises
2,3 à 3 salariés, tandis que les créations créations pures.
Créations d'entreprises en 2003pures ont doublé leurs effectifs, passant
selon le nombre de salariésde 1,2 à 2,4 salariés. Ainsi, au bout de Des activités ciblées
au démarragetrois ans, les reprises ne comptent plus
Répartition en %que pour un tiers de l’emploi salarié des La plupart des créations d’entreprises 90
entreprises créées en 1998. par reprise concernent des activités de Créations pures
80 par repriseproximité : restauration traditionnelle ou
70rapide, salons de coiffure, boulangerie,
Chances de survie meilleures 60commerce de détail… Le secteur de
l’hôtellerie-restauration concentre à luipour les entreprises reprises 50
seul un tiers des reprises (tableau 1).
40
Une part importante des entreprises Dans certains secteurs, les créations
30créées disparaît au cours des premières d’entreprises se font souvent par
20années d’existence, mais la survie des reprise. C’est le cas de l’hôtellerie-
reprises est meilleure que celle des restauration, mais aussi de la boulan-
10
créations pures (graphique 3). Dès la gerie et de la pâtisserie où près de la
0
aucun 1 ou 2 3 à 5 6 à 9 10 à 19 20 et pluspremière année, le taux de survie des moitié des créations sont des reprises.
Nombre de salariés
entreprises créées par reprise est plus Ce sont des secteurs d’activité où le taux Source : Répertoire sirene, Insee
élevé. Parmi les entreprises créées en de reprise (définitions) est élevé. Ainsi Survie des entreprises
1998, un peu moins de 10 % des créations 7 % des entreprises existantes du sec-
selon l'origine de la création
par reprise ont cessé leur activité avant teur de l’hôtellerie-restauration et 4 %
Part des entreprises survivantes en %leur premier anniversaire, contre 16 % des entreprises de l’industrie agroali-
100
des créations pures. Les reprises conti- mentaire font chaque année l’objet Entreprises créees en 1998
90
Créations nouvellesnuent de mieux résister que les créations d’une reprise. Le taux de reprise annuel
Reprises
80
pures aux cours des années suivantes n’est que de 1,6 % pour l’ensemble des
70et l’écart se creuse au cours des trois entreprises.
60premières années. Après trois ans, 27 % La reprise d’entreprise est moins fré-
des reprises mais 39 % des créations quente dans la construction, mais aussi 50
nouvelles ne sont plus en activité. Après dans l’industrie (hors industries agrico- 40
cinq années, 59 % des reprises de les et alimentaires), les services aux
30
l’année 1998 sont encore en activité, entreprises et le transport. En revanche,
20
contre 49 % des entreprises nouvelles. dans ces trois derniers secteurs d’acti-
10
Le fait que la reprise soit la poursuite vité, les reprises portent sur des unités
0d’une activité existante en favorise de plus grande taille. 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Source : SINE enquêtes de la génération 1998, Insee
Caractéristiques des créations par reprise de 2003 Les créateurs d'entreprise
selon le diplôme le plus élevé
Part des reprises
Répartition des Taux Emplois
Diplôme supérieurSecteur d’activité dans les
reprises en % de reprise* par reprise au bac
créations en %
ReprisesIndustries agro-alimentaires (IAA) 6,9 44,1 4,1 3,4
Bac général Créations nouvelles
Industrie hors IAA 4,2 12,0 0,9 10,9
Bac techn. ou pro.,Construction 7,5 7,1 0,9 4,1
breve

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