Mission d étude de faisabilité sur la mutualisation d emploi
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Mission d'étude de faisabilité sur la mutualisation d'emploi

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Description

Les trois-huit, compagnie de théâtre
èNouveau Théâtre du 8
22 rue du Commandant Pegout – 69008 Lyon
Tél : 0478783330 / Fax : 0478780704
communication@nth8.com
Mission d'étude de faisabilité sur la mutualisation d'emploi
d'artistes et de techniciens dans le spectacle vivant
en Rhône-Alpes

Rapport d'étape / avril 2007

(Extraits)





Ce rapport d'étape a été rédigé par Vincent Bady et Christophe Dubois (compagnie les
Trois Huit-Nouveau Théâtre du Huitième). Les travaux de réflexions et d'étude ont
bénéficié du concours de François Piettre, Larbi Nebbou (TEMSIS),Jean Christophe
Delval (SEMIO-TEMSIS), ainsi que de Renaud Levi Alvares (ARAVIS-ANACT)


Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle
vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 1/50 Sommaire





Introduction ……………………………………………………………………………………………p 3

Contexte et objectifs de l’étude
Conduite et financement
Méthodologie


Première partie : la mutualisation d’emploi : le point de vue des salariés…………………p 6

La structuration du temps de travail
La rémunération
La formation professionnelle continue
Perception du projet de mutualisation par les salariés


Seconde partie : La mutualisation de l’emploi : le point de vue des salariés……………p 12

Données générales
Ressources financières
Activités artistiques et culturelles
Emplois et ...

Sujets

Informations

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Les trois-huit, compagnie de théâtre Nouveau Théâtre du 8è T2é2l  r:u 0e 4d7u8 7C8o3m33m0a /n dFaanx t:  P0e4g7o8u7t 80 760940 08 Lyon communication@nth8.com  Missdi'aornt ids'téetsu edte  ddee  tfeacishanibciliietén ss udra lnas  lmeu stupaelcitsaactiloe nv idv'aenmt ploi en Rhône-Alpes  Rapport d'étape / avril 2007  (Extraits)      Ce rapport d'étape a été rédigé par Vincent Bady et Christophe Dubois (compagnie les Trois Huit-Nouveau Théâtre du Huitième). Les travaux de réflexions et d'étude ont bénéficié du concours de François Piettre, Larbi Nebbou (TEMSIS),Jean Christophe Delval (SEMIO-TEMSIS), ainsi que de Renaud Levi Alvares (ARAVIS-ANACT)   Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 1/50
Sommaire      Introduction ……………………………………………………………………………………………p 3  Contexte et objectifs de l’étude Conduite et financement Méthodologie   Première partie : la mutualisation d’emploi : le point de vue des salariés…………………p 6  La structuration du temps de travail La rémunération La formation professionnelle continue Perception du projet de mutualisation par les salariés   Seconde partie : La mutualisation de l’emploi : le point de vue des salariés……………p 12  Données générales Ressources financières Activités artistiques et culturelles Emplois et rémunérations Perception de la mutualisation d’emplois objections et intérêt des compagnies   Troisième partie : Le travail en temps partagé : cadres juridiques et expériences….....p 23  Le recours au CDD d’usage… Les Coopératives d’Activités et d’Emplois Le Groupement d’employeurs   Quatrième partie : Scénarii de faisabilité d’un système de mutualisation des emplois d’artistes et de techniciens du spectacle vivant en Rhône-Alpes………………………….p 38  Scénario 1 : Le groupement pour la gestion de ressources humaines Scénario 2 : La coopération d’indépendants Scénario 3 Le collectif de gestion de projets      Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 2/50
 Introduction  1) Contexte et objectifs de l'étude La crise du système de l'intermittence du spectacle a mis particulièrement en relief la nécessité de reconsidérer les formes de l'emploi des artistes et des techniciens, notamment dans le champ des compagnies et des structures de production indépendantes qui représentent une large majorité de l'emploi dans le secteur.  Pour les entreprises, cette crise a révélé certaines inadéquations du cadre d'emploi aux réalités de leurs activités : impossibilité du recours au CDD d'usage pour les activités de formation, de médiation et d'animation, complexité à stabiliser des équipes du fait de l'extrême fractionnement de l'emploi, difficulté à définir une politique de formation professionnelle continue cohérente ...  Pour les salariés, la précarisation de l'emploi1et les conditions de plus en plus drastiques d'indemnisation des périodes non travaillées rendent l'accès aux annexes 8 et 10 de l'assurance chômage de plus en plus difficile et de moins en moins attractif. Aux yeux de nombreux employeurs, salariés, responsables de politiques culturelles, d'organismes sociaux, et d'observateurs, cette remise à plat des principes, des conditions et des usages de l'emploi s'avère donc nécessaire dans un secteur marqué à la fois par une grande précarité, une forte capacité d'adaptation et d'innovation et une grande richesse d'effets économiques et sociaux. Elle apparaît comme un préalable à tout effort de structuration professionnelle pour les entreprises, de pérennisation de l'emploi pour les salariés, et de rationalisation des politiques culturelles pour les collectivités et les administrations publiques. L'ouverture de voies innovantes apparaît donc aujourd'hui comme un impératif pour faire face à cette crise de l'emploi artistique et technique. Parmi ces voies, celles qui privilégient les approches en termes de mutualisation, d'association et de solidarisation nous paraissent les plus adaptées aux caractéristiques de ce secteur en ce que : • Les compagnies et structures indépendantes de production artistique qui sont les principaux employeurs d'artistes et de techniciens intermittents, fonctionnent sur le modèle de très petites entreprises. En 2005, la région Rhône-Alpes compte près de 1064 entreprises dans le secteur du spectacle vivant, dont 446 emploient un salarié au plus et 303 entre deux et cinq salariés2. Cette structuration en très petites entités rend difficile le développement d'emplois permanent au sein de chaque entreprise. La mutualisation peut donc constituer une réponse à ce fractionnement.                                                 1 L'évolution de l'emploi des artistes et techniciens intermittents se caractérise par une diminution du nombre moyen de jours déclarés par les personnes employées dans le secteur : pour les artistes, de 65 en 1989, à 46 en 2002; pour les techniciens, de 94 en 1989, à 86 en 2002. Sur ce point voir Jean-Paul GUILLOT, "Pour une politique de l'emploi dans le spectacle vivant, le cinéma et l'audiovisuel", rapport pour le Ministère de la Culture, novembre 2004 2 Source : COEF, Etat-Région Rhône-Alpes, spectacle vivant et enregistré, diagnostic partagé.    vMiivsasnito ne nd Réthuôdnee -dAel pfaeiss a bEilxittér asitusr  dlau  rmauptpuoarlit sdatéiotanp de e  mApvloriil  d20a0rt7is t e  s    e t    d  e   t  e  c  h  n i c i  e  n  s    d  a  n  s   l e    s  p  e3c/t5a0c le 
 • Le spectacle vivant s'organise autour de la notion de projet. Les équipes de création se rassemblent le plus souvent pour le temps de la réalisation et la diffusion d'un spectacle et se recomposent ensuite, ailleurs et autrement, autour d'une nouvelle production. Le multisalariat apparaît comme une réponse adaptée en ce qu'il permet aux salariés de combiner des expériences professionnelles et artistiques multiples et aux entreprises d’ajuster leur gestion de l'emploi aux fluctuations des calendriers de production et de diffusion. • Les contraintes économiques de plus en plus fortes qui pèsent sur le secteur du spectacle vivant, le développement d'une logique hyper concurrentielle conduisent à un appauvrissement relatif de chacune des structures. L'émergence d'une logique solidaire et mutualiste apparaît donc comme un moyen de lutter contre les effets pervers de cette logique libérale.  L'objectif d'une étude de faisabilité sur la mutualisation d'emploi d'artistes et de techniciens dans le spectacle vivant en Rhône-Alpes est d'esquisser les cadres pragmatiques d'une structure d'emploi adaptée aux contraintes du secteur. Cette étude se définit donc comme une étude de faisabilité. Son objectif est de dessiner les scénarii d'une mise en œuvre concrète d'une forme de mutualisation de l'emploi, de vérifier ses conditions de possibilité, d'identifier les obstacles juridiques, économiques et institutionnels auxquels elle pourrait se heurter. La méthodologie et les champs de travail ont été définis en vertu de cet objectif d'un résultat opératoire. Cette étude ne prétend donc à aucune exhaustivité ni à aucun caractère scientifique. Le champ d'intervention est précisément défini comme celui de l'emploi artistique et technique du spectacle vivant3. Des expériences existent par ailleurs dans le champ culturel, qui ont démontré leur viabilité et leur pertinence: elles visent notamment à la transmission des savoirs et à l'insertion professionnelle de jeunes comédiens d'une part (GEIQ théâtre à Lyon), et à la mise en commun de moyens et de personnels administratifs d'autre part. Le postulat de cette étude de faisabilité est de privilégier les emplois artistiques et techniques car ils constituent le cœur même de notre secteur tout en apparaissant actuellement comme les plus exposés aux aléas de la précarité.  2) Conduite et financement Cette étude est née d'une initiative de la compagnie de théâtre Les Trois Huit, structure possédant déjà une expérience dans le domaine de la mutualisation d'emploi puisqu'elle a été à l'origine de la création du GEIQ Théâtre à Lyon. Le fait que l'étude résulte de l'initiative d'un porteur de projet potentiel apparaît comme un gage de réalisation future. Le cabinet TEMSIS (cabinet de consultant spécialisé dans les problématiques de l'emploi) a été choisi pour apporter son concours à la conduite générale de l'étude. L'ANACT est également intervenu pour apporter son éclairage sur certains dispositifs de mutualisation.                                                 3 Le champ d’étude est donc restreint aux métiers suivants : artistes dramatiques (21211), artiste musicien chanter (21212), artiste de la danse (21213), artiste du cirque et du music hall (21214), metteur en scène (21215), professionnel du son (21221), professionnel de l’image (21222), professionnel de l’éclairage (221223), professionnel décor et accessoires (21224), les professions de la production et de la diffusion sont donc exclus de l’étude ( Libellé répertoire ROME) Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 4/50
Un comité de pilotage réunissant les financeurs de l'étude (Ministère de la Culture, Région Rhône-Alpes délégation à la culture et délégation aux affaires économiques) ainsi que certains organismes intéressés par le projet (AFDAS, ANACT) a été constitué. Ce comité a été tenu informé régulièrement de l'avancée des travaux, a participé aux discussions sur les aspects stratégiques et a validé les grandes orientations de cette étude. 3) Méthodologie L'objectif de réalisation future des préconisations de cette étude nous a conduit à mettre en place une méthodologie pragmatique basée sur deux postulats : Les entretiens et recherches effectués visaient à recueillir des informations précises et opératoires. Certains questionnements ont donc d'emblée été écartés car, s'ils présentent un intérêt pour une forme de connaissance du secteur du spectacle vivant, ils ne présentent pas d'intérêt direct au regard de nos problématiques. La conduite des entretiens tant auprès des salariés que des employeurs a permis, outre le recueil de données, d'informer et de sensibiliser nos interlocuteurs au futur projet de structure mutualisé. Ces entretiens ont donc permis le repérage de structures et d'individus potentiellement parties prenantes du projet.  Trois axes d'études ont été retenus afin de cerner au mieux les attentes des futurs partenaires employeurs comme salariés, les options possibles, les conditions socio-économiques et juridiques de leur réalisation, les contraintes auxquelles un tel projet sera confronté.  a) Une étude des pratiques d'emplois d'artistes et de techniciens sur le territoire régional. Cette étude a été conduite parallèlement auprès de salariés et d'employeurs. Une enquête téléphonique a été réalisée auprès d'une centaine de salariés. Le questionnaire visait à déterminer leurs pratiques d'emplois (nombre d'heures travaillées annuellement, nombre d'heures rémunérées annuellement, structuration de l'emploi du temps et ventilation entre les différents types d'activités), la structuration de leurs revenus (ventilation salaires intermittents, autres salaires, indemnités chômage, autres revenus sociaux) ,et à mesurer leur intérêt ou leurs réticences envers des systèmes d'emplois alternatifs à l'intermittence (emplois mutualisés,poste de permanent dans une structure....). Une trentaine d'employeurs relevant du secteur du spectacle vivant ont été sollicités pour un entretien accompagné d'un questionnaire écrit. Quinze structures ont accepté de répondre à nos sollicitations. Ces entretiens et questionnaires ont permis de retracer pour les années 2004 à 2006 la structuration de leur activité, leurs pratiques d'emploi et de salariat, la composition de leur budget, et là encore à mesurer leurs intérêts ou leurs réticences envers des systèmes d'emplois alternatifs à l'intermittence.  b) Une analyse juridique et économique des différents systèmes de multisalariat et de mutualisation existants afin de cadrer les possibilités et les limites de chacune des options possibles. Cette analyse s'est appuyée sur une étude documentaire couplée à une série de rencontres avec des responsables de structure existantes afin de mieux mesurer les intérêts et limites pratiques de chacune des possibilités.  c) Une analyse des modes de structuration du secteur du spectacle vivant et des contraintes  Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 5/50
économiques propres à ce secteur en matière d'emploi. Les entretiens conduits tant auprès des salariés que des employeurs, les rencontres avec différents partenaires, l'analyse documentaire ainsi que nos propres connaissances d'acteurs de terrain, nous ont permis de sérier des variables structurantes en matière de gestion de l'emploi. De l'ajustement entre ces différentes variables dépendront donc les scenarii de conduite du futur projet.  Première partie scenarii de faisabilité d’un système de mutualisation des emplois d’artistes et de techniciens  Objectifs Afin de mieux cerner les pratiques d'emplois des artistes et techniciens du spectacle vivant en Rhône-Alpes, nous avons décidé d'interroger directement les salariés par le biais d'une enquête par questionnaire. En effet il nous est apparu que les documents statistiques disponibles auprès des différents organismes (organismes sociaux, services de l'Etat ou des collectivités territoriales) ne permettaient pas de fournir des éléments de réponse aux questionnements qui sont les nôtres. De ce fait nous avons élaboré notre propre guide d'entretien autour de 4 thématiques :  • La structuration du temps de travail: il s'agit de mesurer le temps de travail réel, le temps de travail déclaré, la répartition entre différents types d'activités professionnelles et pour chacune de ces activités entre différentes tâches. • Les ressources financières de salariés : quels sont les revenus dont bénéficient ces salariés ? quelles sont les origines de ces ressources ? • Les pratiques de formation professionnelle continue : comment ces salariés se forment-ils, une fois insérés dans la profession ? • La perception des avantages et inconvénients du régime d'indemnisation chômage actuellement en vigueur et les réactions suscitées par le projet de mutualisation d'emplois.  Déroulement de l'enquête La conduite et la réalisation de cette enquête téléphonique ont été confiées à Jean-Christophe Delval (cabinet SEMIO -TEMSIS). Etant donnée l'importance de l'échantillon et sa répartition géographique sur l'ensemble du territoire national, il a été décidé de procéder par entretien téléphonique. Le questionnaire ainsi qu'une lettre de présentation ont préalablement été envoyés à 265 personnes. En effet, certaines questions demandaient un minimum de préparation et de recherche. Ces personnes ont ensuite été contactées par téléphone. Au final, 94 personnes ont répondu au questionnaire, 12 ont refusé par manque de temps et 3 ont refusé en raison de leur désaccord avec le projet mais s'en sont longuement expliqué. Les autres n'ont pas pu être jointes où n'ont pas pu honorer le rendez-vous qui avait été fixé.  Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 6/50
Constitution de l'échantillon Comme il a été précisé dans l'introduction de ce pré rapport, aucune ambition de représentativité n'a présidé à la constitution de l'échantillon. Celui-ci a été défini sur la base des listings de salariés non permanents (COD d'usage ou autre statuts) fournis par la compagnie les Trois Huit ainsi que par d'autres compagnies qui ont accepté de s'associer à cette étude. De ce fait il est n'est pas possible de généraliser les résultats statistiques de cette étude, même si on pourra constater de fortes similitudes avec les résultats obtenus lors d'autres enquêtes notamment le diagnostic partagé mené dans le cadre du COEF Rhône-Alpes. Pour la plupart, les personnes interrogées résident en région Rhône Alpes. La majorité ont dépassé la quarantaine et ont déjà derrière eux une solide expérience du métier (2 sont même retraités quoique encore en activité). Les hommes et les femmes se répartissent équitablement (48 femmes et 46 hommes).    )(   1) La structuration du temps de travail a) la multi activité On définira ici la multiactivité ou pluriactivité comme le fait pour une personne d'exercer simultanément plusieurs métiers. Celle-ci concerne près de la moitié de l'échantillon puisque 53% des personnes interrogées déclarent exercer une activité annexe à leur activité principale. L'activité la plus souvent associée à celle de comédien est metteur en scène. Par ailleurs, 18% environ des comédiens donnent des cours de théâtre. b) durée et répartition du temps de travail Il a été demandé aux personnes interrogées d'évaluer leur temps de travail effectif en 2005 (rémunéré ou non) et de le répartir en typologies d'activités. L'exercice était difficile et les réponses données sont forcément approximatives. De plus, beaucoup de salariés considèrent leur activité en terme de saison (septembre à août par exemple) et non pas d'année civile. Certaines catégories d'activité sont plus problématiques que d'autres à évaluer (la recherche d'emploi par exemple) et certaines personnes ont fait valoir, à juste titre, que leur temps de travail pouvait être très fragmenté et impossible à évaluer (temps de création ou lectures autour d'un rôle par exemple). Néanmoins, toutes et tous ont joué le jeu et se sont efforcés de donner des approximations les plus réalistes possibles. Quelques ajustements ont été réalisés selon certains métiers. Ainsi, le tournage a été assimilé aux représentations dans le cas des réalisateurs cinéma.  Tous métiers confondus, les salariés interrogés déclarent en moyenne avoir travaillé 1332 heures en 2005. Mais on peut constater des différences importantes suivant les métiers. Les metteurs en scène, réalisateurs et créateurs (auteurs, scénographes, etc...) connaissent une activité réelle supérieure à celle des autres métiers. La répartition des heures suivant les types d'activité varie aussi sensiblement selon les métiers. Ainsi, les comédiens consacrent trois fois  Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 7/50
plus de temps aux répétitions qu'aux représentations. Le temps consacré à la formation professionnelle continue reste marginal ainsi que celui dévolu à la recherche d'emploi. Sur ce dernier point, nous avons vu que cette activité était difficile à quantifier, mais un nombre important d'intermittents ont assuré qu'ils ne cherchaient pas ou peu du travail et qu'ils étaient contactés la plupart du temps.   Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 8/50
2) La rémunération a) Le montant des revenus Globalement les revenus des intermittents restent stables et affichent même une légère tendance à la progression. Néanmoins, des différences notables peuvent être constatées selon les métiers :  Les « autres créateurs» ont les revenus les plus importants,   Les techniciens ont vus leurs revenus progresser plus vite que pour les autres métiers,   Les metteurs en scène ont vu leurs revenus décroître alors que celui des musiciens chanteurs reste stable.  Le croisement des données financières avec celle liée à l'âge et l'ancienneté montre une tendance à l'accroissement des revenus avec l'ancienneté.  (… ) b) La structuration des revenus L’analyse de la structuration des revenus sur les années 2003/2005 montre une relative stabilité dans la répartition entre les différentes sources de revenus. Les indemnités de l’assurance chômage restent la première source de revenus, devant les salaires et les indemnités de congés spectacle.  c) Les sources de revenus Le multisalariat (défini comme le fait d'être salarié par plusieurs employeurs durant la période de référence) concerne la plupart des salariés constituant l'échantillon. 90% des personnes interrogées ont travaillé pour au moins 2 employeurs durant l'année 2005. Le métier exercé semble être une variable discriminante puisque aucun technicien ne déclare être dans une situation d'employeur unique alors que 22% des metteurs en scène sont dans ce cas. La comparaison du nombre de jours déclarés avec le nombre de jours effectivement travaillés indique une nette tendance à la sous déclaration voire à la non déclaration du travail.   3) La formation professionnelle continue Le recours à la formation professionnelle continue reste marginal au sein de l'échantillon. Seules 15 des 94 personnes interrogées déclarent avoir suivi une formation en 2005. Parmi ces 15 personnes, on recense 14 artistes et un seul technicien.  4) Perception du projet de mutualisation d'emplois par les salariés A l'issue de l'entretien, les personnes interrogées ont été invitées à exprimer leur avis sur le projet de mutualisation d'emplois. Certains jugent l'idée bonne ou intéressante sans autres commentaires, d'autres tempèrent cet avis positif par des objections quant aux risques ou  Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 9/50
problèmes que pourrait générer une telle structure. D’autres encore sont radicalement contre, certains refusant pour cela de répondre au questionnaire mais motivant longuement leur opposition.  Un projet salué par certains comme une alternative possible au statut intermittent jugé inconfortable.… Le principal reproche fait à l’intermittence étant la précarité l’insécurité de ce type de fonctionnement. Le statut devient moins protecteur et les conditions de travail et de rémunération auraient tendance à se dégrader. Répétitions non rémunérées, horaires extensibles à l'extrême, cachets minimum, contractualisation parfois fantaisiste sont autant d'inconvénients dont un certain nombre d'intermittents se disent lassés. D'autres vivent mal le fait d'être rémunérés pour moitié comme chômeurs dans la mesure où ils estiment travailler à temps complet. Une personne, à la retraite mais toujours en activité, met d'ailleurs en garde sur le mode de calcul des retraites. Selon elle, les indemnités Assedic donnent l'illusion de revenus acceptables mais ne sont pas pris en compte pour la retraite. Pour beaucoup, il est de toute façon temps que la profession de mobilise et s'organise afin de faire évoluer la situation. La mutualisation des talents et compétences, une meilleure régulation du travail et une mise à plat des pratiques de rémunération seraient les bienvenues.  …mais, pour d'autres, un projet porteur d'un risque de "sclérose" du milieu du spectacle vivant, voire un projet liberticide et incompatible avec l'esprit artistique Le secteur du spectacle vivant, plus que d’autres, fonctionne par réseaux. Le risque de ce projet est de fermer encore plus ces réseaux dans lesquels il est déjà parfois difficile de se glisser. Le résultat serait de ne voir travailler qu'un nombre réduit de personnes, toujours les mêmes, et de compliquer sérieusement l'entrée dans le métier pour les jeunes (sauf peut-être en multipliant les initiatives du type GEIQ). Dès lors, ces professions dont la richesse naît du hasard des rencontres, de la mobilité et de la liberté seraient amoindries dans leur création et leur dynamisme. D'aucuns pensent qu'il serait plus avisé de se mobiliser et de se battre pour renforcer et améliorer le statut d'intermittent plutôt que de lui substituer une "fonctionnarisation" de la profession. Pour ceux-là, la précarité et la flexibilité font partie intégrante de ces métiers, même s'il est souhaitable d'en atténuer les effets négatifs par une évolution du statut. D'autre part, au-delà des problèmes d'organisation et de financement, certains craignent que ne soient pas pris en compte dans le cadre d'un emploi salarié les temps de "vacance" nécessaires à tout acte créatif, et, de façon générale, que la liberté artistique soit mise à mal par une relation employeur-salarié.  Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 10/50
   Conclusion L'enquête menée auprès d'une centaine d'artistes et de techniciens intermittents nous a permis de cerner quelques caractéristiques relatives à ce type d'emplois. Le multisalariat ainsi que la pluriactivité concernent une grande majorité des personnes interrogées. En 2006 le temps de travail annuel moyen s'élève à 1 332 heures (soit environ 80% d'un emploi temps plein) pour un revenu annuel de 22 076 euros dont 50%sont issus des indemnités de l'assurance chômage. A partir de ces constats chiffrés il est possible d'esquisser quelques pistes de réflexion pour la conduite d'un projet de mutualisation d'emplois d'artistes et de techniciens du spectacle vivant. Le volume horaire annuel de travail semble suffisant pour envisager la création d'emploi à temps partiel, voire à plein temps. Les revenus mensuels moyens s'élèvent à 1839 euros. Cependant le fait que 50% de ces revenus proviennent des allocations chômage indique une incapacité des structures employeurs à rémunérer la totalité du temps de travail effectif. Dès lors, pour garantir aux salariés un niveau de rémunération sensiblement constant, tout projet de pérennisation de l'emploi, hors du système de l'intermittence du spectacle, devra générer des recettes complémentaires. Par contre l'émergence d'emploi pérenne peut constituer une solution pour développer le recours à la formation professionnelle continue actuellement très peu utilisée par les intermittents du spectacle et ainsi accroître le niveau de qualification de ces professionnels.  Mission d’étude de faisabilité sur la mutualisation d’emploi d’artistes et de techniciens dans le spectacle  vivant en Rhône-Alpes • Extraits du rapport d’étape • Avril 2007 • 11/50
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