La valse des prénoms
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En 2001, en Alsace, les parents ont préféré appeler leur nouveau-né Léa, Emma ou Camille pour une fille, Lucas, Théo ou Thomas pour un garçon. Au cours des vingt dernières années, la palette des prénoms s'est enrichie, en raison de la diversité des possibilités d'écriture, de l'utilisation de diminutifs ou encore de la montée des prénoms d'origine étrangère. Il subsiste certes des phénomènes de mode dans le choix du prénom, mais leurs effets s'atténuent.

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Langue Français

Extrait

SOCIÉTÉ
La valse des prénoms
Entre 1981 et 2001, le nombre des pré-
noms donnés aux nouveau-nés en
Alsace est en expansion, passant de
2 800 à 3 900 environ, pour un nombre
total de naissances qui est resté stable
durant cette période (23 000).
L’année 2001 voit l’apogée des prénoms
courts de deux syllabes, se terminant parnées, il est possible de déceler unEn 2001, en Alsace, les parents
"A" et "O". Lucas et Léa, avec quelqueengouement passager pour cer-ont préféré appeler leur nou- 300 naissances chacun, constituent le
tains prénoms, mais aussi un suc- duo gagnant de l’année.veau-né Léa, Emma ou Camille
cès sur une plus longue durée
pour une fille, Lucas, Théo ou pour d’autres.
Thomas pour un garçon.
pour les filles ont été plus large-Sur 20 ans, NicolasAu cours des vingt dernières
ment choisis.et Marie perdurentannées, la palette des pré-
Parmi les prénoms favoris du dé-
noms s’est enrichie, en raison En 1981, les préférences s’orien- but des années 80, seuls Nicolas
de la diversité des possibilités taient en Alsace vers Nicolas, Sé- et Marie continuent à recueillir les
bastien, Julien, Christophe et Cé- faveurs des heureux parents. Lesd’écriture, de l’utilisation de
dric pour les garçons et Céline, autres prénoms ne se retrouventdiminutifs ou encore de la
Stéphanie, Audrey, Laetitia et Vir- plus que rarement en 2001, à l’ex-
montée des prénoms d’ori-
ginie pour les filles. L’année 1991 ception de Julien et Guillaume, en-
gine étrangère. avait consacré les prénoms de Ké- core présents plus d’une centaine
Il subsiste certes des phéno- vin, Julien, Nicolas, Thomas et de fois. Par contre, pour les filles, à
Maxime pour les garçons et l’exception de Marie, aucun desmènes de mode dans le choix
d’Élodie, Laura, Marie, Julie et Ca- prénoms-phares de l’année 1981du prénom, mais leurs effets
mille pour les filles. Enfin, en 2001, ne se retrouve d’une façon signifi-
s’atténuent.
Lucas, Théo, Thomas, Hugo et cative vingt ans plus tard ; le phé-
Maxime pour les garçons et Léa, nomène de mode a donc agi à
Emma, Camille, Marie et Manon plein pour les prénoms féminins.
Le prénom est le fruit d’influences
diverses, qu’elles soient d’origine
Léa, Lucas, Emma, Théo et les autres
familiale, historique, religieuse, ou
Fréquence d’attribution du prénom sur l’ensemble des naissancesparfois le reflet de faits de société,
(deux sexes confondus) de l’année 2001
véhiculés notamment par les mé-
Alsace France entièredias. Il se veut un atout pour le
nouveau-né ; aussi, pour les pa- Filles % Garçons % Filles % Garçons %
rents, le prénom se doit d’être ori-
Léa Lucas Léa Thomas1,30 1,34 1,33 1,25
ginal, sans être pour autant excen- Emma Théo Manon Lucas0,92 1,13 0,94 1,12
trique. Résultat d’une préférence Camille Thomas Chloé Théo0,86 1,12 0,87 1,10
singulière, il peut aussi refléter au Marie Hugo Camille Hugo0,83 1,08 0,86 0,87
final un phénomène de mode. En Manon Maxime Emma Maxime0,83 1,01 0,79 0,82
effet, en observant les listes des Chloé Nicolas Océane Antoine0,80 0,91 0,71 0,70
prénoms les plus fréquemment at- Sarah Antoine Marie Nicolas0,76 0,73 0,70 0,70
tribués sur une vingtaine d’an- Laura Quentin Sarah Quentin0,74 0,66 0,66 0,69
Océane Florian Laura Clément0,74 0,65 0,57 0,69
Lisa Julien Clara Alexandre0,67 0,64 0,56 0,69
Total des 10 prénoms 8,45 9,27 7,99 8,63
les plus fréquents
Chiffres pour l'Alsace · revue n° 17· novembre 2003 7
Source : Insee, état civilSOCIÉTÉ
De plus en plus de prénoms différents en AlsaceAinsi, le prénom "Virginie" a été
délaissé, puisque seulement 6 Variation
d’entre elles ont vu le jour en 2001 1981 1991 2001 1981-2001
(%)en Alsace, contre 250 vingt ans
plus tôt. Certains prénoms des an- Nombre de naissances vivantes 23 094 22 968 22 895 -0,9
nées 90 ont également connu des de prénoms différents 2 836 2 989 3 912 37,9
Nombre de les plus attribués 67 88 120 79,1succès considérables, mais éphé-
représentant la moitié des naissances
mères, tels Kévin, Jonathan, Jere-
Nombre de prénoms se retrouvant 1 754 1 776 2 402 36,9
my, Élodie ou Anaïs. L’année 2001 une seule fois
a vu sans conteste l’arrivée des
menter : 1 750 en 1981, puis 2 400 nouveaux prénoms dont l’ortho-prénoms courts à deux syllabes,
en 2001. graphe, là encore, peut êtrese terminant plus volontiers par
Une des raisons de cette expan- foisonnante. Plus largement, on"A" et "O" : Lucas, Théo, Hugo,
sion peut être attribuée à la multi- assiste à une certaine "mondiali-Léo, Léa, Emma, Lisa et…
plication des possibilités d’écriture sation" des prénoms. Enfin, der-Océane. Thomas, Maxime, Nico-
d’un même prénom, l’officier d’état nièrement, le choix des parentslas, Florian, Camille, Marie, Sarah
civil ne disposant plus du rôle de s’orientent vers des prénomset Laura continuent d’être plébisci-
"régulateur-modérateur" des exu- eux-mêmes diminutifs d’autrestés, mais dans une moindre me-
bérances orthographiques depuis prénoms : tels Théo, voire Téo,sure qu’en 1991. Antoine, Quen-
la loi du 8 janvier 1993. Pour Ludo, Léo, Lisa, ou Tom.tin, Manon, Chloé font partie des
exemple, le prénom "Aymeric"prénoms en progression.
s’orthographie aujourd’hui de sept L’effet de mode
manières différentes, avec, outreUne orthographe s’amenuise
Aymeric que l’on retrouve le plusfoisonnante
souvent, Emeric, Emerick, Eme- Le recours au même prénom par
rik, Aimeric, Aymerick et enfin Ay-Sur les vingt dernières années, un grand nombre de parents et, de
merik ! En 1981, ce même prénoml’éventail des prénoms s’est large- fait, l’intensité de ce phénomène
s’orthographiait seulement dement ouvert. Ainsi, bien que le de mode, s’atténuent au fil du
trois manières différentes : Ayme-nombre des naissances soit resté temps. Ainsi, en 1981, les 70 pré-
ric, Emeric et Emerique ; il est vraisensiblement le même durant noms les plus donnés représen-
qu’à l’époque, ce prénom rencon-cette période, le nombre de pré- tent la moitié des naissances ; en
trait moins de succès. Unenoms différents est passé de 2001, il faut désormais 120 pré-
deuxième explication réside dans2 800 à 3 900 entre 1981 et 2001, noms pour aboutir au même résul-
l’intégration de populations immi-soit une progression de 38 %. tat. Le poids des prénoms en
grées, apportant avec elles deCelle-ci se vérifie quel que soit le vogue s’estompe : en 1981, les dix
sexe des nouveau-nés : d’où l’ap-
parition de 500 prénoms supplé-
Déclaration à l’état civil
mentaires pour les garçons et près
La seule limite au choix d’un prénom est apportée par l’officier d’état civil, quide 600 pour les filles. De plus, le
veille au respect des règles dans l’intérêt de l’enfant ou d’un tiers. Dans l’intérêt de
nombre de prénoms "uniques", l’enfant, il s’assure que le ou les prénoms, seuls ou associés au nom, ne compor-
tent pas de consonances ridicules, de jeux de mots ou de références par trop mar-c’est-à-dire qui ne se retrouvent
quées à des personnages historiques. Dans l’intérêt d’un tiers, l’officier d’état civil
qu’une seule fois dans le fichier de vérifie que le choix du ou des prénoms ne peut être responsable d’une usurpation
d’identité.l’état civil, a aussi tendance à aug-
8 INSEE Chiffres pour l'Alsace · revue n° 17 · novembre 2003
Source : Insee, état civilSOCIÉTÉ
Des prénoms de plus en plus courtsprénoms les plus fréquents repré-
sentaient 25 % des naissances de 7 000
Nombre de naissancesgarçons, et 23 % des
6 000
de filles ; aujourd’hui, ils en repré-
sentent respectivement 18 % et 5 000
17 %.
4 000
Sur une longue période, les pré-
noms ont tendance à raccourcir. 3 000
La moitié de

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