Enquêtes de recensement 2004-2005 : une hausse de la population lorraine, mais des disparités territoriales
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Le renouveau démographique de la région perçu dès 2004 est confirmé en 2005. La Lorraine gagne 4 000 habitants et 9 300 logements chaque année. Son développement profite aux petites communes périurbaines et multipolarisées du sillon lorrain et de la bande frontalière où l'étalement urbain rend l'usage de la voiture de plus en plus indispensable. Mais ses franges ouest sont en voie de dépression démographique et présentent un risque de décrochage.

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www.insee.fr/lorraine
°
56N Enquêtes de recensement 2004-2005 :
Le renouveau démographique de la région perçu dès 2004 est confirmé
en 2005. La Lorraine gagne 4 000 habitants et 9 300 logements
chaque année. Son développement profite aux petites communes
périurbaines et multipolarisées du sillon lorrain et de la bande frontalière
où l’étalement urbain rend l’usage de la voiture de plus en plus
indispensable. Mais ses franges ouest sont en voie de dépression
démographique et présentent un risque de décrochage.
erAu1 janvier 2005, la Lorraine comp- un excédent naturel. Ce dernier, bien que
tait 2 334 000 habitants selon les résultats réduit de moitié depuis la décennie 1980,
des deux premières enquêtes annuelles de re- reste en Lorraine comme dans toutes les
censement, soit 3,8% de la population de régions du nord de la France (hormis la Bour-
France métropolitaine. La tendance à la gogne), le principal moteur de la croissance
hausse dégagée en 2004 se confirme : la ré- démographique. Il est alimenté par une
gion gagne désormais environ 4 000 habi- hausse de la fécondité. Même si en Lor-
tants chaque année (contre seulement 500 au raine, l’indicateur conjoncturel de fécondi-
cours de la décennie 1990), mais cette évolution té (1) demeure inférieur à celui de la France
reste trois fois moins forte que celle relevée au métropolitaine (1,79 contre 1,90), il est en
niveau national. augmentation depuis l’an 2000.
Dans le même temps, le déficit migratoireDe moins en moins
de la région (écart entre les arrivées et les dé-
de départs de la région
parts), s’il affiche toujours un solde négatif
Dans le quart nord de la France, l’évolution de 2 300 individus chaque année, a été divi-
annuelle de la population lorraine (+0,16%)de- sé par trois par rapport à la décennie 1990
meureprochedecellesduNord-Pas-de-Ca- et par six par rapport à la décennie 1980.
lais,delaBourgogneetdelaPicardie
(+0,15% à +0,17%), mais reste inférieure à
Croissance des petites communescelle de la Franche-Comté (+0,38%)etennet
périurbaines et au-delàretrait par rapport à celle de l’Alsace
(+0,68%). Quant à la Champagne-Ardenne,
Le mouvement général d’étalement urbain
elle reste la seule région de France où la po-
que l’on observe en France depuis plusieurs
pulation baisse (-0,11% par an).
années se retrouve en Lorraine. La périur-
Avec environ 27 300 naissances et 21 000 banisation continue en effet de représenter
décès observés chaque année entre 1999 la contribution la plus forte à la croissance
et 2004 inclus, la Lorraine dégage toujours de la population dont environ les trois quarts
Vse situent depuis 1999 dans l’es- dernières allient cadre de vie ru- région repose de plus en plus sur
pace à dominante urbaine (2). ral et proximité d’un ou plusieurs un modèle en «T».
pôles urbains qui assurent un ac-En France, cet étalement gagne Celui-ci est composé d’une part de
cès au marché du travail, auxdésormais les petites communes la zone urbanisée du sillon lorrain
commerces et aux services. Lede l’espace rural. La croissance (axe Nancy-Metz-Thionville) à laquelle
rythme de croissance de la popu-maximale qui était située en se rattacheÉpinalausud.Cesec-
lation dans ces deux types demoyenne à15kmducentredes teur qui abrite les grandes métro-
communes a été multiplié respec-aires urbaines l’est désormais à poles régionales s’étend par
tivement par 2,5 et par 3,5 par25 km. ailleurs jusqu’à Toul, Commercy et
rapport à la décennie 1990. Et Lunéville, et bénéficie d’effets d’ag-Ce phénomène ne s’observe pas en leur sein, c’est dans celles glomération (développement de l’em-(encore) en Lorraine où la crois- comptant moins de 2 000 habi-
ploi et périurbanisation soutenue).sance la plus soutenue de la po- tants que la croissance démogra-
pulation reste localisée dans les Le second axededéveloppementphiqueaétélaplusforte.
communes de l’espace à domi- s’observe de Longwy à Sarregue-
nante urbaine. Les Lorrains s’ins- mines. Il est composé de zonesDéveloppement
tallent ainsi (encore)plus placées directement sous influence
démographique en «T»
volontiers dans les communes si- frontalière, notamment celle du
tuées àlapériphérieimmédiate Les résultats observés dans les Luxembourg. Le Grand-duché joue
des grandes agglomérations ou communes enquêtées en 2005 en effet un rôle primordial sur le
dans les communes proches par la deuxième vague de collecte marché de l’emploi du nord de la
(communes multipolarisées). Ces du recensement confirment et région, notamment le Pays-Haut et
amplifient les tendances relevées l’arrondissement de Thionville. Il
en 2004, qui elles-mêmes s’ins- est devenu pourvoyeur d’emploi
crivent dans la continuité de cel- pour 57 000 travailleurs fronta-
L’indispensable voiture les de la décennie 1990. Il liers et source de salaires attrac-
apparaît ainsi que l’essentiel de la tifs réinjectés dans l’économie
Depuis plusieurs décennies, en
croissancedémographiquedela lorraine locale.Lorraine comme en France, le
développement considérable des
axes routiers et autoroutiers est
Une double dynamique métropolitaine et frontalièreallé de pair avec celui de l’habitat
pavillonnaire en périphérie des
Évolution annuelle moyenne de la population des ménages
agglomérations. Au cours des entre 1999 et 2004-2005, dans les communes de moins de 10 000 habitants
dernières années, la hausse des enquêtées en 2004 et 2005
prix des logements en centre-ville
et la désaffection envers certai-
nes communes de banlieue stig-
matisées par les grands
ensembles ont par ailleurs ren-
forcé le phénomène.
Dès lors, que ce soit pour l’accès
aux lieux de travail, de com-
merce, de services ou de loisirs,
l’automobile est devenue l’indis-
pensable clé de la mobilité. En
2005, 47% des ménages lor-
rains en possèdent une, 30% en
ont deux, 5% en ont trois ou plus,
alors que seulement 18% n’en
ont pas.
En vingt ans, le taux d’équipement
des ménages lorrains a suivi celui
des de la France de pro-
vince : la proportion de ménages
sans voiture a été ramenée de
29% à 18%, alors que celle des
ménages disposant d’au moins
deux voitures a plus que doublé,
passant de 16% à 35%.
Reste à savoir si les contraintes
environnementales et surtout
budgétaires, entraînées par la
montée du cours du pétrole, n’in- 146 habitants
HausseAires urbaines 82verseront pas à terme la ten-
1999 Baisse
dance et n’inciteront pas les
ménages à s’installer plus près
Sources : Insee, Recensement de la population 1999des centre-villes.
et Enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005
2
IGN - INSEE 2006Des quatre départements lorrains, fragile car placée en partie sous la teau, et plus globalement de
la Meurthe-et-Moselle et la Mo- dépendance d’une croissance exo- l’Argonne àlaVôge.
selle, de par leur caractère le plus gène. Les projets de développe- Même si seulement moins de la
urbanisé et leur situation géogra- ment du site d’Esch-Belval feront moitié des communes y ont pour
phique proche du Luxembourg, certainement que les regards lor- l’instant été enquêtées, ce qui in-
sont ceux qui bénéficient actuelle- rains se tourneront encore davan- cite à rester prudent sur les con-
ment le plus de l’embellie démogra- tage par-delà les frontières clusions, rares sont parmi elles,
phique. Depuis quelques années luxembourgeoises, mais il reste à celles qui affichent une crois-
l’amarrage de l’est meusien à cette savoir quelle sera la capacité de la sance de leur population.
double dynamique métropolitaine et région à l’alimenter en capital hu-
Dans ces territoires ruraux où lafrontalière permet par ailleurs au main qualifié pour continuer à en
population est plus âgée qu’ail-département de la Meuse de bénéficier.
leurs, où l’attractivité sur les jeu-rompre avec la baisse historique
nes ménages est moindre et quide sa population. Risque de dépression
sont éloigné

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