Quartiers prioritaires :évaluer les inégalités pour mieux cibler les mesures

Ghislaine Monerie, Gilles Pellati

Description

Plus de 200 000 personnes vivent en région Centre dans un quartier prioritaire de la politique de la ville. Cette population est dans une situation défavorisée : chômage élevé, faibles revenus, forte pauvreté, surpopulation des logements. Parmi ces quartiers se trouvent ceux définis depuis 1996, les zones urbaines sensibles, qui demeurent en difficulté malgré l'action publique, et les nouveaux quartiers prioritaires, définis en 2006, et dont la situation est plus hétérogène.

Sujets

• INSEE
• Chômage
• Pauvreté
• Politique
• Population
• Urbain
• Ville
• Précarité
• Prestation sociale
• Zonage
• Sociologie, société et politique

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Extrait

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Quartiers prioritaires :
évaluer les inégalités pour mieux
cibler les mesures
Plus de 200 000 personnes vivent en région Centre dans un quartier
prioritaire de la politique de la ville. Cette population est dans une si-
tuation défavorisée : chômage élevé, faibles revenus, forte pauvreté,
surpopulation des logements.
Parmi ces quartiers se trouvent ceux définis depuis 1996, les zones
urbaines sensibles, qui demeurent en difficulté malgré l’action pu-
blique, et les nouveaux quartiers prioritaires, définis en 2006, et dont
la situation est plus hétérogène.
Les contrats urbains de cohésion so- Cette part est particulièrement forte Part de la population des ménages*
en quartier prioritaireciale (Cucs) ont pour but la réalisation pour Dreux, Châlette-sur-Loing et %
48,6 20,5 Dreuxd’actions concertées entre l’État et les Montargis, entre la moitié et les deux
60,7 Châlette-sur-Loing
collectivités territoriales afin d’amélio- tiers de leur population, et faible à La
55,5 Montargis
rer le quotidien des populations dans Riche, Saint-Jean-le-Blanc ou Déols, 27,2 15,7 Blois
37,0 Pithivierscertains quartiers repérés comme avec moins d’une personne sur dix.
15,9 18,9 Châteaurouxétant en difficulté. Cette étude dresse Parmi les préfectures de département,
14,1 19,5 Saint-Jean-de-la-Ruelle
un état des lieux de ces quartiers et elle est plus élevée à Blois et Château-
33,3 Châteaudun
cherche à distinguer ceux dont les diffi- roux qu’à Tours et Orléans. Vernouillet26,9 4,5
24,2 4,2 Mainvillierscultés sont les plus grandes de ceux
-Les Zus abritent 120 000 personnes ré 17,4 10,8 Chartres
où l’action publique pourrait sembler
24,2 3,6 Saint-Pierre-des-Corpsparties dans vingt villes. Ces quartiers
moins prioritaire. 27,5 ZusNogent-le-Rotrouont été complétés en 2006 par les nou-
20,5 6,6 Bourges
veaux quartiers prioritaires, présents 19,7 7,4 Joué-lès-Tours NqpLa région Centre concentre
8,8 17,8 Amboisedans vingt-trois villes dont huit qui ne
8 % de ses habitants en 4,9 19,4 Romorantin-Lanthenaypossèdent pas de Zus : Châlette-
24,2 Lucéquartiers prioritaires
sur-Loing, Déols, Fleury-les-Aubrais, 8,6 12,0 Vierzon
er 18,1 VendômeGien, Montargis, Nogent-le-Rotrou,Au 1 janvier 2006, 206 000 person-
16,2 Fleury-les-AubraisSaint-Jean-de-Braye et Saint-Jean-nes vivent en région Centre dans un
16,2 Gien
le-Blanc. La population des nouveauxquartier prioritaire inscrit en contrats 6,5 9,1 Tours
3,0quartiers est de 86 000 habitants. 11,4 Orléansurbains de cohésion sociale, que ce
12,4 Saint-Jean-de-Brayesoit en zones urbaines sensibles (Zus)
9,7 La Riche
ou dans les nouveaux quartiers priori- Un contexte plus difficile dans 6,7 Saint-Jean-le-Blanc
6,1taires (Nqp). Ils représentent 8,4 % de Déolsles zones urbaines sensibles
0 10 20 3040 50 60 7080 90la population régionale et 26 % de
*population des ménages hors communautéscelle des communes abritant un de Les populations des quartiers en Cucs (résidence universitaire, caserne...)
sont globalement plus défavoriséesces quartiers. Source : Insee, Recensement de la population 2006
(exploitation complémentaire), sources fiscales
1
www.insee.fr/centreInsee
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que celles de l’ensemble des villes les Critères de dispersion
abritant : taux de chômage et de rmis-
Part de bénéficiaires de la Cmuc Indicateur de chômage
tes deux fois plus élevés, part d’alloca-
45 40taires Caf à bas revenus et de parents
40isolés supérieure d’un tiers, ménages 35
de plus grande taille dans des loge- 35
30ments plus petits.
30
Parmi ces quartiers, les zones urbai- 25
25nes sensibles restent les plus en
20
20difficulté. L’indicateur de chômage y est
15de 23 % en 2006 contre 15 % dans les 15
nouveaux quartiers prioritaires et 10 % 1010
dans les unités urbaines englobantes.
5 5La part d’allocataires à bas revenus at-
teint 67 % dans les Zus contre 53 % 0 0
NqpZus UUdans les Nqp et 41,1 % dans les unités Zus Nqp UU
urbaines englobantes. Pourtant, de-
Source : Cnam 2007 Source : Pôle emploi, source fiscale 2006
puis la fin des années 90, de nombreu-
Aide à la lecture : 10 % des Zus ont un indicateur de chômage inférieur à 17 %, 25 % l'ont infé-ses actions de rénovation de l’habitat
rieur à 18 %, 50 % ont un taux inférieur à 23 %.ou de soutien des populations ont été
engagées dans ces quartiers mais ils
Aide à la lecture
plémentaire (Cmuc) entre 7 % et 41 %. Valeur laconcentrent et attirent toujours les po-
plus forte
Même si le chômage est globalementpulations les plus en difficulté.
plus faible dans les Nqp que dans les Derniere3
décile
quartileAu sein même des quartiers de la poli- Zus, la dispersion au sein des premiers
est particulièrement forte : un quart detique de la ville les situations divergent
Valeur
médianeces quartiers ont un niveau de chô-fortement. Entre autres indicateurs, le
chômage variede9%à40%,lapro- mage au-dessus de 25 % tandis qu’il
Premier
er1 décileportion de bas revenus de 34 % à est inférieur à 12 % pour un autre
quartile
80 % et la part des bénéficiaires de la quart. Certains Nqp atteignent même
Valeur la
plus faiblecouverture mutuelle universelle com- des niveaux de chômage ou de taux de
Allocataires à bas revenus en 2008 Des outils d’aide à l’orientation d’actions en faveur
% des quartiers de la politique de la ville80
67,070
Le Conseil régional et la direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohé-
60
52,8 sion sociale se sont associés avec l’Insee dans l’objectif de fournir une actualisation
50
43,8 régulière des données sociales sur les territoires de la politique de la ville en région.41,1
40 Cette actualisation prend la forme d’un recueil chiffré intitulé « Tableau de bord des
30 quartiers » et destiné aux acteurs de terrain, collectivités locales, services de l’État,
20 partenaires associatifs.
10 Afin d’anticiper la révision de la géographie prioritaire et orienter les actions, nous
0 avons travaillé à une pré-étude restituée dans le présent Insee Centre Info. Il s’agit
Zus Nqp Communes Unités urbaines
d’apporter un éclairage complémentaire sur l’identification des zonages les plus prio-
Champ : population allocataire de référence ritaires au travers d’une typologie croisant les revenus, le nombre d’allocataires et les
Source : Caf 2008, traitement Insee
disparités entre unités.
Région Centre - DRJSCS du Centre
Allocataires Caf dépendant
à plus de 75 % des prestations Les contrats urbains de cohésion sociale, successeurs
en 2008 des contrats de ville
% er35 Depuis le 1 janvier 2007, les contrats de ville ont cédé la place aux contrats urbains de cohé-
31,1
sion sociale (Cucs), signés pour une durée de trois ans renouvelables une fois et prorogés jus-30
25,8 qu'au 31.12.2014. Un Cucs est un contrat passé entre l’État et les collectivités territoriales afin25
21,0 de réaliser des actions concertées pour améliorer le quotidien des habitants de quartiers repé-19,420
rés comme étant en difficulté. Il s’articule autour de cinq domaines prioritaires : l’accès à l’emploi
15
et le développement économique, l’amélioration de l’habitat et du cadre de vie, la réussite édu-
10 cative, la citoyenneté et la prévention de la délinquance, et enfin l’accès à la santé.
5 Dans la région Centre, 16 Cucs ont été signés en 2006, soit 6 nouveaux par rapport aux
précédents contrats : Amboise, Châteaudun, Gien, Nogent-le-Rotrou, Romorantin-Lanthenay0
Zus Nqp Communes Unités urbaines et Vendôme. Les 16 contrats de la région regroupent 77 quartiers, 47 dits nouveaux quartiers
Champ : population allocataire de référence prioritaires (Nqp) venant s’ajouter aux 30 zones urbaines sensibles (Zus), constitués depuis
Source : Caf 2008, traitement Insee 2000 au sein des contrats de ville.
2 2Insee
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bénéficiaires de la Cmuc comparables té moyenne (B des groupes 5 à 8) et (30 %) et de chômeurs (25 %), fort
aux plus fortes valeurs parmi les Zus. les quartiers aux difficultés moins mar- taux de pauvreté au regard de la large
quées (C des groupes 9 à 12). part de bénéficiaires de la Cmuc, mé-
nages de grande taille dans des loge-Un classement des quartiers
ments petits, notamment en HLM.pour aider l’action publique Davantage de Zus parmi les
Les Zus sont surreprésentées dansquartiers les plus en diff