LES NOUVEAUX RISQUES DES ENTREPRISES AU 21èmeSIÈCLE

Cci Paris Ile-De-France

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Les nouveaux risques des entreprises au 21ème siècle

Sujets

• Entreprise
• management
• Risque

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• Publié par: cahiersfriedland-CCI-Paris
• Publié le: 03 décembre 2013
• Nombre de lectures: 97
• Langue: Français

Extrait

n° 10 - 2 ème semestre 2012 LES CAHIERS de Friedland

LES NOUVEAUX RISQUES DES ENTREPRISES AU 21 ème SIÈCLE

Le risque, moteur de l’entreprise Cartographie de risques majeurs ou nouveaux Assumer le risque avec des outils externes et internes

http://www.etudes.cci-paris-idf.fr/publication/184-nouveaux-risques-entreprises-21eme-siecle

Jean-Louis Scaringella

Directeur général adjoint chargé des études et de la mission consultative Chambre de commerce et d'industrie de région Paris Ile-de-France

ÉDITORIAL

"Demain est moins à découvrir qu’à inventer" Gaston Berger

Le monde progresse par l’innovation, par l’invention et par le mouvement. Il en a toujours été ainsi. Cette démarche se vérifie dans tous les domaines, technologique, scientifique, humain, managérial, etc.

On observe ainsi un cycle de vie des idées, des produits et des choses, un mouvement qui passe par des états, par définition, précaires du simple fait que les conditions générales ne cessent de changer. Le mouvement est consubstantiel au monde et aux activités humaines.

C’est particulièrement vrai en économie et dans l’entreprise. On ignore, en effet, combien de temps dure tout nouvel ordre. Quand les conditions générales d’un marché se transforment , les entreprises qui satisfont ce marché par des biens et des services doivent faire évoluer leur offre. Les décisions de l’entreprise se font nécessairement dans l’incertitude à partir d’une hypothèse sur ce que seront les nouvelles conditions de l’environnement extérieur dans toutes ses composantes.

Elle prend, par conséquent, des risques qui ne sauraient être évités car liés à la stratégie ; c’est la condition indispensable pour que l’entreprise ait un temps d’avance, pour qu’elle soit la première à satisfaire le marché. "On n'est pas loin de penser que le risque est une opportunité. Une meilleure connaissance des risques est une source d'avantage compétitif", considère, d’ailleurs, Aliette Leleux, Responsable de l’activité gestion des risques pour Accenture France Benelux.

La prise de risque est l’essence mê me du rôle, dans la société, de l’entrepreneur comme l’a bien montré Schumpeter avec sa théorie de la destruction créatrice.

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Celui qui veut s’imposer, qui veut faire progresser le monde doit adopter cette approche du risque. Reste à savoir comment cerner le monde ; certes, il existe des modèles mathématiques, des analyses. "Les grands groupes pétroliers ou gaziers (…) font appel à des modèles mathématiques pour évaluer les impa cts sur les signaux faibles. Mais ces modèles ont généralemen t un coût prohibitif", estime Frédéric Lucas, Directeur général de l’AMRAE.

Et que valent ceux-ci dans une économie de marché caractérisée par des comportements humains, parfois irrationnels ? Le risque est grand de faire de mauvaises anticipations, de penser l’état du monde de manière erronée…

L’approche expérimentale avec tests et essais se veut symbolique d’une démarche de risque contrôlé. Il me semble normal que les risques que les scientifiques font courir à l’Humanité soient encadrés. Mais de là à leur couper les ailes… Jean-François Clervoy, astronaute, ne manque pas de le relever dans ces colonnes en soulignant que "l’on nous impose un certain nombre de contraintes (…) alors même que le s situations de risques sont parfois moins aiguës que dans le passé". C’est en cela que le principe de précaution appliqué de manière dogmatique me semble dangereux car facteur de stagnation et d’immobilisme.

Il en va de même pour les entreprises, dont Denis Kessler, Président Directeur général du Groupe Scor, déplore fort justement, en avant-propos de ces CAHIERS, qu’elles soient devenues "les responsables en dernier ressort" tant notre société est adverse au risque subi. 

La démarche de progrès consiste à passer d’un état stabilisé mais sûr à un état que l’on souhaite meilleur mais qui est incertain. "c’est s’écarter de la routine de l’existantInnover, pour s’engager sur des terres inconnues", affirme Frédéric Fréry, Professeur à ESCP Europe. La démarche qui nous pousse vers le progrès est donc aussi celle qui nous invite à la prise de risque. C’est en cela que l’existence même du risque et la prise de risque doivent être louées. La prise de risque est mue par cet appétit pour un monde meilleur, pour le progrès, pour le bonheur. Elle est consubstantielle à la création de valeur pour faire progresser l’Humanité.

Pour autant, il importe, pour une entreprise, d’identifier les risques qui correspondent réellement à son cœur de métier (core business) et de prendre les précautions nécessaires en termes d’assurance, de prévention, de process, etc.

Prendre la mesure des risques, c’est donc faire évoluer l’entreprise. Plus une entreprise s’engage dans une logique derisk managementavec l’idée que les risques peuvent être "valorisés", plus elle s’en trouve transformée. David Simonnet, Président d’Axyntis, rappelle, à ce propos, que "c’est en définissant précisément les associés aux risques que l’on enjeux peut rendre les valeurs de l’entreprise plus accessibles".

Comment alors ne pas privilégier une vision du monde, une intention stratégique à long terme qui se décline, ensuite, en plans d’action plus courts ? C’est tout l’intérêt de la

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ÉDITORIAL

cartographie et de la prospective des risques. Les auteurs ne manquent pas ici d’en témoigner quels que soient les risques qu’ils traitent : managériaux, psycho-sociaux, éthiques, juridiques, informatiques, sécuritai res, climatiques, politiques, etc. À l’approche quantitative qui a prédominé durant les Tren te Glorieuses, doit succéder, désormais, une perspective du futur de nature qualitative.

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