De l alcôve à l arène
538 pages
Français

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De l'alcôve à l'arène , livre ebook

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Description

En 1984, Michèle Sarde retraçait, dans son premier Regard sur les Françaises, l'histoire des femmes dans l'Hexagone du Moyen Âge aux années 1970. Sorties de " l'alcôve " grâce à la révolution contraceptive, il était logique que ce soit dans " l'arène " publique et politique qu'elles se battent désormais.Pour comprendre l'évolution de la France en matière d'égalité des sexes, cet essai parcourt tous les aspects, de l'intime au public, de la vie des Françaises. À travers quatre grandes thématiques - Sexualité, Mixité, Laïcité et Parité - l'analyse recense toutes les grandes batailles sociales qui les concernent : du PACS à l'homoparentalité, de la prostitution aux violences sexuelles, du code de la famille au port du voile à l'école, de la parité linguistique à la parité politique. Pourtant, comparée à d'autres pays européens, la France accuse encore de nombreux retards, surtout dans les domaines professionnels et politiques.Ce livre offre un bilan sociologique objectif et lumineux sur la longue marche des femmes françaises vers l'égalité. En guise d'illustration, il donne aussi la parole à des femmes d'aujourd'hui, toutes générations confondues, de Simone Veil à Fadela Amara, en passant par Clémentine Autain, Mazarine Pingeot, Yvette Roudy, Edith Cresson, Dominique Desanti, Juliette Minces etc... De l'expérience de chacune jaillit une représentation plurielle du féminin et l'horizon de luttes encore à mener. Car, des plus âgées, parce qu'elles ont posé les premières pierres, aux plus jeunes, parce qu'elles bâtissent l'avenir, toutes les femmes contribuent à cette révolution sociale. Sans oublier les hommes qui les accompagnent.






Dans l'Arène





(...) En Française, Ségolène Royal projette, elle, une image de femme désirable, les mots-clés de sa campagne (Désir d'avenir) étant d'abord le désir, tandis que celui d'avenir connote l'hommage d'Aragon à Elsa, où la femme " est l'avenir de l'homme ". Ségolène, cependant, comme Fabienne, ne choisit pas entre son homme et ses enfants. La composante maternelle est chez elle affirmée et assumée au nom de la féminisation du pouvoir et du transfert du père à la mère de la Nation. " Je veux faire pour les enfants de ce pays ce que je ferais pour mes propres enfants. " La célébration de sa dernière maternité par quelques photos de la dernière-née est une " médiatisation " qui lui a été vivement reprochée au pays de Simone de Beauvoir mais qui n'était pas très différente de la mise en scène de Nicolas Sarkozy autour de son couple et de son enfant. En transgressant le tabou de la vie privée et, dans la vie privée, de la maternité, l'élue des " sondages " faisait symboliquement franchir aux Françaises le passage qui les a menées en trente ans, pour le meilleur ou pour le pire, de l'alcôve à l'arène.
Hommes féministes et femmes peu solidaires sont deux constantes de la tradition française. Cette dernière ne s'est pas démentie au cours de la précampagne électorale de 2005-2006. Les femmes politiques ont pour la plupart rallié leurs candidats respectifs. Et des voix masculines se sont élevées pour dénoncer le machisme politique de la scène française. Ainsi Daniel et Gabriel Cohn-Bendit ont-ils adjuré les ténors du parti de la pré candidate, de dire ce qu'ils avaient à dire " au lieu de croire se grandir en rabaissant la seule concurrente féminine, car en réalité, c'est l'effet contraire qui se produit : eux se rabaissent et elle en sort grandie ". Alain Touraine a insisté, dans des entretiens, sur la suprématie masculine, composante du système des partis en France. Et épinglé l'aveuglement de l'élite politique française, qui ne voit pas qu'en votant pour une femme indépendante de l'appareil du parti, le citoyen moyen vote non seulement contre cette domination masculine, mais surtout par-là même contre le système tout entier.
Retirons-en que nous sommes en train de vivre le monde à l'envers. Car, en cette fin de règne patriarcal, dans une société en pleine mutation, un homme politique, quelles que soient ses qualités individuelles, aura du mal à se substituer à une femme politique. En termes essentialistes, Ségolène est non remplaçable par un homme, fût-il le père de ses enfants. Sauf à changer de sexe, extrémité à laquelle peu d'entre eux sont préparés. Le clan adverse ne s'y est d'ailleurs pas trompé : " Il faut faire disparaître la femme derrière la candidate ", a avancé un conseiller politique de Nicolas Sarkozy. (...)
Aux yeux de Michèle Fitoussi, interrogée par James Traub, beaucoup de Françaises se reconnaissent idéalement en Ségolène. Au terme de cette exploration chez nos compatriotes, on observe que Ségolène est une Fabienne qui a réussi à un moment à aller un peu plus loin que les autres. Qu'est-ce qui fait qu'elle y est arrivée ? Quelles sont les composantes nécessaires à une Française aujourd'hui pour être en mesure de gagner la faveur des électeurs ? (...)
Au XXe siècle, la compagne de François Hollande emprunte à Simone de Beauvoir son modèle de compagnonnage avec Sartre, moins sans doute le libertinage. La rivalité directe dans l'espace philosophique pour les uns, dans l'espace politique pour les autres, n'entame pas ? apparemment ? une complicité et une connivence intimes. En tout cas, dans l'image. Ils ne sont pas toujours d'accord, mais se manifestent un attachement indéfectible. Et ne se marient pas. Jusqu'ici, dans ce rôle difficile, François Hollande aura dépassé le célèbre auteur de L'Être et le Néant, offrant de son côté un modèle pour les jeunes pères d'aujourd'hui. Et ce couple emblématique bouscule les idées reçues sur les sexes. Car c'est lui, François, qui intrigue, élabore des stratégies, arbitre, prépare la voie et les chemins de traverse tandis qu'elle, Ségolène, s'avance droite dans ses talons, les yeux fixés sur le but, inconditionnelle de son homme, directe et sans vacherie. Il est le modéré, elle est parfois excessive. Il est flou, mystérieux, ambivalent. Elle est claire, parle franc, et peut être agressive. Une preuve de plus que le genre est une construction et que les qualités ou les défauts des femmes et des hommes ne sont pas toujours ceux des stéréotypes.
Nostalgie et forcément images d'Épinal : si Ségolène plaît à des électeurs aussi différents que d'anciens trotskystes ou de récents supporters du Front national, c'est par un mélange subtil de profil vieille France et de modernité rebelle à l'esprit d'appareil. Pour certains, elle incarne la France profonde comme François Mitterrand l'incarnait : petite-fille et fille de militaires, provinciale, attachée au terroir. Une dure enfance avec un père qui frappe les garçons et méprise les filles. Sauvée par l'école et les professeurs. Par le mérite. Du christianisme, elle a, comme beaucoup de Français, gardé la spiritualité et les " valeurs ", dont celle de la famille. Elle contourne le mandarinat, les réseaux masculins que pratique son compagnon, mais fréquente l'Élysée comme chargée de mission. Elle passe à son tour les épreuves du feu : députée des Deux-Sèvres, ministre, présidente de région. Son mot-clé depuis La Vérité d'une femme, c'est " l'ordre ". Un " ordre juste ". De quoi donner des boutons à la gauche libertaire.
Française de tradition, Ségolène Royal incarne cependant aussi la modernité féminine des nouvelles générations. " Gauloise " par la famille, elle est symboliquement " africaine " par la naissance au Sénégal et proche des " nouvelles Françaises " par choix, lançant dès sa déclaration de candidature cette métaphore végétale sur le métissage national : " Jusqu'à quand parlera-t-on des Français de souche comme si les autres étaient de feuillage ou de branchage ? "
Pour la maternité, Ségolène se rapproche plus des Fabienne ou des Sandrine que de l'auteure du Deuxième Sexe. Est-ce Ségolène le portait-robot de Fabienne ou le contraire ? Quatre naissances hors mariage voulues et une double journée qui en vaut certainement trois, surtout en période de campagne électorale. Un couple que son compagnon définit comme " deux libertés " et qui a élevé ensemble quatre enfants. Comme Fabienne, elle est très diplômée et n'a pas cessé de travailler malgré ses quatre enfants. Comme la Fabienne politique, incarnée par d'autres femmes réelles, elle a son franc-parler, ne pratique pas la langue de bois et ne parle pas longuement pour ne rien dire.
Quant au féminisme de Ségolène Royal, il est décidément plus proche de celui des différentialistes paritaires, attachées à l'égalité dans la différence, qu'à celui des universalistes libertaires, qui prônent l'égalité sans la différence, rejettent tout relent de contrainte ou de moralisme, et relativisent l'importance de la maternité. Face à la gauche en quête de révolution permanente, Ségolène incarne surtout la continuité de la tradition. Mais elle incarne aussi le changement par son " genre ", c'est-à-dire aussi son style, dans une démocratie où le citoyen et la citoyenne seraient entendus, plutôt que représentés par des barons de la politique. Cette nouveauté au moins d'apparence suffit-elle à lui assurer une victoire ? Si l'habit ne fait pas le moine, le sexe ne suffit pas non plus à faire la moniale. L'issue dépend d'elle, d'un électorat somme toute volatile, de son ou de ses concurrents... et des caprices de la fortune.
Quand j'ai conçu cet essai en 2003, la candidature gagnable d'une femme, en France, au poste suprême était inimaginable. Au moment où je le termine, elle ne paraît pas impossible. Si Mme Royal gagnait les élections de 2007, elle entrerait dans l'histoire, non seulement comme la première femme présidente de la République, mais comme celle qui aurait brisé l'enchantement de la loi Salique encageant, depuis Clovis, les Françaises sous un plafond de verre.
C'est pourquoi elle joue ponctuellement dans ce roman de la Française, commencé avec la révolution sexuelle du dernier quart du xxe siècle, et terminé à l'aube du IIIe millénaire sur la scène publique, un premier rôle. Nous savons aussi que ce moment passera, que diverses femmes aspireront à cette dignité et à d'autres. Mais il n'est pas exclu qu'à l'instant où ce livre paraîtra, pour la première fois de notre histoire, une femme, en plein épanouissement, avec des qualités très " féminines ", et sans faire ombrage à son alter ego, affronte en France un homme dans toute sa force, avec des qualités très " viriles ", et secondé par une talentueuse " femme de ". Quelle sera l'issue de ce combat au pays de la paix entre les sexes ? À l'instant où j'écris le mot fatidique de " fin ", en octobre 2006, c'est aussi loin que je puisse aller dans l'histoire des Françaises...






Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 septembre 2010
Nombre de lectures 72
EAN13 9782221122327
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
Le Désir fou , roman, Stock, 1976.
Colette, libre et entravée , biographie, Stock, 1978.
Réédition, Le Seuil, collection « Points », 1984.
Prix Jouvenel de l’Académie française, 1979.
Regard sur les Françaises , essai, Stock, 1984.
Réédition, Le Seuil, collection « Points », 1985.
Prix Briguet de l’Académie française, 1984, et prix Marcelle-Bluni de l’Académie des sciences morales et politiques, 1984.
Histoire d’Eurydice pendant la remontée , roman, Le Seuil, 1991.
Lettres à ses amis et quelques autres , correspondance de Marguerite Yourcenar, édition établie, présentée et annotée par Michèle Sarde et Joseph Brami, Gallimard, 1995.
Vous, Marguerite Yourcenar , Robert Laffont, 1995.
Le Salon de conversation , Jean-Claude Lattès, en collaboration avec Catherine Hermary-Vieille, 1997.
Le Livre de l’amitié , Seghers, en collaboration avec Arnaud Blin, 1997.
Jacques le Français , Le Cherche Midi, 2002.
Constance et la cinquantaine , roman, Le Seuil, 2003.

MICHÈLE SARDE
DE L’ALCÔVE À L’ARÈNE
Nouveau regard sur les Françaises



Ouvrage publié sous la direction de Betty Mialet
© Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 2007
EAN 978-2-221-12232-7

Aux innombrables Françaises qui auraient pu, elles aussi, figurer dans cet essai… À ma petite-fille Margaux


Sans la collaboration de Marion Dupuis, qui en a réalisé la documentation et certains entretiens, ce livre n’aurait pas vu le jour. Sa compétence, son efficacité et sa bonne humeur m’ont accompagnée dans ce long travail.
PROLOGUE
D’un regard l’autre De l’alcôve à l’arène

« Sans doute ne naît-on pas française, on le devient. » Cette paraphrase de Simone de Beauvoir ouvrait le premier Regard sur les Françaises 1 I , livre conçu au début des années 80, publié en janvier 1984, dans la foulée des années 70 et de ses mouvements de femmes. Quelque trente ans après, j’ai voulu mesurer le chemin parcouru par les Françaises. Il est considérable. Et tous les Français doivent en prendre conscience, les femmes plus âgées parce qu’elles y ont œuvré, les plus jeunes parce qu’elles poursuivent le voyage avec des forces neuves. Et les hommes parce que bon gré, mal gré, ils les ont accompagnées.
Ce Nouveau Regard sur les Françaises continue à tendre aux femmes un miroir, en déterminant ce qu’elles ont de différent et non ce qu’elles ont de commun avec les autres femmes. La fameuse « singularité française 2 ». Voire, dans certains cas, l’exception française ! Mais il témoigne aussi des hommes français. Ils ont dû changer en moins de deux générations leur représentation millénaire. Et certains sont même devenus féministes. Au final, peu de mouvements ont été plus proches du vieux rêve de « changer la vie » que celui qui vient d’ébranler l’ordre symbolique de notre société.
Le titre original et le sous-titre du premier Regard était une question en forme de conclusion : Femmes, trop aimées ? L’adoration privée que les Français avaient portée à leurs femmes avait-elle freiné les Françaises dans la conquête de leurs droits ? Vingt ans plus tard, ce nouveau Regard pose une question symétrique : les Françaises aiment-elles trop leurs hommes pour s’aimer assez, elles-mêmes et les autres, et faire avancer leurs causes ? Hommes trop aimés ? Légende et vérité, le feuilleton français commence et finit par une histoire d’amour.
En trente ans, pourtant, que de stéréotypes… et de réalités ont quitté notre champ de vision ! La fille de joie n’est plus. Les grandes courtisanes ne croquent plus de diamants. Les signataires de livres érotiques au féminin le font sous leur véritable nom. Emma Bovary a cessé d’épouser Charles. Peut-être s’est-elle pacsée avec Léon, mais, en province comme en banlieue, elle fait la double journée et n’a plus le temps de se consacrer à l’adultère et aux amants. Sa fille reçoit à l’école la pilule du lendemain et se fait faire une IVG aux frais de la Sécurité sociale. Son angoisse à la fin du mois ne sera pas de tomber enceinte une énième fois mais de ne pas avoir d’enfant, devant l’horloge biologique qui sonne le compte à rebours.
Plus personne, pas même les chansonniers, ne se moque des femmes savantes, qui sont plus diplômées que les garçons dans les universités. Il y a désormais des pompières, des soldates et des policières qui se revendiquent comme telles et, pour ce, on dit merci à « la » ministre. Certaines portent un string qui les dénude, d’autres un voile qui les recouvre, à condition que ce ne soit pas à l’école publique. Quant aux femmes politiques, si elles leur ont un temps préféré le pantalon pour qu’on ne sache pas qu’elles ont des jambes, elles n’hésitent plus à présent à affirmer leur féminité en robe ou en jupe.
En trente ans, nul doute que la France a changé. Après des siècles de cohabitation franco-française, les différences régionales se sont progressivement estompées, et les différences de classe sont moins marquées qu’elles ne l’étaient encore à la fin des années 60. L’intégration, qui avait converti à la francité une immigration considérable, n’est plus ce qu’elle était. Un des défis majeurs de ces dernières décennies fut la nécessité grandissante, dans la France postcoloniale, d’intégrer des communautés dont les valeurs et les traditions se situent aux antipodes de celles qui se dégageaient lors de la révolution de la libération sexuelle. Le débat sur le voile islamique et la laïcité concerne au premier chef toutes les femmes de notre pays et met à l’épreuve le consensus établi sur le statut des citoyennes dans la République. Et c’est la prise de parole des nouvelles Françaises, d’origine islamique, qui opère la suture entre une culture de jouissance et une culture de retenue.
C’est pourquoi l’exploration de la situation des femmes en France est une entrée dans la société globale. Elle permettra à ses femmes de représenter l’universel que les hommes avaient réussi naguère à signifier tout seuls. Ce voyage chez les Françaises prétend donc servir de prisme à la société tout entière qui se reflète dans la moitié d’elle-même. À travers cette étrange lucarne au féminin, on observera la comédie nationale de l’humaine condition, avec ses problématiques d’actualité : sexualité, violence, intégration, pouvoir.
Fin d’un siècle, début d’un millénaire : une révolution, celle de la contraception, en induit une autre, celle de l’investissement par les femmes de la sphère publique. Elle est générale dans la plupart des grandes démocraties où les femmes conquièrent l’espace professionnel et politique. Délivrées des contraintes de la maternité non désirée, elles peuvent s’engager dans les charges publiques et professionnelles. Pour les féministes historiques des années 70, la seule révolution souhaitable était d’ordre privé et s’exerçait sur le corps et par le corps. « Mon corps m’appartient » en était le principe et même l’objectif. Trente ans après, on entend plus distinctement une autre rengaine qui traînait aussi dans les mouvements de femmes : « Le privé est politique. » Et les femmes ont importé sur la scène publique leurs problèmes de « bonnes femmes » pudiquement rebaptisés sujets de société, et devenus enjeux électoraux.
Dans mon premier Regard , je citais Roland Barthes qui n’hésitait pas à interpeller la femme en cage dans le « gynécée » : « Fermez le gynécée, et puis seulement alors lâchez la femme dedans. Aimez, travaillez, écrivez, soyez femme d’affaires ou de lettres ; mais rappelez-vous toujours que l’homme existe et que vous n’êtes pas faite comme lui : votre ordre est libre à condition de dépendre du sien ; votre liberté est un luxe, elle n’est possible que si vous reconnaissez d’abord les obligations de votre nature 3 . » Ce gynécée français, permissif et assiégé de tous côtés par le monde des hommes qui le limitait, les femmes l’ont quitté dans les deux ou trois dernières décennies, en refusant de se marier et en briguant malgré les maternités des charge

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