Lettre ouverte au Monde

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• Publié par: Lejournaldesentreprises
• Publié le: 19 décembre 2014
• Nombre de lectures: 288
• Langue: Français

Extrait

Lettre ouverte

à Monsieur Thomas Wieder, rédacteur en chef, chef du service France  du journal Le Monde

à Monsieur Pascal Galinier, médiateur du journal Le Monde

Vous le comprendrez, je souhaite vous parler de Saint-Etienne. De notre Saint-Etienne.

Il y a 9 mois, les Stéphanois m'ont accordé leur confiance et j'ai depuis l'honneur d'exercer la plus haute charge de notre ville. Cette mission, comme l'ensemble des élus du conseil municipal, je la conduis avec tout mon coeur et avec toute mon énergie.

Aussi, quand des images, des clichés, des propos, avec les jugements qui en découlent, viennent injustement blesser tous ceux qui ont le coeur à Saint- Etienne, je ne peux m'empêcher de m'élever contre eux. C'est le cas avec un article publié le 9 décembre dans les colonnes du Monde.

Nous, Stéphanois, connaissons notre ville. Nous savons ce qu'elle est parce que nous, nous y vivons. Et nous en sommes fiers, comme nous sommes fiers de ses traditions ouvrière, populaire et créative, qui sont toute son âme.

Saint-Etienne porte encore, dans certains de ses quartiers, les stigmates de son histoire industrielle passée. Est-ce à dire qu'elle les portera à jamais ? Bien sûr que non.

Depuis plus de 10 ans, nous travaillons à leur réhabilitation. La Ville, bien entendu, mais aussi l'Etat à travers des dispositifs comme ceux de l'Etablissement public d'aménagement de Saint-Etienne ou encore l'Agence nationale de rénovation urbaine. La photographie qui accompagne l'article est d'ailleurs celle d'un bâtiment voué à une démolition programmée dans quelques semaines...

Nous ne disposons pas de la Méditerranée ensoleillée comme à Montpellier. Et nous n'avons pas non plus été capitale européenne de la culture comme le fût Lille il y a quelques années. Pourtant, statistiquement – puisque l'article s'appuie sur de tels chiffres – le taux de pauvreté rencontré à Saint-Etienne (22 %) est inférieur au leur (25 %).

Pourquoi donc avoir choisi Saint-Etienne comme unique exemple à l'appui de l'article ?

Une ville ne se résume pas à une caricature. « Capitale des taudis », centre- ville « miné par la pauvreté », ville « poisseuse »... : Saint-Etienne, ce n'est pas cela !

Notre présent et notre avenir, ils seront ce que nous en ferons collectivement.

Le présent de Saint-Etienne, c'est d'être la ville de l'innovation. C'est d'être la ville où s'invente le monde d'aujourd'hui et de demain. C'est d'être la ville aux 1000 brevets qui fait la part belle à la créativité et à l'entrepreneuriat.

Nous nous sommes depuis longtemps relevés pour devenir le territoire des leaders nationaux du textile médical, de l'optique, de la mécanique, et de l'urbanisme.

Notre contrat avec l'avenir, c'est aussi le design par lequel Saint-Etienne est la seule ville française à avoir a obtenu le label international de l'UNESCO. C'est encore le numérique par lequel le monde se réinvente.

Chez nous, le fatalisme n'a pas son mot à dire. Saint-Etienne refuse et refusera toujours de s'endormir sur son glorieux passé, comme en témoignent son bassin de 20 000 PME-PMI, ses 25 000 étudiants, ses 50 entreprises leaders mondiaux ou les 140 000 visiteurs de la Biennale du Design.

J'ai donc pris l'initiative de demander aux Stéphanois de poster leurs plus belles photographies de la ville sur les réseaux sociaux. Chacun peut ainsi se rendre compte que Saint-Etienne, c'est cela !

Gaël Perdriau Maire de Saint-Etienne Président de Saint-Etienne Métropole