Chronique militaire de la chute du mur
290 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Chronique militaire de la chute du mur , livre ebook

-

290 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La Bundeswehr s'est vu contrainte de faire face, au lendemain de la chute du mur de Berlin, à la fusion-absorption de l'armée est-allemande, à la gestion du repli des forces soviétiques, au soutien financier des unités alliées engagées dans le Golfe, à l'envoi de contingents militaires en Turquie, tout en devant préparer l'outil militaire d'une Allemagne souveraine, soucieuse de pouvoir affronter, avec ses partenaires, les nouvelles menaces en Europe et dans le reste du monde. Ces évènement sont ici relatés à travers les notes et souvenirs d'un Attaché de Défense à Bonn.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 59
EAN13 9782336272092
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296125834
EAN : 9782296125834
Chronique militaire de la chute du mur "Attaché de Défense" à Bonn
1989-1992

Daniel Roudeillac
3 octobre 1990 Cérémonie de prise de commandement des forces armées allemandes unifiées par M. Stoltenberg,
Préambule
Désigné, lors du conseil des ministres du 20 juin 1989, en qualité « d’Attaché de Défense près l’ambassade de France à Bonn 1 », j’ai rejoint l’Allemagne dès le 13 juin, afin de passer une semaine aux côtés du général Pennachioni, mon prédécesseur, familier de longue date des questions militaires allemandes. J’avais rencontré, au préalable, les plus hautes autorités civiles et militaires du ministère de la défense et, une fois sur place, leurs homologues de « la Hardthöhe 2 ». Aucune de ces autorités, tant à Paris qu’à Bonn, ne m’a fait état de l’imminence d’évènements majeurs, susceptibles de bouleverser radicalement la donne stratégique en Europe. Les esprits sont alors plus préoccupés par ce qui se passe en Chine sur la place Tian’anmen et par un possible raidissement des militaires soviétiques, si l’ordre communiste en Europe venait à être menacé.
Et puis ce fut la chute du mur, l’effondrement de la République Démocratique Allemande (RDA) et de son armée, la fin de la guerre froide, l’effritement de la puissance militaire soviétique, la dissolution du Pacte de Varsovie et l’obligation faite à la Bundeswehr de se préparer à d’autres perspectives, que ce à quoi elle s’entrainait depuis des décennies. La méconnaissance en amont de l’imminence de ces évènements majeurs incite à parler de surprise stratégique. Les chercheurs ne manqueront pas de s’interroger sur les facultés d’anticipation des grands services de renseignement civils et militaires soviétiques et occidentaux, lorsque seront accessibles en France toutes les archives de l’année 1989. Peut-être auront-ils alors la surprise de constater que certains savaient ce qui allait arriver, et qu’un Poutine 3 , par exemple, en savait plus qu’on ne le pense et à tout le moins beaucoup plus que ses homologues occidentaux !
Je m’apprêtais donc à gérer au mieux une situation figée, uniquement soucieux d’accomplir les tâches traditionnelles dévolues à tout Attaché de Défense. Or loin de sombrer dans la routine, j’ai été vite contraint, avec l’équipe en place, de « vider les armoires » et d’ouvrir de nouveaux dossiers au fil des évènements. S’il ne manque pas d’ouvrages de qualité sur la chute du mur, sur le contexte politique et diplomatique du moment, sur les retombées humaines, économiques et sociales, il n’y a pas, à ma connaissance, d’ouvrages en langue française, axés sur les aspects strictement militaires de ce qui est alors intervenu en Allemagne. Les questions militaires et de défense ont pourtant été au centre des préoccupations du chancelier Kohl et de ses homologues concernés par la «question allemande». L’énumération des principaux dossiers témoigne de leur importance et de leur complexité : Dissolution du Pacte de Varsovie, négociations de Vienne sur le désarmement conventionnel, initiatives multilatérales concernant les armes nucléaires, fusion de l’Armée Nationale Populaire 4 avec la Bundeswehr, retrait d’Allemagne des forces soviétiques et alliées, devenir de l’OTAN, de la CSCE, de l’UEO, de la coopération militaire franco-allemande, gestion des armes nucléaires de l’ex-URSS stationnées en Allemagne, restructuration de la Bundeswehr, le tout sur fond de guerre du Golfe et de crise yougoslave…
Ayant lu et relu, étant jeune officier, les deux ouvrages 5 d’André François Poncet, ambassadeur de la France en Allemagne, à l’heure de la montée en puissance de la Wehrmacht, puis étudié l’œuvre monumentale de Benoist-Méchin sur « l’histoire de l’armée allemande », je me suis interrogé sur les raisons pour lesquelles l’attaché militaire en titre de cette époque, polytechnicien, parlant parfaitement le japonais et l’allemand, n’a pas publié un ouvrage sur ses années passées à Berlin, alors qu’il s’est brillamment exprimé sur la civilisation japonaise. J’attribue cette frilosité à la rigueur intellectuelle du général Gaston Ernest Rinondeau 6 , soucieux de respecter le double devoir de réserve militaire et diplomatique auquel il était astreint de par son statut.
Je considère pour ma part, que l’annonce faite en France de l’ouverture des archives diplomatiques de 1989 m’autorise à m’affranchir quelque peu de ce fameux devoir de réserve, si confortable par ailleurs. Je ne pense donc pas faillir à mes obligations, en levant un coin du voile de ce que j’ai pu observer et entendre entre 1989 et 1992, à l’occasion de cet évènement exceptionnel que constitue la fusion de deux armées, hier ennemies. Ma démarche consiste d’ailleurs moins à révéler je ne sais quel secret, qu’à mettre en forme un grand nombre d’informations accessibles au grand public, mais souvent ignorées.
Présent à Bonn entre juin 1989 et octobre 1992, je n’étais pas alors, et de loin, le seul officier français en service sur le territoire allemand. L’Attaché de Défense en Allemagne occupait en effet une place bien particulière dans le dispositif militaire français d’Outre-Rhin. Le présent ouvrage s’intéresse donc aussi aux forces françaises d’Allemagne (FFA), aux forces françaises de Berlin, à la brigade franco-allemande alors en gestation, aux nombreux officiers de liaison et d’échange 7 , aux bureaux de programme d’armement implantés en Allemagne, aux organismes institutionnels franco-allemands de coopération militaire, aux missions temporaires, aux autorités de tout niveau qui ont participé aux multiples rencontres périodiques.
L’originalité des observations de l’Attaché de Défense tient en fait à sa proximité des plus hautes autorités militaires allemandes, à sa vocation à faciliter les échanges avec leurs homologues français, à sa cohabitation avec les autres Attachés de Défense accrédités en Allemagne, à la diversité des contacts civils et militaires qu’il est conduit à prendre, à la relation spécifique enfin qu’il entretient avec les officiers de « la Hardthöhe », une relation que lui enviaient bon nombre de ses collègues.
Le présent ouvrage a été rédigé à partir des notes personnelles que j’ai pu conserver et n’a valeur que de témoignage, avec ce que cela comporte parfois de subjectivité, même si mes observations ont pu être confirmées par ailleurs. Mon objectif est d’apporter une modeste pierre à l’édifice construit par les chercheurs et autres experts 8 , spécialistes des questions allemandes, qui se sont penchés, ou se pencheront encore, sur les trois années décisives pour la Bundeswehr, qui ont fait suite à la chute du mur.
D.R 9
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Préambule Titre I - Du 13 juin 1989 au 9 novembre 1989 De la première visite de Gorbatchev à Bonn, à la chute du mur. Titre II - Du 9 novembre 1989 au 3 octobre 1990. De la chute du mur à l’unité allemande. Titre III - Du 3 octobre 1990 au 30 juin 1991 De l’unité allemande à la dissolution du BWKO Titre IV - Du 30 juin 1991 au 26 novembre 1992 De la dissolution du BWKO aux directives Rühe Titre V - 1989-1992 La coopération militaire franco-allemande Titre VI - 1989-1992. Les polémiques En guise de conclusion Annexes
Titre I
Du 13 juin 1989 au 9 novembre 1989 De la première visite de Gorbatchev à Bonn, à la chute du mur.
L’état des lieux
Ephéméride, spécificité du Poste de Bonn, les deux armées allemandes, les armées étrangères stationnées en Allemagne, les préoccupations de l’heure

Ephéméride
30 mai-23 juin 1989 : Réunion CSCE, dimension humaine à Paris. 13 juin 1989 : 1° visite de Gorbatchev en RFA. juillet 1989 : Annonce du retrait de 1500 soldats belges à la fin 1991. Juillet et août 1989 : Débat en RFA sur le statut des forces stationnées en RFA. 7-11 août 1989 : Stoltenberg annonce un accord pour maintenir les coûts du Jäger 90. 17-23 septembre 1989 : Manœuvre (1° CA) + (1° Brigade) en Champagne. Semaine du

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents