Crises et organisations internationales
147 pages
Français

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Description

Conflits armés, catastrophes naturelles, crises financières, effondrements étatiques... Les "crises" aux formes diverses sont aujourd'hui l'objet d'interventions croissantes d'organisations internationales. Pourquoi ces organisations investissent-elles ces "crises" ? Comment se saisissent-elles d'enjeux nouveaux pour consolider ou étendre leurs champs d'action respectifs ?Ce numéro entend restituer les résultats de travaux fondés sur une observation attentive de ces organisations internationales, et des façons dont elles se saisissent de cette catégorie pratique qu'est la "crise".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 279
EAN13 9782336283579
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Actualité de la revue, colloques, séminaires, résumés des articles (français/anglais) et tous les articles publiés sur : www.conflits.revues.org Résumés en anglais également disponibles sur : www.ciaonet.org
Indexé dans Cambridge Sociological Abstracts , International Political Science Abstracts , PAIS, Political Sciences Abstracts , Linguistics & Language Behavior Abstracts .
Crises et organisations internationales

David Ambrosetti
Cultures & Conflits
n° 75 - hiver 2009
Directeur de publication : Daniel Hermant
Rédacteur en chef : Didier Bigo
Rédacteurs associés : Philippe Bonditti, Antonia Garcia Castro, Christian Olsson, Anastassia Tsoukala
Numéro sous la responsabilité scientifique de : David Ambrosetti et Yves Buchet de Neuilly
Secrétariat de rédaction : Blaise Magnin, Karel Yon
Ont participé à ce numéro : Laurent Bonelli, Benoît Cailmail, Colombe Camus, Blaise Magnin, Médéric Martin-Mazé, Anastassia Tsoukala, Christophe Wasinski, Karel Yon
Comité de rédaction : Philippe Artières, Marc Bernardot, Laurent Bonelli, Hamit Bozarslan, Yves Buchet de Neuilly, Ayse Ceyhan, Frédéric Charillon, Yves Dezalay, Wolf-Dieter Eberwein, Gilles Favarel-Garrigues, Michel Galy, Virginie Guiraudon, Jean-Paul Hanon, Bastien Irondelle, Christophe Jaffrelot, Riva Kastoryano, Farhad Khosrokavar, Bernard Lacroix, Jacqueline Montain-Domenach, Angelina Peralva, Gabriel Périès, Pierre Piazza, Amandine Scherrer, Hélène Thomas, Jérôme Valluy, Dominique Vidal, Chloé Vlassopoulou, Michel Wieviorka
Equipe éditoriale : David Ambrosetti, Anthony Amicelle, Tugba Basaran, Mathieu Bietlot, Benoît Cailmail, Colombe Camus, Stephan Davishofer, Marielle Debos, Gülçin Erdi Lelandais, Julien Jeandesboz, Médéric Martin-Mazé, Antoine Mégie, Natacha Paris, Elwis Potier, Francesco Ragazzi, Christophe Wasinski.
Comité de liaison international : Elspeth Guild, Jef Huysmans, Valsamis Mitsilegas, R.B.J. Walker
Documentation / presse : Jacques Perrin
Les biographies complètes de chacun des membres de la revue sont disponibles sur notre site internet : www.conflits.org
Webmaster : Karel Yon
Diffusion : Blaise Magnin
Manuscrits à envoyer à : Cultures & Conflits - bureau F515, UFR SJAP, Université de Paris-Ouest-Nanterre, 92001 Nanterre cedex - redaction@conflits.org
Les opinions exprimées dans les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Conception de la couverture : Karel Yon
© Photographie de couverture : Council of the EU © Cultures & Conflits / L’Harmattan, décembre 2009.
9782296114777
Sommaire
Page de titre Cultures & Conflits Page de Copyright Les organisations internationales au cœur des crises - Configurations empiriques et jeux d’acteurs Produire de la capacité de gestion de crise internationale - Le cas de l’OTAN au cours des années 2000 « Vivre dans un monde plus sûr » - Catastrophes « naturelles » et sécurité « globale » Le crédit vacillant de l’expert - L’OCDE face au chômage dans les années 1990 et 2000 Devenir diplomate multilatéral - Le sens pratique des calculs appropriés « Décide de demeurer saisi de la question » - La mobilisation du Conseil de sécurité de l’ONU face aux crises CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE RÉSUMÉS / ABSTRACTS
Les organisations internationales au cœur des crises
Configurations empiriques et jeux d’acteurs
David AMBROSETTI et Yves BUCHET DE NEUILLY
Conflits armés, catastrophes naturelles, crises financières, effondrements étatiques… Les « crises » aux formes diverses (et souvent contestées), infranationales, nationales ou internationales, sont aujourd’hui l’objet d’interventions croissantes d’organisations internationales. ONU, HCR, OTAN, FMI, FAO, UE, OSCE, PNUD, BM, G8, AIEA, UA… La liste serait bien longue, et l’on pourrait y ajouter tous les dispositifs ad hoc (Groupes de contact, Quartet, etc.), créés le temps d’une crise, pour la crise dont ils contribuent à dessiner les contours 1 .

Il est important de comprendre pourquoi et comment ces organisations diverses investissent de telles « crises », se saisissent ainsi parfois d’enjeux nouveaux et consolident ou étendent, ce faisant, leurs champs d’action respectifs. L’interrogation est résolument spécifique, contextuelle, appelant une enquête empirique au cas par cas. Mais il ne s’agit pas de renoncer à toute ambition théorique pour autant. Une telle bureaucratisation internationale ne reste probablement pas sans effet sur la composition des acteurs en présence dans les domaines concernés, et sur la nature des relations de pouvoir entre ces acteurs, Etats inclus. Jusqu’où ? En quoi les organisations internationales produisent-elles un environnement spécifique, distinct d’autres configurations politiques internationales ? En quoi contribuent-elles à tracer de nouvelles lignes dans le jeu, et de nouvelles règles du jeu ? De telles transformations (ou leur absence) doivent être établies à partir d’un dialogue entre concepts et matériaux empiriques.

Parfois très élaborées, les théories des relations internationales généralement utilisées pour répondre à ces questions se placent à un niveau de généralisation très élevé. Elles tendent ainsi à enfermer le chercheur dans un maillage serré d’axiomes et d’hypothèses, conséquence nécessaire de la forte ambition nomologique qui les caractérise. Aussi louables soient ces entreprises, on admettra néanmoins qu’elles ont pour effet d’éloigner le chercheur de l’observation attentive et de longue durée de l’objet étudié – ici les organisations internationales –, de perdre de vue les apports attendus d’une démarche inductive fructueuse.

Les approches dominantes, en particulier néoréalistes, font peu de cas des organisations internationales, réduites au rang de simples instruments des Etats 2 . Même les institutionnalistes néolibéraux, attachés à un axiome intergouvernementaliste irréductible, limitent bien souvent l’apport et l’impact de ces organisations à quelques économies potentielles de coûts de transactions 3 . Les organisations internationales ne seraient qu’un instrument à disposition des Etats. Elles seraient tributaires de leurs rapports de force qui non seulement en produiraient les contours, mais décideraient de surcroît de leurs (non) usages. Deux difficultés majeures apparaissent aussitôt : tout se passe comme si les organisations internationales ne pouvaient faire autre chose que ce pour quoi elles auraient été créées (ou renégociées ensuite par les Etats) ; tout se passe comme si les Etats étaient des entités cohérentes avec des préférences stables au niveau international, et donc dans les organisations internationales.

Le problème de l’autonomie et des intérêts propres des organisations internationales cristallise en effet les oppositions entre spécialistes et écoles des relations internationales, que ce soit sur les régimes internationaux 4 ou sur les processus d’intégration régionale, et particulièrement la construction des communautés puis de l’Union européenne 5 . Certes, contrairement aux réalistes, les libéraux n’appréhendent pas l’Etat comme une boîte noire, et l’intérêt national comme un donné structurel (lié à la position de l’Etat dans le système politique international). Mais si les concurrences d’intérêts sont bien à l’œuvre au sein des Etats, le gouvernement (au sens large) est pensé comme un mécanisme d’arbitrage et de centralisation des revendications 6 . Il constitue dès lors une entité stable et cohérente dans les arènes multilatérales.

Pour échapper à cette naturalisation de l’acteur étatique et de ses intérêts, certains auteurs se sont replongés dans les approches plus critiques de l’ordre international questionnant les logiques hégémoniques des Etats, en particulier dans le domaine des idées, des valeurs et des normes qui dominent au sein des organisations internationales 7 . Depuis quelques années, dans la littérature scientifique en relations internationales, les approches regroupées sous le label « constructiviste » fournissent les instruments d’analyse les plus fréquemment utilisés pour soutenir l’hypothèse de l’autonomie de ces organisations, ou à tout le moins celle de la spécificité du jeu politique international qui s’y déroule. Elle mesure, pour ce faire, la reconfiguration des idées (idée de soi, des autres, d

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