L inspecteur Pierre Bonny
262 pages
Français

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L'inspecteur Pierre Bonny , livre ebook

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Description

L'inspecteur de police Pierre Bonny (1895-1944) fut impliqué dans des affaires aussi célèbres que celles de Guillaume Seznec, de l'Action française, d'Alexandre Stavisky, du conseiller Albert Prince, du préfet de police Jean Chiappe, de Geneviève de Gaulle et de la "Gestapo française" du 93 de la rue Lauriston à Paris. Grâce à des archives, l'auteur retrace le destin d'un homme qualifié, un jour, de "premier policier de France", et fusillé, 10 ans plus tard, comme le pire des criminels.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 140
EAN13 9782296810464
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’INSPECTEUR PIERRE BONNY

Le policier déchu de la “ gestapo française ” du 93, rue Lauriston
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55108-4
EAN : 9782296551084
Guy Penaud

L’INSPECTEUR PIERRE BONNY

Le policier déchu de la “ gestapo française ” du 93, rue Lauriston














L’Harmattan
Quelques ouvrages du même auteur :
Histoire de la Résistance en Périgord , Editions Fanlac, 1985
André Malraux et la Résistance , Editions Fanlac, 1986
Chroniques secrètes de la Résistance dans le Sud-Ouest , Editions Sud-Ouest, 1993
Les Milliards du train de Neuvic , Editions Fanlac, 2001
Les Crimes de la division Brehmer , Editions de La Lauze, 2004
La “ Das Reich ” 2e SS Panzer Division , Editions de La Lauze, 2005
L’Enigme Seznec , Editions de La Lauze, 2006
Histoire des diocèses du Périgord et des évêques de Périgueux et Sarlat , Editions Impressions, 2010
Histoire secrète de la Résistance dans le Sud-Ouest , Editions Sud-Ouest, 2011
“ J’étais un être marqué par une fatalité inexorable, emporté par un courant qui m’a brisé sur les récifs. ”
Pierre Bonny
Lettre à son épouse
22 décembre 1944
AVANT-PROPOS

Cité nommément, en 1966 et 1996, dans les romans Les Matadors et Madame… de Saint-Sulpice d’Alphonse Boudard et dans La Place de l’Etoile, la première publication de Patrick Modiano, parue en 1968, Pierre Bonny se retrouve aussi transposé sous les traits de Pierre Philibert dans La Ronde de nuit , du même auteur. Roger Peyrefitte en fit l’un des héros de son roman Manouche , sorti en 1972. Et Pierre Serval parle encore de lui dans Une boule de neige en enfer , publié en 1980. Sans oublier Frédéric H. Fajardie qui le cite dans ses Romans noirs , en 2006, ainsi que Chambord qui le mentionne dans le roman Les Robes , en 2009.
Deux romanciers célèbres, qui ont eu l’occasion de le croiser sur leur chemin, en ont également parlé : Joseph Kessel dans Stavisky, l’homme que j’ai connu (Gallimard, 1934) et Auguste Le Breton, dans 2 sous d’amour (Carrère, 1986). Un troisième, Georges Simenon, le père de Maigret, qui a bien connu Bonny au moment de l’affaire Prince, a longuement parlé de lui dans une série d’articles parus dans Paris-Soir en 1934.

A côté des romanciers, la bande de Bonny et Lafont a également inspiré les cinéastes. Ainsi, Claude Lelouch évoque ce groupe de truands dans son film Le Bon et les méchants (1975), Stéphane Bouy jouant Bonny. Un autre film, 93, rue Lauriston , de Denys Granier-Deferre, a été diffusé sur Canal Plus en décembre 2004. Le rôle de Pierre Bonny est alors tenu par Christian Charmetant. Une “ fiction basée, hélas ! sur des faits réels ” précisa fort justement le journal L’Humanité , même si l’équipée sanglante en Corrèze et en Périgord n’y est pas abordée. Quant à Bertrand Tavernier, il s’était également intéressé à Bonny et Lafont, aux gangsters de la rue Lauriston (“… des salauds de la pire espèce ” selon ses propres termes) certes, mais également à tous les gens qui gravitaient autour, comme les banquiers ou les gros commerçants. Le projet ne fut toutefois pas mené à son terme, le cinéaste ayant été dissuadé par les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost, ce dernier estimant qu’“ en faire des personnages dramatiques, c’était prendre le risque de les magnifier et de les glorifier ”. Et puis, a depuis ajouté Tavernier, “ il y avait quelqu’un qui voulait traiter le même sujet .” Toujours lié à la bande de la rue Lauriston, le film de Christian Gion One Two Two, 122, rue de Provence (1974) nous présente Bonny sous les traits de Jean François Dupas. Et lorsque Yves Boisset sortit, en 1993, son téléfilm sur L’affaire Seznec , Maxime Leroux tint le rôle de Bonny. L’affaire Stavisky intéressa également les cinéastes. André Cayatte, le premier, s’inspira librement de cette affaire pour tourner, en 1947, Le Dessous des cartes . On y voit un inspecteur de police nommé Nansen (joué par Paul Meurisse) - difficile de ne pas reconnaître Bonny sous ses traits - récupérer les talons de chèques compromettants d’un escroc qui s’était suicidé en montagne !
Enfin, dans le film Stavisky d’Alain Resnais (1974), si Jean-Paul Belmondo campe l’escroc, le rôle de Pierre Bonny fut tenu par Claude Rich. Alphonse Boudard, qui avait eu l’idée d’un ouvrage sur Lafont et Bonny, idée qui resta lettre morte, le voyait déjà à l’écran avec, pour interpréter Bonny, Daniel Prévost : “ Tu lui dis de faire la gueule, de pincer les lèvres, tu lui plaques les cheveux, et il sera génial !”. Ce dernier projet resta lui aussi lettre morte. (1) La télévision n’est pas en reste : outre le téléfilm d’Yves Boisset, une fiction ( L’Affaire Prince : des suicidés de 1934 , réalisée en 1978 par Maurice Frydland sur un scénario de Serge Ganzl) présenta Bonny sous les traits de Nicolas Silberg.

Tous les ouvrages historiques ou biographiques, qui ont évoqué les années troublées de la fin de la IIIe République et de l’Occupation ou qui ont eu pour thèmes la police, la politique ou les affaires judiciaires mentionnent Pierre Bonny et son implication dans de nombreux faits divers. Sans oublier une très forte production journalistique, qui n’a guère cessé depuis les années 1920.

Car son nom apparaît dans la plupart des grandes affaires criminelles qui marquèrent la première moitié du XXe siècle et dont certaines sont liées à la politique : Seznec, Stavisky, le conseiller Prince, l’Action française, la Cagoule, le docteur Petiot ou le 93, rue Lauriston.

Il était, pour les uns, un policier capable de remplir toutes les missions qui lui furent confiées, même les plus délicates. Il est tenu, par beaucoup d’autres, pour un policier vénal, un exécuteur de “ basses besognes ”, apte à tremper dans toutes les combines même les plus illégales ou même criminelles. Maurice Garçon le décrit ainsi dans son Histoire de la Justice sous la IIIe République : ambitieux, intelligent, actif, “ complètement dénué de scrupules et de moralité ”, étouffant des affaires et rendant des services à ceux qui l’utilisèrent, comme les ministres Aristide Briand, Albert Sarraut, Camille Chautemps puis, plus tard, le garde des Sceaux Chéron qui a dit de lui, au moment de l’affaire Stavisky, qu’il était “ le premier policier de France ”.

Trahi à son tour par ceux qu’il croyait être ses amis ou ses complices, traîné devant une Justice expéditive peu après la Libération, il paya pour ses crimes dès la fin de l’année 1944 sans que sa “ carrière criminelle ” ait été totalement reconstituée.

Comment ce policier, promis à une brillante carrière dans “ la grande maison ”, a-t-il basculé, une fois la France occupée par les troupes nazies, dans l’ignominie, en devenant l’“ un des piliers de la gestapo française ” de la rue Lauriston, fort justement haï par tous ?

Finalement, qui était réellement cet homme : “ un as ” de la Sûreté générale, salué pour ses exploits sensationnels, ou un “ policier taré ” ayant trempé dans des affaires les plus louches voire criminelles ?
























1 - Maudhuy, p. 77
LES JEUNES ANNEES
Bien que sa carrière administrative ou ses activités délinquantes aient eu principalement pour cadre la région parisienne, Pierre Bonny est un enfant du Sud-Ouest. Il est, en effet, né le 25 janvier 1895 à Bordeaux (Gironde) de Pierre Bonny, originaire de Branne (Gironde) et d’Angèle Faure, native de Périgueux (Dordogne). Le grand-père Bonny disposait d’une certaine fortune puisqu’il laissa à chacun de ses six enfants une maison et un lopin de terre que chacun exploita en paysan consciencieux.
Il est vrai qu’il fut régisseur durant une cinquantaine d’années d’une partie des domaines de la famille Deutsch de la Meurthe, célèbres industriels, qui possédaient plusieurs raffineries, dont une à Saint-Loubès, en G

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