La privatisation de la sécurité
190 pages
Français

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La privatisation de la sécurité , livre ebook

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Description

Bien que la privatisation ait d'ores et déjà atteint de nombreux domaines, l'avènement d'une sécurité privée de type militaire soulève de graves enjeux. Non seulement une telle intrusion du privé remet en cause le fondement des prérogatives régaliennes, mais elle est aussi un véritable défi pour les puissances publiques qui doivent encadrer ce phénomène. Les sociétés militaires privées (SMP) cherchent à conquérir de nouveaux marchés. Leur dernière cible est le domaine du maintien de la paix. Souvent associées au mercenariat, les SMP cultivent maintenant une image d'entreprises responsables.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 94
EAN13 9782296477841
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La privatisation de la sécurité
« Diplomatie et stratégie »
Collection dirigée par Emmanuel Caulier
Ouvrages parus
Fazil ZEYLANOV, Le conflit du Haut-Karabakh, une paix juste ou un guerre inévitable : une approche historique, géopolitique et juridique , 2011.
Philippe DEPRÉDURAND, L’Union européenne et la mer, ou les limbes d’une puissance maritime , 2011.
Marie-Charlotte BURNET, Sarah Dubreil, Anaïs Mirval, Laura
Pajot Moricheau, La Gestion des fleuves dans la stratégie d’expansion régionale de la Chine , 2011.
Valériane ÉTÉ, Clémentine LEPAIS et Samantha VACHEZ,
Géopolitique des technologies de l’information et de la communication au Moyen-Orient. Entre compétitivité étatique et stratégie de contrôle , 2011.
Cristina AGUIAR et Khamliènhe NHOUYVANISVONG (ambassadeurs), Guide pratique de la négociation internationale , 2010.
D’ABOVILLE (Robert), Investissements pétroliers chinois en Afrique , 2010,
MIGNOT (Bruno), Il était une fois des militaires. Chronique d’une mutation en cours , 2009.
LODDO (Jean-François), Le Nouvel Ordre du puzzle des Balkans , 2009.
MALLATRAIT (Clémence), en collaboration avec Thomas Meszaros, La France, puissance inattendue au XXI e siècle dans le Pacifique Sud , 2009.
DEREUMAUX (René-Maurice), L’Organisation internationale de la francophonie. L’institution internationale du XXI e siècle , 2008.
COJOCARU (Doru), Géopolitique de la mer Noire. Eléments d’approche , 2008.
LEFEBVRE (Jean-Luc), A la recherche du cinquième élément : du feu à l’espace, une brève histoire de conquêtes , 2008.
MIGNOT (Bruno), Regard d’un militaire sur la société française .
La République nous appelle , 2007.
MEYER (Michel), La nouvelle diplomatie commerciale brésilienne. Lula : danse avec le soleil , 2005.
Alexandre Henry
La privatisation de la sécurité
Logiques d’intrusion des sociétés militaires privées
Préface de Delphine Deschaux-Beaume
En couverture : Alain Declercq , Borders / Lebanon , 2008 7000 tirs de 22 long-rifle sur mélaminé noir 180 x 240 cm Collection privée, Zurich, Suisse
Pour produire cette oeuvre, Alain Declercq a reproduit une photo de la frontière libanaise à l’aide de l’impact de 7000 balles sur des tableaux de mélaminé noir. Cette œuvre allie à la fois la violence sous-jacente du thème abordé dans cette étude et les enjeux géopolitiques autour de la place de l’État.
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55874-8
EAN : 9782296558748
“This conjunction of an immense military establishment and a large arms industry is new in the American experience. The total influence – economic, political, even spiritual – is felt in every city […] every office of the Federal government. We recognize the imperative need for this development. Yet we must not fail to comprehend its grave implications. Our toil, resources and livelihood are all involved; so is the very structure of our society.”
President Eisenhower Farewell Address, January 17 th , 1961
“You didn’t pay me what you oweeee, me […]
Oh no you didn’t
Such humiliation will bring annihilation, at last
Oh no you didn’t
It will be delicious when I get vicious, tomorrow
Oh no you didn’t
There’s no second chances
You will do the dance of sorrowwwww[…]
What a foo aight common[...]
Betta watch your back boy, keep runnin’
This aint just a game, I’ll never stop comin’
I got my arsenal
I put out the call
And when I’m finished ya’ll
You’ll be a rag doll”
Wojahn Brother original song
Soundtrack of Mercenaries 2
PREFACE
L’essor des sociétés militaires privées a connu des retentissements médiatiques avec la guerre contre le terrorisme lancée par l’administration Bush en 2001, suite aux attentats du 11 septembre. En effet, en 2004, quatre employés de la société de sécurité privée Blackwater Security Consulting furent lynchés dans des conditions de cruauté peu commune à Falloujah, en Irak. Cela rappelle l’affaire similaire du lynchage de jeunes soldats américains en Somalie en octobre 1993. La différence entre ces deux tristes affaires réside dans le statut de ces hommes : si les soldats américains déployés en Somalie dans les années 1990 étaient bien des membres de l’armée, ceux assassinés en Irak relevaient en revanche de ce que d’aucuns appellent aujourd’hui des « mercenaires » des temps modernes 1 . Depuis le début des années 2000, le champ de la privatisation de la sécurité fait l’objet de publications récentes et nombreuses, tant en France que dans le monde anglo-saxon 2 . Pour autant, peu d’entre elles envisagent cette problématique contemporaine sous l’angle économique, comme le propose ici Alexandre Henry.
La question de la privatisation des forces de sécurité renvoie en réalité à celle de la place des armées dans la formation des Etats. Comme l’analysent Norbert Elias et Charles Tilly, les Etats occidentaux modernes sont nés d’un double processus de monopolisation des moyens fiscaux et militaires entre les XIII ème et XVIII ème siècles, et ceux à la suite de l’accord passé entre les monarchies européennes à Westphalie en 1648 à travers les Traités de Westphalie qui contribuèrent à définir les frontières des Etats-nations, faisant d’eux les acteurs principaux des relations internationales 3 . Auparavant, princes et rois de l’Antiquité et du Moyen-Âge en appelaient fréquemment au mercenariat privé pour assurer la sécurité de leurs territoires et mener leurs guerres de conquête. Mais avec la monopolisation croissante des moyens de la violence légitime aux mains de l’Etat naissant, naquirent les armées d’Etats permanentes et nombreuses, adossées à une bureaucratie militaire chargée de faire fonctionner le rôle régalien de sécurité de l’Etat. Or aujourd’hui, l’usage de plus en plus fréquent, et dans des tâches de plus en plus vastes et diversifiées, de sociétés militaires et de sécurité privées (ou SMP) conduit-il à une désacralisation de cette fonction régalienne ? C’est en filigrane la question que pose l’ouvrage d’Alexandre Henry.
Rappelons que les SMP contemporaines trouvent leur origine dans le contexte stratégique né de la fin de la guerre froide. Face à des menaces multiples et globales, face à la transformation de conflits interétatiques conventionnels en conflits intra-étatiques nécessitant une rapidité de réaction croissante d’une part, et de la demande de sécurité exponentielle générée par la recrudescence du terrorisme global d’autre part. Les Etats occidentaux, entendant toucher les dividendes de la paix après 1991, ont lancé de vastes réformes de leurs armées, tant dans un sens de modernisation et de technicisation des appareils militaires, que dans celui d’une réduction des effectifs : pour mémoire, les effectifs militaires mondiaux ont connu une baisse de 20% depuis la fin de l’ordre bipolaire. Le champ couvert par ces SMP, au départ surtout basé sur l’aide logistique, s’élargit progressivement à de nouveaux domaines : missions de combat, de renseignement, de formation, comme en Irak ou en Afghanistan 4 . Or comment faire face à une demande croissante de sécurité avec des forces armées moins nombreuses ? Les sociétés militaires privées (ou SMP) seraient-elles, au fond, la réponse apportée par le marché à la question posée par la demande de sécurité publique dans des sociétés contemporaines qui ne sont plus structurellement en mesure d’y faire face ? C’est précisément ce questionnement que soulève le présent ouvrage. En s’intéressant aux « logiques d’intrusion des sociétés militaires privées », il offre un éclairage à la fois actuel et très stimulant sur le sujet. Il est issu d’un premier travail de recherche réalisé pendant son année de diplôme à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble. Il importe ici de rendre hommage à ce travail tant il met en avant les qualités d’intuition, d’analyse et de sérieux de son auteur. Alexandre Henry nous propose en l’occurrence un travail qui offre un double avantage. Il permet non seulement d’alimenter la réflexion sur les nouvelles voies qu’empruntent la sécurité étatique et la sécurité internationale en analysant cette problématique d’un point de vue novateur : le point de vue de l’économie. Il ouvre également des perspectives fort enrichissantes pour penser la privatisation amorcée des appareils militaires et de sécurité occidentaux et en pointer les risques : au fond, l’irruption du marché dans la sécurité publique marque-t-elle l’amorce d’une « désouverainisation » des Etats face aux défis de sécurité collective

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