(Nos) Néo-nazis et ultras-droites
530 pages
Français

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(Nos) Néo-nazis et ultras-droites , livre ebook

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Description

Nous sommes bien en France, en 2015. Et pourtant, les courants et individus se référant à l'idéologie nationale-socialiste sont toujours présents. Dans un autre registre, les groupes nationalistes foisonnent, malgré quelques dissolutions récentes. Toute la société française est traversée par ces mouvements de militants situés à la droite du Front National. Qui sont-ils? Que veulent-ils? Voici une enquête parmi les plus abouties sur une mouvance peu connue, menée par un spécialiste des extrêmes politiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2015
Nombre de lectures 277
EAN13 9782336381848
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73195-7
Titre
Jacques LECLERCQ







(NOS) NÉO-NAZIS
ET ULTRAS-DROITE
DU MÊME AUTEUR
Chez L’Harmattan

- Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours , 2008.
- Droites conservatrices, nationales et ultra. Dictionnaire 2005-2010 , 2010.
- De la droite décomplexée à la droite subversive. Dictionnaire 2010-2012 , 2012.
- Ultras-gauches. Autonomes, émeutiers et insurrectionnels. 1968-2013 , 2013.

Mes remerciements renouvelés à Éric,
pour son éternelle gentillesse et son professionnalisme affirmé.
INTRODUCTION
Si, du moins en France, peu de courants s’affirment ouvertement néo-nazis, la tendance est à décomplexer l’environnement des droites radicalisées, voire néofascistes. Et les groupes radicalisés de l’extrême droite ou ultranationalistes n’hésitent plus à parler de leurs références en matière d’idéologues, contribuant à rendre la frontière entre néo-nazis et néofascistes plus poreuse. Ces groupes tendent à être prudents dans leur communication externe qui est filtrée avec des termes volontairement peu compréhensibles pour un large public et ce afin d’éviter une dissolution. C’est pour cela que les néo-nazis s’activent plus sur le Net , avec des hébergeurs étrangers, pour contourner les lois en vigueur contre le racisme, ce qui leur permet de diffuser des textes faisant l’apologie du national-socialisme. Le choix même du nom du groupe est révélateur, et l’on voit les mêmes noms repris d’organisations d’extrême droite, voire collaborationnistes des années trente ou quarante. Et les sigles ne sont pas non plus anodins, hérités pour beaucoup des années de l’occupation allemande. Cela va même jusqu’à des parodies de défilés d’autrefois, avec la résurgence des symboles identiques, comme les logos, les uniformes, l’attirance pour les cortèges nocturnes à la lueur des flambeaux. Hier comme aujourd’hui, c’est le règne du solennel, du militaria , chaque groupuscule se jaugeant lors des manifestations pour figurer dans le peloton de tête, avec un alignement parfait des troupes en lignes droites tirées au cordeau, le spectaculaire l’emportant sur le domaine idéologique. Pour ce dernier, le lecteur prendra connaissance des thèses émises, qui ne sont pas des plus novatrices. Le mythe du guerrier, de la race supérieure, la pratique des solstices et autres célébrations païennes : en fait, pas grand-chose de nouveau.
Si cette étude concerne la France, il faut savoir que les groupes néo-nazis prospèrent sur la planète, en particulier en Europe et surtout en Europe de l’Est, disposant de formations paramilitaires et ayant commis déjà des assassinats de type raciste ou visant les Roms, voire les homosexuels. Et les USA ont toujours leurs vieux fantômes provenant du Ku Klux Klan ( KKK ), avec de nombreux attentats ou crimes commis par les suprémacistes. Ces tendances suscitent des vocations soit en interne, d’une façon clandestine, soit en externe où des exaltés se transforment en « loups solitaires » en vue de commettre les carnages les plus meurtriers possibles, avec un mélange d’idéologie et de tendances suicidaires, l’objectif étant qu’ils soient immortalisés à jamais pour leurs actes de cruauté.
Nous passerons en revue la galaxie néo-nazie à travers ses diverses composantes, et démontreront les liens qui existent avec des groupes qui se veulent plus respectables.
Quant aux nationalistes, ils sont aussi présentés, sans se livrer à l’amalgame, en démontrant qu’il existe parfois des liens entre eux et certains militants ou courants encore plus à droite. Et, malgré des cris d’orfraie qui seront lancés par ci et par là, on peut évoquer une même famille, avec ses divergences et ses points de ralliement.

Abréviations :

NS : National-Socialiste, ou Nationaux Socialistes.
NR : Nationaliste-Révolutionnaire.
SO : Service d’Ordre.

Origine des illustrations :

Sites internet des groupes et revues concernés,
et collections particulières de l’auteur.
DÉFINITIONS ET REPÈRES
Collaboration
Ce terme recouvre l’action de certains Français qui soutiendront l’occupant nazi durant la Seconde Guerre mondiale, c’est-à-dire entre 1940 et 1944.
On peut distinguer trois grands types de collaboration :
- Celle dite d’État, qui a été celle du régime de Vichy, du maréchal Pétain. Elle a notamment coopéré avec les Allemands en livrant Juifs (76 000 déportés) et résistants, ou en montant des structures pour lutter contre la Résistance (Milice française) et en se montrant bienveillant quant aux structures qui combattront aux côtés ou dans la Waffen SS , comme la Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme (LVF).
- Les collaborationnistes, organisés dans des groupes et partis d’extrême droite, fascistes ou carrément néo-nazis. C’est cette mouvance que nous présenterons, tout en sachant qu’il y eu beaucoup d’actes de collaboration individuels : on estime entre 3 et 5 millions de lettres anonymes de délation transmises durant cette période aux autorités diverses ou aux occupants, police et Gestapo en tête.
- Une collaboration technique et économique, souvent imposée par l’occupant.
Historiquement, elle débuta par la célèbre poignée de main entre Hitler et Pétain à Montoire-sur-le-Loir, le 24 octobre 1940. Le Maréchal confirma son engagement au cours d’une allocution à la radio le 30 octobre, en prononçant ces mots : « j’entre dans la voie de la collaboration ».
National-socialisme
En allemand, cela donne Nationalsozialismus . Il s’agit de l’idéologie développée par le parti « nazi », par contraction, autrement dit du NSDAP , le Parti national-socialiste des travailleurs allemands. Ce qui distingue le nazisme du fascisme, c’est la prise en compte systématique de la race, avec l’obsession de mettre la « race aryenne » au stade de la race suprême. Cette théorie parlait beaucoup d’études biologiques, d’où la notion de « racisme biologique » que reprendront d’ailleurs des courants d’extrême droite dans les années 1960 et 1970. Il est tout à fait juste que le Troisième Reich était fasciste, il saura s’inspirer de l’expérience italienne, mais avec ses spécificités : il était autant raciste qu’antisémite et antimaçonnique. Et, non seulement il diffusa une idéologie où les races sont hiérarchisées, mais où l’on parle de sous-homme. N’oublions pas que les personnes handicapées ont été parmi les premières à être internées dès 1933 dans les camps de concentration, suivies par les Tziganes, les homosexuels, les communistes et bientôt tous les opposants, et bien entendu les Juifs. Et dès 1939, ce fut le démarrage de la politique d’extermination.
Sur le terme socialiste, il n’a absolument aucun lien avec les partis de gauche qui se revendiquèrent de cette filiation, et ce dans tous les pays. Toutefois, le Troisième Reich se montra, au moins au début de son pouvoir, assez bienveillant à l’attention des classes populaires, créant ainsi des systèmes de protection sociale, sans pour autant vouloir s’attaquer à la propriété privée. Pour autant, les tendances plus « socialisantes » furent rapidement menées au pas, y compris dans des bains de sang, comme lors de la Nuit des Longs Couteaux dans la nuit du 29 au 30 juin 1934, entraînant la mort de 89 personnes. Les dirigeants par trop opposés au capitalisme seront liquidés, comme Ernst Rhöm, chef de la Sturmabteilung (les SA , sections d’Assaut qui seront décimées par les SS ) ou les frères Strasser, dont se revendiquent encore de nos jours de nombreux courants « nationalistes-révolutionnaires » ou « nationaux-bolchéviques ». Les SA misait sur une « seconde révolution socialiste » et devenaient trop remuants en menaçant l’autorité du dictateur. Pour autant, Hitler se montrait dans ses déclarations farouchement opposé au capitalisme, contre les grands bourgeois, qui ne jureraient que pour leurs profits, au détriment de la Patrie. Pourtant, il faudra qu’il donne des gages de confiance au patronat. Certains qualifieront dans ce sens Hitler comme opportuniste.
Il faut remonter à février 1920 po

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