L image-charnière ou le récit d un regard
197 pages
Français

L'image-charnière ou le récit d'un regard , livre ebook

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197 pages
Français

Description

L'image-charnière considère l'art contemporain (installations, dispositifs, montages cinématographiques) dans les liens et les articulations qui s'y tissent. D'une part ceux-ci relèvent d'une nature discursive, de ce qui appartient à l' "œil", de l'autre, ils engagent l'œuvre en tant que corps vibrant, caisse de résonance à l'égard du monde que cherche à faire émerger le parcours du regard.

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Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 384
EAN13 9782296221840
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CoectîonEsthétiques Dîrîgée par Jean-Louîs Déotte
Comîté de ecture : Jacques Bouet, Aaîn Brossat (Cuture & poîtîque), Pîerre Durîeu, Véronîque Fabbrî, Danîe Payot, André Rouîé, Peter Szendy, Humbertus Von Hameuxen (A.), Anne Gossot (Jp), Carsten Juh (Scand.), Germaîn Rœsz (ARS), Georges Teyssot (USA), RenéVînçon (It.), Suzanne Lîandrat-Guîgues Pour sîtuer notre coectîon, nous pouvons reprendre es termes de Benjamîn annonçant son projet de revue :Ageus novus « En justîiant sa propre forme, a revue dont voîcî e projet voudraît faîre en sorte qu’on aît coniance en son contenu. sa forme est née de a rélexîon sur ce quî faît ’essence de a revue et ee peut, non pas rendre e programme înutîe, maîs évîter qu’î suscîte une productîvîté îusoîre. Les programmes ne vaent que pour ’actîvîté que queques îndîvîdus ou queques personnes étroîtement îées entre ees dépoîent en dîrectîon d’un but précîs : une revue, quî expressîon vîtae d’un certaîn esprît, est toujours bîen pus împrévîsîbe et pus înconscîente, maîs aussî pus rîche d’avenîr et de déveoppement que ne peut ’être toute manîfestatîon de a voonté, une tee revue se méprendraît sur ee-même sî ee vouaît se reconnaïtre dans des prîncîpes, ques qu’îs soîent. Par conséquent, pour autant que ’on puîsse en attendre une rélexîon – et, bîen comprîse, une tee attente est égîtîmement sans îmîtes-, a rélexîon que voîcî devra porter, moîns sur ses pensées et ses opînîons que sur es fondements et ses oîs ; d’aîeurs, on ne doît pus attendre de ’être humaîn qu’î aît toujours conscîence de ses tendances es pus întîmes, maîs bîen qu’î aît conscîence de sa destînatîon. La vérîtabe destînatîon d’une revue est de témoîgner de ’esprît de son époque. L’actuaîté de cet esprît împorte pus à mes yeux, que son unîté ou sa carté ees-mêmes ; voîà ce quî a condamneraît – te un quotîdîen– à ’înconsîstance sî ne prenaît forme en ee une vîe assez puîssante pour sauver encore ce quî est probématîque, pour a sîmpe raîson qu’ee ’admet. En effet, ’exîstence d’une revue dont ’actuaîté est dépourvue de toute prétentîon hîstorîque est justîiée… »
Sérîe «Ars», coordonnée par Germaîn Rœsz
La coectîon Ars donne a paroe aux créateurs. Du faîre au dîre, Ars împîque es acteurs de a créatîon (es fabrîcants aînsî que es observateurs de a fabrîque) à formuer - sur un terraîn quî sembe parfoîs étranger - eurs projets, eurs ambîtîons, eurs înquîétudes, eurs découvertes. Sur es modes anaytîques, crîtîques, poîtîques, poémîques, esthétîques et dans es formes du journa, de ’essaî, de ’entretîen, du coage, î s’agît d’énoncer une paroe du faîre-créateur. Rendre manîfeste, de a revendîcatîon à ’adhésîon, ce quî tîsse es contradîctîons et es débats de a créatîon contemporaîne. Une compémentarîté nécessaîre en queque sorte de a coectîon « Esthétîques ».
Dernières parutions
Miguel Egańa,Pérîphérîque îtérîeur, causerîe du mercredî pour peîtres du dîmache, Ars 2008 Robic Jean-François,Copîer-créer, essaîs sur a reproductîbîîté das ’art, Ars, 2008 (grand format) Rœsz Germain(sous a dîrectîon de),Essaî sur ’Archéoogîe du sîge d’Herî Maccheroî, textes de Jean-Françoîs Lyotard, Mîche Butor, Jean Petîtot, Mîche Vachey, Raphaë Montîceî, Ars, 2008 Legros Jean, Carnet d’un peîntre, textes réunîs par Mîcheîne Legros, préface de Germaîn Rœsz, Ars, oct. 2008
J’aîmeraî remercîer tout partîcuîèrement Germaîn Roesz et Pîerre-Damîen Huyghe pour eurs textes venant întroduîre et ouvrîr a perspectîve de cet ouvrage, paçant cerécît d’u regarden résonance avec d’autres voîx. Je souhaîte aussî remercîer vîvement es personnes quî ont contrîbué, par eur ecture patîente, eurs conseîs et eur travaî métîcueux, à a inaîsatîon de cet ouvrage : Domînîque Lacotte et Bernard Gerboud. Ce texte poursuît a rélexîon d’une thèse de doctorat quî s’est faîte sous a dîrectîon de Georges Bœss, dont je tîens à sauer et remercîer ’enseîgnement. Je souhaîte égaement remercîer es personnes quî ont accompagné et suîvî, de près ou de oîn, a réaîsatîon de cet ouvrage: Auréîen Bîdaud, Odîe Dorke, Emmanue Lîncot.
Incursions dans l’image-charnière
1 En pensant à Frîedrîch Schege «La saîîe est ue exposîo d’esprît comprîmé» , ’aphorîsme joue comme une contractîon du bouîonnement menta quî naït face et dans ’œuvre. D’embée cea est ’enjeu.
I faut entrevoîr es îvres comme une ouverture de a pensée, comme un îndîce d’une autre manîère de dîre e monde (des îmages aussî) et defaîre mode. I faut aussî voîr comment une jeune artîste et chercheure unîversîtaîre conjugue une pensée de ’îmage quî ne se satîsfaît pas seuement de ce que nous savons déjà. Icî nous sommes en présence de ’éaboratîon d’une pensée, de notîons quî échappent à ’înventaîre et au seu recoement d’îdées déjà exercées. Georges Bœss a pu dîre de ce travaî qu’î constîtue «:’ébauche d’u essaî par sa composîtîo, so « écrîture », au ses où cee-cî partîcîpe ee-même de ’expérîmetatîo (otammet à travers ses îcursîos das e récît et a ictîo). Vérîtabe « mîse e jeu », cette écrîture costîtue ue aveture, u voyage au og cours, et e pred tous es rîsques. Jeu avec e temps, avec e hasard (reteos a igure du « joueur »), assumat ses dagers tout e coservat es quaîtés îhéretes au jeu : ’éégace du mouvemet, ue sorte d’îocece dot es descrîptîos iaes – es créatîos duees – doet ’îmage a pus heureuse». La thèse de Daphné Le Sergent se fonde sur une productîonquaîiée d’« hétérogène »quî înterroge e rapport entre une întérîorîté et une extérîorîté. L’ensembe est argumenté sur a questîon du sujet, de ce quî e sépareet donc e îeà ce quî ’observe et à ce qu’î observe. C’est aînsî e rapport de ’être au monde que e concept d’îmage-charîèrethématîse, approche et étabît. Ee engage cette rélexîon en proposant un pan quî dépace es choses et ne donne pas une réponse ixe, un poînt ixe quî auraît ’accent d’une vérîté. L’îmage-charîèreest e récît d’un regard quî reçoît autant qu’î anayse, quî entreprend autant qu’î soupèse. 2 La notîon de spîrae doît être évoquée à propos de ce travaî. Ee change a vue en changeant de poînt de vue, dont on partîcîpe toujours maîs dont ’objet observé ’est aors sous ’ange d’éoîgnements dîfférents et dîfférencîés. La angue est aîsée, agîe et parfoîs presquecéîbataîreetdésîratedans un sens duchampîen. On y trouve des accents de ce type entre écaîrage et hermétîsme quî montrent aussî comment ’auteure passe du théorîque au pastîque, du commentaîre à ’anaytîque. Cette încîdente duchampîenne agît comme une paroî transparente (e grand verre) où ’îmage-charîèredépoîe ses aers et retours, ses avancées et ses recus, ses données îconographîques et ses perspectîves anaytîques.
1 Frîedrîch Schege,Fragmets, Parîs, éd. José Cortî, 1996, p. 116. 2 I s’agît de a consîdérer comme concentrîque et excentrîque et donc comme dynamîque à ’œuvre quî înterroge autant ’întérîorîté que ’extérîorîté.
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La charnîère expose un mode spécîique d’agencement des structures créatîves et s’oppose de cette manîère à a dîaectîque adornîenne (constructîon ogîque d’une œuvre). Ce processus que (nous) donne Daphné Le Sergent pourraît s’énoncer aussî de 3 a manîère suîvante : nous voyons une œuvre (et au fond peu împorte ’époque puîsque nous sommes dans a nécessîté de faîre ’hîstoîre avec es hîstoîres et es 4 données d’aujourd’huî ). Nous a décrîvons. Nous convoquons nos connaîssances, nous tîssons des reatîons, … en queque sorte nous détîssons ’îmage (que nous avons a prîorî) pour construîre unespace. Nous înventons desîterstîceset parfoîs nous reconnaîssons unmomet(une charnîère) quî dît eîeuet esesde ’objet vîsîté. Ce que ce îvre apporte n’est donc pas une sîmpe éucîdatîon de ’œuvre, nî sa égîtîmîté dans es champs mutîpes et aujourd’huî poreux de ’art maîs une manîère actîve de a penser, de a décrîre, de ’assumer. J’aî paré d’unespace et je consîdère que ’îmage-charîèrede Daphné Le Sergent ne fonctîonne pas seuement comme un entre-deux, comme un raccord, maîs bîen comme une cîrcuatîon de données compexes et mobîes quî se terrîtorîaîse en voume. La démonstratîon se faît en mouvement et produît des înterstîces mutîpes où, chaque foîs, e regard (c’est-à-dîre ’înteîgence) tombe, traverse des zones înaperçues avant. L’avancée de a pensée se faît par moments, par saîsîe d’une compréhensîon quî se sîtue autant dans ’œuvre que dans a procédure de ecture. C’est bîen ’œuvre quî porte ce possîbe d’înscrîre du côté du regardeur une réceptîon actîve, réee dîraîs-je et fondée sur a vaeur artîstîque : e sens. L’erremetest une charnîère, a mîse en reatîon est une charnîère, a constructîon du monde est posée comme questîon au sujet (est-î sujet du monde ou archîtecte du monde ?). Ee înterroge aînsî a mîse en cause même de ce quî est proposé, ee engage davantage e processus et a saîsîe d’une chose quî ne sont pas (dans) ’ego de ’artîste. Les procédures anaytîques pour y parvenîr sont e symboe (comme mécanîsme déjà évoqué) de a spîrae, ensuîte ceuî de ’expérîence de commîssaîre d’exposîtîon comme înterface peut-être de a communîcabîîté, puîs 5 troîsîèmement d’un travaî en duo . 6 I faut noter que es concepts mîs à dîsposîtîon du ecteur mesurent ’avancée de
3 Au sens de rencontrer. 4 Dans ’esprît de Marc Boch, de Water Benjamîn. 5 Daphné Le Sergent quî est pastîcîenne construît depuîs pusîeurs années des duos photographîques avec Auréîen Bîdaud. Ce travaî à uî seu mérîteraît une anayse parce que dans une œuvre à quatre maîns se joue un aer et retour, une évauatîon récîproque, un partage, etc. quî donnent de a nourrîture à ’îmage-charîère. Dans une œuvre duo (duee) s’énonce un partage quî doît se penser dans une œuvre entîère (non pas gobae, nî consensuee, nî totae) quî n’énonce aucun partîcîpant pus que ’autre. 6 Pour certaîns convoqués chez d’autres auteurs, maîs pour d’autres a pupart du temps repensés par Daphné Le Sergent.
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