André Téchiné
268 pages
Français

André Téchiné , livre ebook

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268 pages
Français

Description

Cinéaste français contemporain, descendant de la Nouvelle Vague, André Téchiné a marqué son époque. Son oeuvre s'imprègne toutefois d'un certain classicisme, d'un formalisme, s'estompant après Hôtel des Amériques (1981), véritable tournant dans sa carrière. Partagée entre naturalisme et théâtralité, symbolisme et réalisme, sa mise en scène révèle un panthéisme qui fait de la nature un élément essentiel. Humaniste, Téchiné s'affirme comme un cinéaste du paysage...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 306
EAN13 9782296201880
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Sommaire
Introduction..................................................................................9
1.Nature et paysage..............................................................231.1Le rythme de la végétation ..............................................231.2Le foisonnement de l’herbe ............................................271.3La nature de la lumière ....................................................341.4De la lumière naturelle à la symbolique de l’eau..........39
2.L’eau dans tous ses états ..................................................512.1............................................................51La mort dans l’eau 2.2L’eau de la rédemption face à l’enfer du feu ................712.3L’eau de la purification ....................................................772.4.......................................83La pluie invoque ses fantômes 2.5...............................................95Les maléfices de la brume 2.6La spiritualité de l’eau ......................................................992.7Les aspérités de l’eau..................................................... 111
3.Une fenêtre ouverte sur le monde................................1173.1Fenêtre et caméra : un lien et une séparation ........... 1173.2Entre motif et cadre ...................................................... 1223.3L’au-delà de la fenêtre................................................... 1303.4Du motif au cadre ......................................................... 1343.5Fenêtre ouverte sur les non-lieux ............................... 1463.6Fenêtre sur train............................................................. 159
4.Paysages en mouvement ................................................1714.1Une mise en scène de la vitesse................................... 1714.2Couleurs-mouvement ................................................... 1804.3Autour des portes.......................................................... 1924.4L’image-cristal ................................................................ 2004.5Une structure binaire de l’espace ................................ 2184.6Le relief en mouvement................................................ 2254.7Le naturalisme du mouvement.................................... 2294.8Autour de l’arbre ........................................................... 237
Conclusion ................................................................................249
Index ..........................................................................................251
Bibliographie.............................................................................259
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Introduction
Pour Alain Roger, le paysage n’est jamais naturel, mais toujours « surnaturel », irréductible à une réalité physique : « il n’y a pas de beauté naturelle ou, plus exactement, la nature ne devient belle à nos yeux que par le truchement de l’art. Notre perception esthétique est toujours médiatisée par une opération artistique, une “artialisation”, que celle-ci s’effectue directement ou indirectement,in situ1 [sur le terrain] ouin visu[dans et par le regard] » . Malgré sa revendication de ressemblance, le peintre « réaliste » ou « naturaliste » transforme la réalité, opère une « artialisation » in visuauxvisibilité », , confère une forme visible, une « choses réelles. La culture prend ainsi possession de la nature, même si le paysage conserve son aspect naturel : « La transformation a donc pour finalité une imitation. Et, conformément à la théorie classique de l’imitation, il faut que la nature transfigurée devienne, en quelque sorte, une 2 seconde nature» . Inventée par l’art, la nature devient un « fait social total », pour reprendre l’expression de Marcel Mauss, tout comme le langage. La transformation, la transfiguration, d’un pays en paysage, d’une beauté naturelle en beauté artificielle, est fonction d’un regard, de modèles internes cérébraux, représentationnels – ou computationnels pour les cognitivistes – innés, intégrés au cours de l’évolution 3 biologique .
1 Roger, Alain,Court traité du paysage, Paris, Gallimard, 1997, p. 165. 2  Chateau, Dominique, « Paysage et décor : de la nature à l’effet de nature », in Mottet, Jean (dir.),Les paysages du cinéma, Seyssel, Champ Vallon, Coll. « Pays/Paysages », 1999, p. 93. 3  Cf. Costeix, Éric,Cinéma et Pensée visuelle. Regard sur John Carpenter, Paris, L’Harmattan, Coll. « Champs visuels », 2005.
L’homme est enclin naturellement à apprécier les beautés de la nature. Ses schèmes perceptivo-cognitifs, ses modèles mentaux représentationnels sont naturels. Adopter un tel point de vue revient à « naturaliser » l’expérience esthétique, définir cette notion, essentiellement normative, en termes « naturels », par des processus causaux, psychologiques, neurophysiologiques. Sans accorder une primauté absolue des sciences naturelles, expérimentales, sur les sciences spéculatives comme la philosophie, on doit admettre que le goût artistique s’ancre dans la réalité biologique, tout comme l’espèce humaine s’enracine dans le processus naturel de l’évolution. Universelle comme le langage, l’expérience esthétique distingue fondamentalement l’homme de l’animal, devient une « seconde nature ». Par son activité plastique, l’être humain transforme l’environnement, l’« artialise »in situ, crée des jardins, des constructions architecturales, métamorphose le pays en paysage, transforme la nature en œuvre d’art, en fonction de ses représentations, de ses images mentales. Sur cette optique « naturaliste »,synchronique, d’une esthétique paysagère, se greffe un autre aspect plus culturel,diachronique. Le goût artistique semble être acquis par un usage, une pratique culturelle (unhabitus), propre à chaque groupe social, comme à chaque époque, déterminé par une communauté interprétative spécifique, ce que Alain Roger appelle « la 4 fonction socio-transcendantale de l’art » . Complémentaires, les deux aspects de l’artialisation,in situetin visu, manifestent l’adéquation de l’homme à son environnement, « directement, comme dans l’art des jardins, ou indirectement, par une sorte d’imitation ou d’imprégnation
4 Court traité du paysage,op.cit., p. 81.
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